Retraites Macron : rien de bon !!! ***
Le gouvernement annonce un déficit insupportable qui serait compris entre 7,9 et 17,2 milliards d'euros en 2025 selon les projections du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) : Le Monde publié le 18 novembre 2019 - https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/11/18/retraites-un-deficit-attendu-entre-7-9-milliards-et-17-2-milliards-en-2025_6019599_823448.html
Cependant, quel que soit le scénario économique retenu, la part des dépenses de retraite dans le produit intérieur brut (PIB) demeurerait stable : ce taux (13,8% en 2018) mesure le niveau des prélèvements qu'il est nécessaire d'opérer sur la richesse produite pour financer les retraites. En conséquence, sa stabilité montre que l'évolution des dépenses de retraite est maîtrisée.
Il n'y a donc pas d'urgence, prenons le temps de la réflexion pour définir une stratégie et ne tombons pas dans une précipitation floue comme nous l'impose Macron, le soit-disant maître des horloges.
Est-ce une réforme de trop ?
Bref, cette réforme, n’est sans doute pas utile financièrement contrairement à ce que l’on dit dans les médias. Ne serait-ce pas une entourloupe pour préparer la privatisation des retraites à terme ?
En effet, l’enjeu n'est pas mince. Déjà en 2010 le marché représentait "40 à 100 milliards d’euros" en fonction des réformes. Aujourd'hui le pactole est beaucoup plus gros.
Ainsi, une baisse plus ou moins considérable des retraites, inciterait les français à ce précipiter sur les systèmes de retraites complémentaires.
I - Vers la privatisation des retraites sous la houlette de BLACKROCK
Un des enjeux principaux de cette réforme est de pousser les salariés à prendre des assurances retraites privées pour la grande joie des banques ( il y a beaucoup d’argent à gagner) afin d’avoir soit-disant une retraite décente.
Il ne faut pas oublier qu’en France les budgets sociaux (cotisations retraites et Sécurité Sociale) sont supérieurs au budget de l’État. En conséquence, les banques et les assurances privées ne peuvent tolérer qu'une telle masse d'argent leur échappe. Il leur faut amener les gens à venir « cotiser » chez eux.
Aux USA les banques ont versé des retraites de misère, obligeant un nombre non négligeable de retraités à reprendre un travail précaire et mal payé. Doit-on tomber dans cet avenir radieux du capitalisme où la spéculation est devenue la loi toute puissante du marché. Blakrock nous y engage fortement et conseille Macron dans ce sens.
La réception du PDG Larry Fink à l’Élysée en juillet 2019
La réception du PDG Larry Fink à l’Élysée en juillet 2019 illustre également la bienveillance du gouvernement pour les firmes du secteur. Puis enfin l’élévation au grade d’officier de la Légion d’honneur au cours de l’année 2020 de son représentant France Jean-François Cirelli.
Par ailleurs, Jean-Paul Delevoye avait quant à lui rencontré le fonds BlackRock début mars 2018 lors de sa nomination comme haut-commissaire à la réforme des retraites !!!!
En dehors de Wall Street, qui connaît BlackRock, le plus puissant gestionnaire d’actifs de la planète ? Enquête sur un acteur discret mais influent de la vie économique et politique mondiale.
Avec ses 6 000 milliards de dollarsUS, soit plus de deux fois le PIB de la France, cette entreprise tentaculaire ne cesse d’étendre son influence dans toutes les directions, depuis sa création, en 1988, par Larry Fink.
La force de ce géant américain de la gestion réside dans les milliards de dollars que lui confient ses clients, pour la plupart des gros poissons de la finance : multinationales, institutions financières et fonds d’investissement ou de pension. Grâce à cette manne financière, le groupe a mis le grappin sur de nombreuses multinationales.
Actuellement, BlackRock est entre autres présent dans le capital d’Apple, de Microsoft, de Facebook, de McDonald’s, de Siemens, ainsi que de nombreuses entreprises du CAC 40.
Non content d’investir dans les entreprises les mieux cotées du monde, le gestionnaire d’actifs est aussi dans les petits papiers de gouverneurs de banques centrales, de ministres des finances et même de chefs d’État, à qui il prodigue de précieux conseils. Et pour cause : il dispose non seulement des meilleurs experts financiers, mais aussi d’un algorithme de prévision conjoncturel sans égal,
Ainsi, le leader mondial dans la gestion d'actifs, BlackRock dispose depuis 2006 d'une filiale française (celle-là même dirigée par Jean-François Cirelli) qui gère, selon des chiffres repris par France-info, « 27,4 milliards d'euros de fonds confiés par des clients français ». Fait notable, la société BlackRock est actionnaire de près de la moitié des entreprises du CAC 40, telles que BNP Paribas, Vinci, Saint-Gobain, Société Générale ou encore Total.
