Taxe Lescure : pourquoi les géants du Web doivent payer
En recommandant l'instauration d'une taxe sur les smartphones qui visera en premier lieu les géants du Web, le rapport Lescure vise à faire contribuer au financement de la culture... les grands gagnants du passage au tout-numérique. Une piste séduisante pour éviter la faillite annoncée des industries culturelles.

François Hollande tiendra-t-il la barre de son pédalo face à la conjonction d'intérêts des oligarques du Net ? En s'en prenant frontalement à Microsoft, Apple, Google, Samsung (et demain Facebook), Pierre Lescure a mis un coup de pied dans la fourmillière numérique.
Pourquoi des fabricants de Smartphones payeraient-ils pour le financement de la culture ? Pour comprendre le raisonnement de l'ancien PDG de Canal+, il faut comprendre les racines de la révolution numérique et leur impact sur la création culturelle.
L'émergence du Web (téléchargement et streaming notamment) a fit voler en éclat les modèles éconnomiques traditionnels de la création. Musique. Cinéma. Jeux vidéos. Aucun secteur n'a été épargné par cette lame de fonds.
Et pendant que les artistes devaient réinventer leur métier et diversifier leurs activités (ce qui n'est pas un mal en soi), les géants du Web, Apple (iTunes) et Google (Youtube) en tête ont fait leur fortune sur les ruines encore fumantes de l'ancien modèle.
Qu'il s'agisse d'Apple qui commercialise à perte des morceaux de musique pour s'assurer la part du lion sur les ventes d'appareil ou Youtube qui empile les milliards en pillant les oeuvres musicales et vidéos des artistes, il est plus que temps que les géants du Web contribuent au financement de la création culturelle.
Paradoxalement, et alors que tous les autres acteurs du secteur de la création sont exsangues, cette taxation (qu'on annonce déjà très margiale) n'aura aucun impact sur leurs marges.
La mission Lescure propose que son taux soit très bas (1 %) et son assiette très large (8,6 milliards d'euros, soit les ventes des principaux terminaux en 2012). Son rendement serait alors de 86 millions d'euros.
Un problème toutefois. Et si au final les consommateurs se retrouvaient à payer l'addition ? Une possibilité qu'on ne peut hélas pas balayer du revers de la main...
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