NEOM, Arabie Séoudite : « FinTech-City » ou « Techno-Financialized-City », dépassement, achèvement ou impasse du concept de « Smart City » ?
''J’avais l’impression de marcher dans le sillage d’un géant en folie qui avait semé la terre de ses rêves hystériques. Si seulement j’avais vu un cheval, ou une vache ou même une chèvre décharnée en train de mâchonner des boîtes de conserve, quel soulagement ç’aurait été. Mais on ne voyait rien qui appartint au règne animal, végétal ni humain.''
H. MILLER, Le Cauchemar climatisé, Gallimard, Paris, 1954

NEOM ou le Nouveau Futur du Prince héritier Mohammed ben Salman, dit « MbS » d'Arabie Séoudite : « FinTech-City » ou « Techno-Financialized-City », (cité/ville technologique et financière) comme dépassement, achèvement ou impasse du concept de « Smart City » (cité/ville intelligente) ?
Introduction rapide à une géopolitique et à une géofinance du possible
Les notes et réflexions qui suivent procèdent de travaux préparatoires d'un papier à venir. Elles ouvrent à quelques réflexions, commentaires et débats qui sont les bienvenus. Elles invitent le lecteur à consulter les notes et sources en fin d'article et à visionner une vidéo particulièrement intéressante mais aussi quelques bons films.
La course à la puissance ou à l'ultra-modernité pour les pays qui s'inquiètent à juste titre du judicieux réemploi tant qu'il en est encore temps des profits tirés des hydrocarbures dont leur sous-sol est doté et de tenter ainsi par une transformation économique adéquate le grand saut dans le XXIè siècle, est commencée. De nombreuses expériences sont en cours, plus ou moins heureuses, pour certaines très inquiétantes et déjà mal parties quand elles ne sont pas tout simplement abandonnées sur des échecs pourtant prévisibles, offrant dans une époque "post-moderne"- la fin du XXè siècle et les premières décennies du XXIè siècle -, les perspectives d'un immense et futur champ d'investigation et d'exploration pour la "bidon-villisation" du monde.
Les oeuvres de l'esprit et notamment la Science-Fiction (qui n'est plus tout à fait fiction dans la mesure où l'avancée scientifique est telle que ce que l'on peut imaginer est soit déjà réalisé, soit en cours de réalisation ou n'est plus qu'une question de temps et d'argent), nous ont depuis longtemps pourvus d'exemples intéressants d'utopies et de dystopies à grands coups de projecteur dans l'avenir.
Voilà qu'avec NEOM l'Arabie Séoudite est à son tour entrée dans la course. Mais se pose une question fondamentale : qui va financer NEOM - un projet à 500 milliards de dollars-, et comment ? Un ou plusieurs fonds souverains, Séoudien et Russe, ainsi que de très gros autres investisseurs seraient sur les rangs, croit-on déjà savoir.
Il convient de mettre en parallèle plusieurs événements particulièrement importants qui, pris isolément, ne présenteraient qu'un intérêt tout relatif s'ils n'étaient pas corrélés à un projet qui pourrait bien être quelque chose d'exceptionnel d'ici cinq à dix ans :
-Un séminaire d'études économiques à Moscou, les 8 et 9 novembre 2017.
-L'annonce de la participation d'un Fonds Souverain russe à un projet en Arabie Séoudite.
-Une révolution de Palais au sein d'une pétromonarchie.
Imaginons que l'Arabie Séoudite réussisse à conjurer les très mauvais signes annonciateurs de la tempête qui pourrait bien fragiliser le royaume dans les prochains jours sinon les prochaines semaines et conduire d'ici quelques années – qui sait ? – , à sa disparition pure et simple en tant que souveraineté étatique.
Imaginons en effet que, par sagesse diplomatique et prescience des catastrophes géopolitiques dont par principe on ne connaît jamais par avance le mode de résolution, l'Arabie Saoudite et son nouveau prochain mais de jure dirigeant, le Prince héritier Mohammed ben Salman, dit « MbS », réussissent à se soustraire aux sables mouvants et brûlants qui les menacent tant sur le plan international que national.
