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Accueil du site > Actualités > Economie > « Management responsable » : La nouvelle charte bisounours du Medef (...)

« Management responsable » : La nouvelle charte bisounours du Medef ?

Les salariés sont insatisfaits de leurs conditions de travail et de salaires. Le Medef propose une réponse sous forme d'un «  projet de manifeste pour un nouveau management » qui ressemble, à s'y méprendre, à un nouveau code bisounours de l'entreprise !

Le Medef rejette tout ce qu'il considère : comme une intrusion ou une ingérence, dans la gestion des entreprises. Ainsi, après avoir fait échouer le dossier du dialogue social dans les très petites entreprises, où il a pesé de tout son poids, pour faire échouer l'accord que les artisans de l'UPA avaient trouvé, avec les syndicats de salariés

Il a trouvé, dans la prime aux salariés, décidée par le gouvernement, un nouveau combat qu'il est probablement, en passe de gagner. En effet, de jours en jours, celle-ci annoncée à 1000 €, prend la forme d'une obole ou d'une prime panier !

Par contre, lorsqu'il est mis en cause, le « truc » du Medef, en cas d'alerte, c'est d'inventer des chartes ou des codes de bonne conduite.

Rappelons-nous le code l'AFEP / MEDEF sur les politiques de rémunérations des dirigeants. Code, basé sur le volontariat, qui lui a permis d'éviter de voir le gouvernement légiférer sur le sujet. Tout en gardant, bien entendu, la possibilité de déroger à telle ou telle disposition du code de gouvernement d'entreprise, sous réserve, de s'en expliquer, selon la règle comply or explain

Dernier sujet de contrariété au Medef : le mécontentement des salariés vis-à-vis de leurs rémunérations et de leurs conditions de travail.

En effet, le 24 mars, L'Expansion publiait une étude sur la satisfaction des salariés, dans laquelle on pouvait lire : « (...) Les possibilités d'évolution professionnelle sont également une source d'insatisfaction pour une majorité de salariés : 52%. La rémunération est également la première priorité citée par les salariés : 59% (...) »

Plus grave encore : Une étude internationale menée par le cabinet d’études américain Forrester Research fin 2010, sur le niveau de perception que les salariés ont de leur entreprise, révélait que 64% des salariés français ne recommanderait pas leur entreprise - Source Blog Interview

Si on ajoute, comme l'expliquait le Journal du Net que : la baisse de la motivation s'accentue depuis 2 ans, concernant désormais 40 % des salariés (+ 4 points). Vous direz qu'il est grand temps pour les entreprises d'avoir recours au dialogue social pour éviter, la perte de compétitivité, chère au Medef !

Et bien, le Medef a réagit, fin avril, en publiant un : projet de Manifeste pour un Nouveau Management.

Présentation par le Medef :

« Dans un contexte de mondialisation, de complexité croissante et dans une perspective de reprise économique, les membres du Comité Management présidé par Philippe Vivien (DRH D’Areva), chefs d’entreprises et praticiens des RH, ont souhaité identifier, exprimer et promouvoir le plus largement possible des lignes de conduite et principes d’un management durable et responsable. « Donner du sens et responsabiliser les salariés », « créer un environnement de travail favorable à leur engagement », « revisiter les modes de rétribution et de reconnaissance », tels sont les trois principes structurants du Manifeste pour Un nouveau Management (...)  »

Et de quelle façon se traduit le : « management moderne et distinctif qui mette en lumière l’importance des contributions individuelles et collectives dans le développement de la croissance et de l’emploi » dont parle le projet de manifeste ?

Pour l'exemple, nous avons retenu quelques principes que nous vous livrons ci-dessous

Une entreprise respectueuse soucieuse de son rôle sociétal

(...) Une entreprise qui promeut la lutte contre les discriminations et le respect des différences
Un bon usage des stages, CDD, et emplois intérimaires

Des modes d’organisation qui préservent la qualité de vie au travail.

Un mode de management attentif au développement professionnel de chacun

(...) Un management attentif, bienveillant, qui tient compte des compétences, qualités, capacités et aspirations de chacun dans la définition des objectifs individuels et dans la répartition des tâches au sein des équipes
(...) La mise en place de programmes de développement personnel (apprentissage, formation, tutorat, coaching, etc.) pour les collaborateurs et de valorisation des métiers.

