Nucléaire : quand le PS remet les Verts à leur place
Malgré ses 2,3% de voix lors de la dernière élection présidentielle, EELV essaye encore d’imposer ses idées au Parti socialiste et au gouvernement. Heureusement, la polémique de cette semaine sur le nucléaire prouve que Hollande ne compte pas se laisser impressionner, ni sacrifier l’emploi français pour des petites magouilles politiciennes.

Historiquement, la « vraie » gauche, les syndicats, les ouvriers et le Parti communiste ont toujours soutenu l’industrie nucléaire. Le changement de cap idéologique sur cette thématique vient du pouvoir croissant et démesuré d’Europe Ecologie, dont la doctrine tient plus de la religion que du pragmatisme.
C’est pourquoi la position d'Arnaud Montebourg, s'inscrit totalement dans la tradition de la gauche populaire et est porteuse d’espoir. En exprimant publiquement qu’il considère le nucléaire comme une « filière d’avenir », ce ministre socialiste a démontré que le gouvernement dispose de plus de courage et de conviction que certains le prétendent, y compris pour négocier avec ses alliés politiques.
Une organisation politique affaiblie
Tous les observateurs politiques ont reconnu pendant la campagne que la place accordée par le PS aux Verts était trop importante. Les accords négociés par Martine Aubry furent largement avantageux pour le parti écologiste, compte tenu de sa réelle influence et de son poids dans les urnes.
La force des Verts au sein de la coalition de gauche était déjà disproportionnée dans les circonscriptions accordées par le PS et le président Hollande a été bien gentil de leur accorder, en plus un ministre. D’autant plus que le candidat socialiste n’avait clairement pas besoin du soutien d’Eva Joly et de ses sbires pour remporter l’élection présidentielle.
Les dirigeants (pas tous, reconnaissons-le) d’Europe Ecologie se montrent donc particulièrement ingrats dans leurs réactions virulentes envers Arnaud Montebourg qui n’a fait que dire tout haut ce que tout le monde sait tout bas.
Le nucléaire, secteur nécessaire à l’économie française
L’industrie nucléaire représente l’un des fleurons de notre économie nationale. Emploi, PIB, exportation, formation, technologie de pointe, recherche scientifique, pouvoir d’achat… le secteur nucléaire est actif dans toutes les strates de l’économie française. S’en désengager serait une pure folie et nos dirigeants en ont pleinement conscience.
En effet, avec 410.000 emplois en France, dont 125.000 emplois directs, l’industrie nucléaire représente 4% de l’emploi industriel français. Alors que l’industrie est en baisse, EDF affirme qu’il embauchera entre 70.00 et 115.000 personnes supplémentaires entre 2009 et 2030.
Le nucléaire français est l’un des plus avancés, propres et efficaces au monde. Il s’agit, avec l’aéronautique et la pharmacie, des secteurs de pointe de notre pays, qui nous ramènent du prestige, de l’emploi et sont vitaux pour notre économie. A titre d’exemple, la simple exportation d’un EPR français génère 290 millions d’euros de valeur ajoutée par an. Le nucléaire représente à lui seul 2% du PIB français.
Le gouvernement ne cède pas aux caprices de Joly
Pour toutes ces raisons, il est encourageant de constater le courage politique de Montebourg (dont la sortie a surement été validée par le président et le chef du gouvernement).
En refusant de céder aux caprices infondés et superstitieux des Verts contre le nucléaire, le pouvoir en place prouve qu’il privilégie les ouvriers, les travailleurs et la France, à l’obscurantisme idéologique sectaire de nombreux membres d’EELV. Il est grand temps que la gauche renoue avec ses valeurs de travail et avec son implication dans l’industrie.
Enfin, il est d’autant plus idiot de rester bloqué sur ce sujet que la vraie cause écologique (qui ne devrait pas être limitée à un parti) doit être défendue sur une multitude d’autres dossiers. Dans cet esprit, la position équilibrée de Cécile Duflot est porteuse d’espoir. Si les Verts comprennent que le nucléaire fait partie des richesses non négociables de notre pays, ils pourront influencer les choix du gouvernement sur les vrais sujets environnementaux, comme l’eau, l’air, le bruit, le bâtiment, les déchets, ou l’agriculture.
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