La confédération CFDT n’a pas manqué de réagir à la publication officielle du document d’orientation sur la réforme des retraites.
Selon cette organisation syndicale, la réforme "laisse entrevoir des solutions injustes, sans commune mesure avec les défis posés par le système de retraite".
Et de dénoncer ce qui semble une évidence syndicale (car largement partagée par l’ensemble des syndicats) en dénonçant l’argument trop facile du gouvernement selon laquelle "la cause du déséquilibre des régimes de retraite relèverait uniquement de la démographie et impliquerait pour seule réponse l’augmentation de la durée d’activité".
Pour la CFDT , "cette analyse est incomplète". En effet, Elle oublie totalement l’impact de la crise. Or celui-ci est majeur d’ici 2020 et "nécessite une prise en charge par la solidarité nationale".
Parmi les réponses gouvernementales, le recul de l’âge légal de départ en retraite (solution facile et très injuste). Car cela provoquerait deux victimes supplémentaires : ceux qui ont commencé à travailler jeunes et ceux qui sont hors de l’emploi au moment où ils prennent leur retraite.
Et de marquer son fort mécontentement en ajoutant que "les mécanismes de solidarité sont envisagés de manière étroite, sans perspective d’amélioration pour les salariés ayant cotisé à plusieurs régimes de retraite, sans approche globale des inégalités au détriment des femmes, sans garantie sur le mode de reconnaissance de la pénibilité".
Rappelons que la CFDT s’était engagée en 2007, avec la plus grande détermination dans la reconnaissance de la pénibilité. Or celle-ci a accouchée d’une souris prouvant ainsi qu’une attitude conciliatrice et "responsable" (selon patronat et gouvernement) a des limites.
Seul un point positif souligné par la confédération CFDT, c’est celui qui permet un élargissement des recettes pour assurer le financement des retraites : une contribution supplémentaire sur les hauts revenus et les revenus du capital.
Comme la très grande partie des salariés, la CFDT ne peut que se satisfaire de son exclusion du bouclier fiscal.
Sans angélisme, la confédération CFDT prévient qu’elle sera attentive à ce qu’il ne s’agisse pas uniquement d’une mesure symbolique. Ce qui pourrait arriver tant les français ont pris l’habitude des effets d’annonces et du zapping élyséen permanent.
L’organisation conclue en dénonçant l’approche du gouvernement car il "développe une approche comptable et limitée de la réforme des retraites, qui écarte une remise en question plus générale du système et prendrait à bras le corps les questions des inégalités et du financement, seules à même de redonner confiance aux jeunes générations".
Après l’expérience de 2007 (le ratage de la pénibilité), et avec les effets catastrophiques de la crise économico-financière actuelle, la CFDT, par cette récente expression, n’entend plus s’avancer comme le syndicat de la négociation quand l’autre "négociateur" néglige autant le fond que la forme.