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Accueil du site > Actualités > Economie > Tournant social de la crise et délitement possible

Tournant social de la crise et délitement possible

En Occident, par-delà la faiblesse de la croissance – voire la récession -, l'économie est à un tournant majeur. D'ici à moins de cinq ans, elle nous désignera d'un doigt affirmé la place assignée au facteur travail. Sera-t-il considéré et valorisé ou seulement instrumentalisé et substituable ? Telle est une des questions cruciales pour notre future vie collective.

Bien peu de citoyens adhèrent à l'idée présidentielle – à valeur de leitmotiv répété inlassablement – selon laquelle nous pourrions enregistrer une inversion de la courbe du chômage vers la fin de l'année 2013. D'un homme avisé comme le Président Hollande, cette phrase demeure une sorte d'énigme. Quête de la méthode Coué ? Volonté d'impulser avec des mots de la confiance dans l'économie ? Sous-estimation de la profondeur et de la durée de la crise ? Peu importe l'explication dominante, il est désormais acquis que le Président a été atteint de scotomisation face à la vigueur et à la nature de la crise que le continent européen traverse avec tant de déchirures productives et de blessures sociales corrélées.

Concrètement, la situation va demeurer tendue voire grave pour les trois années à venir. L'année 2013 est marquée en France par l'impact des prélèvements fiscaux qui ont eu un rôle pro-cyclique et ont affaibli les foyers vacillants de croissance.

2014 sera une année complexe : hélas, elle enregistrera une pression sur la dépense publique due aux coûts sociaux de la crise selon un double ressort négatif. D'une part, à moins de 2% de croissance annuelle, la France est un pays qui présente un solde net négatif d'emplois.

Autrement dit, compte-tenu d'une prévision ( réaliste ? ) fixée à 1,2% de croissance pour 2014, cela revient à anticiper une aggravation du chômage de centaines de milliers de travailleurs. Selon la structure actuelle des tendances du marché du travail, le chiffre d'aggravation devrait se fixer entre 200.000 et 250.000 personnes en lien direct avec l'alourdissement escompté des défaillances d'entreprises finement analysé par certains écrits de la COFACE qui montrent que la taille unitaire des entreprises compromises s'élève avec la crise et son intensité.

Cette année 2014 de conjoncture sombre aura un impact sur le financement de l'UNEDIC qui est confrontée à une impasse d'environ 20 milliards. Parallèlement, si le chômage augmente actuellement de près de 30.000 travailleurs par mois, il est fondamental de retenir que ce sont près de 85.000 personnes qui sortent, chaque mois, du régime d'indemnisation car la durée de présence au chômage tend inexorablement à s'allonger. Ceci engendrera des coûts de soutien public – les amortisseurs sociaux – qui iront à l'encontre de la lutte engagée contre le dérapage de la situation des finances publiques. D'où notre analyse mécanique d'une incidence de ce revers de 2014 sur les comptes de 2015 et donc sur le paramètre essentiel que constitue le niveau des prélèvements obligatoires.

En 1958, dans son livre " Une économie internationale " le fin économiste Gunnar Myrdall avait écrit : " Nous avons la faculté d'analyser les faits et d'établir rationnellement les implications pratiques de nos idéaux et la liberté de réadapter notre politique et, par là, d'infléchir et de changer le cours naturel des événements ". Puisse-t-il avoir encore raison face à la vague de la mondialisation qui oblige à bien des changements que les écrits d'Immanuel Wallerstein sur " l'économie-monde" avaient contribué à annoncer.

Objectivement, le politique a moins de prise sur les trends historiques mais peut contribuer à développer un climat propice aux affaires : une attractivité de contenu, en somme.

La combinaison des facteurs de production demeure, de toute évidence, l'alchimie entre le capital, le travail et le facteur résiduel ( organisation, externalités positives, degré d'innovation intégrée, etc ) mais – fait sans précédent – la mobilité des facteurs est désormais irréversiblement établie.

Un investisseur peut se demander s'il construit une usine en Ukraine ou au Brésil tandis que la main d'œuvre " suivra ", c'est à dire qu'en plus des supports de travailleurs locaux pour les tâches d'exécution, le projet peut être piloté par de hauts cadres dont la carrière relève d'une sorte de nomadisme chronique digne de celui des grands dirigeants d'IBM ou Royal Dutch Shell dans les années 1970.

