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Si l’ordre économique du monde était différent...

Le 26 janvier dernier, Jean Ziegler, sociologue et ex-rapporteur spécial auprès des Nations Unies pour le droit à l'alimentation, est venu présenter, à l'Université Libre de Bruxelles, son dernier ouvrage “Destruction massive. Géopolitique de la faim” (Seuil, octobre 2011), dans lequel il tente à son tour de réveiller les consciences et la capacité de révolte de la société civile dans les démocraties occidentales. 

Jean Ziegler accuse les spéculateurs et la financiarisation criminelle des marchés alimentaires d'être responsables des ravages de la faim dans le monde. Il rappelle que l'agriculture mondiale pourrait sans problème nourrir douze milliards d'êtres humains, soit presque le double de l'humanité. Pourtant, trente cinq millions de personnes meurent de faim ou de ses conséquences immédiates chaque année. Un milliard d'êtres humains est en permanence gravement sous-alimenté. Le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies, qui apporte en urgence de la nourriture aux plus démunis, subit elle aussi de plein fouet les conséquences de cette “violence structurelle” mondiale”. En plus de la crise financière, des coupes drastiques dans son budget et la baisse des contributions volontaires des États, l'organisation, qui se fournit sur les marchés mondiaux, a vu son pouvoir d'achat chuter suite à l'inflation des prix des denrées alimentaires de base, alors même que les victimes de la faim ne cessent d'augmenter.

La lutte avec “les armes de la démocratie”

Jean Ziegler affirme que “la lutte n'est possible qu'en modifiant les rapports de force existant”. Pour lui, “ce rôle incombe à la société civile” qui doit renverser ces rapports de force et se saisir de “toutes les armes de la démocratie”. Il ajoute néanmoins, que dans une lutte contre les idéologies, “les arguments sont inutiles et sans valeur”. Il juge vain de chercher le dialogue quand la raison a fait place au “cynisme pur” et à “la violence”.  Pour lui, cette lutte trouve sa légitimité dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 et la Charte des Nations unies de 1945 (“Nous, peuples des Nations Unies,...”). Élaborés suite aux massacres de masse de la Deuxième Guerre Mondiale, ces deux textes sont “les fondements de la civilisation”. Jean Ziegler milite pour une responsabilité collective portée par “la société civile, nouvelle figure historique en voie de formation basée sur la conscience d'une identité commune”.

Pour Jean Ziegler, le monde politique est “inutile”, “paralysé par le capitalisme financier”. Il revient sur les engagements de la Présidence française du G20 à avancer sur les solutions à apporter pour réduire la volatilité excessive des prix des matières premières agricoles. La proposition d'instaurer notamment des mécanismes de régulation des marchés agricoles demandait à être davantage discuter. La réunion de Cannes, en novembre 2011, n'aura pas permis de concrétiser ces premières ébauches de solution. Le G20 n'abordera pas cette question, laquelle sera finalement retirée de l'agenda. Jean Ziegler accuse ouvertement Nicolas Sarkozy d'avoir “cédé aux pressions des grandes firmes de l'agro-business et du monde de la finance”. Pour lui, “c'est un signal fort” qui montre qu'il ne faut rien attendre de ces gouvernements “incapables de maintenir un agenda politique prioritaire”, et “qui fléchissent trop facilement devant les pressions de ces groupes d'intérêts privés”. Le changement se fera par le bas, en faisant pression auprès des gouvernements et des institutions internationales, comme par exemple auprès du Fond Monétaire International concernant la lutte pour l'annulation de la dette des pays les plus pauvres. 

“Une violence structurelle mondiale”

Il ajoute qu'il ne faut pas non plus attendre davantage des dirigeants des multinationales. Leur rôle est d'assurer une rentabilité maximale en sacrifiant des emplois ou en poussant à la privatisation. À ce sujet, Jean Ziegler revient sur le documentaire “We feed the world” de 2007, inspiré de son livre “L'Empire de la Honte”, et auquel il a participé. Il commente une séquence assez exceptionnelle du film d'Erwin Wagenhofer, dans laquelle le PDG de Nestlé de l'époque, Peter Brabeck, révèle au monde entier, et “devant des communicants épouvantés qui n'osaient pas l'interrompre”, tout le cynisme des dirigeants de ces grandes entreprises évoluant dans une économie de marché mondialisée et dérégulée. Brabeck s'exprime sur les deux points de vue s'affrontant sur la question de la privatisation de l'eau : “le premier, que je qualifierai d'extrême, est représenté par les ONG, pour qui l'accès à l'eau devrait être nationalisé. Autrement dit, tout être humain doit avoir accès à l'eau. (...). Et l'autre, qui dit, que l'eau est une denrée alimentaire, et que, comme toute denrée, elle a une valeur marchande”. Se targant de participer activement à la création de millions d'emplois à travers le monde, le PDG de Nestlé, plus à une ou deux contradictions près, vante, dans la séquence suivante, la modernité des usines du groupe, “ultra-robotisées”, qui “emploient peu de personnes”

