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Partage des richesses

Trop de richesses au creux de quelques mains, c’est l’assurance de la corruption1. C’est l’assurance d’investissements hasardeux2. C’est l’assurance de la spoliation des terres, de l’eau et du vivant3. C’est l’assurance d’une sur-exploitation des ressources naturelles4. C’est l’assurance de privilégier le court terme sur le temps long5. C’est l’assurance d’abus de position dominante6. C’est l’assurance de pouvoir contourner la loi7. C’est l’assurance de favoriser des comportements égoïstes8. C’est l’assurance de mener de mauvaises guerres9...

Qui peut réfuter cela ? Qui peut encore (les Néodarwinistes ?) soutenir que la concentration des richesses est « naturelle », qu’il ne faut en aucun cas la contrarier , et qu’elle est le moteur du progrès ?

Ceci devrait nous conduire à nous doter d’un principe simple : le plafonnement du patrimoine détenu par une et même personne.

Pouvons-nous compter sur nos politiques ? La question a commencé d’être posée suite à la crise financière. Le plafonnement des salaires a un temps été discuté. Beaucoup d’effets d’annonce mais peu de contraintes au final.
Pourtant, les études convergent pour dire que la crise financière de 2008 trouve sa source dans l’écart de richesse, comme en 1928 (http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2008/04/29/les-etats-unis-battent-un-record-d%E2%80%99inegalites-vieux-de-80-ans/).
Les autorités préfèrent invoquer un manque de régulation. Et en effet, comment ne pas être ulcéré par le laisser-faire des autorités de contrôle devant des instruments financiers qu’un simple examen de bon sens suffit à condamner (http://www.economie.gouv.fr/directions_services/dgtpe/TRESOR_ECO/francais/pdf/2009-003-52.pdf).
Nos dirigeants confieront à des « experts », ceux-là mêmes qui étaient experts avant la crise et n’ont rien fait pour la prévenir, le soin de mettre en place de nouvelles mesures de contrôle... et la crise prochaine sera encore plus grave. Car paradoxalement, alors que des centaines de milliers de chômeurs n’ont plus accès au crédit (sauf à un taux d’usure), les banques elles continuent de pouvoir s’alimenter à des conditions défiant toute concurrence auprès des banques centrales et des Etats, et profitant de l’aubaine, se livrent à une course effrénée à la reconstitution de leurs fonds propres au moyen d’une spéculation sur les marchés financiers (quand il ne s’agit pas d’une appropriation des terres – http://www.novethic.fr/novethic/planete/environnement/agriculture/terres_agricoles_nouvel_actif_strategique/120055.jsp).

Quand bien même nos responsables auraient à coeur de mettre en place des dispositifs de contrôle, de régulation et de redistribution efficaces, il se trouverait toujours de talentueux avocats, hommes d’affaires, lobbyistes, conseils en tous genres pour les rendre inopérants.

Alors que d’édicter cette règle simple : « un homme ne devrait jamais détenir plus de x Millions d’euros  », c’est facile à comprendre et à contrôler !
Trop simple sans doute et par trop révolutionnaire... 

Puisque nos dirigeants ne prendront jamais l’initiative d’une telle mesure, il nous revient, simple citoyens, observateurs pas tout à fait idiots, et acteurs de la vie économique, de prendre les choses en main.

Nous avons en effet le pouvoir de faire évoluer les mentalités. Comme jadis l’écologie, nous pouvons faire de notre pouvoir d’achat un instrument politique.
Pour cela, il suffit de mettre en place un barème, identique dans son principe à celui qui sert à juger des vertus énergétiques des produits que nous achetons.
A cette différence près qu’il s’agirait d’évaluer l’entreprise à l’aune de la règle évoquée plus haut, à savoir « un homme, c’est raisonnablement pas plus de x millions d’euros de patrimoine au travers de ses participations ».
Ainsi une entreprise se verrait attribuer une cotation en fonction de la plus haute valeur de capital détenue par une personne physique, exerçant un mandat dans l’entreprise ou au sein du groupe qui la détient.

