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Accueil du site > Actualités > Economie > Productivité : cela devient inquiétant

Productivité : cela devient inquiétant

La productivité continue de freiner nos économies. Toujours aucun redressement, malgré tout ce que l’on entend sur l’apport des nouvelles technologies et le soutien des politiques monétaires ultra-accommodantes. Or, sans productivité, point de salut.

« La productivité c’est faire mieux ce qui a déjà été fait ». Peter Drucker. Présenté comme cela, la productivité pourrait passer pour un caprice industriel, une bien délicate attention du producteur envers son produit, ou encore un ornement inutile. Pire, la productivité aurait même mauvaise presse, une presse qui fut d’abord récréative avec les Temps modernes de Charlie Chaplin, mais aujourd’hui une presse destructive associant la productivité aux méfaits de la production sur notre environnement.  

 

Mais la productivité c’est aussi autre chose. Elle est la raison principale à l’amélioration de notre bien-être (au moins matériel) au cours du dernier siècle. Elle constitue aujourd’hui le seul moteur de la croissance économique face au vieillissement de la population. Enfin elle permet d’imaginer des progrès techniques pour une croissance économique plus saine, conjuguant bien-être environnemental et bien-être en termes d’emploi. 

 

Or, les chiffres se suivent, se ressemblent, et restent inquiétants. Quelles que soient les sources récentes, (OCDE, FMI, Commission européenne, BRI, recherche académique) : la productivité du travail déçoit, partout :

 

  • Depuis près de 40 ans maintenant, la productivité croît toujours, mais de moins en moins vite : une croissance de la productivité réduite de moitié dans les économies développées de 2 % à 1 %, voire à 0 % dans certains pays (Italie, Japon…). Les économies émergentes ne sont pas en reste ; après avoir connu une période faste à partir des années 90, elles ont été comme anesthésiées par la crise de 2008.
     
  • Des chiffres d’autant plus troublants que ces 10 dernières années ont été marquées par une contribution extraordinaire des nouvelles technologies dans nos économies (Big Data – Machine Learning, Robotisation), et par des politiques de soutien sans précédent de la part des autorités (taux d’intérêt directeurs proches de 0 ou négatifs ; endettement publique à des niveaux records).
     

La productivité ?

La définition officielle est plutôt aride : la productivité se définit comme le rapport, en volume, entre une production et les ressources mises en œuvre pour l’obtenir. Tentons une autre définition : pour soulever de lourdes charges vous avez deux solutions, soit vous utilisez une grande quantité de personnes, soit vous utilisez une grande quantité d’idées provenant d’une seule personne… ainsi naquit la poulie. La première solution consiste à travailler beaucoup : on appelle cela le « travail » ; la deuxième à travailler mieux : on appelle cela la « productivité ».

 

L’histoire et la philosophie s’interrogent depuis longtemps sur ce qui sépare le travail et la productivité. Plutôt qu’une séparation, on parlera d’ailleurs d’une évolution de l’animal laborans vers l’homo faber (la condition humaine : Hanna Arendt). Plus tard, on s’interrogera alors sur les dérives possibles de l’homo faber en homo consumens (l’hyper – consommateur de G.Saad, ou P.P.Pasolini).

 

Les causes officielles possibles

40 ans de mystère : la productivité croît de moins en moins vite, partout. Une atonie qui relèverait presque de l’antinomie, au moment où deux ères nouvelles seraient censées propulser la productivité vers le haut : les nouvelles technologies et les politiques de soutien sans précédent. Nous dressons ci-dessous la liste officielle des explications possibles, des plus consensuelles aux plus farfelues.

 

  • Le progrès technique ou l’intensité capitalistique ? Ce sont en fait les 2 moteurs de la productivité du travail qui seraient en berne. La faible croissance du progrès technique s’expliquerait en partie par de moindres incitations des entreprises à innover (« barrières à l’entrée » liée à la rigidité des institutions par exemple,…), notamment celles qui se trouvent déjà sur la frontière dite technologique. La moindre intensité capitalistique (le rapport entre le stock de capital et le « travail ») s’expliquerait par une plus grande frilosité des entreprises à investir notamment depuis la crise de 2008.
     
  • La croissance exogène ou endogène ? 2 écoles de pensées pour comprendre la dynamique de la croissance économique, mais aucune qui ne réussit vraiment à expliquer la faiblesse de la productivité actuelle. La vieille école de la croissance exogène (Solow) propose qu’à long terme, l’essentiel de la croissance économique provienne du progrès technique, sans que l’on sache vraiment d’où lui-même il vient. L’école plus récente de la croissance endogène (Romer) propose que ce progrès technique soit lui-même auto-entretenu par le dynamisme de la croissance économique : il suffirait d’une étincelle, mais aujourd’hui elle ne serait pas là.
     
  • La productivité va bientôt accélérer, il faut juste se montrer patient. C’est la thèse développée par les optimistes, dont le représentant pourrait être Erik Brynjolfsson qui déjà au début des années 90 remarquait qu’il y avait comme un problème, mais qu’il ne fallait pas s’en inquiéter. D’ailleurs, il put s’appuyer sur un exemple vivant puisque quelques années auparavant (1987) Robert Solow en personne s’avança imprudemment en déclarant : « On voit partout que c’est l’ère de l’informatique, sauf dans les statistiques sur la productivité »…quelques années plus tard, l’économie américaine connut enfin une envolée de sa productivité (qui s’arrêta début 2000). L’idée serait donc que toutes les révolutions technologiques mettent un certain temps à se diffuser : c’est la différence entre une découverte et une innovation
     
  • La productivité est mal mesurée, elle serait en faite bien plus forte que celle rapportée par les différentes institutions. C’est la thèse notamment défendue par Philippe Aghion, fervent défenseur de la destruction – créatrice Schumpeterienne . Selon P. Aghion, la productivité des nouvelles entreprises ayant intégrées les dernières avancées technologiques serait mal – mesurée, alors que la productivité des anciennes entreprises disparaissant serait elle bien mesurée. En poursuivant le raisonnement, l’auteur en conclue que la croissance économique serait en fait bien plus élevée… et l’inflation bien plus faible.
     
  • Les faux positifs. En temps normal, les investisseurs et les entreprises discriminent entre les bons et les mauvais projets à l’aide du taux d’intérêt : en effet, si un projet est jugé risqué, on lui appliquera un taux d’intérêt élevé qui intègre une prime de risque plus forte. Mais lorsque les conditions de financement sont très accommodantes, comme aujourd’hui, la prise de risque est facilitée, et la discrimination entre les bons et les mauvais projets est moins forte. Dans ce dernier cas, on parle de faux positifs : ces investissements réalisés alors qu’ils ne devraient pas ; les faux positifs sont une notion bien connue dans les domaines médicaux, de la sécurité, ou de l’informatique.
     
  • Le monopsone. C’est le contraire du monopole. Un monopsone est un marché sur lequel un seul demandeur se trouve face à un nombre important d'offreurs. Le monopsone contemporain par excellence est Amazon, qui pèserait de tout son poids sur les prix appliqués par l’ensemble du commerce en ligne. Or, en faisant cela, l’avantage concurrentiel d’une entreprise ayant beaucoup investi par rapport aux autres entreprises a tendance à s’éroder : il n’y a plus assez de différence entre les prix appliqués. Finalement, l’incitation à investir diminue.
     
  • La productivité ne repartira jamais. Robert Gordon est le principal pourfendeur de la vue optimiste. Il propose que « l’arbre de la connaissance » a déjà livré ses fruits les plus faciles à attraper, et que désormais il sera bien plus difficile d’aller chercher les autres. Ainsi, les nouvelles technologies ne seraient pas une véritable révolution industrielle, alors que l’électricité ou la machine à vapeur en étaient une : « vous préférez avoir l’eau courante ou un IPhone ? ». Plus récemment, R.Gordon aurait aussi attribué la non-accélération de la productivité à d’autres facteurs, dont notamment l’éducation.
     
  • L’anomalie historique. Finalement, peut-être que la productivité n’est qu’un artefact de l’histoire. En effet, les bases de données historiques qui remontent très loin nous enseignent que la productivité (plus exactement le PIB par tête, ce qui n’est pas tout à fait pareil) n’est apparue véritablement qu’à partir de la révolution industrielle, soit vers la fin du 18ème siècle. Avant, c’est-à-dire la plus grande partie du temps, le seul moteur de la croissance économique était donc la force de travail, autrement dit la croissance de la population active.
     
     

Conclusion : sans productivité, point de salut

La faible productivité est un problème majeur pour nos économies et celles des futures générations.

 

  • Il est un problème car la productivité est devenue le seul moyen d’entretenir la croissance économique à venir. En effet l’autre moteur qu’est la force de travail est promis à une faible, voire nulle, contribution compte tenu du vieillissement de la population.
     
  • Il est un problème car la productivité conditionne l’évolution de notre bien être (matériel), autrement appelé le PIB par tête. Le PIB représenterait le gâteau produit par la population, et le PIB par tête (donc en grande partie la productivité) la part de gâteau distribuée à chacun.  
     
  • Il est un problème car sans productivité, le seul moyen de lutter contre la dégradation de l’environnement sera la décroissance économique, et donc la perte d’emplois. La productivité permettrait d’imaginer des progrès techniques proposant de nouvelles solutions.
     

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46 réactions à cet article    


  • Sozenz 8 octobre 2019 12:33

    on ne fait pas de productivité mais du productivisme ..

    la veritable productivité est en marche arrière puisque les produits sont moins bons et produisent beaucoup plus de déchets 

    on crée un environnement mortifère , pour l humain , mais aussi la faune et la flore


    • Le421... Refuznik !! Le421 8 octobre 2019 20:12

      @Sozenz
      En aparté, je constate que souvent, on perds un temps fou à cause de l’automatisation de services informatisés... Qui buggent !!
      Le brico d’à côté a un service carte bleue « diesel ».
      3 mn par client minimum !!
      C’est vrai qu’à Sarlat, beaucoup de poteaux sont équipés de la fibre optique.
      Pour les utilisateurs, reste à trouver des clampins pour raccorder à pas cher.
      Et là... En fait, du coup, c’est compliqué !!  smiley


    • perlseb 8 octobre 2019 21:11

      @Sozenz
      Tout à fait. En économie, on compte bêtement la productivité sur une « valeur » au moment de la vente par temps de travail. A aucun moment on ne tient compte de la durée de vie réelle du produit.
      Par exemple, si on produit 2 fois plus vite des machines à laver qui durent 2 fois moins longtemps, l’économie va mesurer un gain de productivité de 100% quand elle est nulle en pratique.

      Mais la productivité, la vraie (celle de produits « indestructibles » qui durent des décennies), dans un système vicieux comme le capitalisme, elle n’intéresse personne. Les entreprises se saborderaient et les travailleurs n’auraient plus de travail car ils ne sont pas maîtres de l’évolution de la durée légale du travail.

      En somme, c’est ce qu’il faudrait rechercher : moins travailler et bénéficier de la même chose, mais il faut changer de système, il faut autre chose qu’un système vicieux, condamné à polluer pour se maintenir en vie.


    • Désintox Désintox 8 octobre 2019 21:42

      @Le421
      Un jour j’étais chez un concessionnaire auto pour demander une pièce : le gars a bidouillé son ordi au moins 10 minutes pour me donner la réponse.

      Je crois que nous faisons tous ce constat assez régulièrement et on peut effectivement se demander si l’informatisation augmente vraiment la productivité.

      Là où je peux vérifier, je pense que non, mais on point de vue est forcément très partiel.