Jean Ziegler confie que cette interview est la seule raison qui l'ait finalement convaincu de participer au projet du film. D'ordinaire très discrets, ces grands patrons n'accordent que très rarement des interviews. Pour l'anecdote, il raconte que pour obtenir cet entretien filmé, le réalisateur s'est rendu dans le village natal de Brabeck, en Autriche, où il a rencontré le curé du village. Il lui a parlé de son projet de retracer le parcours du personnage, de ses origines rurales à la tête de la plus puissante multinationale agroalimentaire au monde. Le curé a alors adressé un courrier personnel au dirigeant de Nestlé, qui n'aurait pas pu refuser. 

De la responsabilité de la société civile 

La démocratie conduirait-elle toujours à la tyrannie, ou bien menacerait-elle simplement d’y basculer ? La société civile occidentale est-elle armée pour lutter contre cette menace qui semble omniprésente ? Comme aime à le rappeler Jean Ziegler, Cuba est épargnée par de cette violence structurelle mondiale. Sous embargo américain depuis cinquante ans, l'espérance de vie à Cuba est de soixante quinze ans pour les hommes et de quatre-vingt ans pour les femmes. Le pays a un système de santé de qualité et la population cubaine ne souffre pas de la sous-alimentation. 

Pourtant, la reconnaissance des droits civils et politiques et le pluralisme sont aussi les fondamentaux de tout régime démocratique. N'y aurait-il pas là une contradiction entre Cuba et la mise en avant de la démocratie comme instrument de lutte contre l'hégémonie du modèle structurel actuel et de la toute puissance des marchés financiers et des multinationales ? Et que dire du pluralisme des sociétés démocratiques souvent réduit à de simples confrontations idéologiques ? Est-ce qu'une démocratie qui n'arrive pas à nourrir sa population, ou qui se trouve sous l'emprise d'intérêts purement économiques et financiers, peut encore être considérée comme une vraie démocratie ? Pour Jean Ziegler, il semblerait que oui, mais à une seule condition : que la société civile s'organise et se fasse entendre. La solution miracle n'existe pas. Jean Ziegler ne la donne pas. Il se limite à ouvrir une voie, convaincu que le chemin vers une solution passera nécessairement par une prise de conscience de la société civile des pays démocratiques, et par l'auto-organisation de la société, des individus et des peuples.

 

Liens :

Interview de Peter Brabeck (PDG Nestlé) :

Rapport de la FAO sur l' état de l’insécurité alimentaire dans le monde 2011 : “Quelles sont les conséquences de l’instabilité des cours internationaux pour l’économie et la sécurité alimentaire des pays ?” :

http://www.fao.org/publications/sofi/fr/


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37 réactions à cet article    



  • de dassault a riockfeller...............ILS MENENT LE MONDE

    écrasant les peuples.....ILS SONT CAPABLES DE NOUS MENER A UNE GUERRE CIVILE....SI CA

     LEUR RAPPORTE


    • Old Dan 11 février 2012 03:59

      Evidemment qu’ils sont capables de la guerre !
      Civile ou pas, ils l’ont déjà fait (guerres coloniales, Irak, Afghanistan,...)

      Je crois même que toutes les guerres depuis Vercingétorix sont économiques (sauf les vrais cinglés (Napoléon, Hitler, Ramsès II, Alex le Grand...)


    • Old Dan 11 février 2012 04:02

      ... Ah, j’ai oublié les guerres pour des histoires de cul : La guerre de Troie !..


