Nous devons quitter l’Euro car nous ne sommes pas faits pour lui
Parlons des taux de change et de l'Euro.
Mon opinion économique est qu'aucun choix ne sera pire que la situation actuelle d'une monnaie commune que l'on peut assimiler à un taux de change fixe sans harmonisation fiscale, politique et économique des composantes nationales de l'Union Européenne.
Nous avons donc deux possibilités, soit 1 quitter l'euro, soit 2 aller plus avant dans l'intégration européenne.
Décrivons tout d'abord la situation actuelle :
Un Etat Français avec une administration lourde et un taux de taxe élevé pour un état pas forcément efficace rajoute un coût de production à nos entreprises. Ce coût est égal à X.
Imaginons deux entreprises, l'une allemande, l'autre française qui produisent le même bien à valeur égale (ce qui n'est déjà pas le cas) avec les mêmes coûts salariaux directs et les même coûts fixes hors impôts et taxes. Cela représente un total coût hors impôt de Y. Dans notre modèle
Coût Français = Y+ X
Coût Allemand = Y.
Pour permettre à l'entreprise française de s'adapter le taux de change devrait évoluer pour que Y + X monnaie française = Y monnaie allemande donc monnaie française = Y / Y+X monnaie allemande. La monnaie française devrait donc diminuer de valeur par rapport à la monnaie allemande.
Cela entraîne inflation et donc hausse des taux d'intérêt mais cela permet aussi d'augmenter les coûts des produits importés et de diminuer les coûts des produits exportés. Ces deux mouvements améliorent la balance commerciale et donnent donc un autre moteur à la croissance ou à la tenue du PIB.
Cela facilite la modération des dépenses étatiques, et permet de maintenir le système social en maintenant le taux d'emploi.
Aujourd'hui, en maintenant le taux de change fixe au travers de la monnaie unique (couplé à un libre-échange impressionnant), nous diminuons notre demande extérieure, augmentons notre demande de biens importés (qui sont plus compétitifs) et donc nous replions uniquement sur notre consommation pour maintenir la demande. Le problème est que nos entreprises non compétitives n'ont plus intérêt à embaucher sur le territoire national sans créer une déflation salariale pour maintenir la demande, l'Etat doit donc s'endetter pour maintenir artificiellement la demande. Mais pour s'endetter le moins possible, l'Etat augmente les impôts, ce qui rend les produits français encore moins compétitifs.
Pour sortir de ce cercle vicieux plusieurs solutions sont possibles :
- Sortir de l'Euro pour rétablir le libre jeu du taux de change. Il ne faut pas se mentir, cette décision sera coûteuse en premier lieu à cause du coût administratif de la création d'une autre monnaie, à cause d'une fuite de capitaux liée à la méfiance envers un nouveau projet, du risque d'inflation liée à la dévaluation et enfin de la hausse des taux d'intérêts.
- Utiliser une monnaie extérieure, l'Euro et utiliser une monnaie intérieure le X (nom à définir) qui fluctuera librement et circulera uniquement en France. Les transactions purement intérieures seront libellées en X mais les commerçants pourront accepter les deux monnaies. Cette mesure si très compliquée à mettre en oeuvre aurait le mérite d'éviter la fuite des capitaux et la hausse des taux d'intérêt extérieurs.
- Enfin oublier la France et se fondre dans l'Europe, définir une politique sociale, fiscale, budgétaire et économique au niveau Européen et organiser des flux intra européens de régularisation des déséquilibres internes. Cette solution aura des coûts sociaux et politiques énormes.
Pourquoi je privilégie les deux premières :
Dès sa création et dès sa conception, l'Euro avait pour but de pousser les pays européens à adopter la troisième solution. Depuis 1993, ce projet était poussé par nos élites politiques qui ont vendu que l'Euro apporterait le plein emploi, la croissance (alors que nous avons vu ci-dessus que c'était impossible) et cela s'est avéré un mensonge. On nous a ensuite vendu le côté catastrophique d'une sortie de l'Euro mais très rares sont les partisans de l'Euro qui parlent des coûts de celui-ci (réels, justifiés par la théorie économique et démontrés par de nombreux économistes et de nombreux faits historiques sur d'autres exemples passés). Encore un mensonge.
Enfin par des manoeuvres politiciennes, les contestataires à l'Euro se sont retrouvés associés à un parti d'extrême droite (le FN) dans un but avéré de confisquer le débat en les dévalorisant et en faisant fuir certains d'entre eux dans les bras des partis europhiles pour ne pas être associés à ce genre d'idées.
Tout cela me pousse à dire qu'il se passe quelque chose en Europe, que le traité de Lisbonne s'asseyant sur le référendum de 2005, que ces comportements que je viens de citer démontrent que l'Europe est faite contre notre modèle social et qu'il faut donc la quitter, ou du moins s'en détacher.
Je tiens à préciser que je ne juge pas l'Europe en mal, je précise juste que notre modèle socio économique et le sien sont incompatibles :
Nous devons quitter l'Euro car nous ne sommes pas faits pour lui.
kaiser hans
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