Réformes : mode d’emploi
J’ai entendu récemment notre président affirmer que la crise économique et financière actuelle est une chance formidable pour la France, car elle encourage à avancer plus vite et plus loin dans les réformes.
Reprenons tranquillement les mesures prises pour contrer les effets de la crise : de l’argent pour les banques, de l’argent pour l’automobile, de l’argent pour l’immobilier.
Et d’où vient cet argent ? Ce n’est pas encore très clair, mais on peut sans grand risque aller chercher du coté des réformes ...
Il s’agit donc de réformer (comprendre "faire des économies") pour redistribuer l’argent là où il sera vraiment utile. Le côté obscur de notre société, celui qui dépense inconsidérément, celui qui n’est pas productif, celui qui endette nos enfants avant même qu’ils ne naissent, le grand coupable, c’est "le service public". N’y a-t-il rien de plus inutile et improductif que de dépenser des sommes folles à rendre service au public ?
La santé, l’éducation, les infrastructures collectives, la sécurité, la retraite, tout cela est un gouffre que notre société moderne a bien l’intention de combler pour renflouer ses caisses sous les applaudissements du bon peuple étonné par tant de dépenses inconsidérées.
Pour cela, il n’est pas nécessaire de faire oeuvre de beaucoup de subtilité :
- d’abord il faut instiller des réformes qui paraissent de bon sens (ne pas trop se faire remarquer) mais qui ont pour but de désorganiser le service proposé.
- ensuite, laisser monter l’insatisfaction des usagers.
- puis organiser un audit du service pour pointer les nombreux dysfonctionnements (créés par l’étape 1, mais si l’on attend un peu, personne ne le remarque).
- enfin, sabrer le service sous prétexte qu’il n’est pas ou mal rendu, en promettant de faire beaucoup mieux.
- les promesses n’engageant que ceux qui les écoutent, utiliser les crédits dégagés pour des besoins beaucoup plus primordiaux (comme renflouer les banques).
- attendre que des sociétés privées s’engouffrent dans le service en proposant des solutions (c’est moins bien, mais c’est plus cher).
- passer enfin à la trappe le service par manque de crédit (et puis de toutes façons, le privé le fait très bien).
Si nous regardons les réformes en cours à l’aune de ce mode d’emploi, elles deviennent très cohérentes ...
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