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Accueil du site > Actualités > Economie > Niveau de vie : un retard contrasté et pas aussi évident de l’Europe (...)

Niveau de vie : un retard contrasté et pas aussi évident de l’Europe sur les Etats-Unis

(... ou la remise en cause du PIB par tête et de la moyenne comme indicateurs de référence). Dans les milieux économiques, il est généralement admis que les Européens sont 30 % moins riches que les Américains. Ce constat - péremptoire comme nous allons le voir - est à l’origine de la vague de réformes structurelles visant à flexibiliser le marché du travail et durcir les conditions d’éligibilité aux systèmes de protection sociale pour pousser ces « fainéants » d’Européens à se remuer.


En réalité, cet écart de 30 % reflète le différentiel de PIB par tête. Mais, de là à dire que cette mesure exprime le niveau de vie, il y a un gouffre conceptuel qu’il vaut mieux ne pas se risquer à franchir.

Il est usuellement fait recours au PIB par tête pour désigner le revenu moyen des individus. Cependant, dans des sociétés marquées par une tertiarisation croissante (le PIB par tête ayant plus de pertinence pour les sociétés industrielles que dans une société de services, en particulier quand le non-marchand génère un grand nombre d’emplois) où on observe depuis un certain nombre d’années, un fossé croissant entre les plus riches et les autres, la notion même de moyenne perd de sa pertinence dans la mesure où elle est tirée par l’envolée des plus riches. Ceux-ci tirent parfaitement parti des opportunités de la mondialisation contrairement à une frange non négligeable de la population qui est exposée aux difficultés de s’adapter aux nouvelles technologies, aux menaces de délocalisations qui suffisent à alimenter une modération salariale excessive au regard des gains de productivité, etc. Ainsi, le gâteau national est redécoupé selon de nouvelles lignes qui rendent compte du fait que les plus riches parviennent à en accaparer des tranches de plus en plus grosses.

La situation est poussée à l’extrême en Amérique du Nord. Aux Etats-Unis et au Canada et, après avoir été stable depuis la Seconde Guerre mondiale, la part dans le revenu national du 0,1 % le plus riche de la population a été multipliée respectivement par 4 et par 3 entre 1978 et 1998 (cette année-là, ce groupe de privilégiés grignotait 8 et 6 % du gâteau national).[1]

Une mesure qui reflète mieux la réalité rencontrée par l’ensemble de la population et qui ne se laisse pas biaiser par les valeurs extrêmes (et donc non représentatives) est la médiane. Celle-ci se définit comme la valeur au-dessus de laquelle on retrouve 50 % des gens et sous laquelle se trouve l’autre moitié de la population.

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differences

Dès lors que l’on détourne les yeux du PIB par tête pour comparer les Etats-Unis et l’Europe du point de vue du revenu médian (et en considérant une famille où deux adultes travaillent), les différences se resserrent. D’un écart de 30 % en défaveur des Européens, on tombe à 20 % pour l’UE à 25 et à 14 % pour la zone euro. Cette dernière entité est plus pertinente pour la comparaison avec les Etats-Unis puisque leur population est très proche (aux alentours de 300 millions) et qu’il s’agit de deux zones monétaires.

Au sein de la zone euro, 1,5 % de la population (les Irlandais et les Luxembourgeois) jouit d’un niveau de vie supérieur à l’Américain médian et 40 % n’en sont pas éloignés (ils sont à moins de 10 %).

Ceci dit, les revenus dont on parle ici englobent, outre les salaires liés à l’exercice d’une activité professionnelle, les allocations sociales, les revenus de la propriété, etc. Or, les allocations sociales étant plus élevées dans les pays européens qu’aux Etats-Unis (ces transferts permettent de réduire le taux de pauvreté de 28 à 16 % en Europe), l’Etat providence contribue donc à réduire l’écart entre les deux zones. D’un autre côté, l’endettement des Américains est colossal. Les Etats-Unis vivent depuis longtemps au-dessus de leurs moyens. Ce style de vie hédoniste n’est pas sans conséquence : les pratiques laxistes des courtiers immobiliers, des banques et d’autres acteurs du circuit financiers ont laissé le surendettement d’une minorité d’Américains dégénérer en la crise des subprime qui a éclaté durant l’été 2007 et qui, loin d’être restée circonscrite à ce marché très risqué du crédit hypothécaire, s’est répandue sur l’ensemble des marchés financiers de la planète avec des retentissements sur d’autres marchés. La situation est telle que les experts avancent qu’il faudra attendre 2009 pour que les marchés aient surmonté cette mauvaise passe.

