My Google is rich !
Une info passée inaperçue fin août, mais très importante pour mesurer le formidable essor de la firme californienne, se révèle aujourd’hui cruciale pour comprendre la pertinence des « emplettes » effectuées récemment...
Le 24 août dernier, Bloomberg.com et le New York Times révélaient que Google avait changé de statut aux yeux de la loi américaine... Et savez-vous pourquoi ?
Google est trop riche !
Explications
D’après l’ Investment Company Act (voir ce pdf explicatif) , loi américaine de 1940, lorsque les valeurs mobilières d’une société dépassent 40% de ses actifs, elle doit être référencée comme « mutual fund », sorte d’OPCVM américaine (voir ici)...
Pour être plus clair, Google avait trop d’actions et d’obligations (le
tout pour 5,8 milliards de dollars) dans son patrimoine et sa
trésorerie colossale (4,4 milliards à l’époque) rentrait également en
compte.
La riche firme devenait donc soumise à la législation américaine sur
les fonds d’investissements, réglementation plus stricte encore de la Securities and Exchange Commission (le gendarme de la Bourse à New York), notamment sur la gestion de ses fonds.
Ainsi, le moteur de recherche serait placé sous haute surveillance et
ne pourrait plus investir ici ou là sans obtenir l’aval des autorités
pour chaque opération.
Fort gênant, pour une firme ultra-réactive comme Google, isn’t it ?
La surprise fut de taille pour les dirigeants, cette innovation n’étant pour une fois pas au programme...
Ils durent certifier à la SEC que le groupe n’avait pas vocation à
devenir une société d’investissement, et que ses activités étaient
uniquement concentrées sur Internet et les nouveaux médias. Google
s’est également engagé à effectuer des investissements « en toute bonne
foi », et à ne pas investir à des fins de « spéculation à court terme ».
Pour ne pas être confondu avec un organisme de placement de père de famille, la firme a demandé une exemption à la SEC (que voici).
Beaucoup d’observateurs (dont l’excellent Jean-Marie Le Ray sur son blog), s’attendaient à des rachats en pagaille de la part de Google, pour contrer cette situation.
Cela n’a pas tardé, et de la plus belle des manières :
- Fin août, Google a accepté de verser 900 millions de dollars sur trois ans à Fox Interactive, filiale du groupe New Corp. en charge de MySpace, pour devenir le fournisseur attitré de liens sponsorisés du réseau social.
- Rachat de Youtube officialisé le 9 octobre (par échange d’actions...) pour 1,65 milliards de dollars
- Rachat de Jotspot spécialisé dans les wikis personnels et d’entreprises, mais le montant de la transaction est tenu secret...
Bien sûr, le nouveau statut n’explique pas exclusivement ces nombreuses dépenses, également dues en grande partie à l’aspect plus que stratégique de ces structures. Mais avouez que la concordance temporelle est heureuse...
A problèmes de riches, remèdes de riches...
François Grisoni
www.googlinside.com
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