Pendant que le « Monde Occidental » est dominé par les USA, eux-même dominés par leurs lobbies-militaro-Industriel (Irak, Afghanistan, Pakistan, bientôt Iran) et Financier (Goldman Sachs), la Chine avance.
" Modèle ou pas, la Chine suit sa propre voie
Alors que la Chine a effectué une très bonne
performance pendant la crise financière, la pire que le monde ait connue
depuis la Grande Dépression des années 1930, sa trajectoire de
développement, qui se résume comme modèle chinois, est devenue l’un des
sujets les plus fascinants pour les économistes et les universitaires.
QU’EST-CE
QUE LE MODÈLE CHINOIS ?
Cette phrase est issue d’un ouvrage qui
s’appelle « Consensus de Beijing » (« Beijing Consensus »), et elle est
utilisée pour résumer la montée du « miracle chinois » au cours des
dernières décennies. Joshua Cooper Ramo, un universitaire né aux
Etats-Unis, est convaincu que la Chine avait une voie de développement
qui convenait aux conditions de la nation et aux besoins de la société,
car elle vise l’équité sociale et la croissance de qualité.
Son
explication dans « Consensus de Beijing » indique que ce qui se passe
actuellement en Chine pourrait servir de modèle non seulement pour la
Chine elle-même, mais pourrait être aussi une occasion de refaire
l’ensemble du développement international, de l’économie, de la société,
et par extension, de la politique dans le monde.
Ramo a donné
trois caractéristiques principales, qui sont les signes distinctifs du «
modèle chinois », ou le consensus de Beijing, - une volonté implacable
d’innover et d’expérimenter, une défense des frontières et des intérêts
nationaux sans compromis, et l’accumulation très réfléchie de la
projection de puissance et des outils asymétriques.
Beaucoup
d’économistes ont attribué le succès économique de la Chine à une
combinaison d’approches non conventionnelles du développement - une
combinaison de régimes de propriété mixte, l’intervention du
gouvernement à chaque étape des réformes et l’esprit d’expérimentation.
Zhang
Yu, professeur à l’Ecole de l’Economie à l’Université Renmin de Chine, a
indiqué que le concept du « modèle chinois », se répand aux systèmes de
base et aux mesures politiques que la Chine avait adoptées dans le
cadre de la réforme et de l’ouverture au cours des trois dernières
décennies, notamment la réforme économique, le développement et
l’ouverture économique combinée au socialisme avec des caractéristiques
chinoises.
UN MODELE CHINOIS ?
Dans le dictionnaire,
le mot « modèle » est défini comme « une norme ou un exemple à imiter ou à
comparer » Peut-on appeler « modèle » la voie de développement de la
Chine ?
Depuis que la Chine a entamé sa réforme et son ouverture
en 1978, le pays est resté déterminé à se frayer un chemin qui est
propre à lui en se servant de la méthode surnommée « traverser la rivière
à tâtons ». Le sens de cet idiome, c’est de libérer l’esprit des gens,
réformer et devenir innovant.
A la suite de cette idéologie, la
Chine a connu une transformation d’une société fermée ou semi-fermée
vers une société qui s’intègre complètement dans le paysage mondial,
d’une économie agricole vers une économie industrielle et d’une économie
planifiée vers une économie de marché. Par ailleurs, durant ce
processus de transformation, la Chine a vraiment construit sa propre
voie, a déclaré Zhou Ruijin, l’ancien rédacteur en chef adjoint du
Quotidien du Peuple, le journal officiel du Parti communiste de Chine.
Au
cours des trois dernières décennies, l’économie chinoise a connu un
taux de croissance annuel d’environ 10%. En 2008, le pays a dépassé
l’Allemagne pour devenir la troisième puissance économique mondiale
après les Etats-Unis et le Japon. En 2009, elle a dépassé l’Allemagne en
devenant le premier exportateur du monde.
En plus de l’essor
économique, la Chine a vu réemployés 30 millions de travailleurs, qui
ont été licenciés, 50 millions de paysans partis dans les villes de la
campagne, et 120 millions de travailleurs ruraux qui subsistent entre
les villes et les campagnes. Toutefois, « la Chine a réussi à maintenir
sa stabilité pendant la transition sans connaître de véritables
turbulences, ce qui fait refléter le miracle dans son modèle de
développement », a indiqué Zhou.
Toutefois, Zhao Qizheng, qui
est membre de la Conférence consultative politique du peuple chinois
(CCPPC) et porte-parole de la session annuelle du Comité national de la
CCPPC actuellement en cours, n’est pas d’accord avec le concept du
modèle chinois. « Le cas de la Chine est une expression plus appropriée,
car le terme « modèle » signifie quelque chose qui peut être
échantillonné ou copié », a indiqué Zhao. « Cependant, la Chine n’a
jamais voulu être un exemple pour qui que cela soit ».
Li Junru,
l’ancien vice-président de l’Ecole du Parti communiste chinois du
Comité central, a fait écho du point de vue de Zhao, en affirmant que «
La Chine est toujours impliquée dans le processus de réforme et de
développement, et son système n’a pas été finalisé, ni mis au point
complètement ».
« C’est contra-factuel et dangereux de fixer un
modèle chinois dans telles circonstances », a déclaré Li, qui est
également membre du CCPPC.
LA POURSUITE DE LA REFORME
Malgré
les débats houleux dans le milieu universitaire, le gouvernement
chinois garde un profil bas sur la question.
Ce genre de débats –
« modèle ou pas » et « exportable ou non » - n’influera aucunement sur
la détermination de la Chine à élaborer et poursuivre son propre cours,
selon les analystes.
Martin Jacques, l’auteur de « Quand la
Chine dirige le monde » (« When China Rules the World »), a déclaré que la
conscience des difficultés à affronter en Chine était « très
impressionnante ».
« Je pense que la Chine a été
extraordinairement auto-disciplinée, consciente et attentive sur la
façon dont elle s’est comportée, notamment depuis la fin des années
1970, le début de la période des réformes », a-t-il indiqué.
La
psychologie aiderait le développement à long terme de la Chine, car le
pays était encore en développement avec plusieurs défis et incertitudes
qui lui sont posés, a-t-il indiqué.
Bien que la Chine ait réussi
à récupérer, la crise financière a également révélé des problèmes qui
sont profondément enracinés dans l’économie chinoise, et de ce fait, la
restructuration de l’économie pour qu’elle soit plus orientée sur le
marché intérieur reste une tâche urgente pour le gouvernement chinois.
«
La Chine va approfondir les réformes dans les secteurs clés et
s’efforcera à faire de nouvelles avancées », a déclaré le Premier
ministre Wen Jiabao dans son rapport d’activité du gouvernement, qui a
été présenté à l’Assemblée populaire nationale, l’organe législatif
suprême du pays.
« Les réformes que nous entreprenons sont
complètes, avec notamment des transformations dans les systèmes
économiques et politiques, ainsi que des changements que nous effectuons
dans tous les autres secteurs », a déclaré Wen.
Le Premier
ministre s’attend à ce que l’année 2010 soit « une année cruciale mais
complexe » pour la Chine, car le pays continue à lutter contre la crise
financière tout en transformant ses modes de développement économique."
Source : Le quotidien du peuple en ligne