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Accueil du site > Actualités > Economie > Science économique ou subjectivité économique ?

Science économique ou subjectivité économique ?

A présent que les indices des valeurs financières - comme aux Etats-Unis et en Grande Bretagne - se sont envolés de plus de 130% depuis Mars dernier, la crise commence à avoir des retombées positives pour les Etats ayant pris des participations plus ou moins massives dans les capitaux des Banques ! Ainsi, la part de 25% de l’Etat Allemand dans la Commerzbank qui avait investit 2.6 milliards d’Euros commence-t-elle à être bénéficiaire...Aux USA, la Trésorerie Fédérale se rend compte du coup lucratif ayant consisté à renflouer des établissements comme Citigroup, Wells Fargo ou encore Bank of America...

Ces mesures généreuses de sauvetage bancaire auront ainsi été tout bénéfice pour l’ensemble du spectre des intervenants et auront donc permis d’éviter une conflagration encore plus dramatique qui se serait certainement soldée par encore plus de faillites bancaires, par une calamité déflationniste, par un gel complet du crédit, par un climat économique désastreux et enfin par des bouleversements politiques. En cette fin d’été 2009 où tout le monde - y compris la timorée Banque Centrale Européenne évoque la "sortie de crise" -, Keynes semble avoir impérialement triomphé, lui qui rappelait inlassablement les devoirs de l’Etat dans la régulation de l’activité économique, persuadé que la politique fiscale des Etats était l’outil principal de la relance.

Exit donc aujourd’hui cette "main invisible" dont on pensait jusqu’à 2007 qu’elle régulerait presque naturellement marchés, production et emploi. La crise a effectivement précipité le grand retour de l’Etat qui s’endette, qui dépense, qui se lance dans toutes sortes de projets censés relancer l’économie : Après tout, Friedman en personne - pourtant grand contradicteur de Keynes devant l’éternel - n’avait-il pas été jusqu’à reconnaître que le sauvetage des Banques par le Gouvernement Américain de l’époque aurait atténué la Grande Dépression ? 

Et tant pis si, au passage, les déficits budgétaires explosent et si le citoyen moyen - mis devant le fait accompli du renflouement du secteur financier et totalement dépossédé de toute décision - est encore et toujours sollicité pour sauver son économie. Les consommateurs Américains sont ainsi instamment priés de ne pas épargner afin de sauver et d’entretenir un système qui s’apparente bien plus à un schéma de Ponzi qu’à une économie : Ils n’ont effectivement pas besoin de savoir qu’un dollar aujourd’hui n’aura plus la même valeur demain...Tout comme il serait superflu de les informer de l’irrésistible descente aux enfers de leur secteur économique privé à cause d’établissements bancaires qui préfèrent placer leurs liquidités dans le papier valeur Fédéral qui draine des trillions de dollars ! 

De même, comment comprendre et interpréter la reconduction de Bernanke à la tête de la Réserve Fédérale pour un nouveau mandat ? Ce même Bernanke qui plaidait pour des taux d’intérêts bas en dépit d’une évidente bulle immobilière et qui n’a de cesse aujourd’hui de rassurer les marchés en leur garantissant des taux zéro pour les mois et les années à venir. Et tant pis si son objectif prioritaire n’est pas de relancer l’économie ni d’enrayer la hausse du chômage et encore moins de réglementer la Finance : C’est l’homme du sauvetage du secteur financier que l’on souhaite garder à son poste, celui-là même qui avait sauvé la mise d’une industrie qui avait vacillé au lendemain de la déconfiture de Lehman et d’AIG. 

Bernanke saura très précisément quoi faire lorsque la prochaine bulle implosera, c’est exactement pour cela qu’il a été reconduit à son poste.
 

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7 réactions à cet article    


  • nortydal 4 septembre 2009 15:33

    Article plein d’ironie, On verra si la Wells Fargo est une si bonne affaire que ça dans quelques semaines, on pourra compter a ce moment sur hélicoptère ben pour sauver une nouvelle fois le monde (de la finance). Il est la pour ça, faire pire que son prédecesseur, c’est normal on a pas tous les jours la chance de rentrer dans l’histoire. Franchement 1929 c’est LA référence économique !

    Allez les gars on y croit : être detté c’est une preuve de richesse, imprimer de la monnaie en masse ne crée pas d’inflation, la hausse du chômage est un signe de reprise de l’économie, les actifs pourrient sont un investissement d’avenir pour la nation, le marché est sous évalué, la Chine sauvera le monde, la taxe carbone n’est pas un impôt, pas de marché libre sans intervention de l’Etat, la crise est finit, la reprise est déjà la !

    En attendant les usa devront redoubler d’effort de persuasion car le japon à changé de régime(finit les tbons) et la chine rappatrie tout son or... Dormez bien, le crooner Obama et ben bernanke s’occupent de tout.



    • UnGeko 4 septembre 2009 16:11

      Pendant ce temps là, Sarko fait exactement le contraire et vend les stocks d’or de la BF,

      « Bernanke saura très précisément quoi faire lorsque la prochaine bulle implosera »

      Ouiii M. Santi, Bernanke ressortira les 9 trillons de $ qu’il avait égaré dans sa cave ! 


    • Le péripate Le péripate 4 septembre 2009 16:57

      Heu.... le grand contradicteur de Keynes n’est pas Friedman, mais bien Hayek. Et l’analyse de Friedman sur 29 est plus que contesté. Un mauvais élève.


      • Michel Santi Michel Santi 4 septembre 2009 17:02

        Oui Hayek est LE détracteur de Keynes,
         j’ai invoqué les mânes de Friedman parce qu’il avait effectivement défendu le bail out des banques en 29-31 


      • Le péripate Le péripate 4 septembre 2009 17:23

        C’est, hélas, vrai.


      • Kobayachi Kobayachi 4 septembre 2009 17:37

        Le plan de relance semble marcher... pour l’instant. Beau nombre d’économiste (dont Krugmann, copain de classe de Bernanke) avait prévenu que le bail out ne suffirait pas. Les banques US ont toujours beaucoup de « toxic assets » sur leur comptes (environ 2/3 du montant initial) et c’est bien pour cette raison qu’elles ne prêtes pas a leur plein potentiel car elle vives toujours dans la peur d’un nouveau choc qui pourrait leur être fatal.
        Par ailleurs, les effets du plan de relance semble s’estomper et l’on se demande bien qu’est ce qui pourra empecher une nouvelle rechute puisque cette fois ci même les états ne peuvent plus se permettre d’aggraver leur bilan.


        • Internaute Internaute 4 septembre 2009 21:45

          « Bernanke saura très précisément quoi faire lorsque la prochaine bulle implosera, c’est exactement pour cela qu’il a été reconduit à son poste. »

          Dites-nous tout. C’est laquelle ?

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