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Qu’attendre de la bourse avant les élections présidentielles des États-Unis ?

La Réserve fédérale des États-Unis se livre à une véritable campagne de presse pour faire croire qu’elle va augmenter son taux d’intérêt, mais son activité médiatique est aussi efficace qu’une véritable hausse de son taux. Va-t-elle vraiment l’augmenter tout de même ? Peut-être, mais pas tout de suite !

Un de mes amis lecteurs m’a demandé ce que je pensais de l’évolution des marchés boursiers d’ici l’été et les élections présidentielles des Etats-Unis. Quelle responsabilité ! Je lui ai répondu ceci, avec précaution :
Que voilà une question embarrassante, mais si excitante dans cette période incertaine !
Les marchés boursiers se trouvent au croisement de plusieurs problématiques : la campagne présidentielle, les taux d’intérêt, l’inflation, la crise des subprimes, les autres banques centrales, la psychologie et la stratégie des investisseurs, le chômage et les possibilités de crédit. Chacune de ces problématiques étant elle-même fonction de chacune des autres.

Pour arriver à formuler des pronostics sur l’étroite période de l’été, il faudrait pouvoir réaliser une sorte d’intégration mathématique, qui déboucherait probablement, non sur une ou deux solutions « raisonnables », mais sur une zone de probabilités que l’on pourrait représenter par une surface à l’intérieur de laquelle se trouveraient toutes les solutions possibles de probabilité supérieure à, disons, 25 %.

Je me contenterai donc d’énumérer les paramètres qui me paraissent moteurs dans cette dynamique.

Tout d’abord l’impossibilité pour la Fed d’augmenter son taux interbancaire, car cette augmentation aurait trop de répercussions négatives sur l’investissement et le chômage, et donc aussi sur la consommation. Je pense que Bernanke et l’administration vont donc se contenter de maintenir un discours haussier sur le dollar pour maintenir une psychologie résiliente dans la population. Si cette hypothèse se réalise, il est possible que Trichet maintienne son 4 %. Mais il y aurait cependant place pour une hausse purement indicative de 0,25 portant ce taux à 4,25 %, tout à fait insuffisante pour contrer une inflation qui n’est pas simplement conjoncturelle, mais surtout structurelle.

Je note au passage que la tension sur les matières premières [dont pétrole], devrait se maintenir. En effet, pour le moment, la crise financière n’implique pas encore les pays du BRIC, si j’en crois les chiffres chinois, ce qui donne du poids à la théorie du découplage entre économies occidentales et économies en émergence, contrairement à l’opinion exprimée par Strauss-Kahn. La production industrielle de la Chine a en effet augmenté de 16,3 % pendant les cinq premiers mois de l’année, par rapport à la même période de 2007. Cette évolution tendancielle confirme l’involution de l’économie chinoise que je pronostique depuis deux ans. J’entends par là une lente décrue de son activité exportatrice, qui serait partiellement réorientée vers des développements intérieurs d’infrastructures et d’équipements. Ce que permet la structure mono-démocratique du pays.

Les importations des États-Unis à partir de la Chine ne devraient cependant pas décroître très vite, car le niveau de leurs coûts est toujours fort attractif pour les consommateurs états-uniens. Il est cependant à noter que les prix chinois ont augmenté de l’ordre de 8 % d’une année sur l’autre, à la fois en valeur nominale et en valeur de change. Les modifications intervenues en un an dans la structure du taux de change du yuan [rappelons que le taux de change du yuan n’est pas librement négociable] au détriment du dollar, associées à la baisse continue de la valeur de ce dernier ont débouché sur une perte de 9,75 % de la valeur du dollar en yuan de juin 2007 à juin 2008.

Pour rester dans le domaine du commerce extérieur, soyons conscients du fait que l’administration états-unienne n’a fait « mousser » la petite augmentation des exportations des États-Unis en mai que pour montrer l’intérêt de la baisse du dollar. Elle a cependant négligé d’évaluer son montant en valeur constante. Si elle l’avait fait, elle aurait dévoilé le fait que les exportations avaient en fait diminué d’une année sur l’autre en valeur réelle. De toute façon, le commerce extérieur des États-Unis reste monstrueusement négatif.