Bien souvent, les économistes commettent l’erreur de confronter les performances de tel pays européen avec celles des Etats-Unis et, en cela, ils comparent des pommes et des poires. Pour être cohérent, il faudrait plutôt comparer les Etats membres aux Etats confédéraux et en matière de niveau de vie, l’indicateur de référence est l’Indicateur de développement humain élaboré par le PNUD. L’IDH est composé de trois éléments : un indicateur de la richesse individuelle (PIB par tête en $ US et en prenant en compte le pouvoir d’achat), l’éducation (alphabétisation des adultes et taux de scolarité des enfants) et la santé (espérance de vie). Le problème est que l’IDH n’est pas calculé par chacun des Etats américains. En utilisant la même méthodologie que le PNUD et en posant l’hypothèse que l’indicateur d’éducation est identique pour tous les Etats américains et égal à la moyenne des Etats-Unis (en raison de la faible disponibilité de cette donnée) et en rangeant ensuite les pays européens et les Etats américains (sauf Puerto Rico), on obtient le classement suivant pour 2005 (par simplicité, on fait abstraction des autres pays).

Dans le top 10, ne figurent que deux pays européens. En queue de classement, on trouve neuf pays européens dont tous, sauf le Portugal, font sans surprise partie de ceux qui ont rejoint l’UE en 2004. Chypre échappe de justesse à cette voiture-balai et la Slovénie qui réalise un score proche de la moyenne de l’UE à 27 se hisse à la 58e place sur 75.

Quelques remarques générales peuvent être mises en évidence :

· 5 pays européens font mieux que les Etats-Unis. 4 font partie de la zone euro ;

· 11 Etats américains sont situés au-dessus du score des Etats-Unis. 11 sur 50, c’est beaucoup moins que la moitié. Cela signifie que ces 11 Etats sont plus développés et tirent la moyenne américaine vers le haut ;

· ces 11 états représentent 83 millions de la population américaine (soit 27 %) et les 5 pays européens 96 millions (21 %) (mais 27 % de la zone euro !) ;

· en ce qui concerne le score de l’UE-25, 11 Etats membres sur les 25 sont au-dessus. Contrairement aux Etats-Unis, cela signifie que la répartition est plus équitable ;

· a contrario, si l’on se penche sur ce qui se passe aux deux autres seuils de référence définis par les scores synthétiques de la zone euro et de l’UE-25 (créés eux aussi pour cette occasion), alors on découvre que au plus on descend, au plus les Américains sont relativement plus nombreux à être concernés que d’Européens de la zone.

Conclusion générale : la zone euro est plus homogène que les Etats-Unis et presque mieux que ses Etats fédéraux même si le niveau de PIB par tête est inférieur.

Après la critique adressée au début envers l’indicateur de PIB par tête et la préférence accordée au revenu médian, on pourrait se demander comment ce classement serait affecté si on prenait désormais en considération ce dernier indicateur de revenu médian plutôt que l’autre dans le calcul de l’IDH. De la sorte, on intégrerait très indirectement une prise en compte de la cohésion sociale ou de l’inégalité dans l’IDH.

Tout d’abord, on est frappé de constater que les IDH globaux des Etats-Unis et de la zone euro se rapprochent fortement suite à une dégringolade dans le classement des Etats-Unis qui perdrait pas moins de 13 places.

Dans le top 10, on trouve un pays européen de plus. Ils sont trois, mais leur identité a changé : il s’agit du Danemark, du Luxembourg (déjà présent dans le classement précédent) et de la Suède. L’Irlande a été évincée parce que, si son PIB par tête est élevé, elle le doit à un enrichissement qui profite à une faible proportion de sa population.

Le passage à la médiane implique une perte ou un gain d’au moins 10 places dans le classement pour 14 Etats/pays. 10 d’entre eux sont des Etats américains. 4 sont des Etats qui perdent des places, la palme revenant au District of Columbia qui dégringole de 64 places.