Comme le rapporte Franceinfo dans un article publié à la mi-décembre 2019, « depuis plusieurs années, BlackRock se montre extrêmement intéressé pour mettre la main, via ses clients (assureurs, banques...), sur une partie de l'épargne des Français, afin de l'orienter vers l'épargne-retraite ». Étonnant non !!!!!!
Si cette implantation en France n'est donc pour l'heure que partielle, malgré de bonnes relations avec l'Elysée, la multinationale ne fait pas mystère de son intention de s'ancrer davantage dans l'Hexagone : « Blackrock veut être beaucoup plus présent dans ce beau pays et nous avons de grandes ambitions pour BlackRock en France », expliquait Jean-François Cirelli sur France-info en juin 2019. Il précise au cours de la même interview : « Nous voulons mettre notre expérience au service de cette nouvelle épargne retraite. ». Le morceau est lâché !!!!!
Voir cette vidéo édifiante : pic.twitter.com/puIQZIFZsh — Raphael Pradeau (@raphpradeau) le 2 janvier 2020 (c'est récent)
Alors pourquoi se félicitait il en juin que la loi Pacte allait « permettre aux français de s’approprier l’épargne-retraite » ?
Pourquoi proposait il de « mettre l’expérience de #BlackRock au service de cette nouvelle épargne-retraite » ???
Voir cette vidéo édifiante : pic.twitter.com/puIQZIFZsh— Raphael Pradeau (@raphpradeau) January 2, 2020
Il apparaît de plus en plus clair que ce projet est une machine à spolier les futurs retraités. C'est la porte ouverte a une libéralisation du système de retraite sous le monopole des banques et des fonds de pension US.
Face à cette perspective qui nous menace, posons nous une autre question sur l'espérance de vie des français car cela conditionne l'âge de la retraite.
II - Les chiffres inquiétants de la montée de la pauvreté en France
L'Insee a démontré la corrélation entre le niveau de vie et l'espérance de vie. Ainsi, l’espérance de vie par niveau de vie est chez les hommes de 13 ans d’écart entre les plus aisés et les plus modestes.
Or, l'allongement statistique de l’espérance de vie est évoquée par Macron pour justifier sa réforme des retraites. « Nous vivons plus longtemps, et en bonne santé » !!!
Or, selon un rapport de l’INSEE rendu public le 16 octobre 2019, le nombre de personnes au niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté aurait augmenté en France de 0,6% durant l'année 2018 par rapport à l'an précédent, pour atteindre 14,7% de la population, soit 9,3 millions de Français.
Un constat simultanément corroboré par celui de l'organisme européen de statistiques Eurostat, qui a publié une étude mentionnant l'évolution des personnes menacées de pauvreté, ou d'exclusion sociale au sein de l'UE. Selon les données du rapport, la France serait en proie à une augmentation du « risque de pauvreté après transferts sociaux ». Prenons quelques exemples de cette agravation.
- Le nombre de sans-abri morts dans la rue a augmenté de 15% en 2018
Dans son rapport annuel rendu public le 29 octobre 2019, le collectif Les Morts de la rue a recensé le décès de 612 personnes sans domicile fixe (SDF) sur l'année 2018, soit une augmentation de 15% par rapport à l'année précédente.
Des chiffres qui tranchent avec la promesse de « Zéro SDF » émise par Emmanuel Macron, qui s'était engagé en juillet 2017 à « loger tout le monde dignement ». Un constat d'autant plus alarmant que selon Cécile Rocca, coordinatrice du collectif, ce chiffre est très loin d'être exhaustif.
L'organisation recense en effet les décès sur base de signalements de ses partenaires et des médias mais de précédentes recherches auraient montré que le nombre réel des SDF décédés était environ six fois plus important que celui qui a été recensé par le collectif.
- Sept Français sur dix « préfèrent » avoir froid qu'allumer le chauffage...
