Retraites : la vraie solution passe par la création d’emploi
Le gouvernement est en train de plancher à nouveau sur les retraites pour rétablir l’équilibre des systèmes à l’horizon 2020, après les réformes des années 1990 et 2000, qui s’étaient concentrées sur un report de l’âge de départ, voici un nouveau mix fondé sur un report et une hausse (faible) des cotisations.
Résumons le problème : le nombre de retraités augmente pendant que le nombre d’actifs ayant réellement un emploi stagne et alors que ces derniers voient leur revenu stagner lui aussi pendant que la part du PIB qui va vers les profits des grands groupes explose.
Le problème est bien là et la solution aussi.
Le choix du report progressif de l’âge effectif de départ en retraite a deux inconvénients. Un grand nombre d’actifs ne prendront pas leur retraites car à 62 ans 14 % des hommes et 7 % des femmes sont déjà décédés. Ils auront cotisés une bonne partie de leur vie pour rien ! Le maintien de cet âge de 62 ans comme age minimum de départ est donc fortement créateur d’inégalité.
Et ils seront, en plus, beaucoup à ne pas bénéficier d’une retraite à taux plein ! Car avec 43 ans de cotisations obligatoires, qui peut croire que nombreux seront ceux qui partiront avec le nombre de trimestre nécessaire ? Les jeunes entrent dans la vie active réelle (hors stage) vers 22-23 ans à l’heure actuelle. En comptant les années de chômage obligatoire dans le contexte économique actuel, il faudrait donc partir en retraite vers la fin de la soixantaine ! (voir http://www.christophebugeau.fr)
La vraie solution consiste donc à s’attaquer à la racine du problème : le ralentissement de la masse salariale sur laquelle sont assises les cotisations (car le patronat et les syndicats ont raison : la CSG doit financer la santé et non les retraites).
Pour cela deux pistes : la reprise de l’emploi et la hausse des salaires !
La reprise des créations d’emploi nécessite à la fois, une rupture de notre politique économique qui passe par la fin du carcan de l’Euro et la relance économique. Nous devons en finir avec la rigueur et retrouver enfin la croissance y compris si cela nécessite de faire tourner la planche à billet comme s’y refuse la BCE. Et ces créations d’emplois nécessitent aussi une baisse de la concurrence avec les pays à bas salaire par le biais d’une vraie politique protectionniste telle que celle qui existe dans les pays émergents (Brésil, Argentine, Inde, Chine) ou dans certains pays développés (Japon).
Quant à la hausse des salaires, elle doit se faire en parallèle avec les gains de productivité car il n’y a aucune raison que ces derniers ne bénéficient qu’aux bénéfices des grands groupes ! En quoi les hausses de salaires seraient-elles plus inflationnistes que les hausses des dividendes et des primes des cadres dirigeants !
De surcroît, avec une politique de croissance liée à une politique protectionniste, les pressions à la baisse sur les salaires seront beaucoup moins fortes et permettront ces augmentations.
Alors oui, une autre politique pour les retraites est possibles qui ne passe pas forcément encore une fois par le partage de la pénurie pour les salariés uniquement bien sûr !
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