Imaginons encore que par extraordinaire se résolve la confrontation avec une RI d'Iran qui apparaît en filigrane des questions qui pourraient bien déstabiliser et reconfigurer de manière définitive le Proche et le Moyen-Orient et l'avenir du royaume d'Arabie Séoudite, à savoir :
- Le désastre humanitaire, stratégique, économique et financier de la guerre d'attrition que mène l'Arabie Séoudite au Yémen et qui ruine les deux pays belligérants.
- Le blocus économique et diplomatique du Qatar motif pris de ses accointances avec la RI d'Iran et l'agitation dans les autres Emirats et pays membres du Conseil de Coopération du Golfe dont l'unité a volé en éclats le 5 juin 2017, précisément à la suite de la crise ouverte avec le Qatar.
- Les troubles politiques et sociaux qui agitent le Bahrein et les suites de la destruction récente suivie d'incendie d'un important pipe-line.
- L'accroissement des tensions avec Israël sur fond de confrontation avec le Hezbollah comme tête-de-pont de la RI d'Iran au sud Liban.
- Le renforcement de l'axe Moscou, Téhéran, Bagdad, Damas à la suite de la défaite militaire de « l'Etat islamique » et de la nouvelle donne sratégique redessinée par la Russie .
- Les inconnues que représentent la Turquie et le Kurdistan.
- Les suites de la déstabilisation du Liban avec la « démission » suivie de son exfiltration vers la France du Premier ministre Saad Hariri (convoqué à Ryad et pris en otage dans la pure tradition des K. von Schuschnigg, E. Beneš ou A.Dubček ) au moment où s'opère dans la famille royale régnante un coup de balai magistral sous forme de coup d'Etat et de révolution de palais en douceur, sorte de « nuit des longs cimeterres » (moins l'aspect sanglant), par laquelle, frappant au portefeuille en gelant les avoirs financiers de ses potentiels opposants assignés à résidence et ainsi neutralisés, le Prince héritier Mohammed ben Salman entend asseoir son pouvoir de manière absolue.
Imaginons tout cela et posons-nous la question de savoir ce qu'il adviendra des projets de modernisation de l'Arabie Séoudite et des programmes futuristes « Vision 2030 » et « NEOM » projetés par le nouveau souverain pour lancer le pays dans un monde futuriste, techno-capitaliste, « d'après-Pétrole ».
I- De grandes interrogations
De quoi NEOM sera-t-il finalement le nom ? Qu'y aura-t-il exactement derrière cet acronyme NeoMustaqbal construit sur une double racine Latino-Arabe, ce Néo ou Nouveau Futur, la lettre M introduisant le mot Mustaqbal, المستقبل , Al Mustaqbal, l'Avenir, le Futur, intitulé que l'on retrouve dans de nombreux media arabes mais qui constitue désormais et principalement le projet-phare du Prince héritier d'Arabie Saoudite et de son plan Vision 2030 ?
« A truly global culture... a start-up the size of a country, this is where a new way of living began », et c'est bien là tout le problème de cette fantasmagorie de 15.000 Km2 que l'on projette de construire sur les bords de la mer Rouge et qui, pour commencer et pour terminer, ne sera avant tout qu'une zone économique spéciale avant que de devenir, non pas une mais plusieurs villes dans un gigantesque cluster économique, financier, technologique, post-industriel et urbanistique que l'on identifiera sous le nouveau concept que nous forgeons ici de FinTechCity, ou Techno-Financialized-City, promis à remplacer celui de Smart-City, déjà obsolète.
Il n'est pas impossible en effet que NEOM inaugure un nouveau système dont la conception en apparence maîtrisée ira en fait, une fois confrontée aux réalités, bien au-delà de la nouvelle géographie économique et des sciences régionales invitées à discuter des perspectives de ces nouveaux agrégats urbanistiques qui opèrent un glissement, une transformation en profondeur de leurs composantes économiques, politiques, sociales désormais réunies sous le double concept et vocable de « Smart-Cities ».