Selon une enquête Odoxa publiée le 12 novembre, à l'approche de l'hiver, 71% des Français font « le choix » de se passer de chauffage. « En cause, le montant de la facture qui grimpe, à mesure que les températures baissent », rapporte alors Le Figaro.
Comme l'explique l'étude, les citoyens les plus précaires sont les premiers à éprouver des difficultés à se chauffer. En effet, d'après le rapport, 76% des retraités et 79% des foyers gagnant entre 1 500 et 2 500 euros mensuels sont les plus poussés à ce « choix » d'économie, qui s'inscrit dans le phénomène qualifié de « précarité énergétique ».
- De plus en plus d'étudiants vont aux Restos du cœur
Comme le rapporte Le Monde ce 26 novembre, les étudiants sont de plus en plus nombreux à grossir les rangs des plus de 900 000 bénéficiaires des Restos du cœur, ainsi près de 30 000 étudiants y ont ainsi sollicité des distributions de repas.
Selon le quotidien qui cite également l’enquête 2016 de l’Observatoire national de la vie étudiante (OVE), un quart des étudiants expliquait rencontrer d’importantes difficultés financières, et 5% d'entre eux étaient en situation de « grande précarité ».
Les Restos du cœur affirment que 80% des étudiants vivent avec moins de 513 euros par mois, soit la moitié du montant du seuil de pauvreté. Et 20% seraient sans ressources.
Signe que la problématique est de taille dans le milieu étudiant, nombre d'universités ont récemment vu s'organiser des rassemblements contre la précarité, notamment après l'immolation d'un étudiant lyonnais de 22 ans, le 8 novembre, devant un restaurant universitaire.
Dans sa lettre, le jeune homme évoquait le manque d'espoir dans l'avenir, accusant les derniers présidents et l'UE de l'avoir « tué ».
Les indicateurs de pauvreté connaissent une tendance à la hausse en France (septième puissance économique mondiale). Cette pauvreté oblitère gravement l'espérance de vie des français donc le « Nous vivons plus longtemps, et en bonne santé » n'est pas vrai pour tune bonne partie des français.
III - En contre partie : la France, le pays où les milliardaires s’enrichissent vite : 78 milliards de plus en 2019, soit une augmentation de 35%
Les milliardaires français sont ceux qui se sont enrichis le plus vite au monde depuis début 2019, accroissant leur fortune de près de 35%, selon le journal économique US Bloomberg du lundi 1er juillet 2019.
Ainsi, les 14 milliardaires français parmi les 500 plus riches de la planète se sont enrichis de 78 milliards de dollars – net – au premier semestre 2019 . Décidément, en France, tout va décidément pour le mieux… pour les riches ! Merci qui ?
Les plus fortunés, Bernard Arnault, Françoise Bettencourt Meyers et François Pinault ont engrangé à eux seuls 53 milliards de dollars depuis le 1er janvier 2019
Pendant que les gilets jaunes occupaient les ronds-points, les ultra-riches français ont donc amassé des richesses à un rythme deux fois plus soutenu que celui de leurs homologues chinois (17 %) et américains (15 %). Les milliardaires français devancent ceux de Thaïlande (+32,7%), de Singapour (30 %) et du Japon (24 %). Belle performance !!
IV - 120 milliards de subventions et de manques à gagner qui seraient très utiles
De leur côté les entreprises bénéficient de larges subventions et participent fortement a l'évasion fiscale des bénéfices.
A - Rappel de la situation de 2010 en France
Les subventions : le patronat recevait déjà chaque années pour 65 milliards d'euros de subventions de l’État qui échappaient aux cotisations sociales ( Sécurité sociale et retraite).
Les manques à gagner pour l'Etat : les entreprises du CAC40 , grâce à leurs filiales dans les paradis fiscaux, ont pu faire échapper 393 milliards d'euros à l'impôt et aux cotisations sociales.
Or d'’après les calculs de Daniel Lebègue, ex-directeur du Trésor, le manque à gagner fiscal correspond à plusieurs dizaines de milliards par an ( environ 40 milliards). ( cf article d'Agata Kovacs, pour Mecanopolis, du 2 mars 2010, avec les informations du Canard enchaîné et des quotidiens suisses La Tribune de Genève et Le Matin) .
Ce rappel nous montre que le phénomène ne date pas d'aujourd'hui et il perdure.Les gouvernements suivants auraient pu déjà sauver les régimes de retraites, le pouvoir d'achat et la préservation des services publiques bien plus tôt.