[1] En France, aux Pays-Bas, au Japon et en Allemagne, leur part est restée stable au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Le Royaume-Uni se trouve dans une position intermédiaire car ce segment de la population a vu sa part du gâteau augmenter, mais moins qu’en Amérique du Nord et absorbait en 1998 4 % du PIB.


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17 réactions à cet article    


  • Nemo 22 janvier 2008 12:31

    @ l’auteur,

    Vous donnez un exemple supplémentaire de l’adage selon lequel on fait dire ce que l’on veut aux statistiques... C’est un peu péremptoire, mais bien souvent, le choix du point de vue de l’examen du problème conditionne en grande partie les résultats.

    Pour abonder dans votre sens, mais sous un angle un peu différent, vos chiffres viennent corroborer un sentiment qui peut sauter aux yeux de n’importe quel voyageur ouvrant un peu les yeux, et sortant des traditionnels parcours touristiques : la cohésion sociale en Europe est beaucoup plus développée qu’aux Etats-Unis.

    Ce simple fait, assez évident à illustrer (sécurité sociale, etc.) peut à lui seul expliquer ce que vous mettez en évidence au travers de l’IDH.

    Il est triste de voir à quel point nous, européens - et singulièrement les français - en nous focalisant sur les invéitables imperfections de la construction européenne, nous en oublions à ce point les fantastiques protections que nous offre l’Union Européenne et l’Euro.

    La lutte anti-trust de la Comission, la force de notre monnaie, l’arsenal juridique de protection des citoyens sont des outils que le monde entier nous envie, pour lequel des milliers de personnes risquent leur vie chaque année en tentant d’y prendre part, réfugiés d’un monde trop brutal qui ne leur offre aucun avenir.

    Oui, l’allocation des richesses en Europe est beaucoup plus équilibrée qu’outre-atlantique. Mais il n’empêche que nos appareils bureaucratiques, indispensables à la mise en oeuvre de politiques publiques sociales et protectrices, ne doivent pour autant pas laisser de côté leur nécessaire modernisation, pour ne pas gâcher ces ressources qui nous coûtent tout de même quelques dixièmes de points de croissance.

    Mais ces dixièmes ne sont pas cher payés au regard du mieux vivre qu’ils apportent à l’ensemble de la population européenne. Si nous parvenons à construire à partir de maintenant une Europe sociale aussi réussie que celle du marché unique, alors nous aurons réussi ce que peu de monde croyait possible.

    Avec le défi du changement climatique, c’est certainement l’un des challenges les plus excitant qu’il nous soit donner de relever...


    • Gilles Gilles 22 janvier 2008 13:36

      Nemo

      "Vous donnez un exemple supplémentaire de l’adage selon lequel on fait dire ce que l’on veut aux statistiques..."

      Oui mais si ces staitistiques sont clairement argumentées et expliquées alors elles ont toutes leur valeur, quelque soit la réalité qu’elles mettent en avant

      Le danger c’est quand on balance des stats sans que l’on nous dise d’où elles sortent, souvent par démagogie pour appuyer une décision idéologique indéfendable, comme semble adorer le faire les gouvernements (surtout le dernier). Cela s’appelle de la manipulation de l’opinion

      Tout est dans le texte.....le chiffre importe peu !

      En tout cas, trés interessante mise en perspective de l’auteur. Je note que l’Irlande de que l’on nous présente comme un succés pharamineux, un tigre celtique à suivre si on se base sur le seul PIB, dévoile en fait le revers de la médaille.....suivant ce calcul et en observant la réalité sociale de ce pays


    • Gilles Gilles 22 janvier 2008 14:01

      A l’auteur. J’aimerais votre opinion :

      J’avais compris que le PIB mesurait "l’activité économique" et non pas la simple production de richesses au sens ou l’entend le citoyen lambda (cad quelque chose d’util)

      L’exemple donné est que si je me casse une jambe en montagne je fais intervenir différent acteurs (secours, médecins, assurances), qui sont actifs et du coup le PIB croit

      La cigarette idem. Faire pousser du tabac, produire les clopes, soigner les maladies qui se déclarent....tout ça participe au PIB. Supprimer le tabac améliorerait la qualité de vie tout en faisant baisser le PIB.. !!!...

