Le système économique pervertit-il tout ?
Oui. Par nature. Autant qu’il le peut, dans les limites « admises ». Pourquoi ? parce que c’est de là qu’il tire ses plus gros profits. Cela n’a rien de nouveau en soi. Ce qui est nouveau par contre, c’est que l’équilibre de la planète est menacée ainsi que les contre-parties qui rendent le système acceptable (l’état providence et la redistribution des richesses), de même que les garde-fous qui restreignaient ses méfaits.
Oui. Par nature. Autant qu’il le peut, dans les limites "admises". Pourquoi ? parce que c’est de la qu’il tire ses plus gros profits. Cela n’a rien de nouveau en soi. Ce qui est nouveau par contre, et qui fait que le problème se pose de manière accrue (au point que cela en devient quasi vital) maintenant c’est :
- force de frappe décuplée par les outils informatique
- boucle "vertueuse" : plus d’argent = plus d’avocats + lobbying et donc lois plus favorable, et donc plus d’argent ... atteignant un seuil critique
- le pic pétrole : avec de l’énergie abondante, on pouvait gaspiller, mais maintenant la tendance s’est inversée
- les pollutions en général atteignent un seuil critique de soutenabilité environnementale : l’exploitation atteint les limites supportables pour la planète (pic halieutique, 6ème extinction massive, réchauffement climatique)
- le pic santé : de même que pour le reste, notre propre santé (collective) à commencé a se dégrader. La toxicité de l’environnement est devenu tellement importante que non seulement, elle fait régresser notre espérance de vie en bonne santé, mais en plus, elle va plus vite que les compensations qu’on trouve avec la médecine (en admettant que ca soit une solution pérenne de ne jamais s’occuper des causes et de seulement masquer les conséquences)
- dernier et non des moindres (un futur article y sera consacré) : notre société atteint le seuil technologique lui permettant de modifier sa propre nature (courant transhumaniste). C’est un moment décisif de l’histoire qu’on ne peut se permettre de négocier avec la seule recherche de profit en tête.
Les outils utilisés pour se protéger des conséquences de la corruption sont de plus en plus sophistiqués et efficaces :
- notion de personne morale (cf le fabuleux documentaire "the corporation"), seule l’entreprise est condamnée et pas le personnel grâce à la responsabilité limité. De plus, les seules punitions sont des amendes, facilement répercutable sur le coût du produit. Il faudrait aller beaucoup plus loin.
- extra-territorialité, jouer des vides juridiques internationaux : résider dans un pays tout en commettant des crimes dans un autre et ne pas être poursuivi
- être trop gros pour être mis en faillite et être sauvé par l’état
- externalités (déporter les problèmes chez les autres ou dans le temps, les cacher le plus possible - par exemple, le coût de la pollution n’est jamais compté dans les coût des produits, )
- tendance au "monopole" de fait (malgré les lois anti-trust) que ce soit en éliminant la concurrence, ou par entente entre les différents acteurs, ce qui leur donne une force politique indiscutable
- tricher (asymétrie de l’information) sur la qualité, les coûts de production, l’impact sur la santé, la composition
- la "science" de l’évasion fiscale qui fait que les plus grosses entreprises ne payent pour ainsi dire aucun impôt (et sont souvent exonérées en parties des charges sociales)
Comment voulez vous lutter ? Même avec des associations de consommateurs on est loin du compte avec des politiciens complices (qui financent ainsi leurs campagnes). Voila pourquoi les scandales se multiplient et sont voués à s’accroître indéfiniment tant que nous n’y faisons rien. Récapitulatif des grands domaines "pervertis" (ayant atteint des seuils critiques) déjà abordés :
- éducation
- transport : voiture
- habitation : maison
- alimentation
- santé
- information : journal télévisé
- soins : médicaments
- vous pouvez rajouter : le système judiciaire devenu perméable aux classes sociales, les hôpitaux, la police en cours de privatisation, les banques boostées à l’argent public, les marges arrières de supermarchés, l’obsolescence programmée des objets, le suremballage, etc...
J’ai listé environ 250 problèmes graves dans un fichier à part, dont la liste serait fastidieuse à énumérer. Entre scandales financiers, sanitaires, écologiques, politiques, scientifiques, on se rends comptes qu’il s’agit bien d’un problème structurel et pas d’un accident de parcours.
