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Accueil du site > Actualités > Economie > Messieurs les candidats, que comptez-vous faire pour réindustrialiser la (...)

Messieurs les candidats, que comptez-vous faire pour réindustrialiser la France ?

La France reste un grand pays industriel, 5ème exportateur mondial.
Pourtant sa position se dégrade.
Ainsi son déficit commercial (écart entre les importations et les exportations de biens et de services) s’aggrave régulièrement depuis une dizaine d’années, tutoyant désormais les 3% de PIB. Il représente les 3/4 du déficit de la balance courante (indicateur clé qui inclut le solde des revenus de placements et le solde des transferts financiers). Or, quand la balance courante est négative, le pays vit au-dessus de ses moyens puisqu’il consomme et investit plus qu’il ne produit de richesses. Il doit donc emprunter auprès d’agents extérieurs.

Ce déficit est, notamment, dû à une désindustrialisation qui s’accélère. En effet, même si nous exportons davantage de services que nous n’en importons, cet excédent ne compense pas, et de loin, le déficit des biens. De plus l’industrie exerce un effet de levier sur les autres activités économiques plus important que les activités de service : elle consomme davantage de biens intermédiaires, elle passe davantage de commandes aux autres entreprises.
Nous avons besoin d’une industrie forte qui crée des emplois et exporte afin de financer nos achats (notamment de produits énergétiques ou de minéraux dont la nature ne nous a pas gratifiés).

Historique du déficit commercial de la France - Source Les Échos

Pendant quelque temps nous avons pu vivre sur une illusion : à nous (les pays riches) la recherche, l'innovation et la production haut de gamme, à eux (les pays émergents) le bas de gamme. Ça ne fonctionne plus comme cela. Eux (les pays émergents) montent en gamme, forment (pour l'instant dans nos universités, mais de plus en plus dans les leurs) des dizaines de milliers de chercheurs, d'ingénieurs.

Il est vital de consolider notre place dans l'économie d'un monde plus complexe et plus concurrentiel. Alors que notre industrie a perdu 750 000 emplois en dix ans et que le phénomène tend à s’accélérer.

Le Gouvernement a récemment annoncé des mesures pour diminuer le coût du travail (TVA dite « sociale », accords compétitivité-emploi). En essayant de dépasser les débats partisans sur leur équité, on doit se poser la question de leur efficacité.
En effet, d’une part elles paraissent tardives (le phénomène a démarré depuis plus de 10 ans et s’accélère), d’autre part elles semblent désigner le coût du travail comme le principal paramètre. Est-ce réellement le cas ? Un tel phénomène ne tient certainement pas à une seule dimension, celle du coût du travail. Si tel était le cas, notre écart avec l'Allemagne ne serait pas ce qu'il est. En effet, même s'il est légèrement inférieur à celui de la France (il faut savoir ce qu'on mesure, car on peut faire dire aux statistiques ce que l'on veut, c'est bien connu), il ne peut pas, à lui seul, expliquer l'écart : l'Allemagne affiche un excédent de l'ordre de notre déficit !

Réindustrialiser la France devrait être déclaré grande cause nationale. C'est la matrice de bien des maux qui nous rongent : notre chômage endémique, notre dette souveraine étouffante, la désertification rampante de certaines de nos régions, notre perte d'influence dans le monde, ...

L’une des priorités du futur gouvernement devrait être d’organiser une vaste concertation sur ce thème (un « Grenelle de la reconquête industrielle »). En effet des études ont été publiées (par ex. "La France puissance industrielle - Une nouvelle politique industrielle par les territoires" - DATAR - 2004, "Désindustrialisation, délocalisations" - Lionel Fontagné, Jean-Hervé Lorenzi - 2005, "Une stratégie industrielle pour les marchés du futur" - Pierre Gattaz - Juin 2008), mais il n’y a pas eu de débat public, alors même que ce sujet est central (emploi, dette souveraine, politique régionale).

Cette concertation devrait notamment porter sur les thèmes suivants.

  • Un État stratège.
  • Un renouveau de l’intérêt mutuel.
  • Une fiscalité « entrepreneuriale ».
  • Une France qui attire et retient les futurs entrepreneurs.

