L’INSEE a avancé de quinze jours la publication de ses statistiques. Avec 0,2% de croissance au quatrième trimestre, la France aura donc cru de 1,1% sur l’ensemble de l’année 2015, trois fois plus qu’en 2014. Mais ce chiffre cache plusieurs motifs d’inquiétude importants, comme il y a 3 mois.

Entre (faibles) objectifs atteints et nuages noirs
Bien sûr, le gouvernement affiche le 6
ème trimestre de croissance,
un redressement de l’investissement, qui a grimpé de 0,8% ce trimestre, une croissance qui atteint l’objectif du budget, le triple de 2012, 2013 et 2014. Mais cette vision des choses est sans doute trop optimiste, à plusieurs titres. D’abord, ce niveau,
conjugué à une mauvaise politique économique globale, ne parvient pas à faire baisser le chômage, et reste faible pour un pays comme le nôtre, surtout quand cette maigre croissance est aussi inégale qu’instable. Pire encore, l’analyse des chiffres du quatrième trimestre révèle des aspects inquiétants. En effet, le dernier trimestre de l’année, avec Noël, enregistre habituellement une contribution positive du commerce extérieur et une baisse des stocks. C’était
le scénario de 2012, 2013 et
2014.
Mais 2015 est atypique, avec une contribution négative du commerce extérieur,
d’autant plus inquiétant que sa contribution avait déjà été largement négative trois mois avant. Et, pire encore, les stocks ont fortement augmenté,
contribuant à hauteur de 0,5 point à la croissance. En clair,
le PIB aurait reculé de 0,3% au 4ème trimestre à stocks stables ! Cela est d’autant plus inquiétant que
le même phénomène a eu lieu trois mois avant puisque le PIB aurait également reculé de 0,3% au 3ème trimestre à stocks stables. Et le gonflement des stocks des deux derniers trimestres laisse penser que leur contribution sera négative dans trois mois, ce qui augure mal des chiffres du premier trimestre, alors même que notre commerce ne se redresse pas, même si consommation pourrait légèrement se redresser.