TVA sociale à droite. Rien à gauche ?
“Je n’ai pas été élu pour augmenter les impôts moi” N. Sarkozy le 17 mars 2009
Le parti socialiste a bon dos de s’arcbouter contre l’instauration d’une TVA sociale. Ce dispositif proposé par le gouvernement, déjà évoqué en 2007, permet de transférer une partie des cotisations pesant sur le travail vers la consommation. Objectif, la compétitivité. N. Kosciusko-Morizet sur les ondes de France Inter notait ingénument qu’au final ce sont toujours les citoyens qui paient. Une façon d’enfiler une énième perle, un énième élément de langage pour porter un projet du candidat président. Son candidat président.
Avec empressement l’UMP compte mettre cette mesure en place avant les élections de mai 2012. On peut y voir (évidemment) une question électorale. Un affichage visant à sortir des incantations Sarkoziennes. L’emploi étant le premier sujet de préoccupation des Français. Le président-Candidat se doit de réagir, faute d’avoir agi. Mais au-delà, on peut y voir une prise de conscience de la situation dramatique dans laquelle est plongée l’industrie française. En 2011 c’est 100 000 emplois industriels qui se sont envolés selon une étude réalisée par Trendéo reprise par le journal Les Echos. Le chômage passant la barre des 10%.
Problème politique, vision partisane, probablement, mais surtout, un constat : il y a « le feu au lac ». Le pays dans sa structure ne peut plus affronter la mondialisation sans bouger, modifier les paramètres de son engagement dans la guerre économique globale. Les symptômes sont forts, même les plus européistes comme F. Bayrou s’en remettent à une forme de repli national, « le made in France ». L’explosion des équilibres sociaux, la main mise et la pression des organismes financiers transnationaux sur les États, la montée inexorable du chômage sont tels que l’on doit parer au plus urgent. Que l’Etat, et ceux qui le représentent ne peuvent plus s’en remettre aux équilibres dynamiques professés pendant ces trente dernières années.
Le constat est amer, les désordres du libre-échange ont balayé toutes les chapelles. Même H. Novelli, caution libérale du gouvernement s’en remet à une hausse de la TVA (dite sociale). Un sacrilège pour les dogmatiques du rétrécissement infini de l’État.
Bien sûr que la TVA sociale est un montage sémantique, un oxymore. Que le PS, à raison, y voit, une mesure inégalitaire frappant les consommateurs sans distinction. Mais ce n’est qu’une prolongation légèrement infléchie du modèle de globalisation. Avec la TVA sociale, l’UMP a la « chance » de rester dans son modèle de survie, sans changer de méthode de pression continuelle sur les classes moyennes et populaires.
Oui, le parti socialiste a bon dos de s’arcbouter contre l’instauration d’une TVA sociale. Mais il a laissé passer le train de la régulation économique et financière. Et face au désordre de monde ne propose finalement rien. Rien de mieux, rien de pire. Quelques concepts aériens comme « le juste échange ». Mettant sous l’éteignoir ses réformateurs (proposant le protectionnisme intelligent), et consacrant son énergie à suivre les sherpas de la mondialisation. Le cénacle d’économistes qui conseillent F. Hollande en est une triste illustration.
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