Les incohérences du budget 2012
Présenté comme un budget de « prise à bras le corps » du problème de l’endettement, le budget 2012, souffre, n’en déplaise à ses défenseurs, d’un certain nombre de tares ou d’incohérences.
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH384/budget_2012-75395.jpg)
L’avenir dira ce qu’il faudra retenir du budget 2012 adopté en Conseil des ministres le 28 septembre. Mais à l’heure de son analyse, force est de constater que sur le papier il présente certaines faiblesses qui sont autant de bémol à son éventuelle efficacité.
Retenons-en sept, pour le moment :
1) Tout d’abord la recherche de l’équilibre par une vieille manie française : celle d’une recherche d’équilibre par l’augmentation des recettes, c'est-à-dire des impôts sous différentes formes ou appellations, davantage que par la baisse des dépenses. Il sera, en effet, toujours possible de trouver un membre de la majorité venant nous expliquer qu’il s’agit d’un budget de rigueur, force est de constater qu’il entérine un constat fiscal : le taux de prélèvements obligatoires sera plus élevé en 2012 qu’il ne l’était en 2007.
2) Sans compter que cette pression fiscale supérieure repose le problème de son équité sociale. Car les 200 à 300 millions de recettes espérés par la plus haute pression reposant sur les ménages riches ne vient, en aucun cas, combler la perte occasionnée par la réforme de l’ISF, estimée à 1,8 milliard, d’il y a tout juste quatre mois.
3) Et que dire des objectifs de croissance sur lesquels se base le gouvernement. Ce dernier table, en effet, sur une croissance 2012 de 1,75%, là où l’OCDE parle de 0,8%.
4) De même notons en réponse au premier point le maintien d’un autre vieux défaut français : la tentative de résorber des déficits structurels (ex. : comptes des dépenses sociales) par des déficits conjoncturels. Car là est le risque de ce budget, celui de plonger la France dans une récession rendant impossible la résorption de ses déficits.
5) Paradoxal défaut car ce budget reste, dans sa violence, très éloigné des plans de rigueur que d’autres pays européens ont pu adopter. D’où les doutes, fondés, de n’y voir qu’un budget portant, en apparence, les traits du courage politique à quelques mois des présidentiels, période supportant mal ce type de démarche.
6) Cette comparaison à l’échelle européenne initiant une autre reproche : celui du manque de cohérence des différents budgets européens, qui pour un pays moteur de la construction européenne, comme la France, sonne de façon beaucoup plus problématique que pour d’autres.
7) Enfin notons cette drôle d’incohérence au regard de l’avenir du pays : Certaines dépenses semblent sanctuarisées, comme celles de la défense, là où d’autres postes, comme celui de l’éducation, subissent la plus évidente des rigueurs.
http://actualite.challenges.fr/Budget%202012/
Anthony Rigot
3 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON