PSA ! Et maintenant, on fait quoi ?
Certains opposent le « bon » capitalisme industriel d’antan au capitalisme financier mondialisé d’aujourd’hui. PSA, dont l’actionnaire de référence est constitué depuis plus d’un siècle par la même famille, les « Peugeot », prouve qu’il n’existe qu’une seule sorte de capitalisme qui perdure. Ceux qui vantent sans cesse les bienfaits de la concurrence libre et non faussée et du libre-échange ne manquent pas d’air ; D’ailleurs Philippe Varin a déclaré sans rigoler : « pour restaurer nos marges, il y a une marge de flexibilité sur le coût du travail. Nous avons le coût du travail le plus cher en Europe et nous produisons 44% de notre production en France, donc il faut baisser les charges qui pèsent sur le travail de manière massive ». Évidemment il n’est aucunement question de remettre en cause les avantages financiers, les salaires exorbitants, ni le patrimoine immobilier des dirigeants de PSA, seuls les employé payeront les pots cassés ! Évidemment on se garde bien de dire que ce qui coute cher ce n’est pas le travail salarié, mais les dividendes que l’on distribue aux actionnaires !
Avec suffisance, arrogance et dédain Parisot prétend que : « les profits des entreprises ne sont pas négociables, seul l’actionnaire peut décider du montant de ses dividendes ». Car pour elle, le salarié n’a aucun droit sur les richesses produites : l’actionnaire est tout, le salarié n’est rien ! Il ne faut pas intervenir dans la gestion des entreprises. Mais si l’investisseur met de l’argent dans l’entreprise, l’ouvrier y met sa force de travail, sa sueur et son temps, sans lesquels rien ne serait possible. De quel droit le premier aurait plus de droit que le second ?
Parisot passe également sous silence le fait que toutes les entreprises sont aidées d’une manière ou d’une autre, directement par les exonérations de charges, les diverses subventions, les crédits d’impôts, les allègements fiscaux, ou indirectement par les conditions favorables que la collectivité crée pour son développement : la formation de ses salariés, les infrastructures et les services publics dont elle peut bénéficier … Une entreprise n’est pas un ovni qui vivrait dans un monde parallèle. Une entreprise vit en interaction étroite avec son environnement économique, social et politique. Parisot et ses amis du MEDEF trouvent normal de profiter du système, d’exploiter les salariés, et de se partager les bénéfices, belle mentalité !
Les licenciements de PSA ne sont que l’arbre qui cache la forêt, le spectre du chômage plane sur plusieurs milliers d’ouvriers, de techniciens et de cadres dans de nombreuses entreprises partout sur notre territoire. Ils vont payer cash la crise du capitalisme et la pression des marchés financiers. Ils vont payer cash la dictature des agences de notation et les plans d’austérité en rafale du gouvernement Fillon ; devront-ils être aussi sacrifiés par le gouvernement Ayrault sur l’autel de la politique de la sociale démocratie ?
Il est grand temps que nos concitoyens reprennent en main le terrain politique, et ne se laissent pas bercer par de belles paroles. Il faut se demander pourquoi les richesses produites ne profitent toujours qu’aux mêmes personnes. Pourquoi, alors que le nombre de fonctionnaires ne cesse de diminuer, le déficit de l’état ne cesse d’augmenter. Où passe l’argent soit disant économisé ? Et pourquoi, alors qu’en 20 ans la richesse produite a plus que doublé, la protection sociale a diminué et le chômage augmenté ?
Ne leur faites plus confiance, le système capitaliste s’auto-génère sur notre naïveté et notre crédulité, à croire qu’aucune autre solution n’est possible. L’absence de règles permet au capitalisme de prospérer. Il est temps d’imposer un contrôle salarié dans les conseils d’administration des entreprises, d’ouvrir les livres de comptes et de supprimer le secret bancaire. Il est temps, lorsque les capitalistes ne sont plus capables de gérer une entreprise, de l’exproprier et de la mettre en autogestion.
Sur Conscience Citoyenne Responsable
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