A titre d’illustration, voici à quoi cela pourrait ressembler :

Apposé sur un produit ou une plaquette commerciale, ça pourrait avoir son petit effet...

Un texte de Jean Jaurès publié en 1889, dénonçant la concentration des richesses, pourrait avoir été écrit aujourd’hui : http://fr.wikisource.org/wiki/Action_socialiste/Le_Capitalisme,_la_Classe_moyenne_et_l%E2%80%99Enseignement.
Rien n’a changé depuis lors. Il conclut par ces mots : « De même qu’en 1789 le peuple et la bourgeoisie se trouvèrent unis pour abolir les privilèges nobiliaires et les abus féodaux, de même, à la veille de 1889, le peuple et la bourgeoisie laborieuse doivent s’unir pour abolir les privilèges et les abus capitalistes. »

Face à ces mots, notre proposition pragmatique peut sembler bien dérisoire. Mais que vaut l’éloquence d’un Jean Jaurès au regard du pouvoir d’achat d’un peuple tout entier ?

1) http://www.algeria-watch.org/farticle/tribune/libalg3.htm
2) http://www.lemonde.fr/economie/article/2009/11/26/dubai-menace-de-faillite_1272246_3234.html
3) http://www.science-decision.fr/cgi-bin/topic.php?chapter=5&topic=OGM
4) http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosbiodiv/index.php?pid=decouv_chapC_p1_d1&zoom_id=zoom_d1_2
5) http://www.recit.net/spip.php?article528
6) http://www.zdnet.fr/actualites/telecoms/0,39040748,39291618,00.htm,
http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+IM-PRESS+20090325IPR52632+0+DOC+XML+V0//FR
7) http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/les-enjeux-de-la-fraude-fiscale-et-sociale_180628.html
8) http://mimir.over-blog.com/article-35089941.html
9) http://cicg.free.fr/leslobbiesdelaguerreMenahem.htm

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25 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 14 décembre 2009 12:10


    Le partage ds richesses pourrait s’obtenir par une nouvelle manière de procéder à l’accumulation capitalistique.


    • fillaam 14 décembre 2009 21:23

      Je ne suis pas tout à fait d’accord, il ne faut rien partager, ni limiter. il faut ralentir la possibilité d’enrichissement à mesure que l’on s’enrichit, encore plus lorsqu’il s’agit de fructification et de rente. Autre élément à prendre en compte, la référence. Riche par rapport à quoi ?

      Soit par rapport au revenu minimum dans l’établissement qui fournit le salaire de « ce riche », ou soit par rapport au revenu minimum local/national.
      Ainsi pour l’exemple du patron ne peut gagner plus de 100 fois le salaire de l’ouvrier le moins payé si ce salaire est situé entre dans la fourchette X soit 1fois à 1,1fois le smic et que l’entreprise possède Y salariés. C’est 2 composantes forcerait le patron qui souhaite s’enrichir à augmenter les salariés et le nombre d’employé. Le patron de la poste deviendrait l’un des mieux payé, car le nombre d’employé est énorme et les revenus minimum sont plus élevé que le smic. Celui de Total un peu moins car les salaires mini sont ceux des étrangers et finalement comparé au bénéfice, Total n’a pas bcp d’employé.
      C’est très simpliste, mais les facteurs salaires mini et nombre d’employé doivent définir la limite haute du salaire du boss.


    • Christian Delarue Christian Delarue 14 décembre 2009 23:23

      BOUCLIER SOCIAL
      En France et dans les pays similaires en 2010 on sort du PROLETARIAT - entendu ici non comme classe salariée mais comme couche sociale épuisant son salaire dans le mois et:ou épargnant très peu - vers 2600 à 3200 euros La frontière est mobile en fonction de la situation familiale (seul avec 4 enfants ou célibataire) et matérielle (travail à côté ou à 8O kms).

      FISCALISATION MOYENNE
      Au-dessus de 3000 à 5000 euros par mois on est dans la couche des TRAVAILLEURS AISES. Le patrimoine mobilier et immobilier modifie les choses mais c’est une indication. Ces gens n’ont pas ou plus de souci de fin de mois.