      Ou tient, polluer pour ensuite dépolluer....

      En poursuivant, les USA avec des dépenses de santé supérieures à l’Europe accroit son PIB par rapport à nous dans ce secteur......alors même que ce surcroit de dépênse pourrait en soi révéler des activités néfastes aux citoyens (assurances se goinfrant, peud e préventions....)

      Du coup, le PIB inclurait aussi des activités néfastes et des activités en corrigeant les conséquences ! Le PIB serait alors un indicateur foure tout qui peut difficilement servir d’étalon


    • Daniel Roux Daniel R 22 janvier 2008 18:42

      Pour apporter du grain à votre moulin, les usa sont un pays sur lequel s’abat des cylones de force 5 (katrina), des centaines de tornades sans oublier les inondations du Mississipi qui ne sont pas du pipi de chat.

      Toutes ces catastrophes entraînent des destructions très importantes qui génèrent un gros PIB. 

      En Europe, rien de tout cela à part des inondations sporadiques du Danube et du Rhin. Donc un climat plus clément génère moins de PIB mais moins de destruction de richesses.

      Comment voulez-vous que les économistes des institutions internationales, enfermés toute la journée devant leur ordinateur, comprennent ce genre de choses ?

       


    • Black Ader 23 janvier 2008 10:02

      "

      Toutes ces catastrophes entraînent des destructions très importantes qui génèrent un gros PIB.

      En Europe, rien de tout cela à part des inondations sporadiques du Danube et du Rhin. Donc un climat plus clément génère moins de PIB mais moins de destruction de richesses.

      Comment voulez-vous que les économistes des institutions internationales, enfermés toute la journée devant leur ordinateur, comprennent ce genre de choses ?"

       

      Vous êtes débile.

       

      PS : si votre théorie est exact, l’Afrique doit être vachement riche, non ?

       


    • Daniel Roux Daniel R 23 janvier 2008 23:24

      Je crois savoir que l’Afrique est un continent.

      Ceci étant éclaici, les pays africains sont assez nombreux et disparates économiquement. L’Afrique du Sud est le pays le plus développé mais le nigéria est le plus riche.

      Cependant la grande majorité des pays est faiblement équipé en infrastructures et moyens de production, hélas pour la population. Les caprices du climat détruisent peu en valeur dans ces pays et ne génèrent donc que peu de PIB.

      Cordialement


    • olivier derruine olivier derruine 22 janvier 2008 13:17

      @ Nemo,

      Vous insinuez que je manipule les statistiques (1ère phrase). Oui et non. Rappelez-vous que j’ouvre l’article par une discussion sur les statistiques en remettant en cause l’argument économique appuyant la flexibilisation du marché du travail en Europe (un retard supposé par rapport aux Etats-Unis... comme si on devait définir notre "parcours" en fonction des autres et pas de ce que l’on veut faire entre nous). Ce que je fais dans le reste du texte n’est que d’offrir une analyse alternative. Et de conclure que l’UE n’a pas à rougir d’être ce qu’elle est.

      Ceci dit, à la différence de la rhétorique officielle, j’explique la méthodologie et mets en garde contre les lacunes inhérentes à cet exercice (cf. par exemple l’explication de la construction de l’IDH pour les états US).

      En fait, la morale de l’histoire présente dans l’en-tête est qu’il faut se méfier des deux concepts que sont la moyenne (qui perd de sa pertinence au plus l’écart-type est grand, comme le diront les statisticiens eux-mêmes) et le PIB par tête (qui ne veut plus dire grand-chose quand on ne sait pas monétiser la production, comme dans certaines branches des services par exemple ou quand on ne sait pas individualiser la production comme c’est le cas dans la R&D par exemple ou la construction d’ordinateur (car il faut la contribution , matérielle ou immatérielle, de jusque 25 pays dans ce cas). Deux concepts largement véhiculés par les media et très connus du grand public mais qui en ignore les limitations. Back to basics.


      • Nemo 22 janvier 2008 15:08

        @ l’auteur,

        Vous vous méprenez sur le sens de ma remarque. Au contraire, je trouve judicieux votre présentation qui montre, qu’à partir des données de base identiques, l’on peut construire deux présentations très différentes d’une même réalité. Selon le mode de calcul que l’on choisit, on peut déduire que les Etats-Unis ont un niveau de vie de 30% supérieur à celui des européens, ou selon le vôtre que les choses sont beaucoup plus modérées que cela.