On lira à ce propos l'intéressante communication de l'économiste J. Sapir sur les villes intelligentes et la science régionale effectuée à l'occasion des journées organisées à l’Ecole d’Economie de Moscou les 8 et 9 Novembre 2017 ainsi que les commentaires particulièrement précis qu'en donne l'économiste Hélène Clément-Pitiot et d'autres approches dont celle du professeur Claude Rochet.
II- Une révolution conceptuelle...
De même qu'il existe des percées technologiques, le fait est qu'avec NEOM nous sommes sans doute en train de passer à une révolution et à une percée conceptuelles qui induisent des approches géopolitique, géoéconomique, géofinancière et géotechnologique radicalement différentes – disruptives, dirions-nous –, de ce que nous aurons connu jusqu'à maintenant en matière de smart-cities. Mieux que ces cités des Emirats déjà sorties du désert, NEOM ambitionne en effet de devenir à l'intersection de la Mer Rouge et de la Méditerranée, au Nord-Ouest de l'Arabie Séoudite, à la charnière de l'Egypte et du Proche-Orient, le Hub total et probablement le prototype de ce que l'on pourrait déjà qualifier de cité intercontinentale, entre les mondes arabo-africain, oriental et eurasiatique.
Le propos n'a rien d'exagéré dans la mesure où l'on aura vu dans un passé encore récent des géographe et stratège tels que Jean Gottmann et Ken'ichi Ōmae conceptualiser et décrire eux aussi en leur temps, avec les qualificatifs de Mégapoles et de Triade, le fonctionnement d'intégrations économiques et urbaines gigantesques dans des monstres tant urbanistiques qu'économiques nés un peu partout dans le monde. Ainsi et dans ce que nous appellerons plutôt ici, avec NEOM, le premier exemple de géoconfluence et d'éconopole construite ex nihilo avec des moyens financiers gigantesques et intégrant les dernières connections technologiques de la Smart-City, serons-nous probablement conduits à voir l'apparition dans cette première partie du XXIè siècle de la FinTech-City ou cité technofinancière.
III- ...Confrontée à des réalités implacables
Toutefois et sans se laisser abuser par le caractère sans doute un peu appuyé de ces dénominations conceptuelles, il n'en demeure pas moins que la réalité sous-jacente présente des spécificités réellement innovantes mais peut-être aussi de sérieux sujets d'inquiétude.
D'autres chercheurs ont en effet déjà amplement décrit de précédentes expériences mais aucune d'elles n'est probalement en mesure de rivaliser avec ce que l'on a pu déjà qualifier avec raison (cf.en annexe l'excellent article de Salim Saif dans la revue Jacobin) de...Blade Runner in the Gulf, en référence à la dystopie du monde de bio-ingénierie techno-futuriste des œuvres de Science-Fiction créées et revisitées par les écrivain et cinéaste Philip K.Dick et Ridley Scott.
Il faut en effet comprendre que le projet NEOM va bien au-delà de toutes les utopies-dystopies analysées par les études remarquables publiées dans un autre excellent blog intitulé Laboratoire (d') Urbanisme Institutionnel qui donne un aperçu halluciné des rêves et projets architecturaux déjà imaginés et réalisés pour la deuxième partie du XXè siècle et les premières décennies du XXIè siècle.
S'agissant de ce que l'on pourrait judicieusement qualifier d'artificialités futures, terme que nous empruntons au « blogzine de détection et d'alerte avancée EchoRadar », comparées à des cités comme Brasilia en son temps, Song Do en Corée du Sud, Dubaï et son World, Masdar City à Abu Dhabi, il est possible d'imaginer que les créations ex nihilo qui feront NEOM procèderont d'une conception qui ira probablement bien au-delà des réalisations précitées, simplement parce qu'il s'agira probablement de tout autre chose que ce qui aura été initialement déjà construit et qu'il nous est déjà donné de voir fonctionner. Mais en est-on bien sûr ? Du « stade Dubaï du Capitalisme » tel que décrit par M. Davis (sans doute susceptible de nuances), à la « Gated Utopia », au ghetto écologique décrits par Monia Chollet et Akram Belkaïd comme « Oasis urbaine futuriste surgie du désert », une ville telle que Masdar City s'est ainsi voulue, signe des temps, "une ville écologique modèle, sans émissions de carbone, ni déchets". En chantier à Abu Dhabi depuis 2008, le projet, estimé à 22 milliards de dollars, devait s’achever vers 2020 pour accueillir quelque 50.000 habitants. Son ambition n'était pas de répondre à l'urgence planétaire de réduire drastiquement les émissions de CO2, mais de débuter une longue et difficile reconversion de son économie, basée sur le pétrole, dont les réserves sont estimées pouvoir fournir l'or noir pour quelques 150 années encore. La nécessité de procéder, dès aujourd'hui, à une diversification économique en prévision de l’ère post-pétrolière, explique de façon beaucoup plus convaincante l’intérêt des autorités d’Abu Dhabi pour l’urbanisme durable. C'était sans compter sur un paramètre pourtant prévisible et constitutif de l'échec de l'expérience : les habitants ne sont pas venus et la ville est devenue une ville fantôme.
