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Accueil du site > Actualités > Economie > Statistiques : la part de désinformation

Statistiques : la part de désinformation

Que doit-on penser des statistiques publiées notamment par l’INSEE ?

Dans la presse de ce matin, j’ai pu lire, par exemple :
"Après une année 2005 record pour les exportations de la France, mais également pour son déficit commercial, les chefs d’entreprise restent optimistes sur l’évolution de la demande étrangère."
"Les chefs d’entreprise anticipent un renforcement des exportations dans les mois qui viennent, mais la poursuite de la baisse des effectifs dans l’industrie manufacturière, selon l’enquête trimestrielle réalisée en janvier par l’Insee et publiée lundi."
"Les industriels français tablent sur une hausse des exportations dans les prochains mois, mais ils attendent également une baisse des effectifs dans l’industrie manufacturière, selon l’enquête de conjoncture réalisée par l’Insee en janvier."

Je me suis précipité sur le site de l’Insee et y ai retrouvé à peu prés les mêmes termes. J’ai essayé de trouver la variation du nombre d’emplois dans l’industrie manufacturière, et je n’ai trouvé que des courbes compilant des variations de pourcentages de variation, autant dire rien d’utilisable. Cela m’a rappelé Benjamin Disraeli, premier ministre préféré de la reine Victoria, qui avait déclaré :
-" Il y a 3 types de mensonges : les mensonges, les satanés mensonges, et les statistiques."
-" Les statistiques sont la forme élaborée du mensonge ".
Pourtant, j’aimerais bien voir une courbe, ou un tableau simple , sur les trente ou quarante dernières années, avec tout simplement l’année et le nombre d’emplois dans les industries manufacturières. C’est sans doute trop simple pour nos statisticiens.

D’autre part, cette visite sur le site de l’Insee m’a remis en tête les statistiques obligatoires auxquelles les entreprises ne peuvent échapper au travers de la mention : " Les chefs d’entreprise déclarent".
Les chefs d’entreprise répondent-ils eux-mêmes au questionnaire ? Ne serait-ce pas plutôt un service administratif , par exemple la comptabilité, qui répondrait ? Alors, quelle est la véritable fiabilité de "déclarations" du type : "Les chefs d’entreprise restent optimistes sur l’évolution de la demande étrangère" ?
Le flou des chiffres, allié à des conclusions contradictoires, entame fortement l’impression de sérieux que l’Insee pouvait donner.


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6 réactions à cet article    


  • Christophe Thill (---.---.194.10) 31 janvier 2006 10:09

    Bonjour, Les enquêtes INSEE auxquelles vous faites références n’ont rien à voir avec les statistiques sur le volume des emplois ou ses variations, par exemple. C’est une enquête d’opinion menée auprès des chefs d’entreprise, sur la manière dont ils perçoivent l’avenir à court terme.

    Pris en eux-mêmes, les résultats n’ont pas beaucoup de sens, à moins de prendre les chefs d’entreprise pour des extra-lucides. Par contre, ces réponses sont des indices de leur moral et de leur degré d’optimisme. Les « anticipations » tiennent une place importante dans beaucoup de théories économiques, c’est pour cela que l’INSEE essaye de les mesurer.


    • jef88 (---.---.250.186) 31 janvier 2006 15:02

      C’est bien ce que je voulais exprimer. Mais notre économie meurt d’appliquer des théories économiques au lieu de percevoir la réalité. L’INSEE, qui devrait être un modéle, sombre dans l’à peu prés : combien de chefs d’entreprise répondent personnellement au questionnaire ? Les réponses ne sont elles pas les fantasmes de la standardiste ? Je sais, j’exagère... mais si peu !


    • chiffo (---.---.63.241) 31 janvier 2006 17:10

      Relisez bien ce qu’a dit le journaliste. il ne fait qu’évoquer l’opinion des chefs d’entreprise à travers l’enquête effectuée par l’INSEE. Il n’est jamais question de nombre d’emplois. De cela, 2 leçons : 1- vous avez mal écouté 2- sortie de son objectif (estimer les anticipations)l’information citée n’a pas grande importance et ne mérite certainement pas une citation dans la presse. Les journalistes ne semblent pas toujours comprendre ce qu’ils écrivent. Autre exemple : on nous cite le nombre de 240 000 CNE comme autant de créations d’emplois. On oublie de préciser : 1-que l’on mesure des intentions d’embauche et non pas des embauches fermes 2-que le CNE se substitue pour une grande part aux autres formes de contrat 3-le nombre de sorties du CNE depuis 6 mois


      • jef88 (---.---.237.98) 31 janvier 2006 21:51

        il ne fait qu’évoquer l’opinion des chefs d’entreprise à travers l’enquête effectuée par l’INSEE. Est ce bien l’opinion des chefs d’entreprise. Mis à part dans la petite PME en 43 ans d’industrie dont 15 de conseil, je n’ai jamais vu un chef d’entreprise remplir les enquêtes INSEE qui d’ailleurs font enrager tout le monde.

        Il n’est jamais question de nombre d’emplois. C’est justement la le problème : on vous donnne la variation prévisionelle du taux de variation c’est parfaitement abstrait et cela permet de raconter n’importe quoi.

        Les journalistes ne semblent pas toujours comprendre ce qu’ils écrivent. VRAI en l’occurence ils ont recopié presque textuellement la note d’accompagnement de l’INSEE

        On oublie de préciser : 1-que l’on mesure des intentions d’embauche et non pas des embauches fermes 2-que le CNE se substitue pour une grande part aux autres formes de contrat 3-le nombre de sorties du CNE depuis 6 mois C’est bien pourquoi je demande des chiffres réels et non pas des pourcentages

        La balance des payements s’effondre, les exportations augmentent. On achète de + en + à l’étranger à qui donc profite l’augmentation de la consommation « moteur de l’économie française »

        les effectifs manufacturiers diminuent et diminueront et les exportations augmentent. Comment fabriquer plus avec moins de monde ? On ne nous parle pas non plus d’investissements. La bourse adore les diminutions d’objectifs.

        Alors manipulation de l’opinion ou non ?


        • Gil (---.---.93.79) 8 février 2006 13:23

          Je vous cite : « La balance des payements s’effondre, les exportations augmentent. On achète de + en + à l’étranger à qui donc profite l’augmentation de la consommation »moteur de l’économie française«  ».

          Tout à fait d’accord avec cela. Les chaines de distribution se font, depuis une vingtaine d’années, des bénéfices records avec ce système qu’elles généralisent à outrance, arguant les soi-disant avantages ( mais pour qui ?) d’une saine concurrence internationale.

          En effet, si les coûts de production sont 20 fois moindre en Asie par exemple, les prix de vente au consommateurs ont-ils été dans le même temps divisés par 20 ? Et qui se met la diffèrence dans la poche ?

          Ces messieurs ont beau nous dire que la Chine serait le grand bénéficiaire de ce montage, ce qui est beaucoup plus vrai, c’est que les vrais bénéficiaires, c’est eux !

          A ce propos, une interview télé du premier ministre chinois l’année dernière était particulièrement édifiante car il dévoilait la proportion que chaque parti se mettait dans la poche... Je n’ai plus les chiffres en tête, mais si quelqu’un s’en souvient ou peut les retrouver, il serait plus qu’interessant de les republier pour que chacun puisse constater.


          • www.jean-brice.fr (---.---.5.249) 21 février 2006 21:45

            ON PEUT TOUT FAIRE DIRE AUX CHIFFRES ...

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