Pour les 20 ans de l’euro : en sortir et vite ! Les Français dénoncent l’Euro comme responsable de la baisse du pouvoir d’achat
Il y a tout juste 20 ans, les pièces et billets en Francs disparaissait au profit des euros. Ce vingtième anniversaire n’est cependant pas , quoiqu’en dise la propagande que vous entendrez ces jours- ci dans les médias des milliardaires – la date du passage à l’euro. La monnaie unique est en réalité issue de l’Acte Unique, un traité remontant aux années 1980, validé par un vote à l’Assemblée du 20 novembre 1986 pour ce qui concerne la France de concert par la droite (UDF et RPR et les sociaux démocrates du PS ) avec le soutien tacite de l’extrême droite (le FN s’était asbtenu) et rejeté uniquement par les communistes. Un clivage de classe identique à celui observé pour le traité de Rome en 1957. Le traité de Maastricht a concrétisé le projet de monnaie unique en 1992, traité qui n’a pas obtenu un vote majoritaire des inscrits (13 162 992 oui soit 34% des électeurs inscrits contre 12 623 582 votes non) et dont le oui n’est arrivé en tête que de 539 410 voix soit 1,4% du corps électoral. Les taux de conversion sont fixés au 31 décembre 1998 sur la base de l’unité de compte ECU entrait en vigueur en décembre 1995 qui marque en réalité la véritable entrée complète dans la monnaie unique. La mise en œuvre directe dans les opérations financières de l’euro est intervenue le 1er janvier 1999 dans les 11 pays de la zone euro.
Les Français dénoncent l’Euro comme responsable de la baisse du pouvoir d’achat
On se souvient que la campagne de propagande en faveur de l’Euro avait mis en avant deux arguments populistes forts :
- le premier de l’ordre du symbolique « vous n’aurez plus besoin de changer votre monnaie pour voyager en Europe ». Un argument évidemment ridicule tant par le fait que changer sa monnaie dans la vie quotidienne était évidemment plus impactant que la changer lors de rares voyages, et que justement cet « avantage » ne concernait que la bourgeoisie pouvant s’offrir des voyages à l’étranger… Au demeurant, le taux de change de l’euro a été aligné sur celui du Deutsch Mark à 1 euro pour 2 Marks. Tandis que les Français ont dû eux se plier à la division par 6.55957. En pratique, un récent sondage de MoneyVox confirme que ce changement continue d’handicaper la majorité des Français. Ils sont 51% à continuer à faire la conversion, dont plus d’un quart souvent, tout particulièrement évidemment pour les plus de 35 ans.
- le second plus économique : » Nous gardons les prix stables et votre monnaie sûre » tel était le slogan de la Banque centrale européenne donc c’est le slogan officiel.
En réalité l’expérience populaire, forte de la réalité des faits et de l’allégement du porte-monnaie a vite pu constater ce qu’il en était de cette fausse promesse pour ce qui concerne les travailleurs : le passage à l’euro s’est traduit en France par une inflation réelle galopante en terme de diminution drastique du pouvoir d’achat. Certes la valeur de change de l’euro a garanti aux capitalistes et tout particulièrement aux rentiers un taux de change favorable par rapport au dollar. Cependant la baguette de pain ne s’achète pas en dollars… Il est ici utile de rappeler l’article de Georges Gastaud, paru en juin 2015 dans la revue Étincelles, intitulé L’euro, monnaie crypto-protectionniste de l’Axe Washington-Berlin
Et actuellement, très officiellement l’inflation est mesurée à +4,9%. Très très au-dessus de l’évolution des salaires !
De fait, les Français sont convaincus et ils ont raison que l’Euro a amplifié l’inflation. Ils sont 51% à répondre en être tout à fait persuadé selon un récent sondage Yougov pour le site MoneyVox. 75% sont convaincus que le passage à l’euro a fait grimper les prix.
Les propagandistes eurolâtres claironnent que depuis 2002 l’indice des prix à la consommation de l’Insee n’a augmenté que de 1,4% en moyenne annuelle, ce qui représente tout de même une augmentation de 34,5% sur la période. Les réalistes constatent eux d’abord l’augmentation bien réelle des prix des biens de consommation réels, c’est-à-dire autres que la baisse des prix des biens tels que l’informatique : alimentation, énergie, logement, transport… Ils constatent aussi combien l’euro, par le dumping social qu’il entretient avec la libre circulation des biens, des capitaux et des travailleurs, a fait pression à la baisse sur les salaires. D’où un effondrement du pouvoir d’achat.
De fait le pas spécialement gauchiste Centre de politique européenne a calculé qu’à cause de l’euro, en 20 ans, chaque Français a perdu 56 000 €
Ce n’est donc pas tant la hausse des prix que la baisse des salaires et le chômage qu’il faut reprocher à l’euro.
L’euro, c’est la désindustrialisation et le chômage
Comme nous le montrions dans un article récent, l’effet de l’Union Européenne et de l’euro c’est la désindustrialisation massive de la France. Un choix politique. ( à lire ici)
Un des symptômes flagrants de cette fermeture massive des usines est la diminution de la production automobile. Avec à la clé le chômage de masse pour des millions de travailleurs de la classe ouvrière (lire ici)
C’est donc là aussi une réalité et pas un « sentiment » comme le disent les biens pensants – y compris dans les cénacles proches du Parti de la Gauche européenne ou de la Confédération européenne des syndicats stipendiés à millions par la Commission européenne arrosant ainsi notamment les cercles dirigeants du PCF et de la CGT désormais convertis à l’euro.
On comprend donc mieux pourquoi après avoir été résolument opposés à toutes les étapes de la construction européenne avec leur parti politique, le parti communiste, et leur syndicat de classe la CGT, les ouvriers et les employés sont ceux qui sont massivement opposés à l’UE et à l’Euro. Et ont ainsi été le moteur du vote NON majoritaire de 2005, décision démocratique majoritaire d’abrogation par les urnes du traités de Maastricht et donc de l’Euro. Un vote censuré par le parti maastrichien unique réunissant droite et extrême droite. Avec des Le Pen- Zemmour- Macron -Jadot et Taubira sussurant à l’unisson pour complaire au patronat qu’ils sont contre le frexit, pour l’Union européenne et rester dans l’euro.
À l’inverse, les militants franchement communistes, avec le PRCF, continuent de porter haut et fort la défense des intérêts de classes des travailleurs. En se battant pour le frexit et la sortie de l’euro. Et ainsi imposer une alternative rouge et tricolore, profitable pour la France et ses travailleurs mais aussi plus largement en ouvrant ainsi de vraies perspectives révolutionnaires à l’affaiblissement du capitalisme mondialisé et donc à la coopération internationale dans l’intérêt mutuellement et solidairement profitable des travailleurs. Rejoindre la campagne emmenée par Fadi Kassem avec le PRCF, c’est ainsi porter cette dynamique d’avenir, et refermer au plus vite cette sombre période ouverte par la plongée dans l’euro, euro destruction des conquêtes sociales et démocratiques.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
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