Un État stratège.

Il faut un pilote dans l’avion.
C'est, sans surprise, l'avis convergent des études que je mentionne ci-dessus.

Les « Trente glorieuses » (1945-1973) ont été marquées par le rôle majeur de la puissance publique dans l’effort de recherche et d’industrialisation qui a permis la reconstruction du pays après les destructions de la guerre, puis sa modernisation. C’est elle qui a planifié et, en grande partie, financé les grands programmes qui ont permis à la filière agro-alimentaire, à celles de l’atome, de l’aéronautique, de l’espace de prendre la part qu’elles ont aujourd’hui dans le monde. Imagine-t-on le TGV, Airbus, Ariane sans cette prise de risque d’un État stratège ? Certes il y eut quelques échecs (le Plan Calcul, Concorde), mais ce système public/privé a fait la preuve de son efficacité. Les entreprises nées de ces programmes ambitieux sont encore des leaders dans leur secteur (Areva, Safran, EADS, …).
C’est un système comparable qui est mis en œuvre dans des pays aussi "libéraux" que l'Allemagne, la Chine, les USA (où le Department Of Defense - l'équivalent de notre Ministère de la Défense - finance de grands programmes de recherche).

Or, depuis une vingtaine d’années, sous l’influence du dogme libéral, la France a abandonné ce modèle pour en adopter un autre caractérisé par l’abandon massif du rôle de l’État dans la conduite de l’économie. Elle a ainsi laissé se démanteler des pans entiers de son industrie (sidérurgie, construction électrique, construction navale, …) et assisté, sans sourciller, à la disparition de plusieurs de ses fleurons industriels pourtant profitables (Arcelor, Péchiney, démantèlement de CGE, …).
Abandonnée à elle-même la "main invisible" du marché n’a pas joué en faveur de nos entreprises. On ne peut pas affirmer non plus que ces "destructions" d'entreprises aient été réellement "créatrices" de valeur, sinon pour les actionnaires.
La puissance publique ne semble réagir que par intermittences, par des « coups », médiatiques et improvisés, sans logique apparente (Lejaby, Florange, Pétroplus), quand ce n’est pas par des effets d’annonce prématurés non suivis d’effets (Gandrange par ex.).

La France dispose pourtant d’atouts incontestés (infrastructures, population éduquée, forte productivité horaire, …). Elle continue d’avoir des positions de leader dans le transport ferroviaire et aérien, l’énergie nucléaire, l’agro-alimentaire, l’automobile, le luxe, le tourisme, les services informatiques, … Elle attire d’ailleurs les investisseurs puisqu’elle est la 2ème destination des Investissements Directs Étrangers (investissements destinés à développer des filiales ou prendre de contrôle d'entreprises) dans le monde.
En revanche son tissu industriel est « mité » : d’un côté des leaders mondiaux, de l’autre des PME trop petites, réduites le plus souvent à un rôle de sous-traitance dont, le plus souvent, les marges sont écrasées par les grands donneurs d'ordre. Il lui manque ce qui fait le succès de l’Allemagne, à savoir des entreprises de taille intermédiaire (ETI, de 250 à 5000 personnes) capable de financer une véritable R&D, d'innover et d’exporter. Elles sont 2 fois moins nombreuses en France qu'en Allemagne ou au Royaume-Uni.

La France soutient pourtant les entreprises à dans leur effort d’innovation par des mesures fiscales (Crédit Impôt Recherche), elle promeut et subventionne les interactions synergiques entre les entreprises, les Universités, les centres de recherche au sein des Pôles de Compétitivité.

Et puis il y a le Fonds Stratégique d'Investissement (FSI) et Oseo, 2 établissements destinés à aider les PME à innover, investir et développer l'international, par des apports en fonds propres. Ne serait-il pas judicieux de les fusionner et de les régionaliser ?

Mais, sans stratégie claire, le risque est grand d’un saupoudrage inefficace et inefficient, voire d’effets d’aubaine (notamment pour les grandes entreprises qui bénéficient largement des aides de toute nature alors même qu’elles continuent de délocaliser).