Parallèlement, le flux des capitaux entrés mensuellement depuis 2007 aux États-Unis a décru de 50 %, et ne compense plus le double déficit du pays [commerce extérieur et budget de l’État]. La Fed est donc contrainte d’émettre des dollars en continu, notamment pour dégager les secours qu’elle accorde aux banques états-uniennes affaiblies par la crise des hypothèques subprimes depuis le milieu de 2007. Les récentes pertes de Lehman Brothers et Morgan Stanley constituent autant de confirmations de l’augmentation considérable des liquidités en dollars sur le marché. La baisse du dollar va donc continuer, car l’illusion de la politique d’un dollar fort va nécessairement s’écrouler rapidement devant les faits. Je ne pense pas qu’elle puisse conserver son effet jusqu’aux élections présidentielles. Le temps qui reste à courir d’ici là me paraît trop long pour que la crédulité de l’opinion publique états-unienne ne défaille pas avant.

Alors, et les marchés boursiers dans tout ça ? Pour en évaluer avec sécurité la tendance à court terme, il reste à supputer la psychologie des acteurs. Pour moi, c’est l’inconnue la plus difficile à soupeser. La raison en est que l’opinion publique n’a pas encore intégré la réalité du déclin foudroyant des Etats-Unis. Ce pays est proche de la ruine, mais c’est une vérité à laquelle très peu de gens adhèrent. Lorsque j’en parle autour de moi, pourtant avec des arguments en béton, la réaction est toujours la même : « Mais, ce n’est pas possible ! » Cette conjoncture sociologique peut durer encore longtemps, en vertu d’un important phénomène d’hystérésis social.

Je ne suis d’ailleurs pas convaincu que les alliés des États-Unis, au niveau politique, se rendent eux-mêmes bien compte de ce qui est en train de se passer. Je crains qu’il ne veuille soutenir ce pays au-delà du possible, parce qu’ils croient que le monde a besoin d’un mentor, et qu’ils se demandent ce qui se passerait si son hégémonie disparaissait. Une intervention groupée des banques centrales occidentales n’est donc pas à écarter. Elle pourrait modifier la tendance actuellement forte de la déroute du dollar. Reste à savoir si une action de cette nature pourrait avoir un effet de longue durée. En effet, si de telles actions ont pu recueillir quelque succès dans le passé, la force de frappe des banques centrales a fortement décru depuis dix ou vingt ans, par rapport à celle que les marchés financiers ont eux-mêmes développées depuis.

En conclusion provisoire, je m’écarterais personnellement par prudence des marchés boursiers actuellement, et me porterais plutôt vers des achats d’or, en attendant de voir venir. L’or s’est mis à stagner sous les 900 $ l’once depuis quelque temps, mais c’était en raison de la liquidation progressive d’environ 400 tonnes d’or par le FMI pour faire face à ses besoins de liquidités (il perd de l’argent en ce moment). Lorsque ce paquet aura été liquidé, il est fort probable que l’or reprendra sa montée vers les 1 000 $, et sans doute au-delà.
Bonne chance à tous.
André Serra http://andreserra.blogauteurs.net/blog/


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28 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 24 juin 2008 11:15

    Pouvez vous nous donner une indication du cours de l’euro par rapport au dollar pour les prochaines semaines ou moi dans la ligne de votre tres bon article

     


    • Mercure Mercure 26 juin 2008 23:47

       Impossible ! En effet, on pourrait sans doute penser voir l’euro à 2$ au début de 2009, mais un tel niveau par rapport, non seulement au dollar, mais aussi à toutes les autres devises, serait difficile à supporter par l’Europe, et déclencherait des réactions monétaires drastiques sur l’ensemble de la planète, avec des conséquences proprement imprévisibles.