    • Paul Leleu 8 octobre 2019 23:01

      @Désintox

      d’accord avec vous... mais il me semble que la production de systèmes informatiques, même si ils ne servent à rien, doit gonfler les chiffres officiels de l’économie... d’ailleurs, la plupart des informaticiens ne servent à rien, c’est l’exemple de l’improductivité... la création réelle vient des inventeurs, c’est à dire que la part « littéraire » du cerveau doit être mise en oeuvre... hors, ce sont les « matheux » exécutants qui sont promus par le système... c’est un peu l’équivalent de l’inflation de la bureaucratie soviétique...

      en outre, on fabrique des systèmes informatiques de moins en moins cohérents les uns avec les autres... en effet, la course en avant va plus vite que la cohérence du réseau et des machines... il en ressort que les machines ne sont plus vraiment compatibles les unes avec les autres... c’est comme pousser une voiture avec les mains, ça fonctionne moins bien qu’une charette à bras...

      on nous parle aussi de ces pilotes d’avion qui ne savent plus piloter sans pilote-automatique... il en ressort que la « productivité réelle » baisse... en effet, un talent de pilote humain est supérieur à un pilote-automatique... (la baisse du niveau général de la population est à mon avis le premier facteur de baisse de productivité... et ça va pas s’inverser !)


    • pemile pemile 8 octobre 2019 23:09

      @Paul Leleu « la plupart des informaticiens ne servent à rien »

      Définissez les fonctions de ce « la plupart » ?

      La Machine est tellement « intelligente » qu’elle auto-produit ses évolutions ?


    • Sozenz 9 octobre 2019 06:57

      @perlseb
      merci pour votre commentaire
      je suis a 100% d accord avec vous


    • kirios 9 octobre 2019 12:01

      @Sozenz
      tout est dit !
      bravo !


    • izarn izarn 9 octobre 2019 13:13

      @Sozenz
      On fait de la camelote, parce que la productivité est arrivée à saturation. Donc, il faut les modes, et les bidules obsolètes au bout d’un an...
      En fait le problème ; c’est la demande.
      Pour forcer la demande on fait de la camelote.
      Donc le problème ce n’est pas productivité insuffisante !
      Quand j’ai pas faim, je me force pas à manger !


    • mmbbb 10 octobre 2019 17:20

      @Sozenz c est vrai , lorsque vous achetez un bidule , on vous propose une garantie supplémentairen payante évidemment . C est assez extraordinaire .
      l auteur n a jamais fait les chantiers . Le BTP , une tres grande productivite ou plutot productivisme A Lyon , un batiment en demi cercle place dite Dupont , est sous filets Les pavements ne tiennent pas alors qu il avait ete a peine fini J appelle cela le syndrome du filet , ce n est pas rare Le nouvel Opera de Paris n a pas echappe a la regle 
      Place des Terreaux refaite entièrement , elle a passe a peine 25 ans .


    • zygzornifle zygzornifle 8 octobre 2019 12:54

      On produit des retraités sans dentier , des GL , des smicards a découvert le 15 , des RSA , des CDD de 20h voire moins , les politiques parasites a tour de bras , de la misère et de la rancœur , pas bien joyeux notre production ....


      • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 8 octobre 2019 12:59

        @zygzornifle

        c’est quoi des GL ?


      • zygzornifle zygzornifle 9 octobre 2019 12:36

        @Séraphin Lampion

         Faute de frappe ( pas comme pour les CRS) je voulais écrire GJ ....


      • izarn izarn 9 octobre 2019 13:17

        @zygzornifle
        Vous étes passé au MEDEF ?


      • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 8 octobre 2019 12:58

        La productivité ne signifie pas faire « mieux », mais réaliser plus de profits en abaissant les coûts de production et en améliorant les circuits de distribution pour diminuer les marges commerciales. En vendant le même produit au même prix, on augmente les bénéfices. Ce mécanisme parait neutre, mais il ne l’est plus dè qu’on sait que :

         les coûts de production les plus lourds sont les frais de personnel, d’où la recherche de prix du travail moins élevé, délocalisations, destruction d’emplois locaux, ou robotisation et aussi destruction d’emplois

         pour maîtriser les marges commerciales, concentration des circuits vers la grande distribution, disparition des petits commerces et désertification des centres-villes

        ce qui tue l’économie, ce ne sont pas ces deux phénomènes eux-mêmes qui pourraient être utilisés pour diminuer le temps de travail hebdomadaire et la durée de la vie active alors que ie les gains de productivité e servent qu’à améliorer le profit et se traduisent par une paupérisation de populations qui ne peuvent plus être des consommateurs

        il ne faut pas se tromper de cible : ce ne sont pas les évolutions technologiques qui freinent l’économie, mais l’emploi de gestion qui en est fait


