Les 7 paramètres de votre salaire
Il est très difficile de se situer parmi les autres salariés. La question des salaires est souvent une question taboue et les trop rares informations récoltées par-ci par-là ne permettent pas de se faire une idée complète. Nous allons donc montrer comment se déclinent les salaires des personnes inscrites sur MySalaire.fr selon les 7 critères les plus significatifs :
- Sexe
- Age
- Profession
- Région de résidence
- Formation initiale
- Taille de l’entreprise
- Secteur d’activité
Attention, les salaires représentés sur MySalaire ne sont pas forcément représentatifs de l’ensemble de la population française, puisque les internautes s’inscrivent spontanément. Les graphiques ci-dessous concernent une population « internet » dont les caractéristiques sont : Un âge compris entre 20 et 40 ans, des secteurs d’activité secondaire (industrie) ou tertiaire (services), principalement dans des entreprises ou des administrations. L’échantillon n’est donc pas représentatif de la population française, mais en terme de salaires il n’existe pas de source parfaitement représentative car la majorité des études sont déclaratives. Les valeurs indiquées ci-dessous sont des moyennes, donc susceptibles d’être déformées par les revenus extrêmes : sauf indication contraire, les médianes (limite qui sépare les 50 % des valeurs les plus élevés des 50 % les moins élevées) sont assez proches des moyennes.
1. Hommes / Femmes
L’écart de salaire moyen entre les hommes et les femmes est de 17 % pour les non cadres et de 25 % pour les cadres. Cet écart est globalement expliqué par un niveau de qualification et de responsabilités inférieur pour les femmes (aucune des femmes inscrites n’encadre d’autres personnes, il n’y a aucune femme parmi les 10 % de salaires les plus élevés), mais il est également constaté que pour un niveau de qualification équivalent, les femmes ont des revenus inférieurs à ceux des hommes.
Les écarts hommes-femmes peuvent être appliqués de façon similaire aux autres revenus indiqués ci-dessous : il suffit d’ajouter 8,5 % aux moyennes pour connaître la valeur pour les hommes non cadres (12,5 % pour les cadres) ou de retrancher 8,5 % pour connaître le résultat pour les femmes non cadres (12,5 % pour les cadres).
2. Age
« Le salaire augmente avec l’âge », oui, mais pas de la même façon pour tout le monde. Celui des non cadres augmente peu avec l’âge : + 28 % entre la première décennie de la carrière et la dernière, soit + 6 % chaque décennie.
Celui des cadres augmente de façon plus importante : + 93 % entre la première et la dernière décennie - soit + 17,8 % chaque décennie. Le chiffre de la dernière décennie est à relativiser car il est tiré vers le haut par une proportion importante de revenus très élevés pour peu d’inscrits : si on en fait abstraction, l’augmentation est de + 12 % chaque décennie.
Concernant l’écart entre les cadres et les non cadre au long de leur carrière, on constate que les salaires des cadres augmentent plus vite que ceux des non cadres. Les cadres touchent de 64% de salaire en plus que les non cadres dans la première décennie, jusqu’à 89 % pour la troisième décennie. Là encore, on fera abstraction de la dernière décennie qui n’est pas représentative.
3. Profession
Les professions indiquées ci-dessus sont les professions les plus représentées sur MySalaire afin que les moyennes soient représentatives de la population. La distinction cadres / non cadres a été remplacée par la distinction femmes / hommes car le statut cadre est trop fortement corrélé avec la profession pour que son affichage soit pertinent.
Les revenus suivent les responsabilités professionnelles : les moins rémunérées sont les vendeurs en magasin (« employés de commerce ») avec un revenu moyen légèrement au dessus du SMIC, puis les employées en hôtellerie-restauration (« employés de services aux particuliers »). Les ouvriers qualifiés travaillant dans l’industrie sont déjà à 50 % au dessus du SMIC en moyenne (seuls des hommes sont inscrits sur MySalaire), puis viennent les employés administratifs d’entreprise et les techniciens. On observe que pour ces métiers non cadres, les professions techniques sont légèrement mieux rémunérées que les professions administratives ou commerciales avec un niveau de formation initiale similaire. Par contre, si l’on regarde les professions des cadres et scientifiques, les métiers commerciaux et administratifs deviennent légèrement mieux payés que les métiers techniques. La catégorie qui apparaît comme la mieux rémunérée est celles des professeurs et professions scientifiques (médecins salariés, enseignants, chercheurs, directeurs de recherche), mais elle est faussée par une forte représentativité de seniors comparé aux autres catégories de MySalaire.
