Les menaces qui pèsent sur la reprise
Alors qu’on nous chante déjà les louanges de la reprise... les nuages s’accumulent à l’horizon.
Pendant que les bourses remontent, plusieurs indices pourraient peser lourd sur cette fameuse tant attendue reprise.
Le dollar est sur une pente glissante, quotidiennement il perd de la valeur (c’est ce qui inquiète le plus les Chinois, pour rappel), et au moment ou je parle, 1€ = 1.44$ alors qu’il ne valait plus que 1,25 début mars, quand, en pleine tempête, tout le monde voulait du dollar pour se mettre à l’abri.
Évidement, pour ceux qui ont compris que le déclin des USA est inévitable, c’est une drôle d’ironie, mais pour le moment, laissons faire l’illusion encore quelque temps... du moment que les chinois n’y croient plus, la partie est déjà jouée. D’ailleurs, il faut savoir que milieu 2009, les plus grandes banques du monde étaient devenues chinoises, même si les banques USA ont repris du poil de la bête depuis en changeant leurs règles comptables !
En passant, moi aussi je peux devenir très riche d’un seul coup si je change mes règles comptables !
Donc, automatiquement, reprise = dollar qui dégringole = gros problème pour les USA, car cela alourdit leurs dépenses et freine la consommation (qui pèse pour 70% dans le PIB américain). Mais cela diminue aussi leurs dettes, ce qui semble avantageux pour eux, mais en réalité, étant donné les rapports de forces actuels, les met plutôt en porte-à-faux vis-à-vis de leurs partenaires étrangers ...
C’est d’ailleurs cette opacité financière évoquée ci-dessus qui est la 2ème menace sur la reprise, puisque, comment faire confiance à votre partenaire banquier américain alors que ne savez plus ce qu’il vous cache, mais par contre, que vous savez qu’il peut modifier les règles du jeu quand ça l’arrange : "face je gagne, pile tu perds ...". C’est une menace sur le long terme.
L’autre menace, beaucoup plus immédiate, c’est le prix du pétrole qui repars à la hausse. Le moindre signe de reprise est interprété comme "consommation de pétrole à la hausse" et donc, les spéculateurs se jettent sur le filon pour augmenter leurs profits. Le cours du pétrole jusqu’en 2004 avait toujours été inférieur à 40$ (en dehors des chocs pétrolier). La crise démarrant en juillet 2007 (n’en déplaise au politiques qui situent la crise le 15/09/08 avec la faillite de Leman Brother) le pétrole était monté à presque 150$, puis il est redescendu à 40$. Actuellement, le pétrole recommence à dépasser les 70$, poussé par la faiblesse du dollar et la spéculation. Comme les états-unis n’ont plus d’industrie (la seule qui restait, c’est à dire l’auto-mobile et l’aviation étant déjà sinistrés, et de toute manière fortement dépendantes du prix du pétrole) et qu’ils dépendent beaucoup des importations d’une part pour leurs biens de consommation, et exportations d’OGM d’autre part, il est relativement facile de comprendre que cette menace est très sérieuse. C’est d’ailleurs l’AIE, agence internationale pour l’énergie qui tire la sonnette d’alarme. En effet, en plus de ces problèmes purement "financiers", s’ajoute le fait que nous avons dépassé le pic du pétrole et que les réserves s’amenuisent, renchérissant d’autant le coût de la denrée.
Enfin l’autre gros problème des USA, c’est le financement, tout simplement, de leur train de vie. Comment vont-ils continuer à payer leurs guerres ruineuses en Irak et en Afghanistan (l’une pour le pétrole, l’autre pour la drogue), et aussi leur papy-boom, tandis que leurs dépenses de santés correspondent déjà à 15% du PIB et vont aller en augmentant (avec l’épidémie d’obésité qui touche au moins 1/3 de la population). Nous sommes a 11% en France. Avec en plus, le financement des retraites et du chômage ...
Toutes ces dépenses n’ont été possibles que grâce a leur industrie financière qui pille le reste du monde. Ni plus, ni moins. Nous leur payons une taxe, que nous le voulions ou non, chaque fois que nous utilisons des dollars (et probablement des euros aussi). Mais de plus en plus de nations se retirent de ce petit jeu, et la puissance des USA s’effrite petit à petit. Cela se ressent dans les relations internationales. D’où aussi les programmes drastiques qu’Obama essaye de mettre en place pour réduire les dépenses de santé, au détriment de la population ! Et aussi le message envoyé aux ex pays de l’est vis-à-vis de la Russie, en gros : "Démerdez vous, maintenant on essaye de faire copain-copain avec les Russes !"
La situation des USA, vous le voyez, ne tient qu’à un fil. Un fil déjà bien amoché, mais dont les manipulations de statistiques nous font croire qu’il est plus costaud que ce qu’il n’est. La fin de l’année comptable (30 septembre aux USA) sera un moment rock’n roll, à n’en pas douter. Pour information, sachez que les patrons des grandes banques vendent les actions qu’ils détiennent dans leurs propres institutions. En général, ce n’est pas très bon signe de la part de ces personnes mieux informées que la moyenne. Mais même si le cap d’Octobre est franchi sans heurt, le système actuel est devenu trop fragile et peut s’écrouler à tout moment. Il a désespérément besoin de la croissance, au prix de vies humaines. Croissance aussi menacée par la grippe A (d’où les mesures drastiques pour la contenir et faire en sorte que nous continuions à produire docilement). Mais il vient un moment ou ses contradictions internes lui font faire un faux pas, et alors tout peut s’écrouler, sachant, je le rappelle, que cette fois, les politiques ont flambé leurs dernières cartes et qu’il sera d’autant plus difficile de prendre des mesures "non douloureuses" la prochaine fois.
Donc reprise, peut-être, mais cela signifie que le système de siphonnage des richesses reprend à plein régime, et qu’il arrive un moment où cela ne fonctionne plus. C’est pour cela que Jacques Attali appelle à la révolution. Rien de moins que cela !!!
source : yo9.free.fr/
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