        • izarn izarn 9 octobre 2019 13:42

          @Séraphin Lampion
          Face à la Chine, vous faites quoi, avec vos petites combines macroniennes ?
          400 millions de classe moyenne en Chine. Pourtant leur salaire est 5 fois plus faible (Au jugé...) que le salaire moyen de la classe moyenne ricaine.
          Alors ? Ou va l’argent ?
          Cette classe moyenne chinoise n’achetera pas d’auto européenne, car c’est beaucoup trop cher. Alors les BMW ? C’est pour la classe des riches chinois, que si ils sont 60 millions, c’est presque la totalité de la population française !
          Pourquoi le dollar est si cher ?
          Parceque il n’y aurait plus d’hyperpuissance américaine.
          CQFD.
          J’ajoute que bientot, les chinois n’acheteront plus de BMW ; ils auront bien mieux chez eux !
          Meilleure productivité ?
          Non, rien à voir !
          L’Etat chinois controle la finance et le capital, chez nous c’est l’inverse !
          Et le Capital ne veut pas perdre 80% de son patrimoine financier !
          Qui est illusoire, mais bon...


        • Francis, agnotologue JL 8 octobre 2019 13:55

          ’’Depuis près de 40 ans maintenant, la productivité croît toujours’

           

           Et savez vous pourquoi ? Parce que la seule productivité qui intéresse les dirigeants et les actionnaires et qu’ils retiennent, c’est celle qui augmente les profits ! Et ça se fait au détriment des travailleurs, des consommateurs et de l’environnement écologique.

           


          • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 8 octobre 2019 13:59

            @JL

            et comme les consommateurs sont aussi les travailleurs paupérisés, la diminution de leur pouvoir d’achat entâme les résultats des multinationales et des monopoles privés qui tentent de se rattraper en augmentant les prix de vente, ce qui engendre une spirale explosive
            attendons l’issue, puisque personne n’a trouvé le moyen de l’arrêter, ni de l’extérieur, ni de l’intérieur


          • Francis, agnotologue JL 8 octobre 2019 14:17

            @Séraphin Lampion
             
             ’’attendons l’issue, ’’
             
             A défaut de pouvoir arrêter la spirale explosive et plutôt que d’attendre bêtement, peut-être qu’on devrait s’y préparer au mieux ?
             
             Pendant la Guerre froide, les gens avisés construisaient bien des abris anti-atomiques....


          • Le421... Refuznik !! Le421 8 octobre 2019 20:17

            @Séraphin Lampion
            C’est un peu l’histoire des allumés du ciboulot, nos grands dirigeants et maîtres, qui persistent à croire que dans un monde fini, la croissance peut être infinie.
            Plus con tu meurs.
            Et, c’est bien connu, les cons votent pour avoir un chef !!  smiley
            Les malins désabusés restent chez eux... Hélas.


          • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 9 octobre 2019 09:21

            @Le421

            « Les malins désabusés restent chez eux... Hélas.  »

            de toutes façons, comme ils (nous) sont (sommes) largement minoritaires, ça ne servirait pas à grand chose d’aller conforter le résultat en alimentant le mythe de la « démocratie » et le « respect des urnes » en réduisant l’écart majorité/minorité !
            quand cet écart sera nul, il sera évident que les cons ont établi une dictature


          • izarn izarn 9 octobre 2019 14:08

            @JL
            Il faudrait que les ahuris libéraux comprennent que la puissance industrielle de la Chine est le double de celle des USA, et 4 fois plus que celle du Japon...
            Et que le yuan n’est pas sur les marchés et est controlé au change par l’Etat chinois.
            Total ; tu peux faire joujou avec la productivité qui est déjà exemplaire , ou la paupérisation des travailleurs (Le Macron et l’UE se lèchent les babines) ; t’arriveras jamais à faire face...
            Sauf a dévaloriser l’euro de 80%.
            Mais la les capitalos ont une crise cardiaque...
            L’euthanasie du capitalo est la seule solution...
             smiley


          • Parrhesia Parrhesia 8 octobre 2019 19:13

            Il est vrai qu’une « productivité » ayant pour but essentiel de produire tous services et produits déjà produits à moindre coût en des pays où le travail est moins rétribué, peut avoir des difficultés à s’épanouir ...