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 février 2012 11:11

      Depuis des années, Ziegler pontifie sur la sécurité nutritionnelle (effet) sans jamais aborder, très en amont, le problème de la sécurité alimentaire (cause). Avec un tel mépris pour la relation de cause à effet, les origines des famines ne sont pas près d’être éradiquées ! ! ! ...
      La-men-ta-ble ! ! ! 
      Sécurité Alimentaire & Sécurité Nutritionnelle dans les PVD.

      Théorie de la Sécurité Alimentaire Restreinte & Générale.


      Addendum :

      À noter que, depuis mai 2008, le successeur de Ziegler comme Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter (LL.M., Harvard University ; Ph.D., Université de Louvain (UCL), demeure lui aussi focalisé sur le seul traitement des conséquences, des 
      effets (insécurité nutritionnelle, famine), sans aucunement se préoccuper de la cause, l’ineptie des Stratégies de Sécurité Alimentaire dans les pays dits « en développement ».


      • Rensk Rensk 10 février 2012 14:50

        Je ne sais si vous êtes si aveugle où si peu logique dans votre raisonnement :

        Les gens au pouvoir ne voyant rien il faut déjà ouvrir leurs yeux donc il faut déjà leurs montrer les CONSÉQUENCES (d’un département à l’autre de l’ONU... (il y en a dès qui ont plus de « poids » que d’autres)) pour que ces autres puissent simplement « penser » éventuellement faire quelque chose...

        Vous ne pouvez pas vous retrouver avec une « solution » si vous ne connaissez pas le problème...


      • Rensk Rensk 10 février 2012 14:54

        Là où je vous trouve totalement injuste c’est de parler de pays qui ont été obligé par nous de faire ce qu’ils ont fait... et maintenant vous venez le leurs reprocher ?

        Pendant qu’on y est... regardez bien ce qui se passe en Grèce... on risque de les obliger de faire du champagne...


      • thepouet 11 février 2012 04:49

        « Vous ne pouvez pas vous retrouver avec une »solution« si vous ne connaissez pas le problème... »

        Mmmoui, et justement, le problème n’est-il pas que « nous sommes en guerre », et que chaque partie du monde la subit à sa façon ?

        Ne pas regarder en quoi nous sommes en guerre, revient à ne pas la gagner !

        Voir, et déplorer les conséquences, c’est bien !

        Mais frapper plus au cœur du problème, c’est mieux, non ?

        Un petit tableau ici :( Sécheresse : fermons le casino pour nourrir l’humanité ?)


      • Mamselleka Mamselleka 11 février 2012 23:38

        En fait, Jean Ziegler liste cinq grandes causes de la persistence de la faim dans le monde : 

        1° La spéculation financière sur les matières premières alimentaires

        2° Les agrocarburants

        3° La dette extérieure 

        4° Le dumping agricole

        5° L’accaparement des terres arables


        Voir aussi http://www.courrierinternational.com/article/2011/10/18/un-enfant-qui-meurt-de-faim-est-un-enfant-assassine



      • Mich K Mich K 10 février 2012 11:11

        « Il rappelle que l’agriculture mondiale pourrait sans problème nourrir douze milliards d’êtres humains, soit presque le double de l’humanité. »

        Ce chiffre est très souvent mis en avant, pourtant je m’interrige... smiley

        J’aimerais poser cette question à Jean Ziegler :
        Cela ne dépend-il pas aussi et surtout de notre régime alimentaire et notamment de notre consommation de viande ???

        Car j’ai aussi ce chiffre en tête (de Hubert Reeves) :
        « Si toute la planète consommait autant de viande que nous français, on ne pourrait nourrir que le 1/3 de l’Humanité. »

        Par conséquent, je pense que nourrir la planète ne se fera pas que par l’arrêt de la spéculation, mais aussi par une réflexion sur nos régimes alimentaires !

        Si le développement des pays pauvres veut dire manger plus de viande (comme c’est le cas un peu partout), je pense pas qu’on peut espérer un jour 9 milliards d’Humains (sans bousiller par ailleurs la planète avec un productivisme agricole)...

        Et je trouve que ce sujet est rarement mis en avant malheureusement ! smiley


        • Le printemps arrive Le printemps arrive 10 février 2012 12:28

          @Mich K,

          tout à fait d’accord avec vous, vous m’avez enlevé les mots des touches du clavier !

          Rem : les boeufs et porcs lisent Agoravox ! la preuve, ils ont moinssé le commentaire de Mich K !


