Quand la France paie pour sauver les banques espagnoles de la faillite
Après la Grèce, le Portugal et l'Irlande, l'Espagne est le quatrième pays de la zone euro à demandé l'aide de l'Union Européenne. Le montant devrait être de 100 milliards d'euros. Se sont par les dispositifs du FESF et du MES que les Etats de la zone euro prêteront directement aux banques espagnoles pour qu'elles évitent la faillite.
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Le Fonds Européens de Stabilité Financière est un est un fonds commun de créances visant à préserver la stabilité financière en Europe en fournissant une assistance financière aux États de la zone euro en difficulté économique. Le Mécanisme Européen de Stabilité devrait lui succéder en juillet prochain.
La contribution de chaque pays dans ce mécanisme dépend de sa part dans le PIB de la zone euro. La France, deuxième économie européenne participe à hauteur de 20,3859 %. Ainsi, elle va directement verser 20 milliards et 385 millions aux banques espagnoles. C'est donc une mutualisation européenne des dettes d'institutions privés, les banques, qui va particulièrement peser sur les finances françaises. Alors que la dette française est officiellement à 86,1 % du PIB, elle monte à 146 % du PIB si l'on compte les engagements de la France dans le FESF et le MES, le budget européen, la dette de la Banque européenne d'investissement, et dans le passif de la BCE. L'argent verser au banques ibériques va donc directement accroitre la dette française, compromettant les promesses du nouveau Président dont les déclarations quelques jours après son élection laissent penser que lui même ne les croyait pas.
Le 11 mai dernier, François Hollande a déclaré relativement aux mauvais état des comptes publics "Nous avions anticipé. J'ai demandé une évaluation par la Cour des comptes de la réalité budgétaire de notre pays, je savais depuis déjà plusieurs semaines qu'il y avait une dégradation plus grande que le gouvernement sortant ne le disait de nos comptes publics". C'est donc en toute conscience de son Président que la France va payer pour que les banques espagnoles ne fassent pas faillite, entraînant avec elle tout le système bancaire européen, et causant la fin de la monnaie unique. Une nouvelle fois, la zone euro achète du temps, les banques espagnoles ont encore près de 200 milliards d’euros de crédits prêts qui ne pourront être remboursés, et piocheront une nouvelle fois dans le capitale du MES, qui s'élève jusqu'à 700 milliards.
A noter que lorsque le MES réclame de l'argent à des Etats, ces derniers sont dans l'obligation d'obtempérer dans les 7 jours sous peine d'amendes, et que les fonctionnaires du MES et l'institution elle-même disposent d'une immunité judiciaire, et jouissent de l’inviolabilité à l’égard de leurs papiers officiels et documents. Cette institution n'est soumise à aucun contrôle démocratique.
Lorsque l'on regarde à quel point la situation en Grèce, pays qui représente 2 % du PIB européen, fait trembler l'Europe, on peut légitimement s'inquiéter si l'on considère que l'Espagne est la quatrième économie européenne, et que son PIB est le double de celui de la Grèce, du Portugal et de l'Irlande réunis, les trois pays qui ont déjà demandés une aide de l'Union Européenne.
Le rapport réclamé par François Hollande à la Cour des Comptes qui sort fin Juin va probablement dire qu'une baisse des dépenses est nécessaire en raison de l'état des comptes publics, comme elle la déjà laisser entendre. Creuser la dette en tolérant l'irresponsabilité des banques, le changement c'est pas maintenant.
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