            Isn’t it ???

            Et aussi longtemps que l’impérative nécessité du retour à un protectionnisme élaboré ne s’imposera pas aux esprits simples de nos actuels experts économistes psittacidés, cela risque de durer...


            • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 8 octobre 2019 19:21

              @Parrhesia

              ça risque même de s’aggraver, puisqu’il s’agit d’une progression géométrique et non pas d’une constante


            • Francis, agnotologue JL 8 octobre 2019 19:48

              @Parrhesia

               
               les riches voudraient revenir aux inégalités qui à la veille de la première guerre mondiale avaient surpassé celles de l’Ancien Régime (cf. Thomas Picketty).
               
              Depuis elles avaient d écrue mais sont reparties à la hausse depuis une trentaine d’années : la progression des taux de productivité étant en déliquescence, ce sont les classes médianes qui paient les dégâts.
               
              Ce n’est même pas vers l’Ancien Régime que nous allons, mais vers la société féodale, j’en veux pour preuve les zones de non droit qui sont à notre époque ce qu’étaient les lieux d’asile.
               
               « Toute ville au Moyen âge, et jusqu’à Louis XII, toute ville en France avait ses lieux d’asile. Ces lieux d’asile, au milieu du déluge de lois pénales et de juridictions barbares qui inondaient la Cité, étaient des espèces d’îles qui s’élevaient au dessus du niveau de la justice humaine. Tout criminel qui y abordait était sauvé. Il y avait dans une banlieue presque autant de lieux d’asile que de lieux patibulaires.
               
              C’était l’abus de l’impunité à coté de l’abus de l’abus de supplices, deux choses mauvaises qui tâchaient de se corriger l’une par l’autre.Les palais du roi,les hôtels des princes, les églises avaient droit d’asile. Quelquefois d’une ville tout entière qu’on avait besoin de repeupler on faisait temporairement un lieu de refuge. Louis XI fit Paris asile en 1647 » Victor Hugo, Notre Dame de Paris".


            • Parrhesia Parrhesia 8 octobre 2019 19:57

              @Séraphin Lampion

              Vous avez raison. Je n’avais pas situé mon propos sous l’angle du rythme mais il est important de souligner que nos difficultés de toutes natures et à tous niveaux se sont accélérées de façon très sensible sous les trois dernières présidences.
              Bonne soirée à vous.


            • Parrhesia Parrhesia 8 octobre 2019 20:48

              @JL
              Bonsoir JL,
              et merci pour votre intervention.
              Dans le même esprit comparatif avec l’ancien régime (et sans rien abandonner de mon credo républicain, les temps et mentalités ayant évolué depuis) puis-je ajouter à l’appuis de votre propos, et à titre d’exemple, un fait attesté et significatif :
               En 1284, le comte de Foix encourage les marchands étrangers à venir vendre leurs étoffes aux foires de Foix, mais sous la condition expresse que les marchands fuxéens bénéficient des mêmes avantages dans leurs seigneuries respectives…
              Et nous pourrions trouver bien d’autres exemples de bon sens identique en d’autres lieux et à d’autres époques…
              Une autre conception du libéralisme économique que celle du libéralisme globaliste exclusivement financier actuel !
              Bonne soirée à vous


            • Francis, agnotologue JL 9 octobre 2019 11:19

              @Parrhesia
              bonjour,
               
              je ne vois pas où est le bon sens dans l’exemple que j’ai donné ?
               
              A moins de voir d’assimiler bon sens et opportunisme ?
               
              Pour moi, le pragmatique diffère de l’opportuniste en ce qu’il respecte la morale, pas l’opportuniste.


