Menaces inflationnistes, pétrole et banques centrales
Les récents chiffres de l’économie américaine ne sont pas vraiment encourageants.
La semaine dernière fut une sombre semaine pour les marchés
financiers, et ceci pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il faut souligner que
depuis quelques mois, les marchés boursiers évoluent sur des nouvelles à court
terme et en ciblant davantage les aspects microéconomiques, sans vraiment
se préoccuper des chiffres macroéconomiques plutôt bons mais qui laissaient
présager des lendemains un peu plus difficiles.
Pourtant les signes étaient bien là, une hausse du prix du
pétrole (+40% en un an), une dette américaine de plus en plus lourde et qui ne
trouvait plus toujours preneur (une partie des bons du Trésor américains n’ont
pas toujours été achetés), une FED (banque centrale américaine) qui montait ses
taux puis voulait faire une pause, mais qui finalement pense qu’il faut
continuer, etc.
La semaine dernière a rappelé à l’ordre tous les acteurs
boursiers, la menace inflationniste refait surface, le prix de l’énergie y est évidemment
pour beaucoup, mais il faut freiner la croissance et ainsi donc freiner les
investissements (toujours gourmands en énergie) afin de faire chuter à moyen
terme le prix de l’énergie. Pourtant, dans le même temps, les salaires, eux, ont
augmenté plus que prévu, mais cela n’a pas suffi à effacer la crainte d’une
nouvelle vague de hausses des taux directeurs de la FED.
La FED n’est pas la seule à vouloir brider un peu les
investissements, la BCE (banque centrale européenne) va sûrement aller dans ce
sens en juin, avec une hausse de 0,5% de ses taux directeurs.
Vous vous dites certainement que ceci n’aura pas d’impact sur
votre vie courante, eh bien justement si ! Monter les taux directeurs
implique des crédits plus chers, mais le but est également de faire en sorte que
le pétrole baisse, ainsi que le gaz et l’électricité. De plus, la BCE pense que
si la croissance est encore au rendez-vous en Europe, elle n’hésitera pas à
monter ses taux directeurs, ce qui va certainement se passer, ce qui va faire
chuter en nombre les crédits à la consommation mais surtout ceux établis sur le
long terme par les entreprises et les particuliers.
Les particuliers pourraient emprunter moins, car une hausse de
0,5% de leur crédit pourrait exclure une partie de la population de l’accès au
crédit afin d’acquérir des biens immobiliers, la demande sera donc moins forte,
l’offre devra baisser ses prix, on peut penser que les prix de l’immobilier ne
vont pas augmenter, mais peut-être baisser ou stagner dans les prochains mois.
Les entreprises qui, elles, comptaient emprunter afin d’investir,
vont devoir repenser leurs comptes, et certaines ne pourront pas se payer les
crédits nécessaires afin de combler leurs souhaits d’investissements. Le nombre
d’emplois créés pourrait en pâtir. Mais on peut également penser que les entreprises qui ont investi vont
commencer à voir un bon retour sur investissement apparaître, et peut-être
continuer à consolider une croissance européenne plutôt bonne (grâce aux pas de
l’Est, l’Espagne, et l’Angleterre principalement).
Donc, comme on le voit, les acteurs des marchés boursiers ont
anticipé différents scénarios macroéconomiques. La question est : les
États-Unis sont-ils capables de continuer à un tel rythme de croissance, avec
une balance commerciale en déficit abyssal, une dette de plus en plus
importante, et des pays asiatiques qui finiront peut-être par ne plus être leurs
banquiers ?
Ce qui est certain aussi, c’est que les tensions internationales
vont peser lourdement sur le climat des affaires et certainement favoriser la
croissance et la création d’emplois. Nous sommes à une sorte de carrefour, et ce
ne sera que dans quelques mois que nous saurons comment va tourner le scénario.
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