Ordre infirmier : une nécessité
La création d’un ordre infirmier, sur le modèle de celui des médecins et des pharmaciens, est un sujet très discuté par les organisations infirmières depuis plus de dix ans, suscitant des divisions au sein de la profession. C’est l’objet d’une proposition de loi, qui sera prochainement débattue.
La nécessité d’organiser la profession sous une entité regroupant les 450 000 infirmiers, quel que soit leur mode d’exercice (libéraux, salariés) et pouvant traiter d’éthique et de déontologie m’apparaît tout à fait souhaitable.
Il est en effet paradoxal de constater que la profession infirmière, bien que numériquement de loin la plus importante, ne dispose pas d’un ordre, contrairement aux médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes et pédicures-podologues. Cette situation est également dommageable au niveau européen. La France est ainsi sous-représentée au Conseil international des infirmières (CII), où elle occupe en termes d’affiliées, la 37e place sur les 112 pays membres du Conseil.
Au-delà du décret de 2004, qui traite des compétences, de la déontologie et de "l’éthique de la profession d’infirmière", et au-delà du Conseil supérieur des professions paramédicales (CSPPM), il semble nécessaire de créer une structure représentative de cette profession qui a pris une grande importance dans le système de santé français et à laquelle les malades sont très attachés.
Un ordre infirmier permettrait une meilleure reconnaissance de la profession, alors qu’actuellement, l’absence d’organe fédérateur conduit à l’éclatement de la représentation des infirmiers, dans plus de 150 associations et syndicats professionnels, dont la représentativité est très faible. Ceci ne permet pas aux pouvoirs publics d’avoir un interlocuteur unique, ce qui serait plus efficace, même si le futur ordre ne devra en aucun cas remettre en cause le rôle des syndicats dans la défense des intérêts professionnels.
Cet ordre permettrait également d’ouvrir de nouvelles perspectives. La création des Unions régionales des professions para-médicales libérales pourrait être envisagée, comme elles existent pour les médecins. L’ordre permettrait également de traiter des questions de formation, de déontologie et d’éthique. Il suffit de suivre l’actualité pour se rendre compte des besoins dans ce domaine, et de la solitude dans laquelle se retrouvent bien souvent les infirmières. Ce n’est pas tolérable.
Pour toutes ces raisons, je soutiens cette initiative, et j’espère que cette proposition de loi sera accueillie de façon très favorable. Elle devrait d’ailleurs, à mon avis, faire l’objet d’un consensus politique. À suivre ...
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