III-...mais ouvrant sur une infinité de possibles.
L'intention de penser et de construire un nouveau monde après avoir franchi le seuil d'un système construit de manière désordonnée sur l'usage d'énergies fossiles considérées comme limitées est certainement louable, « hype », « trendy » et bien dans l'air du temps. Inclinant à penser qu'en matière d'écologie le « développement durable » consiste en réalité pour nombre d'acteurs économiques et financiers repeints en vert à continuer de faire durablement ce qu'ils font déjà depuis longtemps, il est fort probable que tout ceci ne se révèle être dans un premier temps et probablement très rapidement qu'un mirage dans la mesure où une ville, une cité, ne naissent pas sur commande (il n'est qu'à se rappeler la déception dont bien des années après sa création Oscar Niemeyer faisait état à propos de Brasilia).
Pour autant, si NEOM réussit à éviter les écueils des expériences urbanistiques que nous venons de citer, il n'est pas exclu que par-delà la vitrine publicitaire idyllique qu'en donne la promotion officielle l'expérience et le projet du Prince MbS puissent réussir, simplement parce qu'il s'agira de tout autre chose que de la création d'une ou plusieurs villes. Ainsi verra-t-on plutôt probablement apparaître la construction d'une gigantesque plateforme intermodale, sorte d'emporium économique et financier intercontinental qui tiendra plus de la zone franche industrielle internationale en devenir, du hub d'import-export, terminal méditerranéen sud oriental et aboutissement de deux Routes de la Soie (l'une, d'origine asiatique et continentale, l'autre, d'origine asiatique et maritime), que de la cité radieuse, connectée, futuriste, mall commercial rêvé comme une sorte d'Elysium, cité idéale de néo-Science-Fiction, exempte de tous soucis matériels et physiques, ville multiculturelle du parfait bonheur d'où les mots affreux de maladie et de pauvreté auront été bannis au bénéfice de ceux de santé et de richesse, surgie de la pierraille et des sables surchauffés.
S'il n'est pas interdit d'imaginer ce que pourraient probablement être les dérives d'un cauchemar de démocrature capitalistique auxquels les paramètres sécuritaires ne manqueront évidemment pas d'imprimer leur marque pour lutter contre les déviances, le terrorisme et tout simplement les risques de faillite intrinsèque d'un modèle de libéralisme financier dans lequel tous les coups seront permis, on peut aussi et malgré tout rêver mais aussi réfléchir pour éviter de commettre une fois encore les mêmes erreurs à la vision idyllique de ladite vitrine, laissant ainsi à chacun le soin d'imaginer la suite, à tort ou à raison, en gardant toutefois à l'esprit que les financements et les "deep-pockets" ne seront pas éternellement disponibles et mobilisables.
En guise de conclusion intermédiaire :
Comme l'écrit Mike Davis à propos de cette spectacularité architecturale, « à l'ère néolibérale, l'imaginaire qui préside à ces nouvelles formes d'utopie est celui de l'enrichissement sans limites, de l'hyperbole constante, des dépenses somptuaires, de la sécurité physique absolue, de la disparition de l'Etat comme de tout espace public, de l'affranchissement intégral des liens sociaux préexistants... Mais cette débauche réservée aux riches ne donne lieu à aucune expérience réelle ; elle est tout entière branchée sur les objet-fétiches de la fantasmagorie mondiale, harnachée aux mêmes idéaux figés du marché global. L'absence d'horizon qui caractérise notre monde se redouble, dans ces outremondes, d'une violence faite aux pauvres, massés, toujours plus nombreux, derrière les frontières visibles ou invisibles qui chaque jour transforment un peu plus le territoire des riches en autant de citadelles néo-libérales enclavées au cœur de notre modernité ».