      FISCALISATION MAXIMALE DES RICHES ET LIMITATION DES REVENUS
      Au-dessus de 7000 euros par mois débute les rémunérations des 12 catégories de dirigeants. Elle se pèse à l’année. Cela va jusqu’à xxx fois le SMIC.

      revenu maxi des ELUS LIMITES à 5000 euros par mois maxi

      cd


    • sleeping-zombie 14 décembre 2009 13:23

      Tout a fait d’accord sur le résultat voulu.
      Mais le problème résiderait plutôt dans le « comment ».

      Une loi qui limite le patrimoine ? Ca se contourne par divers montage (Je possède 51% d’une société qui en possède 51% d’une autre, etc....)
      Utiliser le pouvoir d’achat comme levier ? Une solution « boycott » n’a jamais rien réglé, ce qui fait la force des laborieux (qu’ils soient ouvriers ou bourgeois) c’est leur labeur, pas leur consommation. D’ailleurs, pour choisir quoi consommer, il faut déjà avoir une certaine aisance économique...
      A titre personnel, je verrai plutôt une imposition a 95% sur les hautes tranches de revenus, couplée avec la suppression pure et simple de cette horreur 1ere génératrice d’inégalité : l’héritage.


      • Mathieu 14 décembre 2009 16:01

        Le plus simple alors est de ne pas élever les enfants par les parents. Qu’on les élèves tous dans des usines pour, enfin, avoir l’égalité parfaite.


        Qu’ils ne sachent rien de leur géniteurs : ni noms ni rien, et plus encore, ni même la culture.

        E-G-A-L-I-T-E !

        Et enfin cette horreur disparaitra : l’héritage.

      • perlseb 14 décembre 2009 16:14

        Pauvre Mathieu. Egalité matérielle ne veut pas dire absence de sentiments.

        Vous êtes sacrément matérialiste pour rapprocher l’absence d’héritage de l’absence de parents.

        Je pense que, de nos jours, il y a bien plus de maternité dans l’oeil d’une guenon qui élève son petit singe (qu’elle n’abandonne jamais) que dans les cadeaux que peuvent offrir des parents qui travaillent à plein temps et laissent leur gamin chez la nounou (qui les garde, elle, pour l’argent).


      • herve herve 15 décembre 2009 07:16

        Je suis d’accord avec vous pour dire que le problème est sur le « comment ».
        Nous savons qu’une loi sur la limitation du patrimoine n’a aucune chance d’être votée. Par contre je ne suis pas d’accord avec vous sur le « contournement par divers montages » : la valorisation d’une participation de 51% d’une holding qui détiendrait 51% de l’entreprise, ça se fait bien.
        Quant à savoir si le pouvoir d’achat peut agir efficacement : il n’est qu’à voir l’utilité des labels rouge, bio et autres. Pourquoi les entreprises s’y plieraient-elles si elles n’y voyaient pas leur intérêt ?

                              

      • perlseb 14 décembre 2009 16:07

        Trop de richesses au creux de quelques mains, c’est, tout simplement, l’absence de démocratie.

        Oui, il faut imposer un patrimoine (ou capital personnel) maximum et ça serait très bien vu d’évaluer les produits selon. Mais compter la participation dans une entreprise pour évaluer est trop complexe et trop flou. Un patron pouvant avoir de nombreuses participations dans de nombreuses entreprises pour être noté A partout tout en étant richissime.

        Un autre indicateur pourrait être apposé : l’écart maximum de salaire-primes-avantages en nature dans l’entreprise. Pour être noté A, il faudrait aucun écart (tout le monde gagne pareil de l’ouvrier au pdg), avec B, il y aurait un écart maximum de 1 à 2, et ainsi de suite jusqu’à G.

        Ensuite, il ne reste plus qu’à faire passer une loi imposant à tous les supermarchés et hypermarchés de proposer au moins un produit « A-A » dans chacune de ses catégories pour que chacun aie le choix et le tour est joué.