B - En 2020, c'est au moins 120 milliards récupérables par an
Aujourd’hui le phénomène s'est aggravé : on est passé de 65 milliards à 140 milliards d'aides douteuses par an aux entreprises.
Par ailleurs, fraude fiscale est estimée à 80 milliards de par an. Auquel, il faut ajouter un manque à gagner supplémentaire de 10 à 36 milliards concernant la taxation complète des transactions financières (TTF) qui pourraient être mises en place.
-Supprimons la moitié des 140 milliards de subventions de l’État aux entreprises, soit 70 milliards - Récupérons au moins 40 milliards des 80 milliards de manque de recettes dû à l'évasion fiscale - Taxons aussi les transactions financières pour 10 milliards (minimum).
Au total, ce sont donc 120 milliards de recettes fiscales qui sont potentiellement récupérables par an, au service d’une fiscalité plus juste et d’une meilleure répartition des richesses, sans alourdir les impôts et taxes acquittés par les classes populaires et moyennes, ni mettre au chômage des dizaines de milliers de fonctionnaires.
Source mon article : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/tous-ces-milliards-spolies-alors-221956
V - De plus, 146 milliards d’euros de réserves, sans oublier une cagnotte de 24 milliards par an à partir de 2024 !!
A - 146 milliards de réserves
Les retraites sont-elles un faux problème ? C’est la thèse défendue par Gilles Raveaud, un Professeur d’économie à l’université Paris-VIII. Il a longuement expliqué, sur BFM Business, le 25 novembre 2019, pourquoi, à son sens, l’équilibre du système ne serait tout simplement pas menacé, car il existerait actuellement une manne de l’ordre de « 150 milliards d’euros pour les retraites ».
Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le confirme dans son rapport publié le 21 novembre, son décompte est le suivant :
-
l’ensemble des réserves dans les différents régimes des caisses des complémentaires (déficits déduits) représente : 116 milliards d’euros
-
le « Fonds de Réserve pour les Retraites » (FRR) est doté de plus de 30 milliards (36,4 milliards d’euros fin 2017) . Le FRR a été créé par le gouvernement Jospin en 1999 pour parer le choc financier du « papy-boom » sur le système de retraite, le fonds devient un établissement public autonome en 2001. (voir Annexe)
Ainsi, il y a globalement au moins 146 milliards d’euros de réserves nettes dans le système (déficits déduits). Soit peu ou prou l’équivalent des 150 milliards d’euros évoqués par Gilles Raveaud. Voir tableau ci-dessous :
Ces 146 milliards de réserves dans les régimes de retraites permettent de faire une réforme juste sur la pénibilité des professions et des métiers.
Et ce sans même compter la Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (CADES), qui représentera à partir de 2024 une manne supplémentaire de 24 milliards d’euros par an.
B - La CADES : 24 milliards d’euros disponibles par an à l’horizon 2024
La CADES :
« La Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES) est un organisme gouvernemental français créé en janvier 1996, et dépendant de cinq ministères de tutelle (Économie, Comptes publics, et les trois ministères chargés des trois branches de la sécurité sociale, Santé, Travail, Vieillesse). Elle s’est vue transférer le montant de la dette sociale avec pour mission de la rembourser d’ici à 2024. Sa principale ressource est la perception de la Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS), ainsi que d’une partie de la Contribution sociale généralisée (CSG).
Le terme « dette sociale » fait référence au déficit accumulé par le régime général de la protection sociale à la date de promulgation de l’ordonnance créant la CADES.
Au total, la CADES a depuis l’origine repris 260.5 milliards d’euros de dette de la Sécurité sociale, et en a déjà amorti 155 milliards à la fin 2018″.
Or, cet organisme qui a été créé pour financer la dette sociale, doit disparaître en 2024.
Supposons, au delà de 2024, de prolonger la CADES pour financer cette fois -ci les retraites, alors ceci pourrait donner des marges financières à l’État. Ce n'est pas moins de 24 milliards d’euros par an à l’horizon 2024, affirmait le dirigeant de la Cades Jean-Louis Rey, en 2018.
Et dans 5 ans, si le gouvernement n’annule pas la CSG et la CRDS ces recettes seront une manne considérable pour le financement du pays et notamment de nos retraites !!
En conséquence, il n'y a pas de problème de financement des retraites au delà de 2024.