Cette mobilité transnationale est un fait qui s'impose à une multitude d'agents économiques et qui se traduit aussi – dans notre pays – par certaines sections de l'accord ANI du 11 janvier 2013. Or, ce changement majeur est un premier marqueur d'une forme de délitement social. Là où des enfants avaient l'habitude d'avoir des "copains de classe " dans la ville où leurs parents travaillaient pendant dix ou quinze ans, ils devront s'habituer à changer de creuset d'amitiés et se réfugier encore davantage dans l'activité sur les réseaux sociaux.

La désaffection brutale de certains bassins d'emplois conduit à une forme de désocialisation forcée qui est loin de la notion d'épanouissement individuel ou collectif.

Parallèlement, des études de Camille Peugny sur le déclassement social sont hélas validées par la crise actuellement en action. Pour prendre une formule simple mais illustrative, bien des travailleurs qui perdent un emploi ne cherchent, après, qu'un simple job. Les études statistiques d'envergure ne sont pas encore consolidées mais des indices convergents établissent que le chômage actuel se solde souvent par la reprise d'un emploi dans des conditions financières et hiérarchiques plus défavorables.

Tomber au chômage, c'est bien descendre une ou plusieurs marches de l'échelle sociale, c'est effectivement subir un déclassement et " la dictature de la peur " ( Jean-Yves Cornachon, 2007 ). Or comme l'a écrit cet auteur ( page 108 ) : " Dans notre monde actuel, la peur contrarie le développement de notre personnalité et l'épanouissement dans la relation avec autrui. La relation avec l'autre s'avère être une souffrance. " C'est vrai dans la société où l'on relève la montée de certaines intolérances au regard du défi que représente l'intégration de populations étrangères, c'est aussi vrai dans l'entreprise où les bureaux " open-space " ne parviennent pas à se prémunir des cloisonnements intellectuels ou claniques.

La crise a pour effet dangereux d'induire un délitement des rapports humains : avec son voisin de palier comme avec son ou sa collègue de bureau ou d'atelier.

L'ancien inspecteur du travail Gérard Filoche, par-delà l'intensité de ses engagements partisans, a su montrer que la crise nourrit une opposition entre les acteurs du monde du travail et exacerbent certaines tensions tout en brisant des solidarités traditionnelles. La coexistence de la peur du déclassement social avec les sources de délitement évoqués supra font peser une pression sur le facteur travail qui n'est pas nécessairement synonyme de véritable avancée.

Bien évidemment, l'étiquette de régression sociale peut être apposée à bien des situations mais, hic et nunc, nous voudrions davantage faire référence à la pertinence de la notion de salaire d'efficience.

Les travaux de Stiglitz et Yellen menés, il y a tout juste trente ans ( 1982 ), ont ensuite été complétés par Shapiro. La théorie du salaire d'efficience qu'ils ont établie postule qu'il existe une relation croissante entre l'effort consenti par les salariés – dont dépend leur efficience ( ou productivité ) – et leur rémunération.

En vertu de cette relation, le coût salarial par unité produite ( salaire / productivité ) n'évolue plus comme le seul salaire. Ainsi, le surcroît perçu de rémunération est précisément perçu ( en psychologie ) comme une reconnaissance du travailleur et son efficience s'en ressent.

L'estime de soi devant son poste de travail est, selon nous, un élément du nouveau facteur résiduel de la croissance économique. Et là se joue un carrefour de notre avenir collectif européen. Soit nous nous fondons sur une conception utilitariste du facteur-travail avec sa pleine substituabilité corrélée ( le travailleur " Kleenex " en somme ), soit nous misons à nouveau sur la considération du travailleur. Considération qui suppose au moins deux plans d'action et deux dispositions d'esprit.

Le premier plan d'action vise à objectiver le débat autour des quelques 150.000 personnes qui sortent du système éducatif sans prédisposition à l'employabilité. C'est une saignée financière, humaine et sociale que la France du XXIème siècle n'a pas les moyens de s'offrir. Pour citer le regretté Doyen Henri Bartoli, un des pionniers de l'économie sociale, " l'économie s'inscrit au cœur d'un fait social infiniment plus complexe ". Sur ces questions des exclus avant même la moindre insertion dans le monde du travail, beaucoup a été écrit mais – concrètement – la désespérance se poursuit sur tout le territoire.