Que signifie "stratégie claire" ?
Qu'il nous faut d'abord identifier les domaines pour lesquels il existe un potentiel de croissance mondial et pour lesquels notre pays a des atouts (des positions établies comme dans l'agro-alimentaire, le transport aérien, etc. ou des positions à gagner et gagnables comme dans la mécatronique, les nano-technologies, la télémédecine, les énergies alternatives, etc.). Les études existent (cf. ci-dessus). Il faut les extraire de l'oubli auquel elles sont condamnées.
Qu'il nous faut ensuite définir à quels résultats nous voulons parvenir et comment nous devons nous y prendre (quels sont les labos, les entreprises qui travaillent dans ces marchés, quels sont leurs besoins, comment exploiter les synergies, comment faire prospérer l'outil industriel, etc.).
Qu'il nous faut enfin concentrer nos aides, incitations fiscales, etc. sur ces domaines et exclusivement sur eux.

Ceci ne sera possible que si tous les efforts sont coordonnés au niveau le plus haut. A l'instar du Commissariat au Plan des 30 glorieuses ou du MITI japonais.

Messieurs les candidats, quelles stratégies industrielles voulez-vous développer pour la France ? Comment allez-vous les mettre en œuvre ? Quelles complémentarités allez-vous rechercher avec nos partenaires européens ? Quelle position pour la France visez-vous à l’issue de votre mandat ?

Un renouveau de l’intérêt mutuel.

Le tournant libéral des années 80 a vu émerger fortement le primat de l’actionnaire.
Les dirigeants gèrent l’entreprise pour le bénéfice exclusif des actionnaires.

On assiste par exemple à des OPA visant à réaliser des plus-values (éventuellement en démantelant l’entreprise, en la vendant « par appartements ») plutôt qu’à en assurer le développement, et, naturellement, sans prise en compte du rôle de l’entreprise dans le tissu économique.
Grâce à des opérations telles que les LBO (Leveraged Buy-Out), des fonds spéculatifs peuvent ainsi prendre le contrôle total d’entreprises sans avoir à débourser la moindre somme, les banques prêtant les fonds et le prêt étant remboursé par l’entreprise elle-même. Ces remboursements "siphonnent" ainsi littéralement sa capacité d'investissement.

L’entreprise n’est plus l’acteur d’un écosystème, mais est devenu un objet spéculatif.

Ce changement de paradigme exerce une forte influence sur la stratégie des entreprises. Sous la pression d’actionnaires financiers, elles se montrent de plus en plus court-termistes, privilégiant la recherche d’une maximisation de leur valorisation boursière à la « bonne » gouvernance attendue par le tissu social.
Pareille attitude est préjudiciable à la stabilité des entreprises, à leur développement au long terme et à l’international.
Le personnel devient la variable d'ajustement avec une incidence désastreuse sur le climat social (les fameux « licenciements boursiers » et leur cortège de luttes pathétiques).

L’intérêt social de l’entreprise doit faire à nouveau partie des préoccupations de ses dirigeants. Il faut retrouver un équilibre plus harmonieux entre les intérêts de toutes les parties prenantes : les actionnaires, naturellement, mais également les salariés et l’environnement économique.

L’État peut, par exemple, légiférer en redéfinissant les rôles des dirigeants et du conseil d’administration, favoriser par des mesures fiscales l’actionnariat de long terme (taxation dissuasive des plus-values court terme), exiger davantage de transparence et d’information du marché sur les opérations, donner aux dirigeants des moyens de se défendre face à des OPA hostiles, etc.

Messieurs les candidats, comment envisagez-vous de retrouver un équilibre plus harmonieux entre les intérêts de toutes les parties prenantes de l’entreprise ? Quelles mesures comptez-vous prendre pour éviter que des entreprises profitables et utiles à notre économie puissent faire échec à des prises de contrôle à but purement spéculatif ?

Une fiscalité « entrepreneuriale ».

Avec l’introduction de la monnaie unique et la réglementation qui y est attachée (Pacte de stabilité) les gouvernements de l’Union ont perdu le levier de la politique monétaire qui, jusqu’alors, était leur principal instrument d’ajustement économique. Dès lors la fiscalité reste, en pratique, le seul instrument permettant d’améliorer l’attractivité et la compétitivité de leur territoire. Les économies européennes étant très disparates, il ne peut en résulter qu’une concurrence fiscale, menace tout aussi importante que celle des pays à bas salaires pour notre économie.

