Second Office sur Second Life
Le cabinet américain Gartner affirme que les espaces virtuels joueront demain un rôle important dans le monde des affaires. Et pourquoi pas imaginer qu’après-demain les bureaux seront remplacés par des espaces virtuels ?
Second life est incontestablement le dernier lieu à la mode. Cet univers 3D où l’on peut balader un personnage de bande dessiné, nommé avatar, connaît une fréquentation croissante. Le site annonce que son monde comprend six millions de créatures virtuelles. Même si ces chiffres sont contestables et que des statistiques officieuses annonce 200 000 avatars actifs, il est incontestable que ce phénomène fait couler de l’encre.
Les projecteurs médiatiques étant braqués sur cet univers, les entreprises viennent y soigner leur image. IBM, Adidas, Dell, Nissan, Mazda, Fox, Budweiser, Renault F1, Cetelem, Lacoste... La liste des sociétés qui prennent pignon sur le Net s’allonge de jour en jour. Officiellement, les entreprises ne viennent pas uniquement pour se montrer, elles vendent des produits virtuels et testent ceux qu’elles envisagent de vendre dans le réel. Si l’activité n’est pas vraiment profitable, c’est un moyen de justifier l’investissement conséquent qu’il faut réaliser pour poser ses marques dans le virtuel. IBM aurait dépensé 10 millions de dollars par pour implanter sa présence virtuelle.
Le phénomène Second life a-t-il de l’avenir ? Des experts affirment que ses jours sont comptés. L’audience trop restreinte (Les 4 millions d’utilisateurs sont dérisoires comparés aux 130 millions de pages MySpace ou aux 80 millions de comptes Habbo Hotel ?), l’absence de performance technologique (la prise en main d’un avatar est fastidieuse, les déplacements pénibles...), les mécanismes commerciaux archaïques (faire du shopping à Second life n’est pas une partie de plaisir)... Ils pensent que l’effet de mode passé, les entreprises plieront bagage.
Si Second life ne dure que le temps d’une surexposition médiatique, cela ne sera pas pour autant la fin des mondes en 3D. Au contraire, le cabinet américain Gartner affirme qu’en 2011 80 % des internautes auront un avatar dans un monde virtuel et que ces espaces joueront un rôle important dans le monde des affaires : “Les aspects collaboratifs et communautaires de ces environnements seront dominants dans le futur et des transactions commerciales significatives existeront même si elles risquent d’être limitées à des marchés de niche, qui doivent être dès maintenant clairement identifiés”. précise l’analyste Steve Prentice.
Le Gartner, pensant que ces mondes virtuels auront un impact significatif sur la vie de l’entreprise dans les cinq ans, recommande aux entreprises d’expérimenter ces univers en s’interrogeant sur la manière dont les activités du monde virtuel peuvent miner ou influencer leur société ou ma marque dans le monde réel. Vu l’absence de stabilité de ces univers, ils les incitent à ne pas y planifier des projets importants et à y observer plus les bénéfices communautaires que commerciaux.
Si le Gartner s’arrête-là dans ses perspectives, on peut imaginer que demain ou après-demain, les entreprises n’investissent plus dans des bureaux mais dans la construction d’un univers virtuel. Les salariés localisés dans tous les coins de la planète travailleraient à partir de chez eux. Le privilège de la hiérarchie serait alors de pouvoir disposer de plusieurs avatars à leur image. Fiction ou prévision ? Si l’avenir le dira, il est clair que des données comme le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources naturelles vont obliger les entreprises à changer leurs habitudes.
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