Alors quid de NEOM, « Smart-City », « FinTech-City » ou cauchemar climatisé ?
(A suivre)
Notes et sources :
Pour une introduction rapide à une géopolitique et une géofinance du possible :
https://www.jacobinmag.com/2017/11/gulf-states-oil-capital-ecological-disaster
Bonnes feuilles
H. MILLER, Le Cauchemar climatisé, Gallimard, Paris, 1954
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Du-monde-entier/Le-Cauchemar-climatise
Mike DAVIS, Daniel B. MONK, Paradis infernaux, les villes hallucinées du néo-capitalisme, Les Prairies Ordinaires Octobre 2008
Bruce BEGOUT, Zéropolis, Allia, 2002
« [Could a smart city be protective against enslavement and marchandisation of human beings ? Especially in a context of a long chain of efficiency justification for market and financial profit ? I am afraid that the question is out of the scope too. Forgetting to consider social conflicts with serious tools , « Smart city » would solely be a politically correct concept created to enhance market intrusions… equivalent to the came back of the jungle in the city !]
http://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.fr/2016/,
EchoRadar.eu http://echoradar.eu/2015/09/21/ARTIFICIALITES-FUTURES-SONGDO-VILLE-INTELLIGENTE-DU-FUTUR-OU-CAUCHEMAR-ORWELLIEN/
J. SAPIR, From regional science to “smart cities” : Intellectual legacies and possible ruptures et H. Clément-Pitiot, http://viableco.hypotheses.org/1627#more-1627
« However, the phrase « Smart Cities » is not completely new and may find its origins in the « Smart Growth » expression of the late 1990’s[101]. The phrase « Smart Cities » has been adopted since 2005 by a number of technology companies for the application of complex information systems to integrate the operation of urban infrastructure and the supply of public goods[102]. »
Les utopies en marche
De quelques plans
Une cité futuriste : https://youtu.be/Co_pEsEFq6A
https://www.jacobinmag.com/2017/11/muhammad-bin-salman-saudi-arabia-hotel-arrests
Société, Yemen, engagements militaires et politiques incertains avec les séquelles de l'EI et la recomposition politique du Proche-Orient, le triangle Damas-Moscou-Téhéran et un « allié » américain en complet décrochage qui laisse sur le terrain deux acteurs majeurs : Israël et la Turquie.
Une irrésistible ascension
Inconnu il y a encore deux ans, le prince héritier « a connu une ascension fulgurante », confirme Hellène Thiollet, spécialiste du Moyen-Orient au CNRS. Avec la bénédiction de son père, il « a court-circuité l'ordre établi de succession au trône ». Un coup de force qui a provoqué des tensions telles au sein de la famille royale que certains de ses membres auraient été placés en résidence surveillée. La prise de pouvoir de MBS est apparue au grand jour lorsqu'il a écarté, fin juin 2017, le successeur désigné au trône, le prince Ben Nayef. Depuis, il a neutralisé un à un ses opposants, concentré entre ses mains tous les leviers, pris le contrôle des services de la sûreté d'Etat et placé ses proches à tous les postes stratégiques. Son plus jeune frère, Khaled, 28 ans, a ainsi été nommé ambassadeur aux Etats-Unis.
Nouvel échiquier
http://www.thegeniusworks.com/2017/10/neom-saudi-arabia/
https://youtu.be/Co_pEsEFq6A?t=75
http://www.arabnews.com/node/1187511/saudi-arabia
http://www.batiactu.com/edito/neom-zone-economique-speciale-a-500-milliards-prince-50939.php
http://www.arabnews.com/tags/public-investment-fund
http://www.batiactu.com/edito/ville-durable-surgit-desert-a-dubai-42929.php
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