Qui va payer la récession ?
Ça y est, la réalité commence à rattraper les chiffres.
Malgré toutes les entourloupes statistiques et autres réformes économiques, le gouvernement français se retrouve face au spectre de la récession.
Il a beau mettre en cause la conjoncture et assurer les prévisions, il n’y a que très peu de chances que la baisse des prix des matières premières ou de l’euro changent quelque chose à l’affaire : pour 2008 c’est cuit !
Ce qui est sûr par contre, c’est que les solutions proposées par le gouvernement pour régler la situation ne feront qu’empirer le mal. A choisir entre la relance de l’investissement et celle de la consommation, il ne fait aucun doute que l’effort sera demandé aux entreprises, sans toucher au pouvoir d’achat. Les entreprises vont demander des allègements de charge en retour, qui même si elles sont acceptées ne relanceront ni l’emploi ni la consommation.
En réalité, tout va se passer comme toujours, et ce seront les pauvres qui payeront la facture. Le pouvoir et ceux qui le protègent (parce qu’il les enrichit) ne vont pas laisser tomber leurs profits pour la mauvaise gestion de leurs gouvernants, et sont prêts à licencier, délocaliser, augmenter les prix, tout ce qu’on voudra tant que les marges ne diminuent pas.
Car, aujourd’hui, ce ne sont plus les grèves qui paralysent le pouvoir, ce sont les patrons. Leur pouvoir sur l’emploi (et tout ce qui en découle économiquement sur la croissance) leur permet d’exiger du gouvernement les allègements qu’ils demandent depuis fort longtemps. La menace de licenciements ou de délocalisations, dans un contexte de crise financière, est une aubaine pour tout employeur désireux d’alléger ses dépenses.
Malheureusement pour eux, et pour nous aussi, c’est qu’en fonctionnant ainsi on justifie peut-être la baisse de qualité des conditions de travail, mais on favorise en parallèle et la contestation, et la baisse du pouvoir d’achat.
Mais attention aux pauvres, ce sont eux les moteurs de la croissance. Ce sont eux qui dépensent leur salaire jusqu’au dernier sou, ce sont eux qui font marcher les entreprises, par leur travail et par leur consommation des produits qu’ils fabriquent.
Faire des cadeaux fiscaux à ceux qui n’en ont pas besoin ne retourne pas en investissement, mais s’en va en épargne. Donner plus à ceux qui en ont besoin retournerait directement dans le circuit par la consommation.
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