       Je crois plutôt que lorsqu’on sera sur le point d’atteindre un tel niveau, la nécessité absolue de tenir une assise internationale pour définit une unité monétaire universelle, fondée probablement sur un panier de monnaies, apparaitra.

       J’espère simplement qu’on n’attendra pas trop pour le faire !


    • Forest Ent Forest Ent 24 juin 2008 12:14

      Bon article. Pronostic raisonnable. Il faut se tenir à l’écart des marchés d’action cet été. Un DJI à 11000 et un CAC40 à 4000, un dollar à 0,6€, sont fort possibles, voire probables.

      Je suis toutefois sceptique sur le paragraphe suivant :

      En effet, pour le moment, la crise financière n’implique pas encore les pays du BRIC, si j’en crois les chiffres chinois, ce qui donne du poids à la théorie du découplage entre économies occidentales et économies en émergence, contrairement à l’opinion exprimée par Strauss-Kahn. La production industrielle de la Chine a en effet augmenté de 16,3 % pendant les cinq premiers mois de l’année, par rapport à la même période de 2007. Cette évolution tendancielle confirme l’involution de l’économie chinoise que je pronostique depuis deux ans. J’entends par là une lente décrue de son activité exportatrice, qui serait partiellement réorientée vers des développements intérieurs d’infrastructures et d’équipements. Ce que permet la structure mono-démocratique du pays.

      La "structure mono-démocratique" en question est une dictature tiers-mondiste règnant par la terreur, et qui s’est orientée vers l’export parce que ses oligarques sont bien incapables politiquement d’organiser un développement local. Les chiffres de croissance sont des évaluations au doigt mouillé. Il n’y a pas de stat fiable. Le retour de l’inflation est en train d’y faire des dégâts considérables. On verra bien, mais je ne mettrais pas non plus un yuan sur le ssec.


      • Bigre Bigre 24 juin 2008 14:01

        Lu sur : http://www.leap2020.eu/

        Le Dollar en perdition (1 Euro = 1,75 USD fin 2008) : Une peur panique de l’effondrement de la devise et de l’économie US ronge la psyché collective américaine
        Bernanke, Paulson et Bush aboient mais le cours du Dollar Us ne déviera pas d’un iota d’ici la fin de l’année 2008, à savoir autour de 1 Euro pour 1,75 Dollar selon les anticipations de LEAP/E2020…

         

        Pour rebondir, faut toucher le fond ... mais ça descend jusqu’où ?


      • Forest Ent Forest Ent 24 juin 2008 15:28

        Il est vrai que les marchés ont tendance à sur-amplifier certains mouvements, et que le dollar peut descendre plus bas que sa valeur réelle. Mais personnellement je ne pense pas que celle-ci puisse être inférieure à 1/1.75€.


      • LE CHAT LE CHAT 24 juin 2008 12:56

        L’argent métal va aussi beaucoup monter , d’autant plus que les gisements actuels ne garantissent plus que 17 ans de production .

         


        • Mercure Mercure 26 juin 2008 22:02

          Tout à fait de votre avis, car l’argent est avant tout une matière première entrant dans la fabrication de beaucoup de produits finis. Il a donc tendance à accompagner les autres matières premières dans leur évolution.

          Par contre, il n’intervient plus depuis longtemps dans le circuit monétaire, et ne peut entrer en concurrence avec l’or, qui constitue toujours le meilleur moyen de conserver la valeur de son patrimoine en période d’incertitude monétaire.

          Bien entendu, l’investissement dans les matières premières est également un moyen de protection de son bien, et même peut-être le meilleur, dans la mesure où elles conservent la plupart du temps une utilité industrielle intrinsèque. Malheureusement, le courtage en matières premières suppose d’assez gros moyens financiers, et surtout d’excellentes connaissances financières pour l’entreprendre, sans quoi les risques peuvent être très importants.


        • Kobayachi Kobayachi 24 juin 2008 13:36

          Très bonne analyse.