Le deuxième plan d'action vise à effectuer une relecture dynamique et opérationnelle du tardif rapport commandé au consensuel Gérard Larcher au printemps 2012. Oui, il est urgent de réorienter une partie des fonds de la formation professionnelle vers les chômeurs. A défaut, ce sont des milliers de personnes courageuses dont on laisse se déliter la volonté de travailler du fait du nombre de refus qu'elles enregistrent dans leur recherche d'emploi. Là encore, un chiffrage exact du manque à gagner fait défaut : il serait probablement négativement impressionnant.

En matière de dispositions d'esprit, nous souhaitons faire référence à un auteur récemment disparu : Robert Castel. Celui-ci avait, dès 1995, évoqué ( dans " Les métamorphoses de la question sociale " ) le seuil de tolérance de notre société. Ainsi il écrivait ( page 439 ) : " Dès lors, en mettant entre parenthèses les drames personnels, innombrables mais en général vécus dans la discrétion, et quelques accès de violence sporadique mais assez bien circonscrits dans des milieux déjà stigmatisés, il n'est pas impensable que la société française puisse supporter l'invalidation sociale de 10%, 20% ou peut-être davantage de sa population ".

A la lumière des 3 millions de chômeurs qui englobent les 5 millions de sans-emplois consistants et du phénomène dit des travailleurs pauvres, il est impératif qu'un sursaut de la France, héritière du siècle des Lumières, remette le travail au centre des préoccupations des décideurs.

En économie, on n'apprend guère aux décideurs la notion de "putty " et de "clay". Une fonction putty-clay signifie qu'il existe de multiples combinaisons avant d'opérer les investissements puis le choix est effectivement définitif. C'est à ce stade que l'alchimie capital – travail est trop défavorable au facteur humain. Quant à la fonction putty-putty, elle permet des changements de la combinaison des facteurs au début et au cours de l'usage des nouveaux équipements. Sans imaginer une substituabilité maximale des facteurs, l'entreprise opérant en France doit reconquérir de la souplesse lors de la détermination de sa fonction de production. C'est clairement possible techniquement, c'est clairement une question de disposition d'esprit, de volonté micro-économique.

Toujours en matière de disposition d'esprit, il est clair que l'acte d'entreprendre suppose, en Europe et en France, une dose de courage et des talents. Ainsi, il est bien question de savoir effectuer des choix. Une des notions les plus chères à Aristote est le " choix préférentiel " c'est à dire la "prohairesis" qui vise le cœur de notre prise de décision. Décision qu'il définit ainsi : " Par conséquent, puisque le décidé est du désiré délibéré, étant bien entendu qu'il s'agit de quelque chose qui est notre pouvoir, la décision sera elle aussi un désir délibéré des choses qui sont en notre pouvoir ".

Cette approche classique, appliquée à la décision de l'entrepreneur, révèle que celui-ci s'inscrit d'une part dans un univers des contraintes chère à la programmation linéaire ( budget, délais, faisabilité ) et un univers du désir délibéré. Ce deuxième aspect de la décision peut mener à des inspirations fécondes comme Steve Jobs en a eues pour Apple ou elle peut hélas mener à des impasses stratégiques comme le trop célèbre " fabless" de Serge Tchuruk chez Alcatel au début des années 2000. Dire que l'on ne va plus fabriquer mais seulement assembler, c'est assurer la fermeture de sites et l'éradication de milliers d'emplois alors que des business models différents fonctionnent.

Dans ces conditions, il faut se méfier du système de pensée où le décideur pense d'abord à vivre de l'entreprise plutôt qu'à la faire vivre. La rigueur d'une certaine morale doit faire primer la pérennité de la firme sur la cupidité de certains qui sont alors excessivement frappés de solipsisme, c'est à dire qu'ils n'imaginent d'autre réalité qu'en eux-mêmes.

L'impact social massif de la crise implique un sursaut de l'Etat ( volet éducatif, formation, conditions d'essor des entreprises, fiscalité ) mais aussi un sursaut des dirigeants qui ont la responsabilité d'être employeurs. Il y a des années, tout le monde s'insurgeait contre la possible dualité du marché du travail.

Désormais, la situation est pire : il y a au fond des piles de demandeurs d'emplois des personnes décrochées et exclues. Puis, il y a une masse majoritaire de travailleurs qui pourraient être les vainqueurs de demain s'ils étaient formés pendant leur sans-emploi contraint. Enfin, il y a une sorte d'élite dépassant la canopée qui ignore, de facto, le risque de faiblesse d'employabilité.

Piero Sraffa ( Production of commodities, 1960, page 82 ) est parvenu à démontrer qu'une comparaison des méthodes de production n'est jamais totalement possible dans un même système économique. Chacune des méthodes donne en effet un résultat net distinct, un taux de salaire différent et un système de prix lui aussi distinct.