        Bien sûr, il y aurait encore beaucoup de crétins pour acheter des yaourts Danone pour aider ce pauvre PDG Franck Riboud qui a du mal à joindre les 2 bouts (entre nous, pour avoir la paye qu’il a, ce doit être un très mauvais gestionnaire), mais dans l’ensemble, ça serait la fin du capitalisme tel qu’on le connait aujourd’hui.

        Allez, ça fait du bien de rêver !


        • herve herve 15 décembre 2009 07:28

          J’ai comme vous pensé à un indicateur basé sur les écarts de revenu. Mais je me suis ravisé car il faut se garder je pense de stigmatiser les personnes ayant un haut salaire comme les personnes ayant un gros patrimoine. Mon propos est plutôt de dire qu’au-delà d’un certain seuil, l’argent et les affaires ne font pas bon ménage. Je veux dire par là qu’il y a risque que cet argent ne serve qu’à une fin : faire du nouvel argent, sans considération d’autres valeurs. Ce que je stigmatise, ce n’est pas tant la richesse que le pouvoir économique, potentiellement nuisible lorsqu’il est trop concentré.

          Si une personne détient une multitude de petites participations dans des sociétés sans lien capitalistique, son pouvoir d’influence est moindre que s’il détenait une fortune identique au travers d’une participation unique.

        • Serge Serge 14 décembre 2009 16:18

          « La Tribune » s’appuyant sur un rapport du CPO ( conseil des prélèvements obligatoires ) confirme à quel point le système ultra -libéral ( responsable de la crise ) est prédateur...

          Ce rapport fait apparaître que les entreprises du Cac 40 paient 2,3 fois d’impôts sur les bénéfices que les PME...les PME de moins de 20 salariés ont un taux de 30%...les entreprises du Cac 40...8% !!!
          Pour qui « roulent » Sarkozy et sa cour ?

          Le rapport donne des chiffres très précis pour 2006...depuis la situation n’a pu que s’aggraver pour les PME compte tenu des choix de Sarkozy.

          Les entreprise du Cac 40 ont réalisé 30% des bénéfices cette année là et acqitté 13% de l’impôt sur les sociétés...les PME de moins de 250 salariés ont réalisé 17% des bénéfices mais ont acquitté...21% DE L’IMPÔT SUR LES SOCIETES !!!

          Banques + Cac 40 = requins=asphyxie de l’économie !!!


          • Asu Asu 14 décembre 2009 16:42

            J’avais soulevé une interrogation similaire ici : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/une-mesure-economique-simple-64955


            Plus qu’un patrimoine limité, limitons déjà la rémunération (le premier n’étant que la conséquence du second sur moyen terme).


            • herve herve 15 décembre 2009 07:33

              Sur la limitation des rémunérations, j’ai écrit un commentaire en réponse à Perlseb.


              Personnellement, je suis pour un plafonnement des salaires, au nom de la décence. Mais au nom de l’efficacité, il vaut sans doute mieux lutter contre la concentration des pouvoirs économiques.

            • joelim joelim 14 décembre 2009 23:51

              Excellente proposition. Mais plutôt irréaliste en l’état actuel de nos chers politiques.

              On peut aussi penser à limiter la taille des firmes.

              Et aussi, une voie plus réaliste pourrait être celle de la libéralisation de l’information concernant les entreprises. Chaque produit pourrait alors être comparé à d’autres de même valeur en fonction de critères éthiques, sociaux, ou tout ce qui importe au consommateur. Je pense que cette révolution se fera naturellement. Mais les boîtes éthiques seront évidemment combattues à mort par les futures perdantes...

              • herve herve 15 décembre 2009 07:39

                « Irréaliste en l’état actuel de nos chers politiques » ? Il n’est pas besoin de faire appel à eux pour mettre en place un tel dispositif. Il suffirait d’une petite entreprise (je suis d’accord avec vous sur la taille des entreprises.. « small is beautiful ») dont l’objet serait de promouvoir un tel indicateur et d’attribuer des notes aux entreprises.