          Il reste toute fois quelques secteurs qui se portent bien en temps de crise.

          Pour ma part j’ais tout misé sur les énergies nouvelles : EDF energie nouvelles, voltalia, stratego solar.

          Et sur les matieres premieres : Arcelor-mittal, Vallourec.

          Je m’en sort plutot bien jusque là !

          S’abstenir sur tout le secteur banquaire, financier et de l’immobilier. Malheureusement avec la chute du CAC40 et du DOW, les autres secteurs vont en prendre un coup cet été également.

          L’or reste la valeur refuge par excellence.

           


          • Mercure Mercure 26 juin 2008 22:05

            Je ne puis qu’être toalement d’accord avec votre opinion, et sur tous les points. Merci.


          • Gzorg 24 juin 2008 13:59

            Merci a l’auteur pour cet article.

             

            Ce que je n’arrive pas à comprendre (je suis pas du tout dans l’économie) c’est le processus par le quel l’ensemble de la sino sphére ne s’efondrerait pas en cas de grave dérapage du dollar.

            J’ai lu sur LEAP 2020 que la Chine + le Japon a eux deux possedait 47% des titres de la gigantesque dette américaine (2,2 Trillion de dollar) sous forme de produit divers.

            Si demain on se retrouve avec une panique planetaire où tout le monde tente de se debarraser au plus vite de ses dollars, s’apercevant qu’il ne valent plus rien, comment des pays d’asie pourraient ils se replier sur leur propre territoire, comme ça, en ayant perdu des milliard de dollars, avec des montant d’argent qui sont devenus des montantagnes de papier ?

            Ou trouveront ils les moyens de rediriger toute leur économie vers une economie de consommation intérieur ?

            Faire tout ça sans des ajustements structurels d’une rare violence sociale qui seront pour le coup tres dangereux pour la stabilité politique de ces pays ?

            Je veux dire il n’y a pas un pays qui ne va pas etre épargné, meme si la France avec moins de 1% de cette dette américaine, il va falloir quand même trouver un échapatoir par rapport au systeme actuel, car que va devenir notre fameuse économie de service (vantée à tout crin depuis des années) face a un monde ou le plus gros importateur est à terre, ou tout le monde se replie sur son marché intérieur, et ou il n’y a plus de monaie de référence.

            Ca va pas se passer cool toute cette histoire, ça ressemble même méchament a des scénarios trés noir de notre histoire récente.


            • Internaute Internaute 24 juin 2008 17:02

              La fameuse économie de services !

              Relisons le "défi américain " de Jean-Jacques Servan Schreiber (le fondateur de l’Express). Il y parlait du "technological gap" entre les Etats-Unis qui partaient vers la stratosphère d’un société "Post-Industrielle" et les économies européennes ringuardes et qui allaient disparaître.

              Selon lui, la Californie allait être la première à rentrer dans la "société des loisirs". On y est en plein ! Avec les délocalisations et les faillites successives, beaucoup de californiens commencent à avoir plein de temps libre. Malheureusement ils n’ont pas les ressources suffisantes pour en profiter.

              Les services ne sont possibles qu’au-desus d’une industrie florissante. Ils la complètent et sont une forme de redistribution des richesses. Les services sans usines conduisent à la ruine la plus évidente. La désindusrialisation des USA, suivie en cela par les pays européens est le point le plus préoccupant pour nous.

               

               


            • Laurent_K 24 juin 2008 18:10

              Il n’y a aucune raison pour que l’Asie (pas que la Chine) soit épargnée. Et elle va voir une partie de sa richesse partir en fumée, c’est sûr. Leurs avoirs en dollars vont perdre une grosse part de leur valeur (LEAP parle de 50% ?).

              Et comme vous le soulignez, il n’y a pas de raison non plus que cela ne fasse pas mal. Je ne me hasarderai pas à faire des prévisions sur quand et où mais avec des inégalités monstrueuses, des structures politiques pas toujours très stables, un nationalisme très présent et une classe moyenne très petite, tous les éléments sont réunis pour voir une kyrielle de coups d’états et de guerres.