C'est clairement une des forces du capitalisme que de pouvoir proposer un aboutissement donné ( la production de tel ou tel objet ) selon des modalités différentes voire divergentes. Dès lors, il est parfaitement réaliste de verser au débat l'idée que certaines fonctions de production retenues sont mortifères pour l'emploi et la société et que d'autres sont globalement salutaires.

A l'heure où il faut élever sans cesse le niveau de qualifications de ceux qui ont un emploi et redonner des atouts aux autres, nous maintenons que la question de la fonction de production suppose d'être posée de manière plus pertinente afin que la crise de civilisation – que ne cesse d'évoquer à raison Michel Serres – ne se mue en crise du vieux continent européen dont le corps social, victime de différents déclassements, ne pourra supporter les délitements de sa vie professionnelle et personnelle.

L'étiologie de la crise est plus complexe que prévue tout comme ses ramifications et sa durée. En revanche sa lecture est " ad usum Delphini " : tout le monde, à commencer par les 19,5 millions de chômeurs de notre Union européenne, peut en effet comprendre qu'il y a un tournant qui est en train de s'écrire pour le facteur-travail. Avec ardeur, je veux l'imaginer loyalement vainqueur au prorata de la noblesse de sa valeur et de sa sueur.

A défaut, il sera demandé au travailleur un surprenant et peu fertile dédoublement de personnalité : d'un côté, être en capacité de mener des tâches de plus en plus complexes. De l'autre, accepter de ne demeurer qu'un pion sur l'échiquier sacralisé de la production dans un contexte souvent affirmé de vulnérabilité sociale allant bien au-delà de la traditionnelle subordination salariale.


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22 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 mai 2013 09:26

    À l’auteur :
    A défaut, il sera demandé au travailleur un surprenant et peu fertile dédoublement de personnalité : d’un côté, être en capacité de mener des tâches de plus en plus complexes. De l’autre, accepter de ne demeurer qu’un pion sur l’échiquier sacralisé de la production dans un contexte souvent affirmé de vulnérabilité sociale allant bien au-delà de la traditionnelle subordination salariale.

    Il existe au moins une autre alternative dans laquelle le « travailleur » sera un agent actif et autonome en matière de production.

    Refondation du Capitalisme & Dividende Universel
    ou/et
    http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/3/40/ ... cerite.pdf

    Le Parti Capitaliste Français ( PCF ) propose une synthèse socio-économique permettant d’instaurer une authentique compatibilité entre compétitivité et cohésion sociale ; entre compétitivité et solidarité.

    Ce projet de « Refondation du Capitalisme et de création d’un Dividende Universel » se compose d’un Objectif Principal et de deux Objectifs Spécifiques qui découlent de l’objectif principal.

    Objectif Principal :
    Acquisition Citoyenne & Collective du Pouvoir Économique
    Par un effort préalable d’épargne soutenu, les « démunis » (par opposition aux « nantis ») acquerront collectivement des actions du capital des entreprises du secteur marchand, banques incluses.
    Cette participation au capital pourra être minoritaire (minorité de blocage) ou majoritaire.

    Objectifs Spécifiques :
    I)
    Transformer le « capitalisme ordinaire » en un véritable 
    Capitalisme Écologique, Anthropocentrique, Philanthropique et Équitable.
    Les représentants des « démunis », démocratiquement élus, géreront ce patrimoine financier de manière à infléchir Recherche, Développement, Production & Commercialisation des entreprises contrôlées : Refondation du Capitalisme.
    II)
    Faire bénéficier chaque citoyen, même mineur, d’un 
    Dividende Universel évolutif qui, de facto, éradiquera définitivement le concept même de chômage ainsi que celui de la « lutte des classes ».
    II.1)
    À terme, les profits des entreprises sous contrôle des « démunis » seront partiellement distribués à l’ensemble des « démunis » sous forme de Dividende Universel.
    II.2)
    a) Ceux qui le souhaiteraient pourraient s’arrêter de travailler et se satisfaire du Dividende Universel.

    b) Ceux qui souhaiteraient gagner plus que le seul Dividende Universel pourraient travailler dans l’économie marchande et, éventuellement, y gagner des rémunérations faramineuses sans être accusés d’exploiter qui que ce soit.
    II.3)
    Si plus personne ne souhaitait travailler dans l’économie marchande, celle-ci s’effondrerait totalement et, avec elle, le patrimoine accumulé des « démunis » deviendrait stérile et interdirait le bénéfice du Dividende Universel.


    • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 10 mai 2013 13:16

      Bonjour,

      J’ai pris note avec intérêt de votre commentaire.
      Vous prônez un changement de système qui pourrait avoir sa cohérence.
      Pour ma part, je me contente de m’inscrire dans le monde tel qu’il est en prônant des réformes gradualistes qui nous évitent de sortir de la crise par des sommes de régressions sociales.
      Bien à vous.

    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 mai 2013 15:06

      Par Jean-Yves ARCHER (---.---.---.114) 10 mai 13:16

      Pas de « changement de système » mais une très forte et très réelle « inflexion du système ».

    • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 10 mai 2013 18:42

      J’ai indiqué que je m’inscris dans le monde tel qu’il est et que je suis à la recherche de réformes acceptables et réalistes. C’est assez curieux de tronquer ma phrase, de ne garder que « le monde tel qu’il est », de me faire passer pour un endormi passif, de me traiter de béni oui-oui ( vous connaissez mes engagements ? Apparemment pas ) puis de proclamer que « chez moi ça baigne » : qu’en savez-vous ? Vous êtes indirectement insultant pour moi en tant qu’auteur et surtout en tant qu’ami, cousin, voisin de personnes qui sont dans l’épreuve. Un de mes proches a décidé de nous quitter car le chômage a été plus fort que lui : je n’apprécie donc pas du tout votre ton narquois. Si vous avez quelque chose à dire, faites comme moi, écrivez un article.

      C’est plus honorable que de cracher au visage d’un homme qu’on ne connait pas et de lui imputer des pensées qu’il n’a pas. Au contraire.

    • Daniel Roux Daniel Roux 10 mai 2013 10:45

      Ce très long article rassemble une réflexion sur la mondialisation et les conséquences du chômage sur la cohésion de la société. en citant de nombreux et doctes personnages.

      A quelle époque vivons-nous ?

      Les coût financiers d’une usine automatisée et non polluante en France sont ils supérieurs à ceux d’une même production dans un pays quasi esclavagiste, sans foi, ni loi sociale et écologiques ? Probablement pas mais qui va nous le démontrer puisque l’intérêt des ultra riches, actionnaires des multinationales n’est pas là.

      L’intérêt est dans l’utilisation optimum des paradis fiscaux à travers les sociétés offshores et les Edges-funds. Les délocalisations sont le moyen de réaliser des plus-values nettes d’impôts.

      Quant aux affres du chômeur et au délitement de la société, les ultra riches qui sponsorisent nos politiques à leurs ordres, ils n’en ont rien à battre.


      • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 10 mai 2013 13:10

        Bonjour,

        Je partage votre vision ce qui ne saurait empêcher une libre réflexion qui est un appel à une société du mieux-vivre, à une économie plus sociale qui n’est forcément pas moins rentable ( là est le cœur du propos de ma contribution ).
        Cordialement.

      • jef88 jef88 10 mai 2013 12:16

        NOTE IMPORTANTE : ....
        la seule zone mondiale dépourvue de protection aux frontières c’est l’EUROPE !

        Alors au lieu de discourir sur les effets attaquons nous aux causes (pas facile ...... on risque de facher les ricains et les chinois .... voir les panneaux solaires)


        • viva 10 mai 2013 12:41

          C’est moi ou cet article n’est que du blabla ?


          Je ne vais revenir sur les affirmations fausses concernant l’impot qui seraient trop élevés en France alors qu’ils sont aux plus bas ce qui n’est pas sans aggraver la situation.

          Je vais dire un gros mot, mais il se trouve que les personnes qui sortent de l’école sans emploi devraient en trouver facilement, c’est dans le secteur de main d’oeuvre non qualifié qu’il y a le plus d’emploi à telle preuve que les immigrés non qualifiés et ne parlant pas la langue sont indispensables à notre économie. 

          Vous trouvez un emploi en moins d’une journée si vous cherchez là ou le travail est dur ....

          J’invite les agoravoxiens, à faire l’expérience de la recherche d’un emploi non qualifié. Je l’ai fait, en une journée, j’ai obtenu un emploi de déménageur et de remplaçant dans grande entreprise de voirie en moins d’une journée. Par contre, il faut se déplacer, les petits patrons apprécient et n’hésitent pas à vous dire à quelle portes ils faut frapper ....