Rétribution et reconnaissance

Des politiques de rémunérations variables, individuelles et collectives, équitables
(...) Un système de rémunération qui établit l’égalité professionnelle hommes-femmes.
(...) La mise en place de systèmes de reconnaissance collective (monétaire ou non, formelle/informelle, immédiate/long terme) à tous les niveaux de l’entreprise

Franchement intéressant et digne d'intérêt, si dans le même temps les salariés n'avaient pas connaissance :

Du succès de la rupture conventionnelle qui a permis de se séparer des salariés âgés de plus de 50 ans qui sont surreprésentés parmi les demandeurs d'emploi qui entrent à Pôle emploi

Du refus systématique de Laurence Parisot de voir augmenter les salaires au niveau national et du partage par tiers, des profits des entreprises

Du peu d'intérêt des entreprises, à prendre en compte les dégâts du stress au travail. Ou celle des troubles musculo-squelettique (TMS) dans la pénibilité donnant droit à un départ anticipé à la retraite

Et bien entendu : Du torpillage de la prime aux salariés qui ne va toucher, au mieux, que quelques milliers de personnes, qui pourraient se voir allouer la prise en charge d'une mutuelle ou bien, quelques chèques vacances ou pourquoi pas ... un filet garni !

Mais, rassurez-vous puisque dans son projet, le Medef écrit : « La croissance à moyen et à long terme n’existe que si elle est partagée ; que si chacun peut prétendre à un traitement juste et équitable (...)  »

Maintenant, si le projet était un jour ou l'autre, transformé en charte ou code, et que certaines entreprises trouvent le moyen de déroger à cette future charte : « sous réserve de s'en expliquer, selon la règle « comply or explain  » , cela ne saurait remettre en cause ... la bonne volonté du Medef !


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16 réactions à cet article    



    • Kalki Kalki 6 mai 2011 11:51

      – C’est vraiment terrible que l’on donne des coups de pied au chien parce qu’il a volé
      un peu de pain dans la cuisine, que les femmes n’aient pas autant de couvertures que les
      hommes, que le deuxième classe se gèle les doigts, et je ne vois pas pourquoi le maître d’équi-
      page ne pourrait pas sucer des bites s’il en a envie. Mais regardez comme les icebergs sont
      gros à présent et comme le vent souffle de plus en plus fort. Nous devons virer de bord et
      mettre le cap au sud, car si nous continuons vers le nord nous allons faire naufrage et nous
      noyer.
      – Oh oui, dit le maître d’équipage, il est tout à fait affreux de continuer vers le nord.
      Mais pourquoi devrais-je rester confiné dans les toilettes pour sucer des bites ? Pourquoi
      devrais-je être traité de tapette ? Ne suis-je pas aussi bien que n’importe qui ?
      – Naviguer vers le nord est terrible, dit la passagère, mais ne voyez-vous pas que c’est
      précisement la raison pour laquelle les femmes ont besoin de davantage de couvertures afin
      de se maintenir au chaud ? J’exige le même nombre de couverture pour les femmes, immé-
      diatement !
      – C’est tout à fait vrai, dit le professeur, que naviguer vers le nord nous impose à tous
      de grandes épreuves. Mais il ne serait pas réaliste de changer de route pour aller au sud. On
      ne peut pas remonter le cours du temps. Nous devons trouver un moyen raisonnable de gérer
      la situation.
      – Ecoutez, dit le mousse, si nous laissons les quatre fous de la dunette agir à leur
      guise, nous allons tous nous noyer. Si jamais nous mettons le navire hors de danger, alors
      nous pourrons nous inquiéter des conditions de travail, des couvertures pour les femmes et
      du droit à sucer des bites. Mais nous devons commencer par virer de bord. Si quelques-uns
      d’entre nous se réunissent, élaborent un plan et font preuve d’un peu de courage, nous pour-
      rons nous sauver. Nous n’aurions pas besoin d’être nombreux – six ou huit, cela suffirait.
      Nous pourrions lancer une charge contre la dunette, balancer ces fous par-dessus bord et
      tourner la barre du navire vers le sud.
      Le professeur releva le nez et dit d’un ton sévère :
      – Je ne crois pas à la violence, c’est immoral.
      – Il n’est jamais éthique d’utiliser la violence, dit le maître d’équipage.
      – La violence me terrifie, dit la passagère.


