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Les paradoxes du ralentissement de la croissance mondiale

L’annonce d’une croissance de seulement 1,5% du PIB des Etats-Unis au troisième trimestre est un nouvel exemple du ralentissement de la conjoncture mondiale, avec le krach boursier chinois et le ralentissement des pays émergents. Quelles conséquences pour la France ?

 
Prélude à une nouvelle crise ?
 
A la fin de l’été, lorsque les bourses Chinoises finissaient leur atterrissage, certains, comme Jacques Attali, y voyaient le prélude à une nouvelle crise, le Lehmann de 2015. Même si on ne peut jamais être sûr de rien en cette matière, beaucoup d’éléments permettaient alors de relativiser. Cependant, la baisse de la croissance touche tous les pays émergents, dont beaucoup dépendent de l’exportation de matières premières dont les prix sont plutôt à la baisse. La chute de la croissance outre-Atlantique peut faire craindre à une chute globale de la croissance, au moment même où les pays européens retrouvaient quelques couleurs. Allons-nous être entrainés dans le ralentissement de l’économie mondiale, comme beaucoup le craignent ? Mais les chiffres des derniers mois semblent pourtant confirmer la reprise.
 
En effet, et c’est le paradoxe de ce ralentissement global, non seulement l’Europe pourrait bien ne pas en être victime, mais au contraire même en profiter. Plusieurs raisons pour cela. D’abord, cela maintient des politiques monétaires extrêmement accommodantes, entre taux d’intérêt proches de zéro dans les pays dits développés, et en baisse ailleurs, en Chine notamment, et création monétaire toujours forte en Europe ou au Japon. En effet, si la croissance avait accéléré, les banques centrales auraient durci leurs politiques, ce qui serait venu trop tôt pour l’Europe. En outre, le montant des exportations hors Europe du continent est limité et sa moindre croissance ne pèsera que de manière modérée sur la croissance européenne, qui profite, en revanche de la baisse de l’euro et des matières premières.
 
Des risques toujours présents
 
Malgré tout, si la croissance européenne venait à légèrement accélérer, on peut craindre que la BCE ne resserre un peu vite sa politique monétaire et que cela provoque un dangereux renchérissement de l’euro. Mais nous n’en sommes pas là aujourd’hui, et, au contraire, la politique monétaire européenne a toutes les chances de rester pour quelques temps encore plus accommodante que la moyenne, permettant aux pays européens de profiter à la fois de taux au plancher et d’une monnaie unique relativement bon marché. En outre, le ralentissement de la croissance mondiale maintient le prix des matières premières à un bas niveau, ce qui profite également aux pays européens qui sont importateurs d’hydrocarbures. Bref, paradoxalement, le ralentissement mondial soutient la croissance européenne.
 
Cependant, les politiques actuelles sont également porteuses de déséquilibres à plus long terme. En effet, difficile de ne pas voir que les politiques monétaires très accommodantes des banques centrales pourraient contribuer à faire gonfler une nouvelle bulle financière, pas moins extravagante que celles de 2001 et 2008. Des années de taux proches de zéro et des centaines de milliards, voir des milliers de milliards de créations de monnaie par les banques centrales, transmis au secteur financier, nourrissent une spéculation que l’on à l’œuvre dans les fusions-acquisitions, les rachats d’action, ou le niveau du Dow Jones (qui a déjà battu les records de 2007). Et le ralentissement actuel pourrait amplifier la taille de la prochaine bulle en maintenant des politiques monétaires accommodantes plus longtemps.
 

En conclusion, le ralentissement global actuel n’est sans doute pas annonciateur d’une crise à court terme, et pourrait paradoxalement aider la croissance des pays européens à court terme. En revanche, il pourrait aussi provoquer une bulle spéculative encore plus énorme qu’en 2008 à terme.


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7 réactions à cet article    


  • howahkan Hotah 31 octobre 2015 12:06

    Salut Laurent..mode humour ,quoique ??

    c’est impossible de ralentir...l’univers serait en expansion, le monde en évolution, et qu’entends je ?

    la croissance ralentit ...........il y a même des croissances négatives..ça croit mais négativement.....

    où va t’ on ? dans le mur disent certains mais c’est impossible avec de tels génies ...


    • lsga lsga 31 octobre 2015 12:35

      Il faut absolument que la Chine sorte de l’Union Européenne et de l’Euro pour sortir de la crise économique. smiley


      • zygzornifle zygzornifle 31 octobre 2015 16:11

        avec les élections en préparation et tout le bordel que font le PS et les répu ça va encore ralentir.....


        • sls0 sls0 1er novembre 2015 03:06

          7 milliards de personnes sur 190 bateaux, s’il y en a qui coulent c’est pas tout les bateaux, ils y a des survivants.
          Si les 7 milliards ne sont que sur un seul bateau suite à la mondialisation, s’il coule ça fait plus de victimes.

          Comme je réside dans un pays où vivre en autarcie n’est pas trop difficile ma bouée est gonflée.
          Avec une consommation inférieure à une tonne d’équivalent pétrole par an, à priori en plus je sais nager.


          • Le p’tit Charles 1er novembre 2015 09:19
            Les paradoxes.. ?...mais mon bon..vous oubliez une chose essentielle...Il y a de moins en moins d’argent chez les peuples pour acheter, mais de plus en plus de chômeurs qui eux regardent les robots prendre leur place pour fabriquer à bas coûts et vendre avec des marges en hausses...Les rapaces travaillent dans l’instant..pas sur le long terme...

            • Tzecoatl Gandalf 1er novembre 2015 19:39

              La croissance est morte, car la mondialisation ne laisse aucun levier d’ascension sociale.

              Les banques centrales ne pourront pas relancer la croissance, c’est stupide. Dès lors, un énorme jeu de vases communicants va limiter les revenus de la finance, qui s’est toujours cru plus maline, comparativement aux revenus de l’activité réelle.

              Tout ce que peuvent faire les banksters centraux, c’est suspendre les cours pour éviter les krachs et éponger les dettes (dettes publiques pour la BCE, mortgages pour la FED).

              Il y a évidemment des secteurs qui arrivent à tirer leurs épingles du jeu, mais c’est généralement au détriment de la croissance de leurs marchés. Et c’est donc toujours se tirer une balle dans le pied.




              • Zolko Zolko 2 novembre 2015 12:56

                @Gandalf
                 
                « La croissance est morte, car ... »
                 
                ... elle est bâtie sur les énergies fossiles et sur la croissance démographique, qui, tous deux, ont atteint leur maximum en ce début de 21-ième siècle.

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