          Bref .... encore un discours technocratique déconnecté de la vie réelle

          • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 10 mai 2013 13:04

            Bonjour,

            Nul ne peut avoir la prétention de convaincre tout le monde. Cet article ne vous convient pas, c’est totalement votre droit.
            Comme vous avez le droit de faire rire en affirmant que nos taux d’imposition sont faibles...prenez dix secondes de réflexion avant d’induire votre lecteur en erreur. C’est mieux.
            Pour le reste, vous avez raison, en faisant de grands efforts certains travailleurs trouvent un job non qualifié. Mais comment appliquez vous vos certitudes à ceux qui n’ont pas la chance de savoir lire ( le taux est croissant ) .
            Depuis 26 ans, je dirige des PME que j’ai fondées et qui participent à notre vie économique collective....alors là encore, vous NOUS avez fait un peu rire avec votre accusation de « discours technocratique déconnecté »....
            Cordialement, néanmoins.

          • BA 10 mai 2013 13:13

            A propos de l’Italie :

             

            Toujours selon la banque centrale, les banques du pays ont renforcé leurs avoirs en obligations souveraines italiennes, à 363 milliards d’euros au total, contre 351,6 milliards en février. Ce montant est le plus élevé depuis 15 ans que la Banque d’Italie en compile la statistique et il représente une augmentation de près de 25% depuis mars 2012.

             

            http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/reuters-00520264-italie-banques-les-creances-douteuses-en-forte-hausse-en-mars-565185.php

             

            Les banques italiennes préparent l’avenir : les banques italiennes se chargent en obligations de l’Etat italien.

             

            Quand la prochaine crise bancaire arrivera, les banques italiennes diront à l’Etat italien :

             

            "Maintenant, tu vas lever des impôts supplémentaires pour nous renflouer. Si tu le fais, tout ira bien. Si tu ne le fais pas, nous faisons faillite, mais nous t’entraînons dans notre chute. Il n’y aura plus personne au monde pour te prêter de l’argent. Quant aux milliers de milliards d’euros que vont perdre les épargnants italiens, tu t’expliqueras avec eux."

             

            En clair : les banques italiennes tiennent l’Etat italien par les c... , et elles le tiennent très fort.

             

            Pronostic :

             

            -  Les banques italiennes vont faire faillite ET AUSSI l’Etat italien va se déclarer en défaut de paiement.

             

            -  Les banques grecques vont faire faillite ET AUSSI l’Etat grec va se déclarer en défaut de paiement.

             

            -  Les banques irlandaises vont faire faillite ET AUSSI l’Etat irlandais va se déclarer en défaut de paiement.

             

            -  Les banques portugaises vont faire faillite ET AUSSI l’Etat portugais va se déclarer en défaut de paiement.

             

            -  Les banques espagnoles vont faire faillite ET AUSSI l’Etat espagnol va se déclarer en défaut de paiement.

             

            -  Les banques chypriotes vont faire faillite ET AUSSI l’Etat chypriote va se déclarer en défaut de paiement.

             

            -  Les banques slovènes vont faire faillite ET AUSSI l’Etat slovène va se déclarer en défaut de paiement.

             

            -  Les banques belges vont faire faillite ET AUSSI l’Etat belge va se déclarer en défaut de paiement.

             

            (Liste non exhaustive)


            • viva 10 mai 2013 13:25

              Le taux d’imposition réel ne fait que baisser, comment expliquez vous que les banques ne soient imposé qu’à 8% ? Que les grandes fortunes sont bien souvent bien moins imposé que le français moyen ? E n pourcentage de mes revenus je suis plus imposé que la fameuse madame L.B. 

              50 %des français ne paient pas d’impot sur le revenu, dans certains cela est réellement liés à l’insuffisance des revenus mais aussi lié aux niches fiscales.

              EN vèrité si vous êtes réellement économiste vous nd pouvez ignorez que ld taux d’imposition en France est tout à fait comparable à ce qui se passe dans les pays équivalents, les différences sont à la marge et le plus souvent tellement opaque que l’on peu avoir l’illusion d’être plus imposé que l’on ne l’est. 

              Si l’on regarde plus près et que l’ont compte dans l’imposition des autres pays les services payants qui sont des taxes déguisés, on constate que nous sommes pour le coup en dessous ....

              • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 10 mai 2013 13:40

                Re-bonjour,


                Michel Charasse, alors ministre du Budget et peu suspect de langue de bois, a dit un jour que l’ISF était un impôt sur les millionnaires et pas sur les milliardaires !

