Le Gouvernement souhaite l’unité nationale pour traiter la crise !
Mais de qui parle t-on ? De ceux qui l’on provoqué ou de ceux qui vont subir de plein fouet les conséquences ?
Oui à l’unité nationale pour s’élever au dessus des intérêts particuliers, mais...
Les membres du Gouvernement, le Président et nous pourrions ajouter, tous ceux qui souhaitent la sauvegarde d’un modèle qui s’effondre, en appellent à l’unité nationale. Libéraux, modemistes, socialistes, communistes, anticapitalistes, tous ensemble pour la bonne cause.
Mais quelle cause ? Est-ce pour le redressement du pays ? Est-ce pour créer un espace économique européen capable de relancer la consommation interne en se protégeant des économies émergentes ? Est-ce pour réaliser une politique économique profitable aux habitants ?
Si cette volonté d’unité nationale repose sur une telle ambition, alors oui, je suis pour l’unité nationale. Dans les moments de crises il faut se serrer les coudes et ceux qui peuvent agir doivent se mobiliser pour redresser le pays. Dans cet ordre des choses, l’on pourrait imaginer, par exemple, que le gouvernement décide provisoirement, et dans le cadre d’un plan de redressement national, d’inviter tous les travailleurs, tous les rentiers et tous ceux qui perçoivent un revenu moyen supérieur à 10 SMIC, soit environ 10.000 euros par mois, de reverser au trésor public tout ce qui dépasse. Le Président, les Ministres et certains élus de tout bord cumulant mandats et présidences pourraient donner l’exemple, suivi par des patrons des grandes entreprises, des professions libérales, des médecins propriétaires de cliniques financées par la sécu, artistes, créateurs, etc. Oui, je pense que le pouvoir en place est le seul à pouvoir concentrer autant de cartes dans ses mains pour convertir les disciples du toujours plus au redressement du pays. En quelques mois d’application de cette mesure, les comptes de la sécu deviendraient excédentaires, le déficit public serait anéanti, et, retrouvant son équilibre, le budget de l’Etat pourrait remettre en place progressivement un bouclier fiscal plafonnant les revenus à 20, 30 ou 40 fois le smic après concertation avec Madame Parisot bien entendu.
L’unité nationale serait alors une réalité bien vivante et ceux, qui aujourd’hui rejettent les décisions unilatérales du gouvernement, c’est-à-dire décisions prises sans aucune consultation du Parlement rénové par la Constitution, seraient rangés dans le clan des contestataires archaïques.
Avant d’enfermer dans les tiroirs du libéralisme ceux qui en dénoncent les effets dévastateurs, l’unité nationale, serait bien inspirée de ne pas reproduire les conditions de la déroute d’un système qui, livré à lui-même, a démontré son incapacité à servir l’économie réelle, celle de l’investissement public, celle des entreprises et celles des particuliers.
Le Politique, l’Etat a depuis longtemps déserté l’économie. Il a privatisé les banques et continue aujourd’hui avec la banque postale, l’énergie, l’eau…. Il détruit tous les services publics un à un - la justice - l’école - la défense- bientôt les départements, l’hôpital public alors même que toutes les études menées aujourd’hui attestent que ces abandons au secteur marchand conduisent à une baisse des services rendus et à une augmentation du coût pour le citoyen. Comment s’en étonner ? On ne peut à la fois garantir les mêmes services, aux mêmes coûts tout en rémunérant les actionnaires et les produits financiers qui en découlent.
L’Etat doit se réapproprier l’économie.
La liberté d’entreprendre oui ! La liberté de tout prendre NON ! Un secteur bancaire public fort doit assurer le financement de l’investissement public, celui des entreprises et des particuliers. L’air, l’eau, les espaces naturels, l’énergie doivent redevenir domaine de l’Etat, c’est-à-dire de l’intérêt général et non pas des intérêts égoïstes et mercantiles privés.
L’impôt doit être réhabilité par une réforme fiscale soumettant tous les revenus à la même contribution, qu’ils proviennent du travail, de la rente ou du capital.
L’unité nationale, c’est cette force qui donne aux hommes la volonté de s’élever au dessus de leurs intérêts particuliers pour privilégier l’intérêt national. Dès que le pouvoir en place et ses disciples se mettront à montrer l’exemple, alors tout sera possible.