L’écart hommes-femmes est significatif : entre 7 et 25 % de salaire en plus pour les hommes comparés aux femmes pour les métiers non cadres, et de 29 à 47 % pour les métiers cadres et scientifiques.
4. Région de résidence
L’analyse des variations de rémunération selon la région ne distingue pour l’instant que la région parisienne de la province (les variations dans chaque région feront l’objet d’un article ultérieur). On peut observer que les salaires moyens sont légèrement plus élevés en région parisienne qu’en province + 7 %, que ce soit pour les cadre ou pour les non cadres. Cet écart ne reflète pas l’écart de coût de la vie qui est plutôt de l’ordre de 20 %.
Pour ce qui est des écarts entre cadres et non cadres, il est le même en région parisienne qu’en province (les cadres gagnent en moyenne 81 % de plus que les non cadres).
5. Formation initiale
L’échelle des rémunérations suit de façon très régulière le niveau d’études, depuis un salaire net mensuel moyen de 1435 Euros pour les titulaires d’un BEP, jusqu’à un salaire net mensuel moyen de 3834 Euros pour ceux ayant un doctorat ou plus. Néanmoins, deux exceptions viennent contredire cette règle :
- Les titulaires d’un CAP apparaissent avec un salaire moyen plus élevé que les titulaires d’un BEP. Cet écart s’explique car les inscrits sur MySalaire présentent une population de CAP plus expérimentée (23 ans d’expérience professionnelle en moyenne) que celle des BEP (16 ans).
- d’autre part les titulaires de diplômes universitaires bac +5, qui ont un salaire moyen légèrement plus élevé que celui des ingénieurs -dont la sélection est bien plus difficile. Cet écart s’explique là encore par deux populations non homogènes : la population des bac + 5 universitaires comporte quelques hauts potentiels ayant de très forts revenus (supérieurs à 7000 Euros nets mensuels) alors qu’ils sont absents de la catégorie des écoles d’ingénieurs inscrits sur MySalaire.
Ensuite, pour une même formation initiale, on observe que ceux ayant décroché des professions donnant le statut cadre atteignent des rémunérations bien supérieures à celles des non cadres (entre 60 et 75 % d’écart), ce qui démontre qu’il n’y a pas de fatalisme et que le parcours individuel est bien plus important pour le salaire que le niveau d’études.
6. Taille de l’entreprise
Ce graphe est ordonné par taille d’entreprise. L’évolution globale des rémunérations suit celle de la taille d’entreprise, mais sans que ce soit très marqué. La taille d’entreprise n’est donc pas un facteur déterminant pour faire apparaître des écarts de rémunérations. Les écarts entre les grandes et les petites entreprises se jouent surtout sur les autres facteurs : 35 heures et RTT, mutuelle, comité d’entreprise, etc. mais ce ne sont pas des sujets qui sont renseignés dans MySalaire.
7. Secteur d’activité
Seuls les secteurs d’activité ayant une population d’inscrits significative sont représentés sur ce graphique. On observe certaines variations en fonction des secteurs d’activités, mais il n’y a pas de ségrégation entre le secteur secondaire (industrie) et tertiaire (services).
A noter sur cette courbe, les salaires des cadres de la santé sont tirés vers le haut par les rémunérations de quelques médecins et pharmaciens libéraux qui sont très au dessus de la moyenne.
Les compléments de rémunération
Pour conclure, un petit mot sur les compléments de rémunération car les valeurs indiquées ci-dessus ne concernaient que le salaire de base. Or, les revenus peuvent être significativement augmentés par la participation, l’intéressement, les primes, etc. Nous observons donc que 20 % des non cadres et 37 % des cadres ont touché un complément de rémunération en 2007, et que ce complément a représenté en moyenne 8,4 % du salaire pour les non cadres (soit l’équivalent d’un mois de salaire) et 12 % pour les cadres (soit 1,5 mois de salaire).
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