Un trust sur l’eau en France ? 5 indices qui ont alerté Bruxelles
Le 13 avril 2010, les inspecteurs du service anti-trust de Bruxelles débarquent dans les locaux de plusieurs grandes entreprises de l’eau : Véolia, Suez, Saure et la Lyonnaise des Eaux.
Leur objectif : confirmer d’éventuels soupçons à propos d’une entente sur les prix de l’eau en France.
Car cela fait des années que différentes enquêtes mettent en lumière des pratiques opaques sur la facturation de l’eau en France.
Voici 5 indices qui ont pu mettre la puce à l’oreille de Bruxelles :
Les chiffres sont accablants : une enquête du mensuel avait révélé des taux de marges de 50% à Marseille, à Bordeaux et dans 144 autres communes d’Ile de France gérées par le Sedif.
Les distributeurs bénéficiaient également de taux de marge supérieurs à 40% à Lyon, Toulouse et Montpellier. A Nice des confortables marges étaient comprises entre 30 et 39% alors que Lille et Nancy affichaient des taux de marges compris entre 25 et 30%.
Pour l’association, il existe bien un jackpot de l’eau sur les grandes villes.
Ainsi, le prix moyen du mètre cube acquitté par les français, charges fixes comprises, serait de 3€56. Soit 18% plus cher que le prix officiel !
60 millions de consommateurs a également constaté cette année que seulement 3% des collectivités ont renseigné le tarif de l’eau en vigueur dans leur commune auprès de l’ONEMA.
Problème : la loi les oblige à communiquer ces prix pour nourrir une base de données nationale….
Un tel manque de transparence conduit 60 millions à dénoncer l’opacité des tarifs et les disparités régionales. Aujourd’hui, le prix du mètre cube d’eau varie de 1 à 7 selon les zones en France.
Et le prix moyen de l’eau a augmenté de plus de 50% depuis 1994 !
Mais au-delà du simple aspect financier, on se rend compte que ces augmentations du prix de l’eau sont induites par une gestion à courte vue des ressources.
Pour exemple, 1 litre d’eau sur 4 se perd aujourd’hui dans des canalisations crevées. Or bien souvent, l’usager paye cette eau qui ne parvient même pas à son robinet…
Pire encore, certains travaux financés par les mairies ne sont pas réalisés par les distributeurs, si l’on en croit Jean-Luc Touly responsable de l’eau à la Fondation Danielle Mitterrand.
L’agglomération de Bordeaux a ainsi obtenu la restitution de 276 millions pour des travaux non réalisés. La ville de Lyon a récupéré 96 millions d’euros.
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