                Autrement dit, vous prenez habilement toute la population française et cherchez à en déduire une loi générale d’imposition alors que les choses se regardent, décile par décile, CSP par CSP.

                Prenons les choses autrement : si vous estimez que « nous sommes en-dessous » comme vous l’écrivez, suggérez à Bercy et au Parlement une hausse massive d’impôts pour financer une relance keynésienne sélective ( bâtiment, etc ) n’entraînant pas trop d’importations.

                Je n’ai jamais cherché de « miroir » pour me dire si j’étais économiste, ce sont des Institutions qui m’ont accordé ce titre. Alors peut-être n’étaient-elles pas dans le monde du réel ?

                Appelez-moi comme vous voulez : à la fin, c’est au milieu de la terre et du granit du Morvan que je serai appelé à me reposer.

                Je vous souhaite « en vérité et réellement » une bonne journée, ô Français heureux de notre fiscalité.


              • viva 10 mai 2013 14:27

                Je ne crois pas que des solutions conventionnelles empécheront le marasme.


                Pour ma part, je suis opposé au remboursement de la dette qui est illégitime puisque nous n’avons pas été décisionnaire .

                On peux donc ce retrouver sur la nécessité d’un abaissement compétitif des prélèvements obligatoires, encore faut il bloquer les prix pour éviter l’hyper inflation.

                Vous voyez cela est simple à réaliser mais difficile à faire admettre.

                Le fait de la rembourser est plus redoutable que faire défaut, il faut éviter la longue agonie actuelle qui va tout laminer au final.
                Le taux de chomage à 30% est en vu de toute façon, autant vider l’abcès tant que nous avons encore quelques ressources pour rebondir.

              • julius 1ER 10 mai 2013 13:36

                cet article est à donner à lire en priorité aux gens comme Spartacus, ou autre Péripate gravement atteints de scotomisation galopante, pour ne pas dire foudroyante .........................

                votre réflexion en guise d’épilogue sur la dualité du travail et du travailleur qui s’apparente à de la schizophrénie, je m’étais fait cette réflexion à la fin des années 80 ou l’on percevait bien cette dualité qui est de demander toujours plus de compétences et d’acquis pour un travail de plus en parcellaire et répétitif et uniquement orienté vers la rentabilisation du capital, sans oublier une citoyenneté totalement dégradée( pas mise à niveau depuis des décennies), ou l’on voit très bien que l’on est pris pour des « untermenshs ».. ce sont bien là les principales tares et faiblesses du système capitaliste qui est en train de radicaliser les classes moyennes( qui n’ont pas encore trouvé la traduction de leurs sentiments dans l’offre politique, mais cela viendra et cela entraînera une grosse tempête...........à n’en pas douter !

                • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 10 mai 2013 13:45

                  Bonjour,

                  J’ai le sentiment que nous partageons un constat commun et que nous pressentons la même tempête. Pour ma part, je veux contribuer au réformisme pour éviter les vents de forte radicalisation qui n’apportent pas que du bon.
                  Merci pour votre commentaire.
                  Cordialement.

                • viva 10 mai 2013 14:35

                  Vous n’êtes pas le seul à être réformiste tout est question de point de vue.


                  IL va falloir passer par des moment difficile de toute façon, reste à savoir à quel moment le point de non retour sera atteint. La disparition de l’industrie manufacturière est un indicateur, qui laisse à penser que nous avons perdu le savoir faire industriel qui nous à permis de nous développer.

                  Avec le tissu économique restant est il possible de repartir dans la bonne direction ? rien n’est moins sur, plus nous attendrons, plus nous serons en incapacité de nous relever, faute de pouvoir financer les matières premières entre autre.et d’avoir le tissu industriel et les salaries expérimentés nécessaires.

                • Captain Marlo Pilou Camomille 10 mai 2013 16:54

                  Votre optimisme raisonné ou raisonnable risque de ne pas suffire à nous sortir de la panade où nous a mis l’UE et l’euro, dont vous évitez soigneusement de parler.

                  Le chômage, selon l’INSEE et Eurostat, est bien différent selon que l’on est dans la zone euro, ou pas :

                  Chômage dans toute l’UE, 27 pays, début 2013 : 10,9%
                  Chômage dans la zone euro de l’ UE : 12,1%
                  Chômage dans les 10 pays de l’ UE, mais avec leur propre monnaie : 8,8%

                  On voit déjà qu’il vaut mieux ne pas avoir l’euro comme monnaie.