              Maintenant, une petite note d’espoir : s’ils réorientent assez vite leur richesse accumulée à l’extérieur (enfin ce qu’il en restera) vers la consommation intérieure, cela peut se faire. Cette richesse est mal répartie donc ce n’est pas joué d’avance mais ils ont pour eux leur dynamisme et leur force de travail.


            • Laurent_K 24 juin 2008 18:38

              Au sudiste

              Mort de rire (jaune).

              Une fois le strike réalisé sur l’Inde et la Chine, on va pouvoir investir dans un grand programme de défense planétaire contre les météorites qui relèguera le programme de guerre des étoiles de Reagan au rang d’antiquité. Et qui relancera l’économie mondiale sans ces niakoués qui ont le toupet de nous prendre des parts de marché. Ca leur apprendra à vivre, non mais !

              Et s’il reste des survivants du premier météorite en Chine ou en Inde, il suffira de louper un tir lors des essais du système de défense planétaire... Et en organisant une petite famine et deux ou trois Bhopal en plus, ce serait à désespérer s’il y avait des survivants. De plus l’idée d’une collecte humanitaire pour "aider" ces survivants est excellente. Je vais fonder de suite l’ONG "votre argent m’intéresse".

              Plus sérieusement, il y a bien des gens qui ont anticipé la crise des subprimes -par exemple le site leap2020.org souvent cité sur ce forum- mais deux choses empêchent de prévenir la crise :

              1°) la négation du risque ("les Etat-unis sont solides, cela fait des décennies que cela dure, pourquoi cela devrait-il changer ?"). Il faut avoir une sacrée audace pour oser dire quand tout va bien qu’on est à la veille d’une crise majeure. Généralement les gens évitent de se faire remarquer en jouant les cassandres. C’est rarement bon pour la carrière.

              2°) Les origines de la crise sont anciennes. Il y a notamment les déficits des USA qui datent d’avant 1971. Les Américains pouvaient se le permettre tant qu’il n’avaient pas une monnaie de réserve concurrente au dollar. Depuis 2001, il y a un concurrent (potentiel) avec l’Euro. Même si des dirigeants auraient pu anticiper la crise -je doute qu’ils l’aient fait à cause du premier point-, ils n’auraient pas pu faire grand chose car il faut modifier des comportements ancrés depuis des générations dans les mentalités.


            • millesime 24 juin 2008 18:42

              en 1980 les banques américaines détenaient 20 % de la dette du Trésor US, en 2005 elles ne détenaient plus que ..2%.. ;cherchez l’erreur ? pourquoi se sont-elles débarassées des emprunts du Trésor US ?

              les Etats-Unis ont décidé de rembourser leur dette en monnaie de singe... !

              LEAP fait une analyse de l’évolution du dollar et de l’économie mondiale pour les mois à venir, des plus intéressantes.. !

              mieux vaut profiter de toutes reprises pour créer des liquidités et rester "liquide" et pas dans n’importe quelle devise..

              Une banque anglaise la Royal Bank of Scotland a prévenu ses clients d’un possible krach dans les mois à venir.. !


            • Gzorg 24 juin 2008 18:57

              @ lesudiste...

               

              Oui vos réfléxions (même si elles sont humoristiques) ont le mérite d’être partagées par de plus en plus de monde.

              Le problème c’est qu’on se fait vite traité de conspirationiste aujourd’hui et que souvent cela suffit à mettre un "stop net et définitif" à toutes formes de réflexion.

              Parce que l’aboutissement de cette réflexion c’est que l’on du mal a croire que ces grands argentiers (qui gouvernent banque et organisme financier) ne sont pas au courant et découvre là , d’un coup : "que mon dieu quel horreur nous avons battis des titres sur des crédits accordés a des gens que l’on savait par nature totalement insolvable..."