        • Le printemps arrive Le printemps arrive 10 février 2012 12:32

          Désolé, j’ai pas tourné 7 fois la main au dessus du clavier, ma remarque est ... débile.
          je bats ma coulpe !


        • Rensk Rensk 10 février 2012 15:14

          Il y a aussi tous les jours des articles viré à la poubelle pour cause de date dites « limite »...

          Ont considère qu’un tiers de la nourriture produite est jetée (me fais chaque fois chier de payer 35% aux impôts... (depuis que je suis pauvre) mais... j’ai arrêté de jeter, suis devenu un « spécialiste » des soupes smiley

          PS : on fait de même avec des montres en plastique (Swatch ?) qui n’ont pas été vendu dans les délai... de la pile (nous enlevons les piles dans des centres protégés... et comme nous traitons les montres... je ne pense pas qu’ils vont remettre de nouvelles piles... Du pétrole détruit comment ?


        • Mamselleka Mamselleka 12 février 2012 00:30

          Quand il se réfère aux douze milliards d’êtres humains que pourrait nourrir l’agriculture mondiale, Jean Ziegler se réfère à la fois à un rapport officiel de la FAO et au seuil de la faim fixé à 2200 kilocalories /jour /adulte. Je n’ai pas encore réussi à mettre la main sur ce rapport... Le minimum vital de 2200 kcal concerne uniquement la sous-alimentation, et ne prend pas en compte les données qualitatives liées à la malnutrition.


          Voir la vidéo : http://www.seuil.com/video-75.htm



        • Mich K Mich K 12 février 2012 21:49

          C’est bien cela qui me dérange Mamselleka...

          Quon ne se méprenne pas, je suis à 100% derière tous les combats de Ziegler.

          Mais ce chiffre de 12 milliards qu’on pourrait nourrir se base en effet sur cette notion de calories qui change du tout au tout si on a une alimentation carnée ou non. Et cela on ne l’évoque jamais !

          Jugez plutôt :
          - un végétarien a besoin de 200Kg de céréales pour se nourrir une année, alors qu’un français moyen mangeant de la viande en a indirectement besoin de 900kg.
          - pour produire un calorie de viande animale, il faut en moyenne 7 à 9 calories végétales

          Par conséquent, je pense que pour nourrir la planète, il est évidemment nécessaire d’arrêter la spéculation, l’artificialisation (...etc), mais qu’il faut surtout s’interroger sur le régime alimentaire des pays dits « développés » (et auquel aspire le reste du monde).

          Qui plus est, au moins à ce niveau là,on peut chacun faire quelque chose !!!
          Mais je ’ai beau en parler autour de moi, tout le monde s’en fout et continue à bouffer de la barback industrielle sans réfléchir, et à pleurer quand il y a des famines...

          Scizophrénie, quand tu nous tiens !!! :->


        • Traroth Traroth 10 février 2012 11:31

          On parle souvent de révolte. Même moi, d’ailleurs, j’ai pu en parler.

          Un travail nécessaire, à mon avis, c’est analyser les raisons pour lesquelles les gens, en France par exemple, ne se révoltent pas, alors qu’objectivement, ils auraient toutes les raisons de le faire. Et à mon avis, la raison est très simple : ils ne voient pas de véritable alternative.

          La Révolution française s’est bâtie sur la philosophie des Lumières. Soudain, les gens ont vu une alternative à la monarchie qui était la norme en Europe depuis presque 2 millénaires.

          Ce qui veut dire, en réalité, que la balle est dans notre camp, nous qui sommes insatisfaits de la situation actuelle et aspirons à mieux pour nos congénères.

          Il faut bâtir une véritable alternative politique : des idées politiques qui donnent envie, des moyens d’action pour les mettre en place. Bref, il faut enfin parler à nouveau de politique !


          • tchoo 12 février 2012 11:29

            Ils ne révoltent pas parce qu’ils ne souffrent pas assez.
            De plus en plus ils prennent conscience des difficultés et de la précarité, notamment quand ils ont des enfants en age de travailler et qui galère pour trouver du taf (et encore, j’en connais qui prennent leur propres gosses pour des fainéants).
            Bon nombre d’entre eux, prennent les chomeurs, les précaires, pour des tire au flanc, parce que, hein ! mon bon monsieur, du boulot il y en a.....

            les choses bougent, tout de même doucement, petit à petit, la prise de conscience avance, mais je ne suis pas sur que cela débouchera très rapidement sur une révolte.
            Il n’y a qu’a voir le désespoir des grecs !


          • Mich K Mich K 12 février 2012 21:57

            De tous temps, et encore dans les récentes révolutions arabes, les révoltes populaires interviennent quand le peuple n’arrive plus à bouffer, le besoin vital par excellence...
            Et en France on en est encore loin, en tous cas pour la grande majorité des gens.

            Cela m’attriste dans un sens qu’on ne soient pas capable de nous bouger et de nous soulever avant d’en arriver là... Mais malheureusement c’est un fait.

            Je ne sais pas quand ni comment arrivera la prochaine claque pour nos élus en France, mais bon je pense qu’on y va doucement quand même, dans l’indifférence générale ou presque.

            Il y a une telle résignation et un tel sentiment d’impuissance aussi, je trouve cela nul de la part d’un pays qui se dit être un démocratie avec des citoyens !
            Très franchement, souvent, je les cherche les vrais citoyens qui s’intéressent... Et ca court pas les rues...


          • Mais dans quel monde vit-on ? 10 février 2012 11:36

            « “la société civile, nouvelle figure historique en voie de formation basée sur la conscience d’une identité commune”. »

            Je me demande quelle identité commune je peux avoir avec ces habitants de la Corne de l’Afrique qui, entre deux famines (1984 et 2007), ont trouvé le moyen (connu) de se multiplier par deux.


            • Rensk Rensk 10 février 2012 15:33

              Incroyable ce que vous avancez...

              Ce n’est que quand ont a réussi l’esclavagisme (par un moyen où un autre) que soit les gens sont trop fatigués pour faire... soit sont devenu trop craintifs comme en Europe vu que bêtement on nous a appris a compter...

              Vous n’allez pas le croire mais en Europe on a osé prétendre (experts a l’appui) que c’était un « choix » de femme libérée de n’enfanter qu’à 35 ans... pour raisons professionnelles et d’épanouissement « personnel »

              Les faits, de plus en plus de gens vivent chez leurs parents jusqu’à 35 ans (et ce même en Suisse) non pas par choix mais par obligation... demandez aux deux parties (parents et enfants) combien est grande la demande de « séparation »...


            • Mamselleka Mamselleka 11 février 2012 23:42

              Dans ce cas précis, il faisait référence à la société civile des démocraties occidentales...


            • Le printemps arrive Le printemps arrive 10 février 2012 12:35

              et un élément de réponse est ici


            • Biloo 10 février 2012 11:47

              « La démocratie conduirait-elle toujours à la tyrannie, ou bien menacerait-elle simplement d’y basculer ? »

              Petit 1 : Nous ne sommes pas une démocratie mais un gouvernement représentatif. Ce qui est fondamentalement différent.

              Petit 2 : « L’élection est de la nature de l’oligarchie » et le gouvernement représentatif mène donc à une oligarchie. L’oligarchie par définition est une forme de tyrannie.

              Conclusion : le gouvernement représentatif conduit toujours à la tyrannie et les problèmes alimentaires ne sont que les conséquences de cette oligarchie.

              CQFD.


              • Mamselleka Mamselleka 11 février 2012 23:22

                La démocratie est un régime socio-politique où la souveraineté appartient au peuple, le peuple étant composé d’individus égaux en droits et jouissant de libertés propres. La démocratie représentative est une forme de gouvernance, et même si l’on peut critiquer son fonctionnement, c’est aussi une forme d’expression de la souveraineté populaire. 


                La démocratie représentative est-elle réellement démocratique ? http://www.laviedesidees.fr/La-democratie-representative-est.html



              • robin 10 février 2012 11:51

                Ziegler, encore un indigné qui ne voit même pas que les salauds dont il parle ont des complices parmi ses relations directes et collègues de travail.


                • Le printemps arrive Le printemps arrive 10 février 2012 12:41

                  et pour cela, il devrait se taire !

                  Au moins lui, il lève le voile.

                  Robin, vous ne seriez pas un peu de ceux qui cassent les chateaux de sable sur la plage ?



                  • plancherDesVaches 10 février 2012 13:33

                    Je ne résiste pas à élargir un peu le sujet avec l’ « écologie » ...
                    http://www.dailymotion.com/video/xe3wvj_george-carlin-ecologie-environnemen_news?ralg=meta2-only#from=playrelon-1
                    Et vous remarquerez que ce sont EXACTEMENT les mêmes causes qui sont visées. Les plus riches et donc puissants.

