PME-Grandes Entreprises, le couple malade de l’emploi*
L’emploi, toujours l’emploi, un refrain ressassé depuis 40 ans, souvent pour se donner bonne conscience.
Arrêtons de tourner autour du pot ! En France, l’emploi viable se raréfie. Sous l’effet de la mondialisation, les grandes entreprises compressent inexorablement leur personnel. De leur côté, PME et TPE, par trop prisonnières d’une trésorerie chancelante et de charges sociales atrophiées, en créent peu. Dès lors, la messe est dite. A ce rythme, viendra le moment où se comptera par famille un seul emploi stable, ce qui est la règle dans beaucoup de pays.
Loin des vœux pieux, si l’on souhaite vraiment inverser la tendance, balayons d’abord devant notre porte en refondant ce couple de faux amis, grandes entreprises et PME ! Certains soutiendront que tout a déjà été entrepris. Plutôt de l’enfumage ! Un exemple, dans le cadre du pacte PME, les grandes entreprises sont encouragées à faciliter l’accès de leurs achats à des PME. Seulement voilà, aucune obligation sous forme de pénalité n’est exigée. Que fait donc l’Etat qui est pourtant actionnaire de beaucoup de ces entreprises ? Et si d’aventure il ne serait pas ou plus, ne les a-t-il favorisé par des aides, des exonérations, des dispositions avantageuses ? N’entre-t-il pas dans son rôle d’exercer son autorité en imposant un volet financier contraignant pour les obliger à travailler avec les PME.
Certains s’offusqueront qu’il soit porté atteinte à leur liberté de gestion. Peut être pas. Par exemple, les fournisseurs d’énergie sont déjà tenus de faire réaliser à leurs clients un quota d’économie d’énergie sous peine de pénalité. Face à cette perspective, ils s’exécutent bien plus favorablement qu’ils ne le feraient autrement et ce pour une raison évidente, ils fidélisent leurs clients par les économies ainsi générées.
Le choix de jouer en solo est bien moins efficace que d’agir en horde. Prenons le cas d’EDF. Au lieu de perdre jour après jour des clients et de se retirer tête baissée du CAC 40, meilleure stratégie eut été de s’allier avec des PME, équipementiers ou entreprises de services, en leur ouvrant ses fichiers, son réseau afin de construire ensemble l’offre de demain.
Deuxièmement, l’adossement financier. N’est-il pas malheureux de constater que beaucoup de PME réduisent leur voilure faute de moyens financiers ? Plutôt que de quémander de l’argent à des banques à la prodigalité rare, ne conviendrait-il pas mieux de favoriser une synergie financière entre grandes entreprises et PME toutes les fois que ces dernières opèrent dans le même secteur ? Là encore, nul résultat ne pourra être obtenu sans contrainte. Nullement s’agit-il de refréner la nature gourmande des actionnaires mais plutôt de leur donner le sens des perspectives : derrière de vaillantes PME se cachent de bon millésimes ; au gré de cet accouplement, les grandes entreprises accorderont davantage leurs coûts fixes à la réalité des marchés.
Sans doute les règles européennes comme les engagements internationaux de la France s’opposent-ils au renforcement du pacte PME, dans ce cas, nulle honte à se prévaloir d’un nationalisme raisonnable, celui de redensifier le tissu industriel de la France, de relancer l’emploi, cette fois, pour de vrai.
François de la Chevalerie et Jean Pierre Duport, entrepreneurs
Joseph Agache, Maire de Saint-Martin-du-Tertre
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