En effet la France a, depuis longtemps, fait le choix d’un modèle dans lequel la dépense publique est élevée, en contrepartie de prestations sociales importantes. Le financement de cette dépense publique élevée fait, naturellement, peser une charge fiscale importante.

Lutter contre la concurrence des pays « moins-disants » fiscaux est ardu. Il faut, en toute hypothèse, travailler sans relâche à une harmonisation au sein de l’Union. Ce sera long.

A court et moyen terme, on peut faire le choix de baisser les prestations sociales, c'est-à-dire, in fine changer de modèle. C’est un choix lourd de conséquences et il n’est pas sûr que le corps social l’accepte. Par ailleurs, d’autres pays (Suède, Danemark, Belgique), qui ont également des dépenses publiques élevées tout en gardant un environnement économique plus harmonieux que le nôtre, démontrent que l’argument TINA (There Is No Alternative) trop souvent brandi n’est pas recevable.

Il y a donc des voies médianes. Explorons celles qui se rapportent directement à notre objet : favoriser la reconquête industrielle.

Pour être efficaces, éviter les effets d'aubaine, les mesures fiscales doivent être ciblées. L'exemple type est la baisse de la TVA sur la restauration. Mais voilà : comptons-nous sur la restauration pour développer notre économie et, singulièrement, nos exportations ?

Le taux de l’IS (Impôt sur les Sociétés) en France est, facialement, le plus élevé de l'Eurozone (34,4% contre une moyenne de 25,7%). En pratique il touche principalement les PME et les ETI, qui sont nos créateurs d’emploi et sur lesquels nous devons nous appuyer pour exporter. Les grandes entreprises peuvent localiser leurs bénéfices dans des pays qui les taxent moins, bénéficier de diverses niches fiscales, et, de ce fait, paient beaucoup moins d’IS en France (cf. l'exemple emblématique de Total : 12 Mds€ de bénéfices, 330 M€ d'IS, soit moins de 3% !).

On pourrait, par exemple, réduire significativement le taux de l’IS au profit des PME et ETI. L’IS représentant environ 4% des prélèvements obligatoires, sa réduction pourrait être compensée par une augmentation modeste de la TVA (qui, elle, représente 13% des prélèvements). Afin de ne pas pénaliser les familles modestes, cette augmentation de la TVA ne concernerait que le taux normal et non le taux réduit (qui affecte principalement les produits alimentaires et de première nécessité).
On pourrait également, sans grand danger, augmenter le taux de CSG dont l’assiette est large et les taux réduits.
On pourrait aussi imaginer des incitations fiscales pour drainer l'épargne des contribuables vers l'industrie plutôt que vers les contrats d'assurance vie.

On peut également se montrer davantage sélectif dans le Crédit Impôt Recherche en évaluant annuellement son résultat (non pas en termes de nombre de bénéficiaires, comme c’est le cas aujourd’hui, mais d'efficacité).

Messieurs les candidats : quelles mesures fiscales comptez-vous prendre pour soutenir les PME et les ETI exportatrices ? Comment les financerez-vous ?

Une France qui attire et retient les futurs entrepreneurs.

Il semble que l’on assiste à une accélération de l’expatriation des chercheurs français et, surtout, que cette expatriation tend à devenir définitive, privant notre pays d’un retour sur l’investissement réalisé dans leur formation.
La « circulaire Guéant », visant à réduire l’immigration professionnelle, risque de priver notre pays d’un potentiel de recherche et de création d’entreprise. Elle cristallise sur elle les critiques de toutes les forces vives de la nation.

Une étude d’Eurostat montre une diminution, absolue et relative, par rapport au Royaume-Uni et à l’Allemagne, de notre part du solde migratoire des 27 états de l’Union. Les flux en provenance des pays en crise (Irlande, Grèce, Espagne, Portugal) se dirigent de préférence vers Londres, Berlin, Copenhague et Stockholm plutôt que Paris. Et il s’agit là de jeunes diplômés, de talents, de créateurs d’entreprise potentiels.