                  Et comme écrivait Orwell, « Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. »
                  La vérité, c’est que les pays qui n’ont pas l’euro et pas la malchance d’être dans l’ UE, se portent vachement mieux... !

                  * Suisse : 3,4%
                  * Norvège : 3%
                  * Islande : 5,1%
                  * Turquie : 8%
                  * Russie : 6 %
                  * Ukraine : 8,5%

                  « Notre avenir collectif européen », comme vous dites, est bien mal barré....
                   Il serait peut-être temps que les économistes s’en rendent compte.

                  Vidéos de François Asselineau sur le site de l’ UPR :
                  * « La tragédie de l’euro ».
                  * « Les 12 impasses de l’ Europe »
                  * « Les 10 raisons qui imposent de sortir de l’ Europe. »


                  • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 10 mai 2013 18:57

                    Bonjour,

                    Simple recette pour avoir des idées claires : le vieillissement des structures de production, l’ankylose de la décision publique, le millefeuille administratif n’ont rien à voir avec l’euro qui est beaucoup plus un rempart que vous ne voulez le croire.
                    Relisez posément W.W Rostow sur les étapes du développement économique et vous comprendrez mieux nos difficultés. Surtout si vous croisez cette information avec les milliards des fonds structurels destinés aux anciens pays de l’Est qui les ont utilisés à des fins de dumping concurrentiel et social. Si la Roumanie n’avait pas eu des fonds de l’UE, elles ne fabriqueraient peut-être pas AUTANT de Dacia. Un peu ça va, beaucoup bonjour les dégâts sociaux à l’Ouest.
                    Tant mieux pour les pays de l’Est mais n’oublions donc pas ce paramètre.
                    Quant aux apports de François ASSELINEAU, qui est une vieille connaissance, je ne m’exprime pas à leur sujet.
                    Cordialement.

                  • spartacus spartacus 10 mai 2013 18:30

                    Quand on lit cette prose, et que l’on se dit « économiste » on est pétrit d’effroi de la formation des élites ENA Sce Po. Des Keynésiens qui sont hors réalité.


                    Avec 57% du PIB en relance étatique nous devrions être au plein emploi, mais comme ils ont appris en lavage de cerveau que le Keysianisme est la recette à tout...Ils ont créé la dette, l’interventionisme &étatique, l’assitanat et persistent et signent....Ils auraient du apprendre Hayeck, mais c’était pas au cursus....

                    • rocla (haddock) rocla (haddock) 10 mai 2013 18:37

                       think tank  est le bruit que fait la sonnette de mon vélo . 


                      • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 10 mai 2013 19:10

                        En 2ème année de Sc-Po’, le Professeur Jean-Jacques ROSA nous a appris tout le bien qu’il pensait et pense de Hayeck.

                        C’est vrai que j’ai davantage retenu de feu Raymond Barre ou du Doyen Henri Bartoli, Juste parmi les Nations.
                        Vous noterez que la France serait dans un état social calamiteux sans les amortisseurs sociaux et vous noterez le silence des disciples de Hayeck sur le rôle des banques centrales. Si elles ne soutenaient pas indirectement l’activité, où en serions-nous ?
                        Pour le reste, je suis comme vous impressionné par la hauteur du pourcentage des dépenses publiques. Ayant remis ma démission dès ma sortie de l’ENA ( 11 personnes l’ont fait sur les 5.600 que l’Ecole a formées depuis 1945 ), j’ai eu la chance d’être formé par d’autres personnes : je comprends votre cri mais il ne s’applique pas tout à fait au destinataire de vos propos qui est juridiquement dirigeant d’entreprises depuis près de 26 ans..... Too bad !

                        • viva 10 mai 2013 19:40

                          L’europe est une création américaine plus personne ne le conteste.


                          L’euro est la contrepartie concédée à l’europe en échange de sa servilité et de la mise en application du projet us.

                          Il faut revenir un petit peu sur les causes de la crise actuelle et ce dire que si l’on nous laissé crèer l’euro c’est que cela ne gène pas nos concurents et surtout pas notre vrai président élu qui vit dans unee blanche maison. Le notre de président n’est que le gouverneur d’une province qu’est la France.Il administre, mais ne décide de rien par lui même.

                          Nous sommes le terrain de jeu amerlocke, si ils ont besoin d’un conflit il aura lieu chez nous .

                          Lisez le livre de pierre yves rougeron


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