              • ObjectifObjectif 15 décembre 2009 00:21

                Bonjour,

                Je crains qu’il n’y ait un problème de perception des ordres de grandeur et de la nature même des problèmes.

                Vu de la lune, au télescope, on voit pas mal d’animaux, dont beaucoup de troupeaux de bipèdes.

                Les bipèdes sont les seuls qui obéissent à d’autres animaux bipèdes, mais il est difficile de savoir pourquoi.

                Si on analyse, avec le traducteur universel, les ondes de pression produites par ces bipèdes, on voit des signes de colère, de tristesse, surtout dans l’hémisphère à gauche de l’équateur en regardant dans le sens de rotation de la terre.

                Pourtant les températures sont normales, les plantes poussent, il y a de la nourriture et de l’eau pour tous : que se passe-t-il ? On dirait qu’ils savent travailler le bois, la pierre, métal, le verre, et un peu les ondes électromagnétiques : où est le problème ?

                On entend parler de patrimoine, de salaire, de monnaie, de prêt : rien de connu ou de compréhensible : à quoi ces mots servent-ils ? Et pourquoi ces bipèdes sont-ils toujours soumis à d’autres bipèdes ?


                • herve herve 15 décembre 2009 07:46

                  « Et pourquoi ces bipèdes sont-ils toujours soumis à d’autres bipèdes ? » Ne serait-ce pas en raison d’un trop grand pouvoir détenu par les uns ? Mais nous autres, petites fourmis ouvrières, avons, à nous toutes réunies, un pouvoir économique immense.

                  Merci pour cette parenthèse poétique.

                • ObjectifObjectif 15 décembre 2009 08:36

                  Bonjour,

                  Mais c’est loin d’être seulement poétique.

                  Vous dites « Ne serait-ce pas en raison d’un trop grand pouvoir détenu par les uns ? »

                  Quelle est cette notion de « pouvoir détenu » ? Si ce n’est la croyance des autres ? Artificielle et sans fondement, surtout vu de la Lune...

                  Tout part de là.


                • perlseb 15 décembre 2009 19:37

                  Quelque part, ObjectifObjectif a un peu raison.

                  C’est la cupidité des gens qui les rend esclaves. Et si pour manger il faut se prostituer, et bien plutôt mourir. Donc le pouvoir n’est effectif que sur les gens cupides (soit 99,9 % des gens, non ?).


                • ObjectifObjectif 16 décembre 2009 10:59

                  Bonjour,

                  Dans le mot « cupide », il y a une connotation de jugement négatif. Il ne s’agit pas de juger mais d’observer.

                  Je parlerais plutôt de peur de manquer. Quelle mère ne ferait pas beaucoup pour permettre à ses enfants de ne manquer de rien ?

                  Si je disais que le patrimoine, c’est la barrière autour des ressources pour moi et mes enfants, que personne ne doit toucher : cela vous parle ?


                • perlseb 16 décembre 2009 16:44

                  C’est vrai. Dans cette société de déglingués matérialistes, les gens ont tous peur de manquer de choses futiles.

                  Par contre, il n’ont pas peur de manquer d’honneur ou d’esprit.

                  S’il fallait revenir aux sources, effectivement tout animal doit défendre un territoire pour vivre et se reproduire. L’homme ne déroge pas à cette règle (besoin d’un territoire aussi, même si son organisation ne lui impose pas qu’il soit continue et protégé par lui-même). Mais son organisation, justement, permet à certains d’avoir un territoire qu’ils ne pourraient pas défendre seuls (ils sont aidés par la police pour posséder un territoire si vaste) et interdit à d’autres de posséder un territoire qu’ils pourraient défendre (car l’organisation ne les définit pas comme propriétaires).

                  La nature n’est pas très juste, mais l’organisation humaine (ou société) est encore plus injuste et permet des écarts immenses et que la nature interdit. Pour moi, l’homme avec son organisation, a inventé une jungle encore plus injuste que ce que la nature avait créé. Sa société est une régression sociale par rapport à la nature. Seule la technique fait oublier cette régression.