              Un peu gros à avaler l’etonnement de l’économiste !

              Donc la suite c’est "pourquoi"...et le "pourquoi" il est vachement inquiétant, nouvel monaie mondial ? prochain discours du genre "Vous voyez si on est pas tous dans le même pays on y arrive pas" (New World Order Fashion) ...voir pire, une bonne guerre XXL (avec des chtit bouts de nucléaire dedans) histoire d’avoir de nouveaux territoires a reconstruire et qu’on recommence les même conneries pour arriver au même point dans 50 ans ?

              je suis partagé entre ces craintes et une autre version , qui est que les économistes ne sont pas plus intelligents que nous, qu’ils ne prévoient rien, qu’ils subissent autant que nous et qu’ils s’enferrent dans des théories dont il ne réussissent même plus a sortir même quand la réalité leurs cris dessus...

              On en a une version avec l’europe d’aujourd’hui, cette espece de truc délirant , lancé a grand train sur des rails qui foncent a toute blinde contre une montagne, et tous tetes baissés qui ne pensent qu’a une chose .. ;continuer...toujours continuer !

              En fait peut être que le premier de tout les ajustements structurels à faire serait de virer tout les idéologues du libre echangisme joyeux et merveilleux, et de les remplacer par des gens qui pensent que si les hommes vivent ensemble ce n’est pas pour servir une hypothetique "main invisible du marché".

              Des gens qui pensent que les hommes vivent ensemble dans leurs interret propre...vaste programme (comme disait le dernier vrais président que la France ait eu).


            • Laurent_K 24 juin 2008 19:10

              Quoi ? Qu’ouïe-je ? Nous n’avons plus de Président depuis le référendum de 1969 ? Encore la faute à ces sacrés nonistes !

               


            • Mercure Mercure 26 juin 2008 23:22

               Je vous remercie de poser cette question, car elle constitue la seule vraie inconnue de la problématique économique actuelle. Et votre raisonnement est impeccablement logique.

               C’est ce qu’on appelle le découplage "orient-occident" face à une crise économique donnée. Ce découplage est-il possible ou non ? Pour être plus précis, l’orient pourra-il poursuivre une croissance continue pendant que l’occident broutera des pissenlits ?

               Je penche, avec hésitation, pour un OUI. Mais cela me prendrait un article entier pour exposer le détail de ses raisons. Ce que je ferai peut-être bientôt, dès que j’en aurai le temps. Mais je peux tout de même écrire deux ou trois petites choses sur la question.

               En ce qui concerne la Chine, je pense qu’on ne devrait pas en parler sans avoir étudié assez profondément la pensée chinoise [je ne parle pas de philosophie ; elle n’y existe pas au sens que nous donnons à ce concept dans notre hémisphère]. Car cette pensée détermine chez ce grand peuple des attitudes et comportements assez différents des nôtres, et on ne peut les interpréter [et les apprécier] que si on a fait les efforts nécessaires pour cela. Cela fait trois ans que je m’y suis investi, et je ne prétends pas encore être au bout de ce travail. En parallèle, j’apprends le chinois... pour pouvoir lire les textes chinois directement... un jour.

               La population chinoise se répartit en deux grandes masses. Environ 4 à 500 millions de Chinois ont actuellement un niveau de vie sensiblement équivalent au nôtre. Le reste de la population, soit environ 1 milliards de personnes, principalement des ruraux, ont un niveau de vie inférieur de 60 à 80%. En cas de crise mondiale généralisée, il suffira de doubler le prix d’achat des produits agricoles chinois pour créer instantanément une demande intérieure complémentaire considérable, capable d’absorber les produits qui ne prendraient plus place sur les marchés internationaux.

               Les structures économiques du pays ont la capacité voulue pour permettre ce basculement. Le gouvernement a su préparer depuis longtemps l’arrivée de cette "singularité" en maintenant jusqu’ici les revenus ruraux le plus bas possible. Cette manœuvre a échappé à l’observation de tous les analystes occidentaux, car ils se sont contentés de stigmatiser le gouvernement chinois à l’aune des critères de nos pays, sans chercher à voir plus loin que le bout de leurs nez.