Ainsi dans notre système de retraite actuel, il serait possible de revoir les régimes spéciaux, en douceur et de façon progressive en introduisant une vrai pénibilité métier par métier, car si l’espérance de vie augmente, les disparités sont considérables entre les 69 ans de l’ouvrier et les 82 ans du cadre…
Nicolas Doze avec son émission les Experts sur BFM montre inutilité de cette réforme.
C’est à partir de 6.30 minutes, et c’est un vrai régal :
VI - Les retraites il n'y a pas de problème, voici pourquoi :
A - Projection de l'accroissement du coût des retraites.
Dans le cadre des prévisions les plus alarmistes, en 2050 il sera possible de financer les déficits sociaux.
En effet, globalement, en 2018 les dépenses annuelles des retraites s’élevaient à 13,8% du PIB (13,4% en 2010) . Dans l’hypothèse médiane du Conseil d’Orientation des Retraites (COR), elles représenteront 15,3% du PIB en 2050. Soit une augmentation de 1,5 point en 32 ans (cf : Le Canard enchaîné du 21 avril 2010 s’appuyant sur les chiffres du COR).
Ceci représente une augmentation de 0,047% du PIB par an, cette augmentation de 0,047% n’est nullement insupportable.
Par ailleurs en cas de difficultés, des ressources supplémentaires pourraient facilement-être trouvées.
B - Les ressources possibles pour financer et améliorer le système actuel
On est en droit de s'interroger sur le gaspillage concernant les aides à des entreprises qui partent dans les paradis fiscaux et sur l'inertie des gouvernements à ne pas faire la chasse à la fraude fiscale à grande échelle.
Raisonnablement 120 milliards pourraient-être récupérés chaque année.( voir § IV). Ceci ouvre de larges perspectives non seulement sur le financement des retraites et leurs améliorations, mais aussi sur le financement des besoins sociaux qui ne sont pas couverts actuellement.
De plus, en continuant la contribution de la CADES 24 milliards par an , à partir de 2024, l’État pourrait affecter cette manne à l'amélioration du système de retraite et de la Sécurité Sociale : pas de retraite sous le SMIG, des pensions de reversions décentes, aides aux personnes âgées, etc.......
Sachant qu'actuellement 146 milliards sont en réserves pour couvrir les aléas.Alors, pourquoi affoler les gens ?
C - En résumé
Il n’y a donc plus de problème pour financer les retraites bien au-delà de 2050, pour combler les déficits de la branche Assurance Maladie de la Sécurité Sociale.
De plus, il serait possible de financer aussi une politique sociale ambitieuse qui supprimerait notamment les situations les plus inhumaines (SDF, chômeurs en fin de droit, rétablissements des secteurs publics supprimés,…). Plus précisément remettre à niveau le secteur hospitalier et avoir une éducation de qualité pour tous.
Pour résumer, il n’y a pas de problème de financement des retraites comme l' affirme Gilles Raveaud, Professeur d’économie à l’université Paris-VIII.
VII - La retraite Macron
Après deux ans de préparation, que dis-je d'impréparation, par Delevoye, le dossier contient beaucoup d'inconnues et la loi présentée actuellement aux parlementaires renvoie à de nombreux décrets à venir que pourra prendre unilatéralement le gouvernement. C'est donc un blanc seing qui nous est demandé, il vient d'être imposé aux députés avec l'article 49.3.
Plus particulièrement, la nouvelle réforme des retraites (une de plus) n'est pas indispensable, elle est même nuisible et angoissante par les lacunes et les imprécisions qu'elle renferme :
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Puisque le comble est que personne ne connaît la valeur du point et l'âge pivot pour un départ en retraite sans décote .
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Une seule chose est sûre : la valeur du point et l'âge pivot (âge d'équilibre) vont varier chaque année. On connaîtra chaque année le nombre de ses points, mais jamais le montant de sa retraite. Le montant de la retraite ne pourra jamais être anticipé.
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Sans oublier que cette réforme n'est pas à ce jour financée. Elle a la prétention de remplacer un système de retraite en léger déficit qui fonctionne de façon satisfaisante et qui pourrait-être amélioré sans problème : notamment les petites retraites, pas de retraite et de pensions de réversion en dessous de 1000 euros,...
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Nous allons travailler plus longtemps. Richard Ferrand ne c'est-il pas félicité dans le JDD que « Nous allons tendanciellement devoir travailler plus » : mais jusqu'à quel âge ?
