Les Shege : Enfants de la rue à Kinshasa
Les enfants de la rue à Kinshasa, communément appelés, les Shege, sont le reflet d’une crise économique endémique qui ronge la RD Congo depuis deux décennies.
Les enfants de la rue, à Kinshasa en République Démocratique du Congo sont appelés les « Shege ». Ils sont présents dans toutes les communes de Kinshasa long de 100 km, aux abords des marchés, des grands centres commerciaux et des arrêts de bus etc. Contrairement au Burundi, où les enfants de la rue ont apparu avec la guerre, au Congo Kinshasa, les Shege, sont un phénomène de société, caractérisée par une crise endémique et structurelle qui date depuis 1980(plus de 25 ans) et qui n’est pas jusqu’ici prêt de se terminer. Ces enfants sont estimés au nombre de 200.000 individus et leur nombre s’accroît de jour en jour.
La zaïrianisation (nationalisation des entreprises étrangères), les politiques économiques hasardeuses, la mauvaise gestion du pays, les différentes guerres, constituent les causent lointaines de l’amplification de ce phénomène des enfants de la rue à Kinshasa. Le Congo, pourtant doté des richesses capables de sortir ses 50 millions d’habitants de la pauvreté, ne cesse de voir grandir le nombre de ces enfants dans toutes les rues de Kinshasa. Ces enfants sont dans la plupart des cas, abandonnés par leurs parents, incapables de subvenir à leurs besoins ; d’autres enfants incapables de supporter les conflits parentaux, préfèrent prendre le chemin de la rue ; d’autres encore, sont victimes de phénomène d’exode rural de leurs parents à la recherche de l’emploi dans la Capitale.
Ces enfants dorment dans des hangars, containers ou en pleine lune. Certaines sont souvent utilisés par quelques ménages pour des petits travaux domestiques, d’autres vivent de petits vols. Ces enfants ne préoccupent guère l’Etat qui a d’autres soucis ; les Shege sont devenu un phénomène de société compréhensible dans la Ville de Kinshasa. D’ailleurs, certains musiciens très connu de la scène musicale congolais tels Koffi Olomide, Papa Wemba, Werasson, tirent leurs danses à partir de ces enfants qui ont trouvé dans la danse, une autre façon d’oublier leurs conditions de vie dans cette Ville de plus de 6 millions d’habitants. Kinshasa, c’est la Ville des « sauve qui peut » ; tout le monde bouge et tourne de gauche à droite, de haut en bas pour chercher de quoi se nourrir.
Le chômage est un phénomène endémique qui est loin de trouver une solution dans ce pays qui se distingue par la transition la plus longue de l’histoire du monde. La population espère que la fin de la transition constitue de début de tous les espoirs et la fin de tous les cauchemars. Dans ce pays où la religion chrétienne réglemente la vie sociale, tous les espoirs sont permis, surtout que les prêcheurs venus de tous les horizons, prédisent un avenir meilleur pour ce Congo, tant béni par Dieu.
Cependant, il est utile de ne pas oublier que les décideurs politiques congolais, par manque de vision , sont les premiers responsables de tous les maux qui hantent ce pays ; et parmi ces maux, on citerait les Shege, ces enfants qui constituent l’avenir de demain pour le Congo Kinshasa.
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