Deuxième économie mondiale, la Chine est une priorité stratégique pour les entreprises françaises qui désirent exporter ou s'implanter à l'étranger. Selon l'économiste Angus Maddison, la part mondial du PIB chinois pourrait atteindre 23 % en 2030 alors qu'elle n'était que de 5 % en 1978. Être présent sur un des marchés les plus dynamiques au monde est donc devenu une nécessité. Déjà 2 000 entreprises françaises sont implantées en Chine, tandis que 10 000 qui y exportent.
Au 31 décembre 2009, le stock d'investissements directs français en Chine atteignait 12,3 milliards d'euros. Les entreprises françaises investissement majoritairement dans les activités où le pays dispose d'un avantage concurrentiel, c'est-à-dire l'ingénierie, l'automobile, l'énergie nucléaire et l'aéronautique.
L'économie chinoise a changé en ce début du XXIème siècle. "La Chine n’est plus un marché bon pour absorber la surproduction des entreprises occidentales ou a être l’usine du monde mais bel et bien avide de progrès, d’innovation et de consommation" notait Michel Jean, Associé et Secrétaire Général de KPMG, lors d'une récente
conférence du cabinet sur les investissements français en Chine.
Pour ce spécialiste de l'implantation d'entreprises européennes en Chine, il existe de grandes opportunités pour les entreprises françaises désireuses d'investir en Chine. "Pour réaliser les objectifs de son
12ème plan quinquennal – qui vise à transformer le modèle économique chinois d'un modèle de production à un modèle de consommation – la Chine a besoin d'expertise de technologie, de savoirs faire qu'elle ne possède pas. Les investisseurs étrangers [...] ont là encore de réelles opportunités" note Michel Jean.
Ce constat, Serge Blanchard le partage également. Partner chez OC&C Strategy Consultants, cet expert des investissements en Chine appelle à faire de la Chine la première priorité stratégique des entreprises qui souhaitent, d'autant plus qu'elle reste actuellement le seul pays où l'on peut s'implanter en espérant bâtir une position de leader. La France pourrait ainsi marquer des points dans l'énergie, les services tels que l'eau mais aussi chez les
entreprises de taille intermédiaire.
Pourtant, la Chine est encore trop souvent considérée comme un simple relai providentiel de croissance, comme une zone d'investissement et de profit à court terme. Or "la Chine n’est pas seulement une opportunité de marché, elle est aussi une composante stratégique de la compétitivité de nos entreprises" notait dès 2008 le
Livre Blanc des investissements français en Chine, une étude publiée par la Mission économique de l'Ambassade de France en Chine en partenariat avec la Chambre de Commerce et d'Industrie Française en Chine.
Une des raisons vient du manque de réciprocité dont fait encore preuve la Chine. Il lui faut d'avantage ouvrir son marché, d'autant plus que Pékin veille à canalyser l'investissement étranger vers les secteurs d'activité qui sont déficitaires en capitaux et en technologie. La Chine doit aussi renforcer ces normes de gouvernance, notamment dans la conformité des normes comptables.