Libérer le potentiel des entreprises de taille intermédiaire
Reconnues depuis 2008, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) doivent leur croissance à une forte capacité d’innovation couplée d'une bonne intégration internationale. Pourtant, elles souffrent encore d’un cadre procédural et fiscal qui bride leur potentiel.
La catégorie « ETI » a été instaurée en 2008 avec la Loi de modernisation économique. Il existait alors trois catégories d'entreprise (micro-entreprises, petites et moyennes entreprises et grandes entreprises), l'ajout d'une quatrième ayant été motivée par la nécessité d'affiner les statistiques économiques.
Parallèlement, l'apparition de cette catégorie a donné lieu à des revendications d'ETI désireuses de se définir comme telles et de mieux communiquer sur leur implication dans les performances économiques nationales.
Une catégorie encore en construction
Reste qu'une image de « grosse PME » colle toujours à la peau des ETI. Pourtant, elles n'ont pas grand chose à voir. Avec une masse salariale comprise entre 250 et 5 000 salariés pour un chiffre d'affaires compris entre 50 millions et 1,5 milliards d'euros, les ETI constituent une catégorie d'entreprises à part entière, avec ses forces mais aussi ses contraintes.
Les ETI ont d'ailleurs plutôt bien résisté à la crise économique, comme le souligne une étude récemment publiée par le cabinet d'audit KPMG. On y apprend ainsi que les ETI ont plutôt bien résistées à la crise économique, même si toutes n'ont pas connu une croissance de leur chiffre d'affaire. Tandis que 13% d'entre elles ont malheureusement vu leur chiffre d'affaires diminuer, 44% l'ont vu augmenter, et 43% stagner, ce qui n'est déjà pas si mal dans une telle conjoncture économique.
Les ETI face à leurs contraintes contraintes économiques
En France, des contraintes pèsent sur le développement des ETI alors qu'elles pourraient beaucoup mieux dynamiser la croissance. Une mesure forte serait de réajuster les mécanismes de soutien, encore trop orientés sur les problématiques rencontrées par les PME. Que Ségolène Royal réclame un « Grenelle des PME » est d'ailleurs symptomatique du flou qui pèse encore sur les ETI.
Il faudrait donc créer un climat de croissance pour les ETI par l'organisation d'écosystèmes valorisant les coopérations entre ETI, collectivités territoriales, Chambres de commerce et d'industrie et sous-traitants. Les pouvoirs publics devraient également renforcer les dispositifs d'internationalisation des ETI, ces derniers étant trop orientés sur des PME qui ne sont pourtant pas toujours prêtes à partir à la conquête de marchés étrangers.
Au niveau fiscal, il faudra enfin reconnaître les spécificités propres aux ETI. Car une de leur force, c'est l'autofinancement. Pourquoi ne pas alléger la fiscalité pour les bénéfices réaffectés à l'autofinancement ?
Mais c'est surtout le rapport entre ETI et banques qui fait défaut en France. En Allemagne, les entreprises du Mittelstand obtiennent des crédits d'autant plus facilement que les banques entrent dans leur capital. Il serait donc judicieux d'envisager un mécanisme plus coopératif entre ETI et banques.
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