    • LE CHAT LE CHAT 6 mai 2011 11:07

      Notre DRH nous a dit qu’aux States , ils signaient des accords pour les augmentations si les syndicats s’engageaint à ne pas faire grève pendant 5 ans !
      est ce cela qu’on veut en France ?????


      • CorsairePR CorsairePR 6 mai 2011 11:07

        Je propose la mise en place d’un comité de censure qui passerait au lance-flammes tous les écrits bavardages inutiles et hypocrites !
        Donc si on brulait tout ce qui ne sert à rien dans leurs discours, il n’en resterait sans doute pas grand chose...


        • Flo Flo 7 mai 2011 13:56

          Je propose la mise en place d’un comité de salut public qui passerait au lance-flammes le patronat français.


        • dogon dogon 6 mai 2011 16:13

          Le MEDEF se présente comme un syndicat des entreprises mais n’est, en fait, qu’une machine de guerre aux mains des plus grosses pour imposer des politiques mondialistes dont seuls patrons et actionnaires profitent des bénéfices.
          Il n’a de français que le nom et se moque bien de se qui se passe dans le pays. Ses sempiternelles menaces à la délocalisation et ses revendications pour détruire tout droit du travail qui le contraint n’en sont que la partie émergée de l’iceberg.
          Ses manoeuvres occultes (financements des hommes politiques et des syndicats « d’employés » en sont la preuve. Sa politique d’intimidation vis-à-vis des petites entreprises et des artisans lui donne la haute main sur tout le tissu social du pays pour mieux le détruire.


          • Robert GIL ROBERT GIL 6 mai 2011 17:09

            C’est apres mai 68 que le patronat c’est pencher sur le probleme du management afin d’eviter qu’un mouvement de contestation de grande ampleur ne se reproduise. Isoler les individus, supprimer leurs repères, enlever leurs habitudes pour pouvoir ensuite par la mise en compétition et la concurrence des salariés casser toute solidarité, lire :
            http://2ccr.unblog.fr/2010/11/01/la-violence-du-harcelement/


            • TSS 6 mai 2011 19:29

              Chez Lagardère 720€ par salarié ,13,5 millions d’€ pour les 5 plus hauts dirigeants(le

              Canard)... !!


              • Christoff_M Christoff_M 6 mai 2011 22:59

                Comment peut on imaginer quelque chose de nouveau avec une assemblée de gens réac, arriérés, obtus qui méprisent tous les jours les employés au bas de l’échelle et qui ne jurent que par la finance et le bien être de leurs actionnaires !!

                On peut difficilement imaginer une remise en cause pour des gens qui se comportent comme des prédateurs et des pilleurs de petites structures a qui ils ont vite de fait de piquer les idées et les bénéfices pour les jeter, une fois vampirisés, comme des enveloppes vides, laissant leurs employés sur le carreau, pour aller recréer une même structure en Asie ou dans les pays de l’Est avec une larme de crocodile quand il s’agit de communiquer devant les caméras...

                Madame Parisot est très bonne dans ce rôle pour annoncer les nouvelles avec un air tres contrarié !! Mais elle est autant concernée que Bachelot qui nous parlait de mesures pour le bien etre et la santé de tous, alors qu’il s’agissait de juteux contrats avec ses amis des laboratoires pharmaceutiques...


                • Christoff_M Christoff_M 6 mai 2011 23:08

                  c’est surtout le principe des réseaux type franc maçons qui oeuvre en haut lieu, totalement antidémocratique, mais qui permet de contrôler et d’éliminer toute personne qui oserait se présenter ou protester contre les « organismes officiels » aussi représentatifs que les partis politiques français ( quelques centaines de milliers de gens) soi disant représentatifs des français...

                  En fait machines de guerre et de noyautage du pouvoir en France, dont le Medef n’est qu’un rouage, comme certaines grandes écoles et leurs cercles d’anciens, machines de repérage typiques au monde occidental et aux états unis, encore une fois réseaux de pouvoir étranges et tolérés dans des pays soi disant démocratiques avec le mythe entretenu de l’ascension sociale dont l’ascenseur est bloqué par les élites présentes, peureuses et arcboutées sur leurs privilèges...