                    Attention, vu que c’est un aspect qui a été récupéré par la politique : il ne dit pas qu’il faut DETRUIRE la planète. Mais, au contraire, lui foutre la paix.
                    En cela, les rares réserves en principe protégées sont UN premier pas...


                  • Kuota Kuota 10 février 2012 14:16

                    Le chiffres d’affaire de Nestlé en se basant sur les chiffres données par le PDG permettent de voir que chaque personnes qui travail pour Nestlé produit en moyenne : 145.000 €.... par an 


                    oui oui 145.000 € par an... en sachant qu’un grand nombres travail dans des pays ou le SMIC ne dépasse pas 500 € par mois.... voir moins en Afrique... ou Nestlé est très implanté pour la production du café et ou le salaire de dépasse parfois pas 1 € par jour pour les producteur de café......

                    N’y a t’il pas un problème là ????

                    Et l’air qu’on respire... tant qu’on y est on pourrait le privatiser... c’est assez incroyable le niveau de lobotomie intellectuelle de ces grands PDG qui sous pretexte qu’ils ont le cul sur leur fauteuil en cuir et avec leur costard à 5000 € voudraient nous dire ce qui est bon pour nous.


                    • karina 10 février 2012 14:33

                      Bruxelles hausse le ton contre la Grèce, Athènes met en garde contre un risque d’explosion sociale 


                      • Pyrathome Pyrathome 10 février 2012 15:58

                        Oui mais les choses bougent, le principal syndicat de policiers en Grèce menace de réclamer des mandats d’arrêt contre les émissaires de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) imposant la mise en œuvre de mesures d’austérité fortement impopulaires. Dans une lettre dont Reuters a eu connaissance ce vendredi, la Fédération de la police grecque accuse ces représentants des bailleurs de fonds internationaux de la Grèce de "chantage, tentatives de subrepticement abolir ou ronger la démocratie et la souveraineté nationale"......


                        • al.terre.natif 10 février 2012 16:10

                          Je n’aimes pas les articles qui parlent d’ordre international... que ce soit au niveau politique ou même économique. Car un ordre commun et mondial implique forcement des règles communes et mondiales. Et ces règles ne peuvent pas être décidées par les peuples, car au niveau mondial, les peuples n’ont pas leur mot à dire, ce sont leurs représentants qui décident.

                          L’article est intéressant, mais il prône un « autre ordre », qui ne changera fondamentalement pas grand chose à l’ordre actuel. Car des règles qui s’appliquent à tous les être humains, mais décidées seulement par quelques uns, ne pourront être appliquées que par la force !

                          L’ONU, l’OTAN, policiers du monde ? Très peu pour moi ! Sauf si les décisions étaient prises par les peuples ... ce qui ne sera certainement jamais le cas ...


                          • SNOOP 10 février 2012 20:55

                            @al.terre.natif

                            Une sorte de gouvernance démocratique mondiale ?


                          • nicolas_d nicolas_d 10 février 2012 22:58

                            @al.terre.natif

                            « L’article est intéressant, mais il prône un »autre ordre«  »
                            Non une société civile est démocratique. Ce n’est pas un « ordre » comme on l’entend dans « ordre mondial »
                            Un ordre mondial est décidé par quelque uns comme vous dites, la démocratie est décidée par tous.


                          • al.terre.natif 14 février 2012 12:33

                            @snoop et @nicolas_d

                            Mais non, une démocratie au niveau mondial n’a pas de sens ! Déjà qu’au niveau d’un pays entier c’est compliqué, alors au niveau mondial, certainement pas !

                            Non, il faut garder des structures locales, de petites tailles, si l’on souhaite avoir une vraie démocratie.

                            La démocratie des masses n’existe pas ! Elle n’est qu’illusion.

                            La démocratie nécessite l’avis des citoyens, ce qui n’est même plus faisable chez nous, où on a limité notre pouvoir à un choix entre 2 partis (allez 3 ou 4, mais le résultat reste le même) ....alors imaginez seulement au niveau du monde ! Non !

                            Les être humains sont tous différents, comment définir des règles communes sans écraser des peuples ?