        Trop souvent, que ce soient les journalistes ou les politiques, les chiffres sont assénés comme des vérités absolues, sans que la peine soit prise d’en décortiquer le contenu. On nous bassine avec le PIB/hab, en oubliant que certaines sources d’augmentation du PIB peuvent être destructrice de qualité de vie, ce que sous-tend votre article, et ce à quoi j’adhère tout à fait. La suite de mon propos me semble-t-il, est suffisamment claire en ce sens.

        Il y a malheureusement trop d’articles sur Agoravox écrits par d’apprentis exégètes ou par des perroquets de pseudo-théories économiques pour ne pas souligner la qualité et le sérieux du vôtre. Le nombre de fois où l’on observe des confusions aussi basiques que mettre sur un même pied "récession" et "ralentissement de la croissance", ou passer à côté du fait qu’une croissance de 2% d’un pays dont le PIB est de 1.500 milliards d’euros, à population identique, équivaut à une croissance de 4% d’un pays d’un PIB de 750 milliards, j’en passe et des meilleures.

        Les modèles sociaux européens, qui ont tous en comment une implication relativement forte de l’Etat (y compris au Royaume-Uni) sont pour une très grande part dans l’IDH de notre continent. Tous ceux ayant eu l’expérience de la vie aux Etats-Unis et en Europe l’affirmerons : si outre-atlantique, on respire une atmosphère beaucoup plus propice à l’entreprenariat, il fait tout de même bon vivre chez nous

        Cordialement,


      • olivier derruine olivier derruine 22 janvier 2008 16:19

        Bonjour,

        Pour le revenu médian, il faut aller sur le site officiel de statistiques US : www.census.gov/hhes/www/income/income06/statemhi2.html

        Pour les chiffres européens, il faut aller sur eurostat : ec.europa.eu/eurostat, puis vous choissisez la langue (coin sup. droit), cliquez sur "population et conditions de vie" (colonne de droite). Dans l’écran central qui apparaît, cliquez sur l’onglet "données". Choisissez ensuite "pauvreté monétaire" et puis la rubrique "seuils de pauvreté". Une nouvelle fenêtre s’ouvre et vous pouvez commencer vos sélections. Vous obtiendrez des données permettant de calculer le revenu médian pour 2 travailleurs + 2 enfants.

        (Pour la population, surfez sur ces deux sites et pour la différence PIB/tête, eurostat suffit car on peut sélectionner les USA)

        Pour l’IDH, il faut utiliser la formule du PNUD : http://hdr.undp.org/en/media/hdr_20072008_tech_note_1.pdf (cf. page 2 et pour l’indice PIB, je remplace au dénominateur 40.000 par 60.000 car dans mon tableau, je prends comme référence une famille dont les parents travaillent tous les 2 si bien qu’on dépasse les 40.000 de référence) (mais même si vous preniez 100.000 ou 200 au dénominatuer plutôt que 40.000, cela n’affecterait pas le classement.

        Pour l’endettement, il faut aller voir dans les Perspectives économiques de l’OCDE, les annexes statistiques (format xls) sont ici : www.oecd.org/document/61/0,3343,fr_2649_34109_2483901_&_&_&_&,00.html.

        Ouf...

         


      • Forest Ent Forest Ent 22 janvier 2008 18:27

        Bof, bof, bof. smiley

         Le PIB US est en dollars et celui de l’UE est en euros.

        Ca fait 10 ans que le FMI et l’OCDE nous bassinent avec "le fait" que le PIB et la productivité US seraient de 30% supérieures à celles de l’UE. Et vous reprenez ici ces chiffres sans les mettre en doute.

        En fait, ils sont tout bonnement complètement pipeau, car bâties sur des PPA euro-dollars complètement arbitraires. On vient de voir une illustration de ce genre de gag quand on a dit l’autre jour que le PIB Fr redépassait celui UK.

        Au cours actuel euro-dollar, le PIB/cap UE est voisin du US, et à une valeur tendancielle moyen terme de 1,6 dollars/euro, le PIB UE est supérieur à celui US.