Pour moi le constat des problèmes remonte invariablement au système économique : la recherche exacerbée du profit. Cela induit :
- tout devient monnayable dans notre société marchande (cf les multiples traités commerciaux - cf les petites annonces de vente de sa virginité)
- on remplace l’homme par des machines plus productives (cause structurelle du chômage)
- exploitation outrancière (des ressources, des hommes, des idées)
- rationalisation (on évacue tout le coté émotionnel de l’homme, ce qui provoque une technocratie)
- manipulation hypnotique des foules via le techniques marketing héritées de la propagande hitlérienne
Voila pourquoi le travail devient de plus en plus aliénant. Et c’est le coeur de notre système social qui est concerné via l’économie de marché capitaliste libérale. Attention, je ne suis pas contre, ni l’économie de marché, ni le libéralisme, ni le capitalisme. Bien au contraire. Mais il y a 2 choses qui me semble fondamentales :
- ils ne devraient pas être censé régir tous les domaines : sinon on passe a un gouvernement censitaire (on vote en fonction de son poids économique), et on a bien vu les problèmes que posent la spéculation sur les produits alimentaires ... !!!
- ils ne sont pas adaptés à tous les contexte : dans un monde ou le pétrole est abondant, la finance est parfaite pour gérer le risque et la croissance, mais dans un monde en repli, elle est totalement inadaptée pour gérer le partage équitable et la solidarité
Donc en gros, le capitalisme devrait pouvoir cohabiter avec la démocratie (et même le communisme qui est le mode de fonctionnement le plus adapté a certaines échelles), et d’autres formes d’organisations. Et aussi, selon les problèmes technologiques ou environnementaux il devrait ou non être utilisé. C’est idiot de demander au capitalisme de résoudre les problèmes écologiques. On sait ce que ça conne, les CFC sont remplacés par pire, le parabene est remplacé par les nano-particules (dans les cosmétiques), etc... Ce n’est pas son rôle. Il devrait rester confiné aux nouvelles technologies et domaines connexes mais pas s’infiltrer dans le reste de la sphère économique.
Si l’on devait dater (approximativement) le moment ou les problèmes sont devenus préoccupants et ou notre société s’est mise à régresser, tout (la dette qui entame son explose, peak oil per capita, la courbe de répartition des richesses qui s’inverse, etc..) pointe vers les années 70/80. En fait, l’un des événements "fondateurs" c’est la décision de Nixon en 1971 de mettre fin à la convertibilité du dollar en or. En devenant une monnaie totalement virtuelle (et mondiale) cela à permis l’essor fantastique du monde de la finance (via les politiques libérales de Reagan et Tatcher notamment) et donc, la recherche du profit. Ensuite, en 1999, la fin du Class Steagal Act (abrogation de la séparation des banques de dépôt et de finance) à permis une financiarisation exponentielle et la fabrication de bulles a répétitions.
Quelque soit le problème, le lobby pharmaceutique qui nous empoisonne, les guerres du pétrole, le contrôle d’internet, etc... on en revient toujours au même. La recherche du profit. Quelques exemples de lois ou traités en faveur des multinationales (qui pourraient avoir l’air presque anodin, mais je vous garanti qu’ils ne sont pas dans l’intérêt du peuple - c’est juste pour faire encore plus de business) :
- codex alimentarius
- acta, swift
- hadopi, loppsi 2, elena
- loi monsanto anti-jardins
- interdiction des plantes médicinales (un vrai cas d’école sur les mécanismes de dévoiement, de récupération puis légifération à grande échelle, a visée purement commerciale, sous couvert de santé publique)
Il existe des solutions. Avant tout, c’est de notre ressort de devenir consommateur responsable et de mettre la pression aux politiques. D’autre part, a moyen terme il va falloir inventer un nouveau système économique. Le modèle des communautés Open Source (coopération, partage, inspiration) est un bon exemple des solutions qui marchent actuellement. Sans vouloir jouer les Cassandre, le temps presse. Et ce n’est pas la génération "facebook, iPhone, PS3" qui va nous aider. Ni les jeûnes paumés dans les banlieues qui retournent au moyen age.
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