Sus aux paradis fiscaux !
Il y a longtemps qu’à tort ou à travers je fustige les paradis fiscaux au gré de commentaires débridés sur Agoravox. En général, cela se traduit par un illusoire appel à d’utopiques invasions militaires. Vision qu’habituellement je complète d’une demande d’expropriation de tous les avoirs bancaires, boursiers, mobiliers et immobiliers de nos compatriotes "évadés" fiscaux.
J’apprends que Barack Obama obtient, sous menace à peine voilée, la levée du secret bancaire de la part de l’USB concernant 250 clients américains accusés outre Atlantique d’avoir arnaqué le fisc. Même si la Suisse n’est un paradis fiscal au sens de l’anonymat en matière de droit des entreprises, l’existence même du secret bancaire reste de notoriété publique un obstacle à l’application des règles internationales du droit fiscal. La Suisse a toujours considéré que ces règles devaient passer après ses propres règles, superposant la souveraineté nationale et la garantie du secret bancaire, un peu à la manière d’un secret défense sur un dossier de sécurité nationale.
Mais c’est pourtant bien de sécurité nationale qu’il s’agit. Pour la Suisse, comme pour Luxembourg, Lichtenstein, Andorre, Monaco, Jersey, etc… Peut-on en effet imaginer que ceux, de nos charmants concitoyens contribuables, qui préfèrent placer leurs avoirs dans les officines helvètes, vont continuer à agir de la sorte ? Quand je dis concitoyens, je raccourcis, car j’imagine que de Tokyo à Libreville, des yeux inquiets surveillent de près, à l’heure où vous lisez ces lignes, le développement de cette fort préoccupante affaire…
Alors, affaire sérieuse pour la Suisse, certainement ! Car la banque, en Suisse, c’est selon le porte-parole de l’association des banquiers "Swissbanking", le leadership dans la banque privée internationale, avec une part de marché de près d’un tiers dans ce secteur". C’est aussi des dizaines de milliers d’emplois menacés donc des centaines de milliers de personnes concernées. Et un nouvel équilibre politique à trouver, la Suisse devant très probablement désormais vivre d’échanges et s’employer à équilibrer une balance commerciale devenue prépondérante… Invasion de chocolats et de couteaux suisses en vue…
Plus de secret bancaire, plus de banques ?... La panique gagne.
Pendant que l’affaire sème une jubilatoire terreur dans les feutrés boudoirs des tours de verres genevoises ou dans les palais africains, et que s’élèvent les voix conservatrices dans les cantons, une réflexion s’impose à tous citoyen de l’OCDE normalement constitué : Ce que vient de Faire Obama n’est-il pas ce que Bush et l’Europe auraient dû faire depuis longtemps ?
Suffisait-il donc de menacer une banque de son interdiction d’opérer sur les marchés nationaux pour la voir accepter derechef de livrer ses protégés à la justice, ce qui change évidemment tout pour nos amis les dissimulateurs de devises ? Suffisait-il à Monsieur Nicolas Sarkozy, pourfendeur de la délinquance dès 13ans, de décrêter la saisie des avoirs du Crédit Suisse, par exemple, pour obtenir la liste de toutes les évasions vers les coffres helvètes ?
Il y a de la prescription dans l’air, de la date limite de dépôt, et même possiblement, plus de dépôt du tout…
Merci Monsieur le Président Obama de nous faire découvrir les outils dont nos gouvernants nous ont tu l’existence pendant des années.
Monsieur le Président Sarkozy, je vous demande les mêmes mesures, immédiatement applicables, comme vient de le démontrer votre pragmatique homologue américain, pour tous les pays figurant à la liste des paradis fiscaux. Je vous demande d’écouter le discours logique de M. Steinbrück, dont la détermination, si crue qu’elle puisse être au "co-Prince d’Andorre" et "Conventionné fiscal avec Monaco", et l’action salvatrice aurait déjà dû être entreprise depuis trop longtemps. Je souhaiterais aussi étendre la question à la défiscalisation, sujet que je me propose d’aborder prochainement.
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