                          • BA 10 février 2012 21:14

                            « On n’avait pas vu ça en Grèce depuis l’Occupation. »

                             

                            Menacés par la famine, comme pendant la Seconde Guerre mondiale, les Grecs ont l’impression de replonger dans la dictature. Economique, cette fois.

                             

                            Par MARIA MALAGARDIS, envoyée spéciale à Athènes.

                             

                            Tous les jours, la même scène : à midi, une foule silencieuse se presse devant les grilles de la mairie d’Athènes, à deux pas de la place Omonia. Combien sont-ils ? Une centaine ? Bien plus encore ? « Le soir, ils sont deux à trois fois plus nombreux », soupire Xanthi, une jeune femme rousse, chargée par la mairie « de gérer la foule ». L’ambiance est tendue quand les grilles s’ouvrent enfin, et qu’une longue cohorte se forme jusqu’au stand où l’on distribue un Coca-Cola light et une sorte de purée de patates dans une gamelle en plastique.

                             

                            Certains tentent de doubler, d’autres de repasser une seconde fois. Il y a des cris, des disputes, tout doit aller très vite : la distribution ne dure qu’une demi-heure. Et tant pis pour les retardataires ! Gestes fébriles, regards fuyants, ils s’accrochent à leur repas qu’ils avalent rapidement assis dans la cour. Au milieu des quelques marginaux et des vieillards aux vêtements usés, on remarque tout de suite cette nouvelle catégorie de citadins jusqu’à présent peu habitués à quémander sa nourriture. La plupart d’entre eux refusent de parler aux journalistes, détournent la tête dès qu’on les aborde.

                             

                            « Ils ont honte », confie Sotiris, 55 ans, qui s’est retrouvé au chômage après avoir travaillé vingt ans dans une compagnie de sécurité. « Mais en Grèce, les allocations chômage ne durent qu’un an », rappelle-t-il. Tirant nerveusement sur sa cigarette, il évoque sa femme, malade du cancer et alitée, ses deux fils, aussi au chômage, qui vivent sous le même toit. « Que va-t-on devenir ?Je n’ai plus d’argent et je ne peux même plus payer les traites pour mon appartement ! Bientôt, ils viendront le saisir », s’affole-t-il. Juste avant de partir, il demande un euro, murmurant : « Juste pour un café. J’en ai oublié le goût. »

                             

                            En Grèce, on les appelle les « néopauvres », ou encore les « SDF avec iPhone » : des salariés virés d’une des nombreuses PME qui ont fait faillite, des fonctionnaires licenciés à la suite des mesures d’austérité prises depuis deux ans. Tous se sont retrouvés au chômage, alors que les crédits à la consommation les avaient poussés à se surendetter pendant les années fastes. Qui ne sont pas si loin : entre 2000 et 2007, la Grèce affichait encore un taux de croissance prometteur de 4,2%. Puis la crise bancaire de 2008 et l’annonce coup de tonnerre d’un déficit budgétaire record de 12,7% du PIB fin 2009 ont fait s’effondrer, comme un château de cartes, une économie aux bases trop fragiles pour résister au jeu spéculatif des marchés.

                             

                            Premier pays « dégradé » d’Europe, la Grèce est aujourd’hui le plus mal noté par les agences financières. Travail au noir, fraude fiscale, administration inefficace : les maux sont connus et une grande partie de la population accepte la nécessité des réformes structurelles exigées par « Merkozy », comme on appelle ici le tandem Angela Merkel-Nicolas Sarkozy, qui domine les négociations à Bruxelles. Mais les plans d’austérité imposés au pays depuis le printemps 2010 passent mal. Ils frappent en priorité les salariés et les retraités, qui ont vu leurs revenus diminuer, voire disparaître quand ils ont été licenciés, et leurs impôts, prélevés à la source, augmenter de façon exponentielle. Résultat ? En deux ans, le nombre de sans-domicile-fixe a augmenté de 25% et la faim est devenue une préoccupation quotidienne pour certains.

                             

                            « J’ai commencé à m’inquiéter lorsqu’en consultation j’ai vu un, puis deux, puis dix enfants qui venaient se faire soigner le ventre vide, sans avoir pris aucun repas la veille », raconte Nikita Kanakis, président de la branche grecque de Médecins du monde.

