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Les incohérences du budget 2012

Présenté comme un budget de « prise à bras le corps » du problème de l’endettement, le budget 2012, souffre, n’en déplaise à ses défenseurs, d’un certain nombre de tares ou d’incohérences.

L’avenir dira ce qu’il faudra retenir du budget 2012 adopté en Conseil des ministres le 28 septembre. Mais à l’heure de son analyse, force est de constater que sur le papier il présente certaines faiblesses qui sont autant de bémol à son éventuelle efficacité.

Retenons-en sept, pour le moment :

1) Tout d’abord la recherche de l’équilibre par une vieille manie française : celle d’une recherche d’équilibre par l’augmentation des recettes, c'est-à-dire des impôts sous différentes formes ou appellations, davantage que par la baisse des dépenses. Il sera, en effet, toujours possible de trouver un membre de la majorité venant nous expliquer qu’il s’agit d’un budget de rigueur, force est de constater qu’il entérine un constat fiscal : le taux de prélèvements obligatoires sera plus élevé en 2012 qu’il ne l’était en 2007.

2) Sans compter que cette pression fiscale supérieure repose le problème de son équité sociale. Car les 200 à 300 millions de recettes espérés par la plus haute pression reposant sur les ménages riches ne vient, en aucun cas, combler la perte occasionnée par la réforme de l’ISF, estimée à 1,8 milliard, d’il y a tout juste quatre mois.

3) Et que dire des objectifs de croissance sur lesquels se base le gouvernement. Ce dernier table, en effet, sur une croissance 2012 de 1,75%, là où l’OCDE parle de 0,8%.

4) De même notons en réponse au premier point le maintien d’un autre vieux défaut français : la tentative de résorber des déficits structurels (ex. : comptes des dépenses sociales) par des déficits conjoncturels. Car là est le risque de ce budget, celui de plonger la France dans une récession rendant impossible la résorption de ses déficits.

5) Paradoxal défaut car ce budget reste, dans sa violence, très éloigné des plans de rigueur que d’autres pays européens ont pu adopter. D’où les doutes, fondés, de n’y voir qu’un budget portant, en apparence, les traits du courage politique à quelques mois des présidentiels, période supportant mal ce type de démarche.

6) Cette comparaison à l’échelle européenne initiant une autre reproche : celui du manque de cohérence des différents budgets européens, qui pour un pays moteur de la construction européenne, comme la France, sonne de façon beaucoup plus problématique que pour d’autres.

7) Enfin notons cette drôle d’incohérence au regard de l’avenir du pays : Certaines dépenses semblent sanctuarisées, comme celles de la défense, là où d’autres postes, comme celui de l’éducation, subissent la plus évidente des rigueurs.

http://www.ladepeche.fr/article/2011/09/29/1179371-budget-2012-plus-de-taxes-pour-renflouer-la-dette.html

http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/budget-2012-qui-perd-qui-gagne-29-09-2011-1446554.php

http://actualite.challenges.fr/Budget%202012/

http://www.investir.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/infos-marches/budget-2012-reduction-des-depenses-hausse-des-recettes-375406.php

http://news.fr.msn.com/m6-actualite/france/budget-2012-la-chasse-aux-d%C3%A9ficits-menac%C3%A9e-par-la-croissance-faible

Anthony Rigot


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3 réactions à cet article    


  • GLANDU 30 septembre 2011 09:48

    pour la première fois, la charge de la dette, autrement dit le montant des intérêts que l’Etat versera pour se financer, sera le premier poste budgétaire l’an prochain : 48,77 milliards d’€ en 2012 ! Du jamais vu.

    pour rembourser une dette il faut la créer et pour la créer il faut des niches fiscales.
    Moins de recettes, plus de dépenses...et les Français acceptent de se serrer la ceinture.
    LOI POMPIDOU, U.E, Euro...jusqu’à quand ?
    la nation est une idée neuve, non ?


    • devphil30 devphil30 30 septembre 2011 11:08

      C’est le début de la fin .....


      La France bientôt mise au ban des états pouvant rembourser ses engagements .....

      Cela s’appelle du surendettement que ce soit pour un particulier , une entreprise ou un état l’issue est la même ....Faillite des finances 

      Philippe 

    • zvince 30 septembre 2011 17:55

      Les incohérences du budget ou de cet article ?

      1) Depuis 1993, la dépense publique est plutôt orientée à la baisse

      2) Il ne faut pas oublier de déduire les 650 millions du bouclier fiscal de cette réforme

      3) Pour l’OCDE, c’est 2,1% pour 2012 (enfin, en Juin, depuis ça a dû baisser). Le FMI a réduit ses prévisions de croissance pour la zone euro à 1,6% pour cette année et 1,1% pour 2012. D’où sort ce 0,8 ?

      4) Pas bien compris. Concrètement, comment fait-on pour résorber un déficit en faisant un déficit ?

      Les 3 derniers paragraphes, c’est du remplissage ?

      Bref, c’est moyen moyen ...

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