L’Institut Montaigne a consacré à la fuite des cerveaux une étude parue en novembre 2010, formulant 12 propositions pour y remédier. Il serait bon de s'en inspirer.

Inciter chercheurs et entrepreneurs à acquérir une formation complémentaire ou une expérience à l’étranger (notamment aux États-Unis) et à revenir exercer leurs talents au pays serait hautement profitable à notre économie. De même retenir les meilleurs étudiants étrangers formés dans nos écoles et universités, voire attirer des talents formés ailleurs, loin de créer du chômage serait source d’enrichissement pour la France.

Messieurs les candidats, quelles sont vos propositions pour que la France retienne les talents qu’elle a formés et attire les diplômés étrangers qui souhaitent s’établir chez nous, sans pour autant « piller » le capital intellectuel de leurs pays d’origine ?


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21 réactions à cet article    


  • Bernard Bougel Bernard Bougel 12 mars 2012 17:16

    On ne peut, en effet, pas empêcher un patron de délocaliser. On peut toutefois se demander pourquoi Renault (où l’État est au capital et au CA) délocalise plus que Peugeot (groupe entièrement privé)...
    En Allemagne aussi on délocalise, mais les entreprises conservent également des capacités de production sur leur territoire.
    En fait ne comptons pas trop sur les grands groupes dont la logique est, le plus souvent, purement financière (valeur boursière). Ce sont davantage les ETI, créateurs d’emploi, plus entrepreneurs que financières, moins tentées par des délocalisations qui seront la clé de cette reconquête.
    Et puis il reste l’arme fiscale dont le gouvernement peut se servir.
    Enfin, on peut aussi utiliser une certaine forme de protectionnisme (dont on la longuement parlé lors de la campagne).
    Le problème est certes complexe, mais des pistes existent.


  • devphil30 devphil30 12 mars 2012 10:57

    Votre article est excellent tant dans le fond que sur la forme , vous traitez de sujets très juste qui devrait être traité par les candidats dans le cadre d’une élection majeure.


    Merci pour votre éclairage

    Philippe

    • Bernard Bougel Bernard Bougel 12 mars 2012 17:17

      Merci pour ces encouragements.


    • jef88 jef88 12 mars 2012 11:05

      Pendant quelque temps nous avons pu vivre sur une illusion : à nous (les pays riches) la recherche, l’innovation et la production haut de gamme, à eux (les pays émergents) le bas de gamme.

      C’était une illusion entretenue par les politiques et les médias qui cachait la désindustrialisation : « nous sommes dans une ère post-industrielle »......

      Il n’y a qu’une solution : les droits de douane , pour que les pays à haut niveau de vie ne dégringolent pas dans la misère !


      • jef88 jef88 12 mars 2012 13:43

        Concretement ? On y est déjà, mais certains se bouchent les yeux ....


      • Bernard Bougel Bernard Bougel 12 mars 2012 17:20

        Je crois aussi que nous faisons face à un phénomène nouveau (la globalisation) face auquel nous avons dit beaucoup de bêtises.
        Au fur et à mesure que nous en découvrons les effets et la complexité, le discours est davantage mesuré.


      • bigglop bigglop 12 mars 2012 17:47

        Bonjour à tous,

        Faisons un constat en ce début d’année 2012 :
        Nous ne vivons plus en démocratie
        Nous sommes sommes dans un système capitaliste financier prédateur oligarque
        Ce système repose sur deux principes fondamentaux « la libre circulation des biens, des services et des individus » et « une concurrence libre et non faussée » qui ne peuvent être remis en cause.

        La désindustrialisation a été initiée par une théorie « économique » qui défendait le développement des activités de services plus rentables que les industries lourdes exigeant beaucoup de capitaux, de main-d’oeuvre pour une rentabilité inférieure.

        Le tissus industriel français était composé de quelques très grosses entreprises et d’une myriade de petites ou très petites entreprises.
        Mais il n’y avait pas de moyennes entreprises (comme en Allemagne) entre 500 et 2500 salariés dans des secteurs d’activité à forte innovation.
        Quand une TPE/TPEI, arrivait à une taille critique, augmentation des capitaux, investissements il était, est courant qu’elle se fasse racheter par un grand groupe pour la contrôler et souvent sans stratégie de développement, d’innovation, simplement pour « éliminer » un concurrent potentiel sur une de ses niches ou activité

        D’autre part, l’UE s’est souvent opposé à des regroupements stratégiques de grands groupes
        au nom des « principes » et à des subventions de fonctionnement, d’investissement pour gérer un changement technologique, s’adapter à ses concurrents.