                • DG. DG. 7 mai 2011 01:11

                  le problème des salariés, dans les grand groupes, c’est surtout qu’il sont le plus souvent en face de robot que d’humain.
                  la preuve, a chaque fois, qu’il y a des séquestration ou autre truc dans le genre, ces derniers retrouvent une certaine humanité a travers un sentiment étrange qu’est la peur....et puis d’un coup on trouve plein d’argent qui n’existait pas avant.


                  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 7 mai 2011 09:09

                    Bonjour,

                    « sous réserve de s’en expliquer, selon la règle « comply or explain  » « « compliquy and exploitain  » dirais-je même plus, may I say to Lawrence Parisot that I don’t miss her...

                    En un mot, la participation et l’intéressement auraient permis à l’employé de devenir à petit feu propriétaire de sa boite, c’est pas plus clair ainsi explain ! fershteinst !


                    • Ecométa Ecométa 7 mai 2011 10:23

                      Ce nouveau management de l’entreprise entend responsabiliser les individus, individus au sens le plus péjoratif du terme et dont ne font bien sûr pas partie les dirigeants ; ceci pour mieux les responsabiliser et mieux se déresponsabiliser, eux, « Dirigeants » ! C’est ainsi que nous sommes passés d’une approche sociétale de l’entreprise durant les années 70 et 80 (l’entreprise étant une véritable société) et où tout était écrit, la littérature en la matière était pléthore, à l’individualisme méthodologique... tout simplement à un néo-taylorisme pour lequel rien n’est écrit ! Les choses se pratiquent par des stages type commando dans lesquels on vous inculque les comportements utiles à l’entrepris, ceci, sans aucune transversalité ou verticalité du moins en aller et retour... seulement de l’aller.  Tout est pensé là-haut et il ne faut surtout pas dévier !

                      Assez généralement les problèmes les plus insolubles dans les entreprises ne viennent pas des exécutants de terrain, du corps de métier, mais de la Direction, de l’encadrement qui impose des directives dont ils s’exonèrent le plus souvent ce qui pose un vrai problème d’Ethique... ne pas faire aux autres ce que l’on ne voudrait pas que l’on nous fasse !

                      L’éthique de Kant serait la bienvenue dans le domaine s du management en entreprise comme dans celui de la politique : elle devrait être inscrite dans toute constitution républicaine digne de ce nom ; ainsi que dans toute charte d’entreprise quelle qu’elle soit !


                      • Annie 7 mai 2011 12:33

                        Je partage en gros votre analyse, ce qui m’évite d’écrire un long commentaire à ce sujet.
                        Deux points sur lesquels je voudrai revenir : comme vous le dîtes, l’usage de l’anglais n’est pas anodin. Il n’oblige pas seulement à utiliser un vocabulaire différent, mais aussi un schéma de pensée différent.
                        Ensuite, le système ne peut fonctionner qu’avec la collaboration active des cadres moyens. Les cadres moyens sont moins des victimes que des rouages consentants d’une grande machine. Sans eux le système ne fonctionnerait pas. Il dépend de leur inertie et de leur cooption. C’est pour cela que la rémunération liée à la performance ou à la rentabilité a été introduite : diviser pour régner.


                      • Krokodilo Krokodilo 7 mai 2011 12:51

                        Intéressant article, et intéressant commentaire. Le Medef pourrait commencer par demander que les rémunérations pharaoniques, stock-options et autres retraites-chapeau soient liées aux performances du gestionnaire (manager) : le précédent patron du Crédit agricole est parti avec 700.000€ je crois, après avoir largement exposé sa banque à tous les risques récents ! (Suibprimes, Grèce,etc.). Il pourrait aussi nous donner des nouvelles de la caisse noire de l’UIMM, ou réclamer que les grands groupes soient imposées au même taux que les PME, là ce serait une vraie défense des PME et de la France. En fait, on pourrait aussi bien dissoudre le Medef, personne s’en apercevrait et les finances s’amélioreraient !


                      • PtitLudo PtitLudo 7 mai 2011 15:11

                        Je plusses l’article et le commentaire de Musima qui aurai valu un article à lui tout seul. Le travail, tel qu’on l’entendait encore il n’y a que 20 ans de cela n’existe plus.

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