Un mobile qui sonne, des profits qui vibrent
Vous
avez peut-être remarqué, comme moi, la campagne publicitaire qui
s’affiche ces jours-ci dans les journaux. "Un mobile qui sonne, c’est
toute une économie qui vibre".
Cette opération de communication est financée par l’AFOM,
le lobby français des opérateurs de téléphone mobile, créé en 2002 à
l’initiative de Bouygues Telecom, SFR et Orange, et qui regroupe
aujourd’hui onze opérateurs. On y lit que la téléphonie mobile
représente 95 000 emplois en France et que le prix moyen de la minute a
baissé de 26% en quatre ans.
Ce que l’AFOM omet de préciser, c’est
qu’une bataille féroce se livre en ce moment à Bruxelles autour des
prix des communications mobiles internationales (le roaming, en jargon
téléphonique). L’Europe voudrait limiter les prix des appels passés ou
reçus depuis un mobile en dehors du pays de l’abonné, actuellement
facturés au prix exorbitant de plus de 1 euro la minute, alors que le
coût pour l’opérateur est dix fois moindre, proche de celui d’un appel
national.
Les ministres des télécom s’étaient mis d’accord, début
mars, pour imposer un prix plafond dit "de protection des
consommateurs", qui devait être mis en place avant l’été. Mais les
opérateurs ne se laissent pas faire. Leur lobby européen, la puissante GSM Association, a réussi jusqu’à présent à contrer l’offensive.
Selon le Bureau européen des unions de consommateurs BEUC,
le projet de baisse des prix de la commission européenne ferait faire
des économies monstres aux consommateurs : 3,5 milliards d’euros par an
! Afin de mieux faire passer son message, le lobby des consommateurs a
même calculé l’économie que réaliseraient les 785 députés européens sur
leur propre facture de mobile : plus de 800 000 euros...
Les négociations vont être chaudes !
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