                  Parlez de votre confort si vous voulez, que l’on obtient par piston, après tout, tout le monde fait pareil... Mais surtout, ne regardez pas ceux qui sont honnêtes et évitent par principe le piston. On s’aperçoit que si l’on ne se prostitue pas dans cette société, au sens large du mot prostitution, elle est très très dure. Et elle le sera de plus en plus. Apprenez à sourire à vos enfants... perso, j’en n’ai pas.


                • rocla (haddock) rocla (haddock) 15 décembre 2009 07:42

                  Et pourquoi ces bipèdes sont-ils toujours soumis à d’autres bipèdes ?

                  passequisont bi-bêtes ..


                  • colza 15 décembre 2009 10:44

                    Tant qu’à rêver, on pourrait rêver que tous les dirigeants d’entreprises voient leur salaire indexé sur le chiffre d’affaire de leur boite (comme c’est le cas pour les PME) et non sur la capitalisation boursière de l’entreprise.
                    Gros chiffre d’affaire = gros salaire. Chute du chiffre d’affaire = chute du salaire.
                    Et suppression des stock-options et des divers golden hello et golden parachutes.


                    • Ecométa Ecométa 15 décembre 2009 11:06

                      Tant que l’on considèrera, ce qui se fait d’ailleurs à gauche comme à droite…tout le monde parle de création de « richesses économiques » ; tant que l’on considèrera que l’économie est un système de création de richesses on ne s’en sortira pas !

                      La richesse est quelque chose qui se garde jalousement, qui, même, et surtout, ne se partage pas ! Elle n’est pas le résultat d’un processus de production (une des fonctions de l’économie) mais celui d’une capitalisation accumulatrice : d’une accumulation de biens ! Une accumulation de biens, non pas de consommations qui font le plus gros de l’économie… mais de biens « durables » ( ?), mêmes transmissibles, ceci, de plusieurs façons : aliénation, échange, transmission de patrimoine !

                      Nous produisons et nous consomment : l’économie c’est nous ; il convient de garder cela à l’esprit ! L’économie, c’est-à-dire « Nous », produit des biens et des services que nous achetons et que nous consommons assez rapidement généralement, même de plus en plus rapidement. La constitution de richesse, la capacité d’accumulation de richesse, ne concerne qu’une petite minorité par le nombre mais une grande masse de biens, plus ou moins durables, possédée par cette minorité !

                      L’économie n’est donc pas un système de création de richesses, mais, et plus simplement, de « satisfaction des besoins » : besoins en tout genre, individuels comme collectifs !

                      Voyons déjà l’économie, et surtout la science économique, ou plus exactement, les sciences économiques car elles ont pléthores… comme autant de moyens mis en œuvre ; voyons la chose économique sous cet angle, et non sous celui de « création de richesses » et peut-être que les choses changeront !

                      Imposons également que l’« Ethique de Kant » soit inscrite dans toute « Constitution républicaine et démocratique » digne de ce nom !

                      « Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée par ta volonté en une loi universelle » et non individuelle ou personnelle ».

                      « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité en toi-même et en autrui comme une fin et jamais comme un moyen ».

                      « Agis comme si tu étais législateur et sujet dans la « République » des volontés libres et raisonnables ».


                      • poetiste poetiste 17 décembre 2009 17:15

                        @ ecometa

                        Qui croît ?

