Pétrole : la vraie priorité.

Depuis le début du mois de janvier, le prix du baril de pétrole a augmenté de plus de 60% et il atteindra bientôt 70 dollars en attendant d’approcher les 100 dollars. Cette évolution, provoquée essentiellement par les besoins de l’économie mondiale en énergie, générés notamment par la croissance chinoise et indienne et par la concentration des sources d’approvisionnement dans des régions à fort risque politique, est inéluctable. Le monde n’échappera pas à la perspective durable d’un pétrole de plus en plus cher et ne peut que la prendre en compte.
Dans notre pays, la réponse à cette situation que le débat politique, stimulé et inspiré par les interviews télévisuels des Français rentrant de vacances, des routiers et des marins-pêcheurs, met en avant, rétablir la TIPP flottante, est à la fois dérisoire et inappropriée. Pour l’instant, le gouvernement n’a pas encore cédé à cette tentation démagogique.
La vraie priorité aujourd’hui n’est pas de rendre la hausse du pétrole transitoirement moins douloureuse, mais comme je l’écrivais le 4 juillet dernier dans une note sur les actions souhaitables de la politique économique, un intense programme de recherche et d’initiatives dans le domaine énergétique, à l’image de ce qui fût fait dans les années 1970 dans notre pays, s’impose à la fois pour satisfaire aux exigences de réduction des émissions, dérivées de l’accord de Kyoto et pour réduire l’impact de la hausse des prix du pétrole dont tout laisse penser qu’elle sera durable. Ce programme devrait être massif et porter sur la production et l’approvisionnement en énergie autant que sur les économies d’énergie dans le transport, l’habitat et l’industrie.
S’il faut à toute force utiliser à autre chose qu’à réduire l’endettement, les ressources fiscales supplémentaires, générées par la hausse du prix du pétrole, c’est à un tel programme qu’il faudrait les affecter. C’est le moment ou jamais de changer de braquet dans un domaine où depuis de trop nombreuses années, on joue petit bras alors qu’aucune autre action possible de politique économique ne répond mieux et simultanément aux trois objectifs qui s’imposent à elle, restaurer la croissance, rétablir la balance commerciale et assurer la stabilité économique, sans oublier qu’elle permettra de surcroît de consolider l’un des points forts de la France dans le monde, l’industrie de l’énergie.
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