En vérité le gouvernement et le MEDEF veulent faire peur aux français en affichant des déficits astronomiques pour qu’ils acceptent une retraite à la carte, où serait maintenu symboliquement un départ possible à 64 ans (âge pivot ou âge d'équilibre), mais en introduisant une décote importante si les salariés partaient à la retraite avant cet âge.
Ainsi, si un salarié veut bénéficier d’une retraite à taux plein, il faudra qu’il travaille bien au-delà de 64 ans. Le fond du problème, est que les gens devront cotiser ( s’ils le peuvent) auprès des banques et des assurances privées pour une retraite complémentaire afin de pouvoir vivre décemment. Cela aboutit de fait à la privatisation progressive, mais inéluctable des retraites publiques et à leur précarisation.
CONCLUSION
Les Fonds de pension lorgnent sur nos budgets sociaux (cotisations retraites et Sécurité Sociale) qui sont supérieurs au budget de l’État. C'est pourquoi, les banques et les assurances privées ne peuvent tolérer qu'une telle masse d'argent leur échappe.
Tous ces milliards sont connus du gouvernement, mais la priorité Macron va dans le sens de servir les rapaces de la finance. C'est pourquoi Macron, ne fera rien ou si peu contre la fraude fiscale de 80 milliards par an et contre le gaspillage des aides aux entreprises de 140 milliards par an.
Par ailleurs, il compte sur les 24 milliards de la CADES qui seront disponibles à partir de 2025 pour de nouveaux cadeaux au MEDEF. De plus, avec sa nouvelle réforme des retraites dite Universelle il pourra mettre la main sur 146 milliards de réserve des caisses complémentaires.
En conséquence, cette nouvelle réforme va donc conduire à la destruction des grands régimes par répartition et elle sera donc propice à l’éclosion de ces grands fonds de pension qui n’étaient pas encore parvenus à s’acclimater en France, à quelques rares exceptions près.
Tout ceci, est bien dans les injonctions de Bruxelles qui veut tout privatiser pour satisfaire les lobbies les plus influents. C'est aussi dans la ligne des déclarations, déjà anciennes, de Denis Kessler, ex-numéro 2 du MEDEF :
-
« La liste des réformes ? C’est simple : prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! » tout est dit par le MEDEF !!
Cette réforme des retraites (une de plus) n'est donc pas indispensable, elle est même nuisible et angoissante par les lacunes et les imprécisions qui renvoient à de futurs décrets gouvernementaux .
Cette réforme fait partie de la stratégie de paupérisation du secteur public, des retraites et de la Sécurité Sociale demandé par les multinationales et les banques qui font la loi à Bruxelles.
Ne pas s’opposer fermement à la réforme des retraites de Macron, c'est accepter de subir le jeu de la spéculation bancaire mondiale de plus en plus vorace. C'est aussi, accepter une paupérisation généralisée pour les retraités actuels et les générations futures.
Pour conclure la vidéo sur les scandales de la retraite Macon :
ANNEXE : le Fonds de Réserve pour les Retraites (FRR)
Né sous le gouvernement Jospin en 2001, le Fonds de Réserve pour les Retraites consiste en un portefeuille d’actifs financiers destiné à compenser le poids du « papy-boom » sur les générations suivantes : il s’agissait d’anticiper la période comprise en 2020 et 2040, apogée des départs massifs à la retraite, avec une réserve financière prévue pour compenser le déséquilibre du système de retraite par répartition.
Prévu pour atteindre 150 milliards d’euros, le Fonds de Réserves pour les Retraites devait être notamment alimenté par des opérations de privatisations. Dans la durée, le fonds n’a cependant pas été abondé à la hauteur de ce qui avait été planifié lors de sa création. Il ne perçoit plus de recettes depuis la réforme des retraites de 2010 et verse annuellement 2,1 milliards d’euros à la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES).
En revanche, grâce à des placements performants qui ont rapporté en moyenne 5,7% par an et même 7,2% en 2017, le fonds n’a presque pas diminué malgré les 2,1 milliards de ponction annuelle. Il représente aujourd’hui 36,4 milliards d’euros fin 2017, soit presque son niveau de 2011 (37 milliards).
Source : https://maretraite.fr/que-deviendrait-le-fonds-de-reserve-pour-les-retraites-frr-en-cas-de-reforme-des-retraites/ et https://www.la-retraite-en-clair.fr/retraite-france-monde/systeme-retraite-france-grands-principes/fonds-reserve-retraites
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