        Voilà mes premières réflexions


      • Mycroft 12 mars 2012 14:50

        Faut, il faut une entreprise. Une entreprise, ce n’est pas nécessairement un patron. Surtout quand l’état est influent dans l’économie, comme le dit l’auteur.

        Quitte à faire de la propagande, essayez de la faire bien !


      • Mycroft 12 mars 2012 14:51

        faux et non faut, désolé


      • musashi 12 mars 2012 14:17

        Bayrou est pour moi l’un des plus crédible sur le sujet. http://bayrou-programme-2012.fr/
        D’ailleurs je suis assez étonné de voir tous les soi-disants experts minimiser la fameuse mobilisation du consommateur pour acheter français (c’est à dire le patriotisme économique) prônée par Bayrou.

        En effet quelle est l’une des caractéristiques commune entre les État-Unis, le Japon, voir la Chine les 3 premières puissances mondiales ?
        Réponse ces pays sont parmi lesquels le patriotisme économique est le plus élevée, ce n’est certes pas l’unique élément de leur réussite mais c’est un élément qui compte...


        • Bernard Bougel Bernard Bougel 12 mars 2012 17:24

          Je ne sais pas si c’est le plus crédible, mais en tout cas il a mis le thème au cœur de sa campagne.
          Lors de son émission « Des paroles et des actes » sur la 2, j’ai été agréablement surpris d’entendre longuement évoqué ce thème et quelques unes des préconisation que je fais (le « pilote » qu’il assimile au « commissariat au plan » par ex.)


        • roro46 12 mars 2012 15:34

          il faut désindustrialiser de toue urgence.


          • roro46 12 mars 2012 15:35

            touTe


          • paul 12 mars 2012 15:59

            Tout le monde constate que les entreprises partent ou ferment boutique, mais les gouvernants amplifient la même politique : concurrence libre et non faussée pour qui ?

            Tout d’abord il faut casser les mensonges des économistes libéraux à leur service :
            Le taux moyen de l’impôt sur les sociétés, 33,33 % serait l’un des plus élevés du monde .Faux .
            Selon les chiffres du Conseil des prélèvements obligatoires, rattaché à la Cour des comptes, les taux implicites d’imposition sont :
             - 30 % pour les TPE
             - 20 % pour les PME
             - 13 % pour les grandes entreprises . On sait que celles ci ont les moyens de se payer les services de fiscalistes pour « l’optimisation fiscale » ce qui permet à Total par exemple de ne pas payer d’impôts en France .

            La prolifération des niches fiscales, d’un côut de 35 milliads d’ euros, les mesures telles que la défiscalisation des heures sup., la suppression de la taxe professionnelle, et bientôt cette taxe sociale, n’ont pas limité la casse .
            Les PME pourront être encouragées à partir d’une meilleure justice fiscale : par exemple réinvestissement des gains dans l’entreprise partiellement défisicalisés .
            Et plus largement, concurrence non faussée par le dumping social .


            • Jason Jason 12 mars 2012 16:42

              Trop d’intérêts particuliers, trop de cercles, think tanks, trop de lobbies, trop de jalousies internationales, trop d’affairisme, trop d’ignorance, trop de clientélisme, trop de politiques incompétents, trop, trop, etc.

              Mon tableau est fort noir. Réindustrialiser la France ? Avec quoi ? Des prêts d’investisseurs institutionnels, du FMI, de la BCE ? ou de l’Allemagne ? La France a déjà été cataloguée par Bruxelles comme pays agricole et de services, et requinque son tourisme. Tout le monde crie haro sur les salaires, les prestations sociales, les services publics, sans regarder ailleurs, parce que c’est ce qu’il y a de plus facile.

              Non, non, je ne crois pas à une réindustrialisation. Cette époque est passée, et l’OMC est passée par là.

