Notre ennemi c’est la pauvreté
Cette phrase apparait plus cohérente que l’incantation électoraliste du « mon ennemie, c’est la Finance » ou du « je n’aime pas les riches ».
Car son corollaire logique et angoissant ne serait-il pas « j’aime les pauvre » ou « j’aime les impôts » ? Et là ça sonne plus juste.
Depuis 5 ans, les hommes politiques nous matraquent d’impôts et de taxes et quand cela ne suffit pas, ils en inventent de nouveaux (modification de la fiscalité de l'assurance vie, baisse du plafond du quotient familial, contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie prélevée sur les retraites...).
Et le drame, c’est ce sentiment que l’utilisation de tout cet argent pris dans nos poches ne semble pas très performante et que l’austérité est en train de nous étouffer.
La France souffre de n'avoir pas engagé les réformes structurelles indispensables après le choc pétrolier de 1974, à savoir la fin de ce que les économistes ont appelé les « 30 glorieuses » et l’entrée dans les « 30 piteuses ».
Aujourd’hui au pied du mur, nos hommes politiques se lancent à contretemps dans une politique d’austérité tout en continuant de tergiverser sur les réformes structurelles indispensables.
C’est le serpent qui se mord la queue : austérité en période de croissance quasi nulle, de banque restreignant l’accès au crédit par obligation à améliorer leurs ratios, de marché du travail trop rigide et d’une activité économique pas prête à répondre à une politique de l'offre, tout cela ne peut qu’accroitre la crise.
Résultat, la pauvreté augmente d’une façon inquiétante : chômage de masse croissant, baisse du pouvoir d'achat, dette qui continue à enfler, paupérisation des classes moyennes et difficultés de plus en plus grande à boucler les fins de mois. L’austérité est socialement destructrice.
Mathématiquement on pourrait penser que s’il y a moins de riches, c’est qu’il y a plus de pauvres, de quoi ravir ceux qui n’aiment pas les riches. En fait, d’après le Credoc, les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres.
Ajoutez à cela les rapports ambigus des socialistes français avec l'argent dénonçant les « riches » mais cumulant mandats parlementaires et locaux avec indemnités mensuelles de plus de douze fois le SMIC, plusieurs d'entre eux disposant de fortune personnelle ce qui n’est pas bien pour des socialistes mais évidemment ce n’est de leur faute, ils ne l’ont pas gagnée, ils en ont héritée, y compris de Suisse !
« L’Argent, l’argent qui corrompt, l’argent qui achète, l’argent qui écrase, l’argent qui tue, l’argent qui ruine, et l’argent qui pourrit jusqu’à la conscience des hommes ! » déclarait Mitterrand en 1971.
Alors vite, montrons qu’il n’y a pas de liens étroits entre l’argent et le pouvoir, ne faisons-nous pas payer les riches ? Pour preuve la taxation des hauts revenus à 75 %. Vu le résultat, on pourrait taxer Hollande de petit joueur, après tout lors de la crise de 1929, Roosevelt avait taxé les plus riches jusqu'à 90 %.
Tout cela donne le sentiment que nos dirigeants vivent dans une bulle confortable, loin de la « vraie vie » et que l’austérité c’est pour les autres.
Mais les conséquences des politiques d’austérité et de cet amour immodéré des socialistes pour les impôts sont quant à elles bien réelles : surplace de l’économie française, recul de l’investissement et la production industrielle, stagnation des exportations et hausse constante du chômage, nous sommes en train de détricoter le tissu social et creuser une fracture qui, à terme, finira par provoquer des dégâts irréversibles.
Alors espérons que la baisse du pétrole et de l’euro nous offrira une bouffée d’oxygène suffisante pour faire repartir la machine France.
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