                        Notre président de la République ne comprend pas la croissance zéro et traite d’égoïstes ceux qui la prônent. Il leur oppose le développement durable.
                        Dans les faits, la croissance zéro au sens le plus détestable du terme existe déjà, c’est le chômage et l’exclusion. Elle nous est imposée cette croissance zéro là ! Et par qui, s’il vous plaît ? Et c’est le zéro du zéro !
                        Monsieur le président de la République voudrait donc nous confiner dans un système de croissance zéro dont nous ne pourrions nous échapper alors que notre croissance zéro à nous est un aménagement, une réclamation de bonne vie et de survie.
                        De plus, nous qui sommes exclus, c’est par cette pensée pacifique de la croissance zéro que nous apportons une réflexion à un monde de gaspillage et de dysfonctionnements dont il n’est plus à démontrer l’absurdité.
                        Notre croissance zéro est entreprenante et positive ; elle s’exprime dans le respect de la nature et de ses ressources, elle est un frein à la gabegie, l’antidote des spéculations sans conscience et de l’usage de l’argent sale.
                        Monsieur le Président de la République, laissez les exclus s’exprimer. Refuser les idées et concepts de la base, c’est aussi insolite que de vouloir construire le sommet de la pyramide en y excluant la base.
                        Si la France n’est pas capable d’éviter que de petites gens se retrouvent impitoyablement à la case zéro, qu’elle leur donne au moins une chance de survie, c’est-à-dire qu’ils se concertent et se prennent en charge en un nouveau style de vie.
                        La bonne clef est là mais quand on a une obsession du profit et de la compétition dans la tête, on ne peut pas comprendre. Le sommet doit tout à la base. Les valeurs de la base sont aussi respectables que celles du sommet. L’une ne doit pas juger l’autre si l’on veut avancer.
                        Il s’agit d’arrêter une croissance aveugle, qui incite aux jeux d’argent, à la spéculation sur les salaires de la base. Le système conduit à la crise, à la guerre. On le sait mais on veut l’ignorer. Trente pour cent d’argent sale dans ces spéculations financières.
                        La croissance zéro, c’est la reprise d’un idéal de vie qui stimule la réflexion et l’imagination à partir d’un retour au naturel. C’est une erreur politique de juger et condamner ce mouvement. Il est propre à assainir le climat, à donner une chance aux plus démunis.
                        Nous ne voulons pas d’une croissance zéro qui mène à la rue ; à la mort mais celle qui mène à l’espoir, à la vie.
                        Imaginez un boxeur ayant pris une tannée gigantesque sur un ring, sorti des cordes. Vous voudriez le refaire remonter sur ce ring ? C’est irréaliste pour le moins. Donnez au chômeur, à l’exclu, de revoir entièrement la copie de sa vie et il se tirera d’affaire.
                        La croissance zéro ne fera pas croître financièrement mais moralement pour redonner à ce pays des valeurs perdues. La croissance zéro, c’est une renaissance, une reconnaissance des plus petits. C’est là une question de dignité.
                        Noël ! Notre civilisation est basée sur ce principe de la reconnaissance du plus petit. Nous avons exalté les principes de liberté, d’égalité et de fraternité.
                        Est-ce que la grande bouffe est vraiment indispensable au développement durable ? De toutes manières, nous n’y participons pas. Trente deux salariés de la croissance de télecom orange ne pourront pas y participer non plus.
                        Mais c’est dingue comme on peut se laisser « avoir » pour ne plus « être », pour vivre en un monde de représentation. Hé ! T’as vu ma bobine à la télé et comme j’ai bien défendu ma chapelle !
                        Laissez vivre la croissance zéro et vous serez heureusement surpris, Monsieur le Président. La diversité, c’est aussi la différence de pensées, de critères selon ce que l’on vit et à quelle échelle sociale. Tant que l’on ne sera pas indigné de voir des personnes mourir à la rue, on ne comprendra pas Noël, la rigueur du solstice d’hiver et la résurrection, on ne comprendra pas le sens de la croissance zéro.
                        A.C
                         


