Ne pas craindre la crise !
Comment considérer la crise actuelle ? Doit-on avoir peur de l’envolée des matières premières ? Est-ce une chance, notamment, pour les chercheurs ? Peut-être devrait-on replacer l’innovation au coeur des décisions financières ? Telle est, du moins, l’opinion d’un entrepreneur français et d’un ingénieur saoudien en formation à l’école Polytechnique.
La souhaiter, du moins, pour ceux qui croient à la vraie valeur des choses.
Durant plusieurs décennies, les matières premières n’étaient pas vendues à leur juste prix. Longtemps, les pays non alignés plaidèrent pour un réajustement des termes de l’échange sans jamais recueillir l’attention des Occidentaux. Si par deux fois, en raison de la situation au Proche Orient, le tir a été redressé, nullement n’entre-t-il aujourd’hui dans l’intention des pays pétroliers d’assoiffer le monde. Cependant, les matières premières, c’est le sel de la terre, une donnée extinguible comme pour faire écho à une variable, l’évolution hasardeuse du climat. L’Oil Peak des énergies fossiles ayant été atteint en 2006, le Peak toutes ressources confondues (sables bitumineux, charbon, etc.) se profilant, l’envolée des cours est inexorable. Le baril à 150 $, 200 $, 300 $ ? D’autres matières premières à des sommets ? Ne craignons pas ces hypothèses ! Admettons plutôt l’urgence de travailler sur les énergies renouvelables et, du coup, protégeons l’écosystème, l’avenir de la planète, la seule cause qui tienne !
Depuis longtemps, l’économie mondiale vit au rythme effréné de valorisations fictives. L’immobilier, la bourse, les marques se sont appréciés selon des montants sans rapport avec leur valeur intrinsèque. Sous l’apparence de la loi du marché, des marchands d’illusions ont imposé de fumeuses théories. Croissance gagée sur la consommation immédiate, rendement à court terme, emballement imprudent, le capitalisme financier s’est nourri de ses propres pièges. Plutôt que de se gaver de chimères, redonnons à la création de richesse la place qu’elle mérite ! Pour notre part, nous sommes surpris par le nombre impressionnant de scientifiques français qui, faute de moyens, ne peuvent aboutir dans leurs projets. Seuls 10% des brevets déposés font l’objet de planche d’essai. Seuls 1,5% accèdent au marché. Supposées non profitables, des inventions sont abandonnées au milieu du gué. Le résultat est désastreux ! Couplé avec les délocalisations, la désindustrialisation de la France semble irrémédiable. Inversons la tendance ! Faisons désormais confiance aux inventeurs en replaçant leurs travaux au coeur des décisions financières. A cet égard, le déploiement des fonds souverains fournit l’occasion de penser les choses différemment. Pourquoi ne pas créer ensemble de la valeur ajoutée en misant sur l’innovation ? Pourquoi ne pas organiser le monde autrement, en assurant le développement des pays pauvres, en repensant le modèle économique des pays riches ?
Plutôt que de s’enfermer dans les peurs, la crise est une chance pour tous ceux qui parient sur la carapace du chameau. Dans sa bosse, l’eau s’écoule lentement, toujours. Bien nanti, le vaillant parcourt les déserts. A son bord, des hommes et femmes de toutes origines, sûrs du chemin !
*De François de la Chevalerie & Mnahi Al Masoud
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