        C’était de la bête propagande. La prod US était EXTRAORDINAIRE ... en dollars, parce qu’on fabriquait plus de dollars que de produits. Tiens, ça ne marche plus. smiley


        • olivier derruine olivier derruine 22 janvier 2008 19:31

          Le taux de change utilisé est le taux de change moyen sur l’année 2005 (année pour laquelle je calcule les différents tableaux).

          Le PIB US et le PIB européen sont à peu près équivalent, c’est vrai. Mais vu que les Etats-Unis sont 312 millions et les Européens, 500 millions, il est normal que le PIB US par tête soit supérieur.

          Ceci dit, il est vrai aussi que la crise actuelle impacte le taux de change et réduit mécaniquement le PIB US lorsqu’on l’exprime en euro courant.

          (et pour la petite histoire, la Commission européenne dit : "on a rattrapé les USA jusqu’en 1996 et après, un gap a réapparu", elle n’a jamais prétendu qu’on avait été en permanence en retard de 30 %)


        • Forest Ent Forest Ent 22 janvier 2008 19:48

          Les européens sont 500 millions, mais pas en zone euro (je ne crois pas en tout cas). La comparaison zone euro/US avec le taux de change actuel euro/dollar est plus cruelle.


        • claude claude 23 janvier 2008 00:33

          @ l’auteur,

           

          merci pour cet article, mais vous me pardonnerez, je n’y ai rien compris.

          a-t-il pour but de démontrer qu’on vit mieux aux états-unis qu’en europe parce qu’on y est plus riche ? qu’il vaut mieux vivre au dessus de ses moyens en se surendettant ???

          une explication plus simple et plus pédagogique serait la bienvenue.


        • olivier derruine olivier derruine 23 janvier 2008 13:58

          l’objectif premier de l’article est de dire : prenez garde quand on vous présente des chiffres, surtout quand ils sont d’une grande simplicité de prime abord et qu’ils visent à justifier le bien-fondé de certaines réformes. attention donc à l’instrumentalisation de concepts économiques/mathématiques par le pouvoir politique (ou autre) et inversément, attention à ne pas discuter des hypothèses des raisonnements scientifiques car si vous touchez, ne fût-ce qu’à l’une d’elles, on peut aboutir à d’autres résultats.

          deuxièmement, je montre que les USA ne sont pas un bloc homogène mais qu’il y a beaucoup de disparités au niveau des états.

          troisièmement, si on compare les états US aux Etats membres de l’UE, alors on voit qu’on n’a pas à rougir et ce, en particulier lorsqu’on se réfère à l’indicateur de développement qu’est l’IDH (même si celui-ci peut être complété, ce qui est souhaitable).


        • ronchonaire 23 janvier 2008 09:50

          Je me suis arrêté à la troisième ligne, en lisant vos inepties sur le secteur non-marchand. Pour votre information, ce secteur entre dans le calcul du PIB (ouvrez un manuel de comptabilité nationale si vous ne me croyez pas).

          Deuxième point : vous précisez dans un de vos commentaires que vous utilisez le taux de change moyen de 2005 ; j’en déduis que vous avez pris le taux de change nominal, qui n’est plus utilisé par les études sérieuses depuis au moins 20 ans. Renseignez-vous sur la mesure PPA (parité de pouvoir d’achat), vous verrez que vos résultats changent complètement.


          • Forest Ent Forest Ent 23 janvier 2008 12:20

            Les PPA en moyenne glissante moyen terme sont justement le biais qui a permis à l’OCDE et au FMI de se masquer si longtemps la réalité de l’économie US.


          • olivier derruine olivier derruine 23 janvier 2008 13:53

            effectivement, le non marchand est dans la comptabilité nationale et est une composante d’importance croissante du PIB. Là où je m’interroge, c’est sur la signification et le calcul de la productivité individuelle des travailleurs. Exemple : comment faites-on pour calculer la productivité d’un assistant social ? Et si vous obtenez un chiffre, que veut-il dire ? C’est beaucoup plus difficile évidemment que quand on procède à l’exercice pour un ouvrier qui travaille sur une chaîne de montage.

            le taux de change moyen vient d’eurostat (sources fiables prises en compte par toutes les études sérieuses) et est en PPA.

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