                      • Brice MATINGOUT 7 janvier 2010 17:17

                         L’homme occidental accumule les richesses de la terre pour lui seul. Ce qui appartenait à tous, pour la survie de toute l’humanité est devenu la propriété de quelques uns. En effet, 90 % de la richesse du monde est propriété exclusive des 10 % d’habitants de la terre. 95 % parmi eux vivent en Occident. Pendant ce temps, un enfant meurt de malnutrition toutes les 5 minutes dans le monde. Une indifférence choquante. Ces riches et fiers de l’être à eux seuls peuvent résoudre le problème de la pauvreté dans le monde. Au lieu de cela, ils accumulent sans cesse pour faire de leurs enfants des héritiers « heureux ». Encore une vision trop occidental du bonheur. Un bonheur insolent. Comment expliquer le nombre très élevé de suicidés, stressés, angoissés, névrosés et autres formes de maladies de même nature en Occident si le bonheur était lié à la possession des biens  ? Dans sa cupidité, il a détruit en lui ce qu’il y avait de précieux en l’homme : L’énergie d’amour. Il a réduit les autres en producteurs. Lui affectant un salaire minimum pour des besoins minima. Partout où l’impérialiste est passé, il a modifié les rapports que l’humanité avait avec la nature. Il a soumis la nature à ses caprices devenant maître et possesseur selon les mots de F. BACON. Il faut à tous prix transformer la nature peu importe sa forme finale. La dominer. Le but est claire. Amasser, encore amasser les trésors de la terre. Devenir riche. La richesse à ses yeux confère la puissance. La puissance à son tour confère le bonheur. Le bonheur. Pour y arriver, la fin justifie les moyens. Pour faire de l’Allemagne-Europe une grande nation, Hitler n’hésita pas à massacrer les juifs pour leur soutirer toutes leurs richesses. C’était, pensait-il le moyen le plus efficace. Dans la vision du cupide, l’argent passe avant l’homme. Or, en faisant du mal à l’homme, on fait du mal à la nature, à l’environnement car l’homme est une partie de la nature.
                         Dans la vision orientale de l’homme, il est une partie de la nature. Pour n’avoir pas compris cette verité, le cupide occidental a tout détruit autour de lui et loin de lui. La forêt de la cuvette congolaise va disparaître. L’Amazonie connaît le même sort. C’est la puissance de la vision utilitariste qui gouverne le monde. Tout doit rapporter. Dans les années 70, la France a besoin de la main d’oeuvre africaine, il faut aller les chercher. Les années 2000, plus besoin de la main d’oeuvre, l’homme africain devient l’immigré qu’il faut traquer comme un méchant lion au milieu des loups. Lors de la première et la deuxième guerre mondiale, il a fallu mobiliser des milliers d’africains pour sauver la métropole contre l’Allemagne,l’ennemie. Aujourd’hui, au nom de l’amitié franco-allemande soutenue par l’union européenne, SARKOZY fait surveiller les frontières européennes contre des africains, ennemis. L’histoire a t-elle un sens ? Les autres ne sont importants que s’il a besoin d’eux. Le despote-spoliateur, devenu propriétaire et reconnu comme tel, imposa des lois pour le protéger et mit toute l’armée et la police à son service pour arrêter toute tentative de remise en cause de son autorité et de sa propriété. Les tribunaux devaient juger en sa faveur. ROUSSEAU dira « les lois sont faites pour les fripouilles ». Les sujets devenaient des machines de production des biens du chef ROI ou Seigneur. Il a le droit de vie ou de mort sur les autres. C’est ce que K. MARX appellera « l’exploitation de l’homme par l’homme ». C’est la naissance de l’esclavagisme. L’homme fut privé de tous ses droits et liberté sauf celui de respirer, une bête de somme dont la seule mission est de travailler, toujours travailler. Et, quand les Indiens ne pouvaient accomplir la tâche, il n’hésita pas à aller chercher de robustes hommes en Afrique pour un voyage sans retour vers les Amériques. La satisfaction tirée de cette exploitation par le despote devenu impérialiste est totale. Car le bénéfice dépasse toute estimation. Le Nègre, sa femme, leurs enfants nés et à naître sont propriétés exclusives du maître. Dans les sociétés beaucoup plus anciennes comme la Grèce antique, les archéologues ont retrouvé les traces de l’existence des esclaves, plusieurs siècles avant J. Christ. Nous ne citerons pas les Hébreux en Egypte tant qu’ aucune de leurs traces ne seront trouvées par les archéologues. Dans tous les cas, partout l’homme est dans les fers au profit de son propriétaire dont la seule motivation est d’accumuler des biens.

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