Les délocalisations : ce qui n’est pas dit...
Les dernières semaines ont encore été riches en délocalisations : les angoisses (que l’été avait presque apaisées) font leur retour en force. Mais les exemples mis en évidence par la presse et les hommes politiques ne cachent-ils pas la forêt ?
Les délocalisations qui nous font tant peur sont symbolisées par les licenciements et les fermetures d’usine. Il s’agit là d’images fortes qui frappent nos concitoyens.
Mais, pour une usine qui ferme en France, combien (qui auraient pu être créées dans notre pays) ouvrent en Chine, au Pakistan, au Bengladesh ? Pour un emploi perdu dans l’hexagone, combien de salariés (qui n’ont pas été choisis ici) viennent d’être embauchés en Asie ? Et souvent pour fabriquer des produits qui seront vendus dans les pays occidentaux, sous des marques occidentales ?
Ces emplois créés, ces entreprises nouvelles absorbent la croissance des marchés. Mais comment comptabiliser ces emplois et ces entreprises ? La vraie dimension des délocalisations est souterraine.
De plus, l’industrie et le secteur des services n’ont pas vraiment encore entamé la restructuration profonde qui semble pourtant inéluctable. Ce qui vient encore compliquer l’analyse, c’est le fait que délocaliser une partie de leur activité permet à beaucoup d’entreprises d’être plus compétitives (c’est d’ailleurs l’objectif principal qui influence et explique les décisions de délocaliser ou pas) : ce gain de compétitivité a des conséquences positives même au niveau national français (les entreprises peuvent alors investir en R&D sur des créneaux complémentaires ou nouveaux).
Ces gains de compétitivité constituent la base de débats très vifs. Et que dire du coût des non-délocalisations : une entreprise qui ne délocalise pas du tout (alors que ces concurrents le font) risque, à court ou moyen terme, de disparaître tout simplement.
C’est pourquoi soyons modestes. Au-delà des effets d’annonce, le phénomène des délocalisations est encore mal appréhendé, à la fois par nos concitoyens et, ce qui est plus grave, par nos hommes politiques...
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