              Il y aura trop d’intérêts hors de France, trop de pressions, pour que ça se réalise. Un pays industrialisé, c’est une culture, pas des invocations.


              • Bernard Bougel Bernard Bougel 12 mars 2012 17:26

                Face à un avenir qui s’annonce difficile, c’est le moment de changer de « culture ». Ne croyez-vous pas ?


              • Soi Même 12 mars 2012 16:59

                c’est une des questions les plus importante qui est posé, après celle de l’énergie et celle de notre souveraineté.

                En quelque sorte c’est la clé de voûte de toute l’architecture social et économique qu’il s’agit là, sans emploi pas de revenus, pas d’impôt, un pays ouvert au grand vent du capital néo libéral.

                 


                • chantecler chantecler 12 mars 2012 18:50

                  Sujet intéressant .
                  Il faudrait un texte qui rende obligatoire l’équilibre des balances commerciales .
                  On achète du pétrole, en contre partie les pays producteurs nous achète du matériel , ou des denrées alimentaires .
                  Pareil avec les pays à bas coût : pas question d’importer plus qu’ils nous achètent .
                  Cela permettra à travers un peu de protectionnisme de relancer notre économie .
                  Quand on accepte des déficits de B.C à plus de 80 milliards d’euros on accepte purement et simplement la ruine . Mais évidemment ceux qui vivent grassement du commerce ,importateurs, grande distribution , font pression car leur fortune se fait sur les différences de marge .
                  Autrefois les marges bénéficiaires s’exprimait en petit % : 30 % par exemple .
                  Aujourd’hui c’est du 300/500/2000 % et plus !. On réalise le problème .
                  Alors évidemment on peut déplorer les 35 heures par exemple , mais pour concurrencer il faudrait travailler 300h par semaine , ce qui n’est pas évident . d’autant que l’on se crache d’emblée dans la surproduction .
                  Bref, la seule réponse valable de mon point de vue c’est de planifier , de réguler ,et de réduire les du différences de revenus, c’est à dire de faire le contraire de ce qu’on fait depuis les années 70 .


                  • Bernard Bougel Bernard Bougel 12 mars 2012 19:40

                    N’oublions jamais (on ne le rappelle jamais assez), la France est le 5ème exportateur mondial. Autrement dit, même si sa position se dégrade, elle profite largement de l’ouverture des frontières (elle réalise 40% de son commerce hors de l’UE).
                    Donc attention aux mesures protectionnistes. Ce sont des armes à double tranchant. Je ne dis pas qu’il faut les exclure, mais ce sont des mesures défensives. Je suis plutôt sur des mesures offensives.


                  • Jason Jason 12 mars 2012 18:59


                    Bonjour Bernard Bougel,

                    Une culture ne se change pas comme ça. Je souhaite que cela soit aussi simple, mais les institutions, les habitudes, « l’horreur économique », les groupes d’intérêts (et ils sont nombreux et très discrets) tout cela ne peut changer qu’au cours de décennies. Même si on commençait maintenant ,je ne vois pas quand ça aboutirait. Une longue marche, peu-être. Mais dans un seul pays ? Cela, le capital mondial ne le permettra jamais.


                    • Bernard Bougel Bernard Bougel 12 mars 2012 19:36

                      Certes, une culture ne se change pas facilement. Mais lorsque nos intérêts vitaux sont en jeu cela peut nous motiver.
                      Dans une entreprise ça passe par ce qu’on appelle la conduite du changement. Dans un pays c’est sans doute 1000 (10000, 100000) fois plus compliqué. Mais il faut s’y attaquer tout de même.
                      D’autant que cette transformation peut se faire graduellement. Il faut prendre les décisions structurantes (fiscalité, sélectivité des aides, par ex.) dès à présent.
                      Dans un seul pays ? Oui. Je crois qu’il ne faut compter que sur nous pour nous transformer. En revanche rien n’empêche de faire du prosélytisme auprès de nos partenaires de l’UE pour faire évoluer les règlementations dans un sens moins favorable au dogme (ultra)libéral qui prévaut actuellement. Vu le contexte, ce sera certainement difficile.
                      Mais « là où il y a une volonté, il y a un chemin », n’est-ce pas ?

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