Les comparateurs de rachat de crédits : la troisième multiplication des pains
En 2007, la DGGRF a épinglé les comparateurs de prix accusés de fournir des informations peu loyales. Eric Besson veut rendre les comparateurs plus transparents, une charte déontologique est à l’étude. Qu’en penser pour le rachat de crédits ?
En raison du grand nombre de plaintes reçues par la DGCCRF, des résultats inquiétants d’une enquête officielle sur les sites de comparaison de prix et du développement du e-commerce, le secrétaire d’Etat au Développement de l’économie numérique, Eric Besson, demande la mise en place d’une charte de déontologie comprenant une série d’engagement pour plus de transparence de la part de ces acteurs.
Dans le secteur du crédit et du rachat de crédit, la première question qui se pose est tout simplement celle de la légalité des comparateurs édités par des entreprises qui n’ont pas la qualité d’intermédiaires en opérations de banque par rapport aux exigences du Code de la consommation, de la loi de Sécurité financière n° 2003-706 du 1er août 2003 et de la Directive communautaire 2005 /65/CE du 23 septembre 2002.
En matière de rachat de crédits, quelle peut être la fiabilité des comparateurs, tant au niveau des méthodes de comparaison que sur le caractère complet des informations prises en compte ?
Les critères d’acceptation des prêts de restructuration des particuliers sont à la fois objectifs et subjectifs puisque l’analyse comportementale entre le plus souvent en compte à partir des mouvements des comptes bancaires étudiés sous forme de balance.
Certaines conditions associées à diverses formules de rachat de crédits, et notamment le taux applicable, dépendent de critères personnels tels que le taux d’endettement du demandeur avant restructuration.
Dès lors, aucune simulation d’un regroupement de crédits ne peut être valablement réalisée sans un audit exhaustif préalable de la situation du demandeur.
Qui plus est, les prétendus « comparateurs de rachat de crédits », édités par des entreprises commerciales qui, la plupart du temps, n’ont pas la qualité d’intermédiaire en opérations de banque ni aucune compétence en matière bancaire, n’offrent aucune comparaison instantanée à l’internaute, mais « récupèrent » sa demande contenant des informations personnelles et confidentielles pour la revendre au mépris du secret bancaire à un ou plusieurs acheteurs dont il faut espérer qu’ils ont la qualité d’intermédiaires en opérations de banque. Les acheteurs de ces fiches démarchent ensuite, le plus souvent téléphoniquement, l’internaute pour lui proposer « leur » formule de rachat de crédits. C’est cela que le site appelle « comparaison » !
Ainsi, certains « comparateurs de rachat de crédits » vendent jusqu’à cinq fois la même demande. Que penser de l’objectivité d’une comparaison a posteriori entre les propositions de rachat de crédits émanant des seuls clients du comparateur ? Seules les officines de rachat de crédits qui achètent au comparateur ces demandes font donc partie de la prétendue « comparaison ». Pire, l’internaute n’est pas libre de choisir le ou les intermédiaires auxquels il accepterait de donner les informations personnelles et confidentielles sur sa situation lui permettant d’établir une proposition de rachat de crédits. Ces informations sont communiquées par le comparateur à tous ceux qui les achètent !
Or, ces « comparateurs de rachat de crédits » sont souvent positionnés tout en haut des réponses des moteurs de recherche ou publient des annonces sponsorisées et drainent ainsi un grand nombre de demandes qui se reproduisent aussitôt comme une sorte de troisième multiplication des pains !
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