              Le régime politique chinois est passé sans qu’on s’en rende compte d’un communisme caricaturale à un régime que je qualifierai de "monodémocratique", de telle sorte qu’il s’est donné les moyens politiques pour franchir cette transition économique prévisible depuis longtemps, avec le moins de mal possible. Le maintien d’un "arrière pays" important et pauvre constituait donc tout simplement une manœuvre stratégique à long terme de la part du gouvernement chinois.

               Côté européen, cet "arrière pays" existe aussi. Ce sont les nouveaux venus dans l’UE après avoir subi le régime apauvrissant de l’U.R.S.S. Les seules différences avec la Chine sont une possibilité d’extension moins importante que la sienne, et n’a pas été pensée pour jouer un rôle tampon en cas de crise économique. C’est tout de même à cela que ces pays vont pouvoir servir, si la commission de Bruxelles sait tirer intelligemment partie de la différence de niveau de vie entre l’ouest et l’est de l’Europe.

               En revanche, les États-Unis ne disposent plus d’un tel "arrière pays", depuis qu’ils ont fait les "imbéciles" avec les pays de l’Amérique du sud, lesquels naviguent à présent en pleine indépendance.

               Ceci est une autre histoire.

              Bien amicalement.


            • Mercure Mercure 26 juin 2008 23:30

               Votre réflexion est absolument pertinente !

               Elle met en cause la fameuse "intelligence américaine", qui n’a pas su comprendre qu’elle n’avait rien d’exceptionnelle et que l’humilité en toutes choses est le meilleur moyen pour conserver les yeux ouverts.


            • Danjou 24 juin 2008 15:55

              Excellente analyse. Les banques américaines sont en situation de quasi faillite, le consommateur américain est désormais dans l’incapacité de rembourser sa montagne de crédits, l’inflation est incontrolable et les US vont à la catastrophe. Reste une inconnue : Les US attaqueront-ils l’Iran ? Je n’ose même pas imaginer les conséquences notamment sur le prix du pétrole et des matières premières. Le chef économiste de la Royal Bank of Scotland estime les risques d’un krach, au 2° semestre, très élevé (à lire sur contreinfo). 

               


              • Fred 24 juin 2008 17:21

                Je crois que voue êtes un peu alarmiste. La plupart des ménages Américains n’ont pas de difficulté à payer leur dette carte de crédit. Il n’y a que 29% des gens qui ont une dette de 1000$ ou plus dont 6% qui doivent 8000$ ou plus.

                 

                La dette du gouvernement américain bien qu’énorme en valeur absolue est trés proche de la plupart des pays développés en pourcentage de son PIB.

                 

                L’économie américaine n’est pas au mieux mais elle en a vu d’autre.


              • Internaute Internaute 24 juin 2008 17:12

                La déclassification de Ambac et MBIA va porter un coup beaucoup plus dur que prévu aux banques et aux investisseurs. En effet, un produit dérivé, même mauvais, reste négociable lorsqu’il est assuré par une entreprise de qualité. A partir du moment ou l’assurance n’est plus garantie, il y a toute une classe d’investissements qui passent de la qualité bonne à risquée uniquement parceque l’assureur qui est derrière a été déclassé.

                On assiste à l’effet domino des sub-prime vers des crédits prime tout court. Par ricochet, des actifs de qualité vont être vendus en masse par les investisseurs pour combler leur manque de liquidité ou faire fasse au retrait des particuliers ce qui devrait faire encore baisser la bourse.

                Ceci dit, ceux qui ont du cash ne devraient pas attendre beaucoup avant d’acheter car il y beaucoup de sociétés trés solides qui sont vendues pour trois fois rien.


