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Accueil du site > Actualités > Economie > Les services à la personne : quelle vérité des chiffres ?

Les services à la personne : quelle vérité des chiffres ?

Selon un journal économique, 130 000 emplois auraient été ainsi créés en 2006. Sachant que la DARES compte 176 000 emplois supplémentaires dans les secteurs concurrentiels au 3e trimestre 2006, il y aurait en effet de quoi crier au miracle, à une formalité près : vérifier que la source des 130 000 est fiable et cohérente.

Sur la source, d’abord : il est bien difficile de retrouver trace des 130 000 emplois revendiqués par le ministère. Il est même étonnant qu’un tel miracle en termes de création d’emploi ne fasse pas la une de la dernière note relative aux statistiques de l’emploi (http://www.travail.gouv.fr/IMG/pdf/2006.12-51-2.pdf). Car si les services à la personne y figurent, c’est sous la forme suivante : Le secteur des services aux particuliers continue de créer des postes : +16 000 (+0,8 %), après +15 700 (+0,8 %) au trimestre précédent. Pour ce trimestre, cette forte croissance de l’emploi est principalement due aux créations de postes dans le sous-secteur des hôtels et restaurants : +10 600 emplois ce trimestre après +6 000 le trimestre précédent. La croissance reste également dynamique dans le sous-secteur des services personnels et domestiques : +7 900 postes après +6 200 aux premier et deuxième trimestres 2006.

Au total, les statisticiens comptent au mieux 26 100 emplois créés dans les services personnels et domestiques sur un an, et non130 000. C’est autant que le nombre d’emplois publics créés au cours de la même période. C’est presque deux fois moins que dans la construction, secteur dans lequel les créations d’emploi sont dépendantes de la poursuite du boom immobilier. Et le taux de croissance en 2005 (2,8 %) est supérieur à celui de 2004 (2,6 %) mais inférieur à celui de 2002 (3,7 %).

Autrement dit, la croissance dans les services à la personne existe bel et bien, mais elle reste nettement en-deçà de ce qui est annoncé. Rien d’étonnant à cela du reste : une évolution de 130 000 emplois pour un secteur qui en compte environ 800 000 représenterait une croissance de 16 % sur un an, soit près de cinq fois la croissance du secteur de la construction !


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3 réactions à cet article    


  • Marie Pierre (---.---.224.242) 3 janvier 2007 14:15

    Bonjour,

    Effectivement, on nous vente (vend ?) les services à la personne, comme un bol d’air pouvant résorber le chômage. Qu’en est-il en réalité ? Certes, la demande est forte.... mais pour quelques heures par ci par là. Si accepter un emploi de 6 heures par semaine endigue le chômage, il ne fera qu’accroître le nombre de travailleurs pauvres. Les gardes d’enfants par exemple, sont demandées à la même heure (normal, après l’école), préparer les repas des personnes âgées idem.

    Ramenés à un nombre d’heures/semaine, les postes à pourvoir peuvent être divisés par 6 !

    Cela dit, ces emplois sont réels, il faudrait plutôt veiller à ne pas les sectoriser mais au contraire, multiplier les compétences des personnes pour leur permettre de gagner au moins un SMIC. Et à voir le nombre de création d’« associations » de service aux personnes, ce doit être réalisable.


    • (---.---.229.236) 3 janvier 2007 17:35

      Pff, pour les services à la personne, on parle depuis longtemps d’importer encore plus d’immigrés pour remplir les poste disponisble. Autant dire qu’il n’y aura pas de baisse du chomage avec ca...


      • Mathieu (---.---.228.253) 11 janvier 2007 14:27

        Il faut ajouter à vos remarques pertinantes le fait que ces emplois sont souvent des emplois précaires (il faut plusieurs employeurs pour avoir un temps plein, parfois des journées de 12h pour avoir un salaire de 1200 euros par mois) : c’est donc des emplois qui toucheront surtout les femmes et les immigrés.

        Toute la propagande autour de ces emplois précaires permets une autre chose : on parle beaucoup de travail mais et très peu de carrière : évolution dans les prises de responsabilités, monter dans l’échelle sociale, Gestion d’équipe, etc. Toutes ces composantes sont généralement absentes de ces emplois. Le salaire suivant généralement aussi une évolution proche de zéro. En gros, maintenant qu’il est établi qu’il ya eu smicardisation des emplois qualifiés, on voit apparaitre un sous-prolétariat qui sera bloqué dans les fonctions les plus dures.

        De grands problèmes de pauvreté existent aujourd’hui, un grand challenge a ttend la gauche demain !

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VV

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