                             

                            Il y a une dizaine d’années, l’ONG française avait ouvert une antenne en Grèce pour répondre à l’afflux aussi soudain que massif d’immigrés clandestins sans ressources. « Depuis un an, ce sont les Grecs qui viennent nous voir. Des gens de la classe moyenne qui, en perdant leurs droits sociaux, n’ont plus droit à l’hôpital public. Et depuis six mois, nous distribuons aussi de la nourriture comme dans les pays du tiers-monde, constate le docteur Kanakis, qui s’interroge. Le problème de la dette est réel mais jusqu’où peuvent aller les exigences de Bruxelles, quand des enfants qui ne vivent qu’à trois heures d’avion de Paris ou Berlin ne peuvent plus de soigner ou se nourrir ? »

                             

                            Jeudi 26 janvier, une scène insolite s’est déroulée au cœur d’Athènes, sur la place Syntagma, juste en face du Parlement : des agriculteurs venus de Thèbes, à 83 km de la capitale, distribuent  50 tonnes de patates et d’oignons gratuitement. Annoncée à a télévision, la distribution tourne vite à l’émeute. Tout le monde se précipite sur les étals. A nouveau des disputes, des cris. « On n’avait pas vu ça depuis l’Occupation », peste Andreas qui observe le spectacle à distance. L’occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale avait provoqué une terrible famine qui reste dans toutes les mémoires.

                             

                            Mais si le mot revient si souvent pour décrire le retour de la faim qui frappe les classes moyennes, c’est aussi en référence aux diktats de Bruxelles, et plus encore de Berlin. « Tous les trois mois, on nous menace de faillite immédiate et on nous ordonne d’étrangler encore plus les plus pauvres. L’argent qu’on nous promet ? Ce sont des prêts qui ne servent qu’à rembourser nos créanciers  ! » s’exclame Andreas.

                             

                            Employé dans une entreprise maritime, il rit en évoquant l’éventualité de supprimer les treizième et quatorzième mois des salariés du privé. Comme beaucoup d’employeurs, le sien ne lui verse aucun salaire depuis des mois. « Les patrons invoquent la crise pour éviter de payer leurs employés », se plaint-il. Puis, se tournant vers l’ancien Palais royal qui abrite le Parlement, il ajoute  : « Ici, il y a 300 crétins qui suivent un gouvernement non élu par le peuple. Est-ce qu’ils ont diminué leur train de vie ? Les fonctionnaires de l’Assemblée touchent toujours seize mois de salaires et personne à Bruxelles ne s’en préoccupe. »

                             

                            Loin d’avoir, comme en Italie, provoqué un sursaut national face à la crise, Loukas Papademos, le Premier ministre « technocrate » nommé en novembre, brille surtout par son silence. Alors que le pays négocie à nouveau sa survie en promettant de nouvelles mesures de rigueur, la seule interview qu’il a accordée était destinée au… New York Times.

                             

                            Andreas en est persuadé : « Nous vivons sous une dictature économique. Et la Grèce est le laboratoire où l’on teste la résistance des peuples. Après nous, ce sera le tour des autres pays d’Europe. Il n’y aura plus de classe moyenne. »

                             

                            http://www.liberation.fr/economie/01012386707-on-n-avait-pas-vu-ca-en-grece-depuis-l-occupation


                            • Pelletier Jean Pelletier Jean 11 février 2012 11:59

                              “la lutte n’est possible qu’en modifiant les rapports de force existant”. Pour lui, “ce rôle incombe à la société civile” qui doit renverser ces rapports de force et se saisir de “toutes les armes de la démocratie”. J. Ziegler

                              Hé oui, cet homme engagé politiquement nous rappelle au bon moment que si le choix politique a son utilité , l’engagement citoyen est essentiel si l’on veut créer un rapport de force pour faire avancer ses idées.
                              Lutter contre la faim dans la monde devrait être un devoir civique.


                              • Frabri 12 février 2012 13:29

                                L’ordre économique du monde sera différent quand on sera sorti du capitalisme

                                http://www.naturavox.fr/Sortir-du-capitalisme-pour-sauver-la-planete.html

                                Quand il y aura une réelle démocratie

                                ttp ://www.dailymotion.com/video/xiyzhh_etienne-chouard-conference-le-tirage-au-sort-comme-bombhe-politiquement-durable-contre-l-oligarchie_news

                                En attendant on a le choix entre être mangés par les blancs ou les noirs

                                 http://vieux-jade.over-blog.com/article-mouseland-98152862.html

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