                • Mercure Mercure 29 juin 2008 03:29

                   Je suis tout à fait d’accord sur le début de votre message, dont je vous remercie. Par contre, je ne crois pas venu le moment d’acheter. Je m’attends à de plus grandes baisses du marché des actions dans les mois qui viennent. Il faut attendre les résultats des entreprises au 2ème et peut-être 3ème trimestre avant de prendre des positions haussières.

                   Je ne crois personnellement pas à un rétablissement de l’économie des É-U avant 2010. Beaucoup de choses nous sont sans doute cachées en raison des prochaines élections présidentielles - on verra peut-être plus clair après. Mais attention à un boom conjoncturel trompeur si Obama était élu, car cela ne suffirait pas à renverser la vapeur.

                  André Serra


                • Laurent_K 24 juin 2008 17:51

                  Excellent article. Et le conseil sur l’or a de bonnes chances d’être bon.

                  Juste un point de divergence  : Si la FED fait tourner la planche à billets pour "dégager les secours qu’elle accorde aux banques états-uniennes" (très probable), cela doit aussi accroître l’inflation : plus j’ai de monnaie pour la même richesse, moins cette monnaie a de valeur et donc les prix augmentent. C’est pour cela que je ne crois pas à une intervention groupée des banques centrales occidentales. La BCE combat l’inflation, que cela ait du sens ou non. C’est sa mission et un coup de main au dollar US (autre qu’en paroles bien sûr) irait à l’inverse de cet objectif.

                   

                   


                  • Mercure Mercure 27 juin 2008 00:15

                     Mais oui, votre raisonnement est tout à fait correct ! Je ne vois pas ce qui, dans mon article, a pu vous faire croire que je pensais différemment. Je vais aller le relire, car il est possible que je me sois mal exprimé.

                     En tous les cas, je vous remercie pour ce commentaire.

                    Mercure


                  • Mercure Mercure 29 juin 2008 03:37

                     Je partage entièrement votre avis. En revanche je crains les dessous politiques internationaux de ce qui se passe en ce moment, notamment les interventions pas toujours transparentes du président français, qui va présider l’UE pendant les six mois qui viennent. Jean-Claude Trichet a théoriquement les pleins pouvoirs sur la BCE, mais pourra-t-il résister à des pressions trop importantes ?

                     Je vous remercie de votre commentaire.

                     André Serra


                  • wesson wesson 24 juin 2008 21:49

                    @ l’auteur

                    "Qu’attendre de la bourse avant les élections présidentielles des États-Unis ?"

                    un pare feu tel que on en a jamais vu...

                     

                    c’est bien ça le problème, on le sait depuis longtemps que la dérégulation financière n’est pas viable, mais est-ce que ce serait mieux si on les laissait se casser la margoulette comme ça ?


                    • Antoine Diederick 29 juin 2008 02:30

                      Il est possible que le marché anticipe une intervention en Iran....j’espère me tromper....


                      • Mercure Mercure 29 juin 2008 03:18

                         C’est difficile à dire - Il n’y a rien d’impossible. Mais, à moins que le gouvernement Bush ait totalement pété les plombs, je ne vois pas comment il pourrait avoir l’inconscience de prendre une telle initiative :

                        - ce serait immédiatement faire monter le pétrole à plus de 200$ en 48 heures, ainsi que l’or,

                        - ce serait donner à Obama un atout déterminant dans l’élection présidentielle,

                        - l’opinion internationale serait divisée, mais la Russie, la Chine et sans doute l’Allemagne auraient des réactions très négatives,

                         Ce qui est par contre envisagé, ce serait une intervention d’Israël, mais je pense que tous les pays comprendraient que les É-U sont derrière l’opération et les conséquences en seraient sans doute identiques.

                         Pour toutes ces raisons, je doute que les investisseurs agissent en fonction de cette hypothèse, et ils ont bien d’autres motifs d’être nerveux, en se limitant à la fébrilité économique actuelle. Mais on a vu pire !

                        Je vous remercie pour votre commentaire.

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