            • izarn izarn 9 octobre 2019 14:16

              @Parrhesia
              Aujourd’hui le moindre cout vient de la monnaie pas de la productivité.
              Quand le capitalo refuse de dévaluer sa monnaie, face au yuan, le protectionnisme est sans intérét.
              Si tu veux protèger, tu controles ta monnaie, c’est à dire, tu sors de l’euro, et de l’UE.


            • Parrhesia Parrhesia 9 octobre 2019 22:51

              @izarn
              Bien sûr que le cours de change a son rôle à jouer, mais il n’est pas le seul facteur à prendre en considération…
              Pour le reste, je vous suggère de vérifier avant de proférer cette énormité que le protectionnisme est sans intérêt face à une monnaie volontairement sous évaluée !
              Cela revient à affirmer que plus le protectionnisme est nécessaire moins il présente d’intérêt !!!
              Mes compliments !!!
              Dans quel camp jouez-vous ?


            • Ruut Ruut 8 octobre 2019 22:22

              Sans travailleurs, pas de productivité.

              Or il y a de plus en plus de chefs et de moins en moins de travailleurs, donc de moins en moins de productivité.
              CQFD…

              Le souci c’est que moins les chefs sont compétents plus ils s’entourent de sous chefs etc…
              Je ne parle même pas du réseautage et copinage qui vampirise inutilement les ressources des entreprises au niveau des postes de direction.


              • izarn izarn 9 octobre 2019 14:18

                @Ruut
                C’est parceque tu es dans une entreprise zombie qui survit grâce aux QE de la BCE...


              • Ruut Ruut 9 octobre 2019 22:52

                @izarn
                Pas sur que la fonction publique soit différente de ces entreprises zombies.


              • Paul Leleu 8 octobre 2019 23:15

                à mon avis, l’effondrement de la productivité tient à l’effondrement du niveau général de la population... c’est un peu comme pour des sportifs : quand l’entrainement baisse, à un moment donné les performances baissent... même si on est parti avec beaucoup d’avance.... il n’y a pas de miracle...

                dans le système mondialisé, l’occidental a plus de valeur comme consommateur que comme producteur... en fait, la principale « production » de l’occidental est de consommer des produits chinois et des divertissements américains... c’est sa véritable valeur-ajoutée... les GJ l’ont ressenti intuitivement, puisque pour la première fois la manif’ du samedi a remplacé la grève de la semaine... le blocage de la consommation a pris le dessus sur le blocage de la production... pourquoi ? parce-que la véritable « production » de l’occidental est sa consommation.

                Autrefois, le moindre ouvrier français produisait 1 000 fois plus que le paysan africain ou chinois... et je parle pas des ingénieurs ou des artistes... aujourd’hui, le vendeur de pizza français produit autant que le vendeur de pizza africain, et 1 000 fois moins que l’ouvrier chinois... quand à l’ingénieur français il n’innove plus, mais applique des brevets inventés à l’étranger... et l’artiste français est un pâle imitateur de la sous-culture américaine crétinisante... le pouvoir politique suit la tendance.


                • izarn izarn 9 octobre 2019 14:19

                  @Paul Leleu
                  Il n’ y a pas d’effondrement de la productivité !
                  Putain c’est quoi cette arnaque !
                  Regardez les chiffres !


                • Jean Keim Jean Keim 9 octobre 2019 07:45

                  La productivité doit aller de pair avec le partage de ce qu’elle produit, on est (très) loin du compte.


                  • izarn izarn 9 octobre 2019 14:21

                    @Jean Keim
                    Eternelle lutte des classes, non ?


                  • Jean Keim Jean Keim 10 octobre 2019 07:31

                    @izarn

                    C’est la lu-teu fi-na-leu... ouf ! j’me suis un peu lâché, ben disons que le partage est spontané et la répartition ou la distribution calculée.


