Un signe du déclin à EADS
La nouvelle vient de tomber. Dans le jeu de chaises musicales qui jalonne désormais les quinquennats au niveau du groupeEADS, Jean-Claude Trichet fait son entrée. De leur côté, Michel Pébereau, Lakshmi Mittal, sir John Parker et Hermann-Josef Lamberti postulent pour un deuxième mandat. Et bien sûr, Arnaud Lagardère prend la tête du conseil d’administration du groupe.
Le lecteur s’attend peut-être à une critique de l’arrivée d’Arnaud Lagardère à la tête du conseil d’administration. Il n’en sera rien dans cet article. Par contre, nous remarquerons que messieurs Péberau et Lamberti sont banquiers, ainsi que monsieur Trichet. Cela fait manifestement beaucoup de banquiers pour administrer un groupe dit de « haute technologie ». Que peuvent bien comprendre ces personnes à l’industrie ?
Rappelons que la politique menée ces trente dernières années par l’état français sous la férule des banquiers nous a conduits dans la situation de faillite et surtout de désindustrialisation que nous connaissons actuellement. Quelle peut bien être la légitimité de ces financiers alors qu’Arnaud Lagardère est manifestement inquiet sur la montée en puissance de l’Asie dans les années à venir ? Comment ces personnes, responsables de la faillite française peuvent-elles prétendre à la gestion saine de l’un des fleurons industriels français ?
Quant à la nomination de Jean-Claude Trichet, c’est le bouquet ! Lisons ce qu’en dit Le Figaro.
La nomination de Jean-Claude Trichet, 69 ans, constitue la seule surprise dans ce casting. L’ancien président de la Banque centrale européenne - pendant six ans - apporte à EADS à la fois sa crédibilité internationale, sa connaissance fine de l’Allemagne, et une expérience précieuse en cette période de crise. « Il a un énorme avantage sur tous les autres responsables européens : il est le seul à savoir réellement ce qu’est une crise, car il en a géré une multitude dont celle des subprimes », constatait récemment un ancien ministre des Finances français. Un atout précieux dans un groupe franco-allemand aux équilibres délicats.
Ce texte, fait fi de l’intelligence du lecteur qu’il prend manifestement pour ce qu’il n’est pas. En effet, Rappelons-nous les plaintes répétées de Louis Gallois, président d’EADS, qui se plaignait de l’euro fort, voulu et soutenu par monsieur Trichet, et qui a contraint EADS, pendant toutes les années Trichet à la tête de la BCE, à délocaliser en zone dollar. Remarquons aussi cette référence à la crise que monsieur Trichet serait l’un des seuls à être capable de gérer, par expérience. Mais la BCE n’est-elle pas la cause actuelle et principale de la crise, quand on compare l’Europe aux Etats-Unis ? Par ailleurs, que va bien pouvoir faire un financier habitué des crises financières dans un groupe industriel qui a, de surcroît, 12 milliards d’euros de trésorerie ?
Le temps nous a appris à être méfiants des « atouts précieux ». En réalité on préfèrerait qu’on ne nous les serve pas à toutes les sauces, surtout quand ces messieurs ont dans les 70 ans et ont un score, au final, bien peu flatteur. On remarquera aussi la vision d’avenir du groupe EADS qui choisit, dans son conseil d’administration, uniquement des personnes qui ont leur avenir derrière elles.
Bref ! De concert avec le déclin de la France, on peut d’ores et déjà prévoir le déclin d’EADS.
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