Pour une vraie réforme fiscale et un pays plus compétitif
Pourquoi notre pays a besoin de réformes structurelles
La réforme de l'ISF est prévue d'ici cet été... Il sera remplacé vraissemblablement par l'IRF, Impôt sur le revenu de la fortune... Les seuils d'entrées fixés à 790 000 euros seraient donc remontés à 1,3 million d'euros.
A mes yeux, c'est une rustine sur une jambe de bois.
Alors même qu'un sondage révélait que 56 % des français étaient favorables à la séparation conjoite de l'ISF et du bouclier fiscal, selon un sondage CSA les politiques n'ont pas le courage d'agir et se montrent encore plus archaiques que le peuple.
Le fait de posséder une maison à Suresnes de 1,5 million d'euros, héritée de ses grands parents qui l'ont achetée à l'époque, fait de vous un homme riche.
Ce pays, enfin les élites surtout, ont un grand problème avec la richesse, l'argent.
Rappelons deux choses :
Premièrement, nous ne sommes plus seuls. Les autres pays européens, y compris la Suède, ont aboli leur ISF, qu'ils soient dirigés par des socialistes ou des conservateurs, pour une raison simple : efficacité et concurrence fiscale.
Il faut toujours rappeler que les pays de l'Est, qui sont nombreux, et la Russie, ont mis en place des impôts uniques appelés Flat Tax, à des taux compris entre 10 et 20 % d'împôts. Autrement dit, un riche russe, tchèque, polonais, roumain, serbe, ne paiera jamais au delà de ces taux. A côté de ça, la législation concernant les entreprises est très avantageuse ( on peut en voir un avant goût ici et encore ici.
Ainsi en Europe de l'Ouest, la plupart des pays, y compris l'Allemagne, s'adaptent à cette nouvelle donne et réduisent leurs charges, leurs impôts. Schroder, on se souvient, a commencé, et Zapatero en Espagne, a pris la suite, en réduisant les impôts et charges.
En France au contraire, on entend même des politiques décréter que l'exil fiscal, n'existe pas, que les délocalisations pour des motifs économiques, n'existent pas. Par ailleurs, ils sont convaincus qu'une entreprise réagira de la même façon, qu'elle soit taxée à 10 % comme à 70 %. Du coup, ils se disent : ben tiens, on va lui prendre 70, ça fera plus de recettes ! Et c'est comme ça qu'on entraîne des délocalisations en pagaille...
Pourquoi un français, même patriote, accepterait-il qu'on lui prenne 85 % d'impôts, quand il sait qu'en achetant une maison à Prague par exemple, il ne paiera que 12,5 % d'impôts ( source : Commission européenne ) ?
Pourquoi un entrepreneur français, même patriote, accepterait-il de payer 50 % de charges sociales alors même qu'en Irlande ou en Angleterre, il ne paiera que 10 % ?
Pourtant, c'est du bon sens !
A ceux qui prétendent vouloir imposer une harmonisation fiscale à nos partenaires européens, je leur dis bon courage ! Pour mettre d'accord 27 pays à adopter un modèle qui a créé des millions de pauvres, de chômeurs, des ghettos en pagaille, de l'insécurité, sans même parler du déclassement social, la fuite des cerveaux... mais de qui se moque-on ?
Deuxièmement, les politiques disent : si on supprime l'ISF, on perd 4 milliards. D'abord, c'est faux, car les ménages, quels qu'ils soient, ne vont pas mettre cet argent dans un coffre mais l'investir, le dépenser, ce qui se traduira en TVA, par ailleurs.
Ensuite, LA vraie question : combien coûte à l'économie française l'ISF ? Combien coûte à l'économie française le niveau record des charges sociales, des prélèvements obligatoires ?
Selon des études réalisées par Bercy mais aussi par des économistes indépendants, l'Etat perdrait 7 à 10 milliards d'euros chaque année, 200 milliards si on cumule depuis Juppé, d'où l'absurdité totale de cet impôt. Et là on parle uniquement des centaines de milliardaires qui sont partis créer des entreprises ailleurs, en Belgique, en Angleterre...
Mais il y a un autre chiffre que l'on aura jamais : celui de tous les jeunes, tous les cadres, qui se sont expatriés pour... créer leur entreprise, réussir et devenir riches, alors qu'ils ne l'étaient pas avant de partir.
Rappelons qu'il y a 600 000 français rien qu'à Londres, environ 300 000 au Canada, aux USA, qu'il y en a de plus en plus en Australie, en Nouvelle Zélande, dans les pays émergents comme le Brésil, la Chine. Bref, des français souvent très brillants, très qualifiés, talentueux, qui ont fait de grandes écoles, et qui partent, parce qu'en France, on leur dit qu'être riche, réussir dans la vie, c'est une maladie.
A mon sens, une vraie réforme intelligente, serait de supprimer purement et simplement cet impôt, et de mener parallèlement une vraie réforme de l'Etat, afin de mettre un terme aux gaspillages, à la gabégie publique qui règne au plus haut niveau, comme dans certaines collectivités locales. Par ailleurs, afin que le corps social accepte de telles réformes, il convient de s'assurer que les milliardaires donc, paient bel et bien 50 % d'impôts et non moins de la moitié comme on l'a vu dans l'affaire Bettancourt, grâce aux niches fiscales. Il me semble donc juste que les niches fiscales à ce sujet soient totalement supprimées, afin de s'assurer qu'un riche contribuable paie l'impôt qu'il doit payer. Par ailleurs, il me semble tout aussi juste que tous contribuent, même de manière symbolique, au paiement de l'impôt, notamment l'impôt sur le revenu, qui à l'heure actuelle, n'est payé que par un français sur deux. Il convient donc d'élargir l'assiette de cet impôt et de réduire ses taux, afin de limiter au maximum les effets de seuil, pouvant décourager les plus motivés à passer d'une tranche à une autre.
Enfin, pour rendre nos entreprises plus compétitives, il faut revoir la réforme de la Taxe professionnelle, qui revient plus cher à certaines entreprises qu'auparavant, créer un nouveau barème concernant les charges sociales pour les entreprise selon leur taille : 8 % pour les TPE, 15 % pour les PME et 45 % pour les plus grosses, le tout couplé avec une réforme de notre marché du travail, actuellement en vigueur, ce qui créera de très nombreux emplois, donc de la richesse et favorisera notre croissance économique.
Bref, il ne s'agit pas seulement de réformer l'ISF, comme on le voit, mais de réformer en profondeur notre fiscalité, créer un nouveau modèle économique et social, qui concilie prospérité, forte croissance, performance économique, avec une forte protection sociale. Aujourd'hui, en ces temps de mondialisation, nous n'avons plus le droit à l'erreur.
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