                  • sweach 9 octobre 2019 11:19

                    Je vous conseil ce genre de vidéo qui sont très instructive sur le sujet :

                    https://www.youtube.com/watch?v=nwfv_a4Ns1c

                    Dans l’absolue avec notre modèle actuel, j’aurai envies de dire que trop de productivité tue la productivité ^^


                    • izarn izarn 9 octobre 2019 14:28

                      @sweach
                      Mais tu fais quoi avec « la libre circulation des capitaux et des marchandises » avec des ouvriers chinois payés, au mieux, au RSA.
                      Déjà, le RSA c’est la classe moyenne...
                      Tu fais quoi, quand les allemands fabriquent des pièces auto en Roumanie avec des salaires de 300 euros par mois ?
                      Tu fais quoi la ?
                      Du macronisme ? smiley
                      Ben tu sors de l’euro, de l’UE, tu nationalises la Banque de France, et tu adaptes le franc au yuan...
                      C’est simple en fait...
                       smiley


                    • izarn izarn 9 octobre 2019 14:32

                      @izarn
                      La facture pétrolière ?
                      Ben tu élimines la taxe !
                      Vu le démarrage de l’économie et les entrées d’impots, on peut !
                      Les chinois le font, pourquoi pas nous !
                      Et pis on peut acheter le pétrole pas cher à l’Iran et au Venezuela, ils seront en plus vachement content !
                      La vie est pas belle, sans les salopards qui nous dirigent ?
                       smiley


                    • sweach 9 octobre 2019 14:49

                      @izarn
                      Là ? tout de suite une solution pour améliorer les choses ?

                      Moi perso, j’utiliserai la planche à billet, augmenter la masse monétaire est une solution efficace pour relancer immédiatement une économie.

                      Le problème (pour certain), c’est que ça détruit la valeur du capital, mais cela augmente surtout la valeur du travail.
                      En claire le billet de banque que vous avez en poche aura moins de valeur demain que aujourd’hui, par contre le travail que vous ferez demain aura plus de valeur que celui d’aujourd’hui.
                      Cela pousse à embaucher maintenant car plus de valeur demain et ça pousse à dépenser maintenant car moins de valeur demain.

                      C’est ce qu’on appel un System inflationnaire qui devrait à minima être équivalent à la croissance de notre population.

                      On peut effectivement revoir notre géopolitique, nos normes, nos droits, mais pour une actions rapide et efficace l’idéal serait de toucher à notre monnaie.


                    • _Ulysse_ _Ulysse_ 10 octobre 2019 14:02

                      J’ai bien une hypothèse pour expliquer cette baisse tendancielle de la productivité dans le monde occidental.

                      Perso, je constate dans les entreprises qu’on cherche sans cesse à réduire les coûts production et le personnel productif.

                      Par contre, le personnel improductif lui ne cesse d’augmenter.

                      Quand on remplace des ouvriers/techniciens et ingénieurs et autres par

                      des responsables de communication,

                      des responsable de produit,

                      des directeurs transverses,

                      des responsables pilotage de version,

                      des assistant à la maîtrise de la logistique,

                      des responsables delivery managment,

                      des responsable du département pilotage

                      des responsables pôle support aux opérationnels

                      des assistants PO

                      des responsables de version

                      des animateurs de réunion (oui, cela existe)

                      des coach

                      etc

                      Ben faut pas s’étonner non plus.

                      La productivité des postes de production augmente, le souci c’est que le nombre de poste de production lui baisse.

                      On a dans les boîtes de plus en plus des armées mexicaines avec une inflation effrayante des « bullshit jobs »


                      • Parrhesia Parrhesia 10 octobre 2019 19:02

                        @_Ulysse_
                        Et oui, il y a effectivement tout cela.
                        Mais il y aussi, très certainement, le fait que la productivité est de moins en moins induite (voire seulement sollicitée) par les impératifs d’une production qui elle, est de plus en plus réalisée ailleurs !
                        Et par tout ce qui découle de cette triste réalité dans tous les secteurs de l’économie encore tant soit peu actifs sur le territoire douanier national !
                        Bonne soirée.


                      • jocelyne 13 octobre 2019 18:28

                        @_Ulysse_
                        vous oubliez SOX et la SURETE ( c’est surement dans le etc)


                      • Florian LeBaroudeur Florian LeBaroudeur 10 octobre 2019 19:47

                        Le pétrole bande de nazes, LE PETROLE

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